J'avais donc douze ans etj'entrais, comme interne, en classe de sixième au lycée d'Aumale de Constantine. Je me souviens des premiers contacts avec les autres internes : uniformément vêtus de blouses noires, nous étions timidement alignés en silence pour entrer au réfectoire, au dortoir, à la salle d'étude, devant des surveillants d'internat distants et à l'air sévère. Et puis, la découverte dans la cour de récréation de mes nouveaux camarades, venus d'Aïn Beïda, Aïn M'lila, Sedrata, Collo, autant de petites villes dont j'apprenais l'existence pour la première fois.
C' était donc ça ce monde de l'instruction vers lequel mon père nous avait poussés, ces longs couloirs aux carrelages brillants et ces baies vitrées, ces immenses salles de classe aux plafonds hauts, ces pupitres usés par le temps sur lesquels des générations d'élèves avaient tenu à graver leurs noms, ces hauts murs portant les casiers des internes fermés par des cadenas et, au-dessus du tableau noir, une pancarte avec l'inscription : 'Cette classe est la vôtre, ne salissez rien, ne détruisez rien'
Mes ancêtres étaient, à l'origine, des passeurs semi-nomades qui vivaient, il y a longtemps de cela, dans la Hodna ; c'était avant l'arrivée des Français en Algérie.
A la mort de Smaïl, son frère cadet étendit son autorité sur le clan et son aile protectrice sur la famille du défunt. La mère de Séghir n'avait plus, comme avant, la haute main sur les réserves de nourriture du clan : la semoule, les dattes, la viande séchée... Selon l'ordre des choses, il appartenait maintenant à l'épouse du nouveau chef de famille d'en diriger les activités domestiques et de tenir la barre.
ERRATUM sur le commentaire précédent.
Il faut lire colonisation commencée en 1830 et pas en 1930 !!! Pardon pour la faute de frappe.