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Critiques de Bartolomé Bennassar (19)
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Un siècle d'or espagnol

Comme de nombreux livres d’Histoire des dernières années du 20e siècle, Bartolomé Bennassar ne raconte un récit chronologique apte à maintenir l’attention soutenue d’un amateur de romans. Il s’agit de décortiquer l’Espagne du siècle d’or – une période définie par l’auteur lui-même comme s’étendant d’environ 1525 (bataille de Pavie) à environ 1648 (traité de Westphalie) – à l’aide d’un arsenal de filtres historiques, religieux ou économiques. Lire d’un seul tenant, « pour se distraire », s’avère âpre face à cet étalage de catalogues et de pourcentages de toutes sortes.

Cependant Bennassar lâche parfois la bride à sa plume romanesque – au tout début lorsqu’il décrit les parades royales ou lorsqu’il fait vivre un village de morisques perdu en Estrémadure –, prouvant qu’il est capable de captiver si tel est son objectif. Mais cela ne l’est pas. Il s’agit avant tout d’établir une nouvelle référence d’étude historique, utile à ses futurs confrères.



Et ce pari est clairement réussi à mon humble avis. A force de lire des biographies des rois de France Valois et Bourbons, j’avais fini par penser l’Espagne de ce temps comme une invulnérable puissance, écrasante, infiniment riche et complètement hallucinée par le catholicisme. Bennassar montre les fragilités de ce pays, soumises aux mêmes affres que toutes les autres. L’illusion des richesses inépuisables venues entre autres d’Amérique qui convainc des générations que cet état des choses un état normal de la nature et ne changera jamais, les empêchant de sentir venir les ennuis économiques, l’installation de la famine. L’aveuglement de l’Inquisition qui brise la classe marchande essentielle de Séville parce qu’elle est en partie composée de « conversos » (Juifs convertis de force). Politique économique qui finit par favoriser l’importation à la fabrication locale et détourne les flux d’argent vers l’étranger. Ce flux est également détourné par les guerres extérieures qui coûtent cher, trop cher (comme pour la France). L’Espagne est loin d’être épargnée par les attaques corsaires venues d’Angleterre (Drake) ou des Barbaresques (Barberousse) ; les villes côtières étant souvent pillées et incendiées.



On bénéficie aussi d’une bonne vision des espagnols eux-mêmes, leurs diversités régionales (le Castillan est une langue étrangère pour les Catalans, les Basques et les Galiciens) mais surtout leur distribution en « castes » : les Grands, les caballeros, les hidalgos, les letrados, les ecclésiastiques et le peuple, mais aussi les esclaves, les conversos et les morisques (musulmans convertis de force). Ces deux derniers groupes subissant l’expulsion. Bartholomé Bennassar décrit bien ceux qui profitèrent de la Grandeur du siècle d’Or, et ceux qui restèrent en marge.



Bien sûr l’auteur déploie les « têtes de gondoles ». Les quatre rois bénéficient d’une courte étude chacun : Charles Quint pense à son rêve de paix européenne universelle et catholique. Philippe II est assez éloigné en privé de son image publique sombre et inaccessible ; il ne devient le « roi-moine » que sur la fin. Philippe III et IV ne sont pas fait pour gouverner. Ils délèguent aux « validos » (favoris) – le duc de Lerma pour le premier, le Compte d’Olivares pour le second – la gestion du gouvernement. Ces deux là ont aussi droit à des portraits sans complaisance. Les peintres comme le Greco ou Velázquez, les écrivains comme Lope de Vega, Calderon ou Cervantès ont aussi droit à des chapitres entiers. L’auteur fait bien remarquer que la culture qu’ils portent est contemporaine de la phase de chute, comme si elle bénéficiait d’une forme d’inertie.



Ce livre est donc riche en enseignement et doit se voir comme une référence dans laquelle on revient toujours picorer, mais j’en ai trouvé la lecture d’un seul tenant âpre et parfois ennuyeuse.

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Le XVIe siècle

J’avais dévoré cet ouvrage il y a environ 25 ans, aussi quand j’ai vu qu’il était réédité en poche, me suis empressée de l’acheter. Mais entrainée par d’autres lectures, je l’ai laissé de côté pendant assez longtemps. Mais le voilà lu. Il faut reconnaitre que les années ayant passé, j’ai plus de difficultés à me concentrer longtemps sur une lecture qui demande de l’attention.

Pourtant il s’agit d’un ouvrage très didactique, tant par le fond que par la forme.

Il est structuré en trois parties, elles même subdivisées. Après une introduction qui fait le bilan des siècles précédents et insiste sur la permanence de certains types de pensée ou d’organisation, la première partie présente les grandes tendances du siècle dans les domaines du commerce, de l’art, de la religion en débordant les frontières nationales.

