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Critiques de Barbara Lefebvre (7)
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2022 les Français ont choisi !

Chapitre après chapitre l’auteure égrène des sondages, des enquêtes d’opinion sur la grande question dont les médias mainstream nous invitent chaque jour à valider leur réponse : M. ... sera le prochain président tout puissant de la cinquième république.

Soyons juste, il y a aussi beaucoup de références bibliographiques, ce qui rend ce livre bien plus intéressant que je ne le soupçonnais, car pour certains que j’avais lus, je dois reconnaître que l’usage qui en est fait ne les trahit pas. A chaque chapitre de préoccupations son lot de références vérifiables.

Ce que « les Français veulent » donc...

Déjà, pour paraphraser une certaine dame de fer, je ne suis pas sûr que « les français » existent. Il me suffit par inadvertance d’allumer mon poste de télévision pour m’en convaincre. (Brrr, rien que l’écrire, je vais remonter mon thermostat).

Quelques thèmes abordés : en un, l’insécurité. Les braves français veulent de la répression. On est à deux doigts de la réhabilitation de la peine de mort par comparution immédiate. La moitié de ces français, souvent nommées françaises, souhaitent majoritairement une sévérité accrue pour les crimes sexuels dont elles sont victimes. Cela représente un sacré poids électoral facile à récupérer.

Les français veulent plus de dépenses publiques, un peu pour tous les domaines habituels : santé, police (logique avec la préoccupation 1), armée (là, cela va certainement s’emballer) et éducation (ici, cela fait sourire, je crois que plus personne n’y attache d’importance). On ne leur demande pas s’ils veulent payer plus d’impôts ou taxer les bénéfices de Pfizer en France, là les avis divergent.

Dépenses oui, mais surtout pour la santé. Là encore, il y a un gros électorat votant (les jeunes votent moins et sont majoritairement en bonne santé) à (re)conquérir.

Les français veulent du local, de l’agriculture au moins raisonnée (bio si ce n’est pas trop cher et si leurs salaires leurs permettent, de l’indépendance énergétique (sans être sûrs de la voie à prendre...).

Les français veulent une école utopique (25 élèves par classe, enseignants mieux recrutés car mieux payés...) et sévère (en relation avec le premier thème ; laïcité de combat anti-une certaine religion)

Les français veulent une démocratie plus vivante, les moyens choisis étant le référendum.

Les français veulent une identité nationale forte : test de maîtrise de la langue française (pas à tous, ils ont un peu les chocottes quand même), hymne et drapeau, respect des lois applicables aux pauvres : code de la route, respect des forces de maintien de l’ordre établi, langage révérencieux envers les représentant de ladite république. Sérieusement, ils ne sont pas sûrs de ce qu’ils sont alors ils veulent une affirmation forte.

Bref, les français veulent un président utopique, dont je choisis ici de citer une partie des qualités attendues :

« Un président profondément attaché à la justice sociale, attentif aux plus fragiles plutôt qu’aux plus riches, qui œuvre prioritairement à la réduction des inégalités, économique, sociale, sécuritaire, scolaire, sanitaire. Un dirigeant stratège qui investit massivement dans les services publics où davantage de recrutements sont attendus pour redonner de la fiabilité et de l’efficacité à notre hôpital, notre école, nos forces de l’ordre, notre justice. »

La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a que dans les contes pour enfants, où éventuellement les hagiographies historiques, qu’on peut trouver un tel profil (il manque pas mal de chose du livre dans ma courte citation : beau, qui en impose à l’étranger, solide mais pas belliqueux etc...) et les français le savent : « Échaudés par maintes promesses non tenues ou intenables, les Français ne croient pas au mouton à cinq pattes. »

Voilà, je croyais que cela allait finir par un nom mais non (ou l’inverse).
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C'est ça la France...

Il m'arrive de suivre certaines interventions de B.Lefebvre dans des débats télévisés, son parcours m'intéresse et son discours est toujours clair.

Elle s'est mise en congé de l'Educ Nat, professeur d'histoire et géographie, n'acceptant plus le discours pédagogiste de ces dernières années.

Dans cet essai, elle reprend quelques grands thèmes qui nous concernent tous, Elle ne dit pas "c'était mieux avant", elle explique la lente dégringolade de la valeur des mots en fait.

Nation, Etat, Patrie,Honneur sont galvaudés, employés à toutes les sauces, ce n'est qu'un exemple.

L'écriture est claire, concise, tranchante même, et heureusement qu'il m'est arrivé de voir rire B.Lefebvre(ce qui n'adoucit pas son propos certes) parce qu'elle est d'une sévérité mais d'une lucidité qui ne donnent pas envie de la contredire.En tous cas ce texte porte à la réflexion.

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Génération 'j'ai le droit'

Essai sur les conséquences désastreuses du déracinement culturel, du non enseignement de l'Histoire, de la littérature (bases de notre identité commune) à l'école et de la montée excessive des droits individuels qui prévalent désormais sur l'intérêt général.

L'Europe et la France en particulier ont le capitalisme financier pour seul horizon identitaire. La démocratisation nécessaire de l'enseignement s'est accompagné d'un refus de transmettre nos valeurs, nos références communes, notre histoire et littérature accusées soit d'élitisme soit de racisme. Résultat la société est composée d'individus sans repères dans un monde devenu incompréhensible.

