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Note moyenne 3.66 /5 (sur 115 notes)

Nationalité : Iran
Né(e) à : Iran , le 24/02/1948
Biographie :

Bahiyyih Nakhjavani est née en Iran, mais elle a grandi en Ouganda et a fait ses études secondaires et universitaires en Angleterre et aux États-Unis.

Elle s’est consacrée durant ces vingt dernières années, dans diverses régions du monde dont la Belgique, à l’enseignement de l’anglais, des littératures anglophones et de l’art. Elle vit actuellement en France.

Son premier roman, La sacoche, paru en 2000 en anglais (The Saddlebag), a rencontré un succès international. En 2003, elle a publié son deuxième roman, Les cinq rêves du scribe (Paper. The Dreams of A Scribe) et puis chez Actes Sud, La femme qui lisait trop.

Bahiyyih Nakhjavani, écrivain et bahá’íe s’est vu distinguée pour l’ensemble de son œuvre littéraire par un titre de Docteur Honoris Causa par l’Université de Liège, Belgique.
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Source : reflexions.ulg.ac.be
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The Woman Who Read Too Much


Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Goli n’avait jamais bien appris la langue mais, au moins, elle lisait ce qu’en Californie on appelait de la littérature : des magazines chez le coiffeur, les brochures spécialisées des magasins d’alimentation diététique, le mode d’emploi de la nouvelle machine à café.
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Son accent était un millefeuille : américain de Californie sur anglais britannique sur persan indéracinable
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Rire est pour certains le meilleur moyen de s’en tirer. Si on vous pose une question embarrassante, vous êtes simplement supposé sourire et vous détourner et, si la personne remet ça, vous êtes censé glousser et hausser les épaules, et si elle est assez mal élevée pour répéter sa question une troisième fois, comme Mehdi, comme M. Bahman, vous pouvez éclater de rire comme si c’était cela, la plaisanterie,......
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Elle n’était qu’une jeune fille de dix-sept ans quand l’ancien régime avait aboli le voile, et avait bien passé les soixante quand le nouveau l’avait obligée à le porter de nouveau. Une loi qui vous fait cacher votre visage, et une autre qui vous le fait montrer, pensa-t-elle vaguement. Et, toujours, c’étaient des hommes qui décidaient, des hommes qui péroraient sans fin à propos de ce que les femmes devaient porter ou ne devaient pas faire. Bibi aurait aimé que les femmes imposent une loi forçant les hommes à porter des pantalons longs en présence de leurs belles-mères.
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Sans doute aimait-elle vivre à la dure, mais elle était assez pointilleuse en ce qui concernait sa lessive ; sans doute avait-elle voulu montrer qu’elle faisait partie du peuple, mais elle n’aimait pas en partager la saleté. La Révolution l’avait obligée à utiliser la laverie et à reconnaître les limites de ses théories politiques.
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C'est son père que l'on blâma d'abord : il avait éduqué sa fille comme un garçon, là était le problème. C'était assez grave, déjà, de l'avoir laissée apprendre à lire et à écrire dès son âge le plus tendre, mais lui permettre de s'asseoir avec ses frères et ses cousins, l'autoriser à étudier avec eux la philosophie et la jurisprudence, ce l'était trop. Il n 'aurait jamais dû la traiter comme leur égale, vanter sa mémoire, applaudir à ses commentaires. Il n'aurait jamais dû l'encourager à discuter de la nature de l'âme ou des limites temporelles de la justice. Elle n'avait aucun droit d'interrompre des débats théologiques, même cachée derrière un rideau. C'était passer toute pudeur, toute raison. En quoi la résurrection était-elle l'affaire d'une femme ? p 306
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En fait, il était moins redevable aux pèlerins de sa subsistance que d'une certaine capacité, acquise à leur contact, de distinguer la piété sociale d'une foi sincère.

En toutes ces années où il avait été voleur, il n'avait guère trouvé de pèlerins qui attachaient plus de valeur à leur foi qu'à leur poids financier. La plupart paraissaient s'adresser à un chiffre secret dans lequel il ne pouvait reconnaître l'Unique qui le faisait frémir d'ardeur sur la berge de sables mouvants ou trembler de peur au bord d'un précipice. Leur religion exigeait abondance de gestes extérieurs, et pourtant il n'y voyait guère de signes de cette terreur à laquelle il reconnaissait la présence du Divin. En ayant conclu que le dieu des pèlerins n'était pas son dieu, il n'éprouvait aucun scrupule à voler.
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[Le jeune homme] était le dernier-né d'une famille où tous craignaient Dieu et se montraient scrupuleux en ce qui concernait leurs obligations religieuses. Tous ses oncles et ses frères aînés avant lui avaient terminé leurs études de théologie et de jurisprudence à Karbalâ et comptaient en Perse parmi les plus notables mujtahid et érudits chiites. Toutes les femmes de sa famille étaient renommées pour leur vertu impeccable et toutes avaient de longs pedigrees d'une égale distinction. On disait, chez certains envieux de leur ville, que chacune de ces incarnations de la pudeur devait sans aucun doute être pareille à la Vierge Marie qu'adoraient les chrétiens, sinon comment lui eût-il été possible de concevoir le moindre enfant ? Dernier des privilégiés nés d'une union aussi chaste, le religieux était plutôt disgracieux, avec une tendance à l'eczéma prurigineux. Il avait aussi hésité, lui disait-on, du mauvais caractère de sa mère, Dieu ait son âme, laquelle était morte de respectabilité avant qu'il atteignît l'âge de treize ans, le laissant orphelin et entouré de tantes endeuillées. Dès lors, on l'envoya à la medersa de Karbalâ, où il bénéficia de l'enseignement des plus distingués des ulémas de l'époque. Lorsqu'il décida d'entreprendre son pèlerinage à la Mecque, il avait à peine vingt ans et une incurable virginité.
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Selon la coutume, la loi du talion n'était généralement applicable aux femmes qu'en cas d'adultère. De meurtre. On pouvait impunément abattre des femmes innocentes mais on était autorisé officiellement que pour infidélité. Ou assassinat délibéré. Selon la coutume, bien que la violence fut pratique courante à l'encontre du sexe féminin, il fallait qu'une femme soit coupable de pauvreté pour qu'on l'accuse de meurtre ou d'adultère : il était rare qu'on jette du haut d'une tour ou qu'on lapide une femme riche ou une dame de haut rang. La seule autre façon de mériter une mort légitime était l'apostasie. Mais il eût fallu qu'une femme hérétique reste réfractaire à la réforme avant qu'on put la déclarer coupable de ce péché; il eût fallu que son influence en ait entraîné d'autres dans ses voies erronnées avant qu'on pût la condamner pour un tel crime. Et seul un tribunal religieux pouvait se prononcer en cette matière.
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L'esclave était une juive d'Abyssinie, une Falacha, qu'on avait vendue aux Arabes alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Elle n'avait ri que deux fois au cours de son existence. La première fois, lorsqu' elle avait perdu sa virginité; la dernière lorsqu'elle avait perdu son bébé. Elevée dans les harems d'un cheikh cruel, elle avait été violée très jeune, avant d'être expédiée sur l'autre rive du Golfe, à peine adolescente, en échange de droit de fret. Le cheikh avait été assassiné peu après. Plus tard, on la vendit à un zoroastrien converti qui habitait dans les provinces orientales de la Perse. Et l'épouse de celui-ci mourut peu après. Peut-être le rire de la jeune fille portait-il malheur.
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