Lactualité chargée de Benjamin Lacombe et de ses Freaks à la galerie Daniel Maghen (Paris)
Deux papillons s'échappent d'une dernière fêlure de la stèle. Ils virevoltent ensemble vers le ciel lumineux.
Emmurer la souffrance, c'est prendre le risque qu'elle te dévore de l'intérieur.
"Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais."
Mes rêves s'évaporent. Je les suis, je les crie, je crois en eux. Peu à peu, ma palette se pare de jaune et de bleu. La toile se couvre de maux donnant corps aux illusions perdues.
Noir. La lumière a quitté la pièce. Les couleurs sombres s'assombrissent encore et prennent un sens profond. Allongée, j'imagine une luciole, illuminant d'un vert étincelant une brindille de vie. J'y vois un espoir ; celui d'apercevoir mon reflet ou celui de mon amour. Mais la nuit est dense et mon sommeil devient lourd.
Il y a peu, [...] j'étais une petite fille qui marchait dans un monde de couleurs [...]. Tout n'était que mystère [...]. À présent, j'habite une planète douloureuse, transparente, comme de glace, mais qui ne cache rien.
La vie ici réserve des surprises d'une beauté indescriptible. N'en déplaise à mon ami l'agronome Ivan Vladimirovitch Mitchourine, qui prétend que nous ne pouvons attendre des bienfaits de la nature et que notre devoir est de les lui arracher.
Moi, je sais maintenant que toutes nos connaissances passées, présentes et à venir ne sont rien au regard de ce que nous ne saurons jamais.
"Je ne connais pas de maison plus triste que la mienne." Bleue. L'eau s'insinue dans les gerçures de la terre desséchée. Parfois, je ris. Parfois, j'ai de la peine. Aucune aile ne me permettrait de m'envoler. Mes pieds sont bien trop enracinés dans le sol. Chacun de mes pas le ramène inexorablement ici. Ici. Dans "ce havre d'ennui qui devient si beau quand on est loin."
je me demande si, à tout hasard, quand on n'a pas de vie véritable, comme c'est actuellement mon cas, on ne la remplacerait pas tout de même un peu par quelques mirages.
Mais, comme, en éthique, le mal est la conséquence du bien, de même, dans la réalité, c'est de la joie qu'est né le chagrin;