L'auteur, professeur en collège, analyse surtout la décomposition de l'enseignement, de l'école qui n'a plus d'exigences et utilise un vocabulaire égalitariste, faussement ambitieux et prétendument républicain. L'état du lien social et les fractures culturelles montre que l'école n'est plus efficace. Elle analyse les ravages du relativisme culturel, des méthodes d'enseignement, du vide abyssal des connaissances transmises, de l'individualisme (élève ou parent consommateur), du communautarisme islamique en particulier dont les dirigeants ne mesurent pas ou ne veulent pas mesurer l'importance, la montée de l'antisémitisme en banlieue. Tous disent "j'ai le droit" et en profitent pour ne pas respecter les lois de la République, les remettre en cause.

Elle termine par la situation dramatique des enfants handicapés qui eux, en théorie, ont le droit d'être scolarisés mais sont souvent exclus faute de moyens.
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Génération 'j'ai le droit'

La faillite de l’école expliquée par une professeure du secondaire.

Elle distingue plusieurs causes:

- La simplification au maximum des règles d’apprentissage à l’école, notamment en français et en histoire. « En rendant impossible une véritable maîtrise de la langue française pour tous les enfants, en la réduisant à une langue de communication purgée de toute nuance, de toute grammaire, de toute référence, en se gardant de leur imposer les codes culturels nécessaires pour entrer ds le monde, on est parvenu déjà à déraciner 2 générations de français, celle des années 80 et celle des années 2000. »

- Le rejet de l’autorité parentale et enseignante

- L’individualisme croissant et exacerbé : « Invoquer son droit individuel à tt bout de champ est pourtant une forme puérile du refus de la servitude. Cela consiste à récuser la légitimité du bien commun, à placer son intérêt particulier au-dessus de l’intérêt général. Comme si l’individu tout-puissant dans son espace privé, ne supportait plus d’être placé au même niveau de droit que les autres quand il entre dans l’espace public. »



Plusieurs objectifs sont à l’origine de cette crise

- Créer une école soi-disant égalitaire : plus souvent, un nivellement par le bas

- Produire une main d’œuvre flexible et docile en adéquation avec le marché du travail – Pas de fondations solides, pas d’esprit critique.

« Ce n’est pas pour rien qu’on a transformé l’enseignement en une suite de compétences et de savoir-faire à maîtriser. Et ce n’est pas un hasard si ce sont des professeurs de lettre et d’histoire qui tirent la sonnette d’alarme depuis plus de 2 décennies. Nos disciplines font, que nous ne sommes pas dupes de ce changement. Il s’agit, dès l’école, d’édifier le culte du consumérisme, de l’efficacité dont l’entreprise open space aura besoin, de l’économisme.

On enveloppe cela d’un discours sur les « valeurs » et le « vivre-ensemble » pour se donner des airs progressistes inoffensifs, mais plus personne n’y croit ».



Cet excellent document chiffré et argumenté permet de mieux comprendre la crise de l’école. Il est également facile à lire car très pédagogue.

Le travail d’un bon prof !







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Génération 'j'ai le droit'

Interpellée par le titre, j'ai trouvé finalement que le sous titre "LA faillite de notre éducation" était plus adapté car il s'agit pleinement de décrire le système scolaire et ses failles plutôt que de dépeindre les élèves et expliquer leur évolution. Entre deux grandes explications argumentées de citations et références doctes sur la dérive de l'Educ'Nat' (et le lien politique-société-école), l'auteure règle aussi quelques comptes personnels (je n'avais aucune idée de son parcours politique etc) et use d'anecdotes de vie de classe. le ton est sec, parfois je le trouve pompeux (il faut réussir à passer les 30 premières pages, et j'ai pensé plus d'une fois "20 cts à chaque fois qu'elle écrit "doxa" et à la fin du livre vous vous payez un dîner au resto !"); le ton est aussi parfois très agressif, au dépens du message?

Néanmoins, prof d'Hist-géo en collège-lycée moi-même depuis 15 ans, passée par les banlieues comme les lycées bourgeois de centre-ville, je ne peux que constater hélas qu'une bonne partie de ce qu'elle dénonce, je l'ai constaté aussi ! le problème étant que les profs sont parfois vaguement consultés, que ce soit pour les programmes et où les pédagogies, mais notre réputation de râleurs systématiques fait que les hautes sphères -comme dans l'histoire de l'enfant qui criait au loup pour s'amuser- ne nous écoutent pas .... Bref, ce livre est un pavé dans une marre pour le Ministère : il fait du bruit et un choc dans l'eau, trouble les eaux que le Ministère voudrait paisibles, mais comme le pavé de pierre, il va couler au fond et être perdu de vue et sitôt oublié ... hélas ! Pour moi, ce fut une lecture parfois difficile et ennuyeuse mais intéressante dans certains chapitres/passages, bref inégale. J'ai du mal à mettre une note, entre le fond et la forme ... alors 3 étoiles !
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Génération 'j'ai le droit'

Constatation terrifiante mais réelle sur l'éducation de nos enfants, sur les différentes réformes scolaires et sur la faillite de notre éducation française .....cette professeure a un regard lucide sur le pourquoi du système éducatif défaillant .

Livre difficile à lire, des chapitres trop longs, des mots trop compliqués par moment.....
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Génération 'j'ai le droit'

Pour changer de les romans habituels, je viens de terminer cet essai sur l'évolution de l'école en France. L'auteure y fais une critique acerbe de l'évolution de l'enseignement et de la pédagogie au fil des réformes depuis les années 60. Son positionnement est très marqué et elle ne mâche pas ces mots. Si je suis en désaccord avec sa vision de ce vers quoi devrait rendre notre société je trouve une partie de son analyse des problématiques que rencontre l'école intéressante.

Une lecture qui m'a donné et réfléchir et qui m'a parfois énervée contre l'auteure.
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