On doit à Drosde (juge de l'affaire) une tentative saisissante de compréhension du cas Gottfried : "Définir la personnalité de Gesche Gottfried me semble être, à ce jour, une tâche presque impossible. Une femme qui soigne les malades, qui nourrit les pauvres, pour qui donner et offrir constituent presque une besoin, mais qui empoissonne ses amies ; qui pleure sur une phrase de Goethe et assassine ses propres enfants. Une femme à ce point capable d'amour qu'elle lui sacrifie la vie de ses proches, mais qui livre ensuite à l'objet de cet amour la coupe de poison pour enfin, les cheveux ébouriffés près du lit de l'agonisant, pleurer sur la dureté d'un destin responsable de tant de souffrance; Une femme qui refuse la main d'un homme respectable, lui expliquant qu'il est trop bon pour elle, qui accuse aujourd'hui injustement d'assassinat son propre père, mais qui demain veillera anxieusement à dissiper toute suspicion à l'égard d'un tiers, se présentant comme seule coupable, qui vole aujourd'hui ce qu'elle offrira demain et qui porte en soi mille manifestations mystérieuses; Qui peut oser définir sa personnalité ?"
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- Votre personne confirme une fois de plus qu'une femme n'est pas faite pour les travaux de l'esprit. Une femme devrait rembourser la dette de la vie non par l'action mais par la souffrance. Par la douleur de l'enfantement et la soumission à l'homme, pour qui elle doit être une compagne patiente et agréable.
La bande-dessinée de Barabara Yelin sur la vie d'une jeune femme pendant la période nazie est émouvante parce que nous, lecteurs, voyons sans cesse défiler devant nos yeux les autres voies qui lui auraient permis d'être plus heureuse, mais aussi de garder plus se distance à l'égard du national-socialisme. Irmina nous émeut aussi parce que nous sommes prétendument bien informés sur la vie des Allemands durant la période nazie, mais sans finalement pouvoir nous imaginer vraiment leur quotidien. La question reste en effet posée de savoir comment des gens normaux-avec leurs rêves, leurs détresses, leurs soucis et leurs moments de bonheur-purent accepter un système criminel et, par là-même, le rendre possible.
Même préparé au pire, on ne sait jamais ce que veut dire la perte d’un être aimé tant qu’on ne l’a pas vécue. Tant qu’on n’a pas ressenti le poids énorme, effrayant de l’absence dans le silence vertigineux d’une pièce.
Cher Howard, tout prend plus de temps que je ne le pensais. Ma mutation est reportée de semaine en semaine. Ils me réclament des tas de papiers, tout est minutieusement vérifié. Mais je suis sûre qu'il n'y en aura plus pour longtemps. Ici, il commence à faire plus froid, la première neige est déjà tombée...
Natalie avait appris pendant ses trois dernières années en internat que soigner ne se limitait pas à pratiquer la médecine, et que les patients ne venaient pas uniquement parce qu’ils étaient malades. Ils venaient parfois simplement parce qu’ils se sentaient vieux et isolés.
Regarde tous ces gens, là en-bas. Ils achètent des vêtements élégants, mangent ce qu'ils veulent. Moi aussi, je voudrais faire ou ne pas faire ce qui me plait. Pas toi ?
Tu n'es plus une enfant. Tu as un enfant, un travail, une hypothèque, des factures à payer. C'est ça, la réalité de ta vie… de la mienne, aussi. Des fois, je ne suis même pas sûre que j'apprécie mon mari, sans même parler d'Amour, avec un grand A. Et quant au sexe, eh bien, tu sais, un des avantages de la grossesse est que je peux plaider le mal de tête aussi souvent que je veux.
Quand la police intervient chez Thomas :