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3.55/5 (sur 48 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Toulon , le 02/12/1918
Mort(e) à : Paris , le 09/11/1977
Biographie :

Ange Bastiani est le principal nom de plume de Victor Marie Lepage, auteur de nombreux polars.

Il a eu un passé sulfureux pendant la guerre : membre actif de la collaboration, "responsable aux questions juives pour les départements de l'Eure et de l'Eure-et-Loir", engagé dans la milice de la rue Lauriston, il n'a échappé que de peu à l'épuration. Il fait de la prison au Centre pénitentiaire de Fresnes et à celui de Fontevraud où il est bibliothécaire et y a l'idée d'utiliser sa connaissance très spéciale des truands pour écrire des romans.

Après la guerre, il se lance dans l'écriture, touchant à de nombreux domaines : romans érotiques, pièces de théâtre, guides…

Il publie entre 1948 et 1954 sous le nom de Maurice Raphaël onze livres dont le plus connu est "Ainsi soit-il" (éditions du Scorpion, 1948). Il flirta avec le prix Interallié pour "Feu et flammes" (1953).

Sous le nom de Maurice Raphaël, sa prose s'inscrit dans la lignée de Céline. On y retrouve les mêmes formules argotiques et scabreuses, souvent orientées vers le dégoût de soi-même. L'ensemble est d'un grand pessimisme.

Malgré l’admiration d’André Breton et Raymond Guérin, c’est un échec. Dégoûté, Maurice Raphaël change de style et de nom : Ange Bastiani commence une carrière d’auteur de romans policiers en 1954.

Il est surtout connu pour ses romans policiers publiés dans les années 1960 en Série noire et dans la collection Un mystère, la plupart consacrés à la pègre corse ou marseillaise..

Il signe également Zep Cassini, Ange Gabrielli, Ralph Bertis, Vic Vorlier, Luigi da Costa, Hugo Prince et publie jusqu’à sa mort une centaine de livres

Lepage est, avec Albert Simonin (1905-1980), un des maîtres de l'argot du milieu.

En 1960, son roman paru dans la Série noire, "Le Pain des Jules", est adapté au cinéma par Jacques Séverac.

Patrick Modiano le décrit dans son roman "Dans le café de la jeunesse perdue" paru en 2007 chez Gallimard.
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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Ange Bastiani   (52)Voir plus