Une seconde fait le récit de ce que l’on a appelé le « beau XVIème siècle ». Charles Quint ayant été la grande figure dominant l’Europe, celui dont on dira que le soleil ne se couche jamais sur son empire, un ensemble de chapitres lui est consacré selon ses différents héritages : Espagne et ses possessions d’Amérique, Pays Bas, Allemagne et Empire habsbourgeois. Suivent des études sur chacun des autres pays Portugal, empire turc, France, Angleterre. Mais aussi une incursion dans les mondes africains et asiatiques, courte hélas. Un chapitre est consacré aux conflits.

La troisième partie traite des déséquilibres de la seconde moitié du siècle, crise économique, crise de la pensée et guerres de religion, ou tensions religieuses qui ont eu lieu un peu partout en Europe. Nous y retrouvons le même schéma d’étude, l’Empire de Charles Quint, la France, l’Angleterre. Avant de terminer à nouveau sur les conflits, France contre l’Espagne, cette dernière contre l’Angleterre, les Pays Bas, et guerres de l’empire turc.

Le texte est de présentation scolaire puisqu’il s’agit de la réédition en poche d’un classique de l’excellente collection U de chez Armand Colin. On y trouve donc des chapitres puis des grands titres et des sous titres, tous nommés, avec parfois des a) b)…. Et des mots en gras. Tout ceci facilite la mémorisation sans gêner le moins du monde la lecture.

Voilà pour la forme, le fond est également très clair. Toutefois parce qu’il est destiné aux étudiants, une connaissance factuelle est supposée.

Je le recommande bien évidemment à toute personne curieuse du XVIème siècle, période de transition ô combien fascinante.

Un nouvel ouvrage de propos plus restreint : La France au XVIème siècle signé par Michel Cassan est sorti en cette fin de mois chez le même éditeur dans la collection Cursus.



A noter que mon exemplaire, acheté il y a environ deux ans avait des pages défectueuses. J’en ai fait part à l’éditeur qui me l’a gracieusement remplacé.



Challenge pavés 2015-2016

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La guerre d'Espagne et ses lendemains

Bartolomé Bennassar est un historien spécialiste de l'Espagne. On ne pouvait que se rencontrer tant j'aime ce pays par beaucoup de côtés comme je le déteste par quelques autres...C'est un autre sujet.

J'avais déjà lu son "Franco" et je voulais reprendre l'histoire de la guerre civile espagnole en relisant" La guerre d'Espagne et ses lendemains" afin de ne pas partir randonner inculte dans le désert des Monegros au mois de mai prochain. Or je n'avais pas lu ce livre qui trainait bien en évidence dans ma bibliothèque. Et effectivement il n'était pas dans ma "bibli" Babelio ni dans aucun de mes petits carnets de notations. Comme quoi on dépense 25 euros parfois pour un livre que l'on ne lit jamais...sauf hasard.

Donc rafraichissement de l'histoire de la guerre civile espagnole (pourquoi et comment en est-on arrivé là....), les premiers combats, l'intervention des puissances extérieures au conflit, les Brigades internationales, les forces nationalistes, les forces républicaines.....etc etc. Bartolomé Bennassar est un historien merveilleux qui nous change de quelques uns qui prennent pour argent comptant leur propre conviction idéologique comme pied à coulisse de toutes mesures. Les faits, rien que les faits. Ce qui ne l'empêche pas de dire "Je" et de donner son avis, circonstancié toujours. C'est l'intérêt du livre. Car le plus important dans le titre c'est le ...sous-titre : "et ses lendemains". En effet après la victoire des nationalistes (des rebelles bien sûr pour les républicains...) l'histoire ne s'est pas arrêtée. Les espagnols fuyant la répression franquiste se sont massivement enfuis en France. Bennassar revient longuement sur cet épisode tragique (la Retirada). Pendant longtemps et encore maintenant il est convenu d'affirmer que La France a été en dessous de tout et a traité les réfugiés républicains comme des sous-hommes . Bennassar remet les pendules de l'histoire à l'heure des archives et des faits. Oui l'administration française a été dépassée (pas prévu que plusieurs centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants arrivent sur le territoire français), oui les camps du Vernet, de Gurs, d'Argeles, ont été une honte (cf La lie de la terre Arthur Koestler), mais il contrebalance ces faits avérés par beaucoup de témoignages qui montrent un accueil très chaleureux de la plupart des français. Oui il y a eu des heurts , des animosités, des rejets de certains maires (n'oublions pas que malgré le Front Populaire (enfin ce qu'il en restait...) au pouvoir, la peur des "rouges" était inhérente aux campagnes françaises et les réfugiés espagnols pour les français étaient indistinctement des "rouges" !

