-Satan, peux-tu arrêter une vague ? peux-tu pétrir une pierre entre tes mains ?
-Oui
-Satan, si je voulais, je te broierais aussi entre mes mains. Satan, qu'as-tu qui te rende supérieur à tout ? Qu'as-tu ? est-ce ton corps ? Mets ta tête au niveau de mon genou et de mon pied, je l'écraserai sur le sol. Qu'as-tu qui fasse ta gloire et ton orgueil, l'orgueil, cette essence des esprits supérieurs ? Qu'as-tu ? Réponds !
-Mon âme.
-Et combien de minutes dans l'éternité peux-tu compter où cette âme t'ait donné le bonheur ?
-Cependant, quand je vois les âmes des hommes souffrir comme la mienne, c'est alors une consolation pour mes douleurs, un bonheur pour mon désespoir. Mais toi, qu'as-tu donc de si divin ? Est-ce ton âme ?
-Non ! c'est parce que je n'en ai pas.
-Pas d'âme ? Eh quoi ! c'est donc un automate vivifié par un éclair de génie ?
-Le génie ! oh ! la génie ! dérisoire et pitié ! À moi le génie ? Ah !
-Pas d'âme ? Et qui te l'a dit ?
-Qui me l'a dit ? Je l'ai deviné... Écoute, et tu verras...