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Le matin, il éprouvait une sorte de joie inexprimée à se trouver debout sur ses jambes, l'œil clair plein de bleu, et la respiration libre. Louisa, en bas, dans leur maison de planches, près de la mer, pouvait bien faire ce qui lui plaisait ! Ça ne pouvait pas compter ! Si elle se donnait de la distraction avec des hommes, tant mieux pour elle, il le savait bien quand il l'avait épousée que, la Louisa, c'était une femme à ne pas se contenter d'un seul, et, d'abord, une femme aussi belle rien que pour lui, jamais il n'aurait pu l'imaginer. Mais tout était bien. Quand il rentrait, elle avait toujours un joli sourire pour l'accueillir et son corps disposé à lui donner bien de la joie, frais, souple, ferme, savoureux.
Les autres ne laissaient pas de trace en elle, ni dans sa chair, ni dans son cœur. Et ses chaussettes étaient reprisées, ses chemises lavées et repassées, et il n'y en avait pas deux comme elle pour mitonner une daube ou faire la suçarelle avec des escargots ramassés de la dernière pluie, juste le temps de jeûner dans un panier de jonc, avec du fenouil et du pèbre d'ail. Alors ?
Mais, ce matin, il se sentait sans goût, même pas celui de fumer. Il prit un fiasco de vin rosé sur une petite table et s'en versa une rasade dans un verre dont le fond portait encore un cercle violacé. Il le but d'un trait.
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(...) surtout qu'en général ils sont bien montés les kroumirs. Sa chatte avait dû en voir de rudes. En tout cas, quand elle est revenue à la maison, elle marchait les jambes en cerceau et elle faisait une sale gueule.
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... Garçon ! remettez-nous ça. Je commence à
engager la conversation et à m’expliquer avec elle. Que
j’avais l’intention de monter, même que j’étais prêt à
lui refiler un petit cadeau. C’est dire.
— Tu viendras me voir demain, elle me fait.
J’étais mauvais. Demain, je m’en foutais pas mal, je
sais pas pourquoi sa peau m’attirait comme jamais. Elle
puait l’amour. Je me bute, je m’énerve. J’insiste, je me
déculotte, je baratine dur, je lui aurais foutu mon sexe
sur le comptoir. Rien qu’à la sentir près de moi je
bandais comme un âne, à plus savoir où me la mettre.
Je la tenais à deux mains, je la collais entre mes cuisses,
pour la coincer, elle surgissait toujours par un bout, elle
sautait au plafond, elle barrait le passage. De quoi provoquer
un attroupement.
Les clients commençaient à croire que je cachais une
mitraillette dans mon bénard. Les voilà d’un coup tout
inquiets, fébriles, foirards, ils se tenaient plus. Un petit
vieux vient me donner sa montre et son portefeuille, en
me suppliant d’épargner sa vie, même qu’il avait trois
enfants, cinq petits-enfants, de l’artériosclérose et la
médaille des poilus d’Orient...
Tout ça finissait par me monter à la tête.
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Il repoussa son fauteuil dont s'empara aussitôt une vieillarde aux cheveux mauves, tout en os, balisée de perles et de pierres.
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Dans la vie, crut bon d’expliquer Lucien Esposito, tu veux que je te dise, y a qu’une chose de vraie : la musique. Attention, je veux parler de la grande, la symphonie et le toutime. Un de ces jours, avec ma femme, je parle de la régulière, qué, pas de cette briquette de Parfumée, confondons pas, oui, avec ma femme, on se prendra des places pour le concert.
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Dans la vie, j’aime pas être pris au dépourvu, je ne closette pas sans préméditation, aussi inutile de plaider non coupable, d’atténuer les circonstances. Mieux vaut être direct, sans détours, nature.
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Il faut avoir le gésier satisfait pour pouvoir penser, du temps à perdre et encore bien davantage pour aller renifler les déjections des autres, leurs pensées profondes, leurs thèses, leurs mémoires, leurs glouglouglou, gargarismes d’impuissants congénitaux qui s’excitent en mirant leur nombril dans des miroirs de poche, des glaces à trois faces pour se voir partout. Je lis jamais, j’aime pas me vautrer dans le lit des autres, surtout lorsque les toiles sont encore fumantes de leurs présences. Chacun ses goûts.
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C’est toujours pareil, on finit même par devenir le mannequin que les autres croient voir en vous, malgré soi. On peut pas arracher ces masques, ils collent à la peau, on risquerait de se mettre le petit salé à vif à ce jeu de société. Et ça servirait à quoi ?
J’ai jamais pu m’empêcher cependant d’avoir de ces curiosités. C’est instinctif ce besoin d’aller foutre son nez dans le train du voisin pour tâcher de s’y retrouver soi-même.
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Le feu hache les arbres, les dépouille, les effeuille, court au long de l'écorce, les revêt de ses flammes, les ceinture, les écartèle, les suce. De chaque pot débordant de résine accroché au flanc des pins, s’élève une longue flamme, un jaillissement de feu liquide. Par sa blessure, l'arbre saigne du feu. Les pots éclatent comme des fusées d'artifice, cependant que les pommes de pin tourbillonnent, se dispersent tout alentour et vont semer des graines de feu, dans un grand envol, sur des dizaines de mètres en avant du brasier.
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Fred dévalait maintenant quatre à quatre les marches abruptes et glissantes d'un escalier en colimaçon qui devait s'enfoncer dans le sous-sol de la hauteur d'un étage. Il finit par aboutir dans une sorte d'immense cave encombrée de caisses dont à certains endroits l'entassement atteignait le plafond.
Tête baissée, il s'engouffra dans une allée centrale puis obliqua vers un passage plus étroit entre deux murailles de caisses.
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