Mes grands-parents maternels habitaient Toulouse à cette époque et ma mère m'a souvent raconté l'arrivée des réfugiés républicains dans la ville qui comptait déjà une forte communauté espagnole. Ma grand-mère est devenu l'amie de sa "bonne à tout faire", horrible mot , et a conservé jusqu'à sa mort des liens très fort avec Maria qui est restée toute sa vie à Toulouse. Son mari avait trouvé un emploi à la Poudrerie nationale , le site de la future usine AZF de sinistre mémoire, qui fut bombardé par les anglo-américains en 44 , ma mère assistant du balcon de la maison de ses parents au magnifique feu d'artifice....Bon je m'égare, je m'égare...

Il est un autre sujet chaud sur lequel l'auteur revient : le régime franquiste était -il fasciste ? ah là là ....c'est le genre de discussion que j'ai eu avec des amis espagnols....le point Goldwin de la discussion a été vite atteint :-)

Mon avis est que...Bon je laisse...Disons que dans ce genre de discussion il faut s'en tenir aux définitions établies et rien qu'aux définitions. Le paradigme du régime fasciste est bien celui de Mussolini. Pourtant, avant que le Duce s'éprenne d'Hitler dans un accès d'hubris, la répression des "démocrates" italiens a été d'une douceur angélique comparé à celle que Franco va instituer après sa victoire ....plus de cent mille morts. Pour Bennassar Franco avait certes des sympathies prononcées pour les régimes fascistes mais en renard galicien il savait ménager la chèvre et le chou. Oui la Phalange était ouvertement fasciste, d'esprit comme d'actions. Mais les Carlistes navarrais, les Requetes au béret rouge : non ! Les faits , les définitions : rien que cela.

Autre sujet qui fâche : combien de victimes ? Bennassar nous donne une avalanche chiffrée de décomptes d'archives, de témoignages, d'avis péremptoires d'historiens statisticiens .....

Tout cela est vain....Les guerres civiles sont atroces , personne n'en reviendra. En deux ans , sur un territoire beaucoup plus réduit, avec les armes de l'époque, la guerre civile vendéenne a fait plus de victimes que la guerre civile espagnole. 150 000, 200 000, 250 000 morts ? stupide concurrence victimaire. Avec la Démocratie une loi fut votée par les Cortes , elle interdisait tout recours juridique sur les faits passés. Et c'est très bien.

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1492. Un monde nouveau ?

J'ai lu ce livre dans les années 90, dès sa première édition. Mais, contrairement à beaucoup de livres d'histoire de l'époque, ce qui m'a paru novateur, c'est la présentation de plusieurs événements pour une même date : 1492. Pour nous, c'est avant tout le premier voyage de Colomb. Mais, à cette époque, personne ne connaissait cet explorateur. Pour les hommes de cette période, en revanche, plusieurs événements se déroulaient ailleurs en Europe comme la reconquête de Grenade, le rattachement de la Bretagne à la France ou l'état de santé de laurent de Médicis.

Il me parait intéressant de toujours bien restituer l'événement dans son contexte. La découverte d'un nouveau continent n'avait alors aucun écho. Il faudra attendre, comme il est dit en quatrieme de couverture, plus de 50 ans pour qu'on commence à s'y intéresser.

C'est ce que ce livre met en perspective, même si maintenant, il peut paraître un peu daté. J'en garde un excellent souvenir de lecture.
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Franco

Une bonne biographie de ce personnage, certes peu aimable, mais sur lequel l'auteur, grand connaisseur de l'âme espagnole et pour cause, a le mérite de présenter un essai d'analyse psychologique au fil des pages pour tenter de comprendre comment cet homme intellectuellement très médiocre en définitive, a pu faire preuve d'une aussi grande et constante habileté politique dans un environnement pour le moins difficile.
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La guerre d'Espagne et ses lendemains

Bartolomé Bennassar (1929 - 2018) analyse le conflit espagnol depuis ses origines jusqu'à ses prolongements avec une précision et une objectivité dignes de l'historien qui s'intéresse aux faits et à leurs conséquences et non aux partis pris politiques.



Avec les ouvrages d'Hugh Thomas et Antony Beevor, c'est un ouvrage de référence, aussi facile que passionnant à lire.

Il décrit les phases du Mouvement franquiste et les différentes batailles qui l'ont conduit à la victoire. Mais là n'est pas l'essentiel.



Ce que j'ai appris à cette lecture est d'abord la situation politique et économique de l'Espagne avant l'avènement de la République, la déliquescence de l'Etat, l'accumulation de la haine devant les inégalités et la prégnance du chômage, la volonté d'élimination de l'ennemi de classe par les plus pauvres paysans privés de terres.



Dès lors que le mouvement des militaires rebelles – le 18 juillet 1936 – ne réussit pas à atteindre d'emblée son objectif de renverser un gouvernement pourtant issu d'élections libres, la tragédie commence.



Socialistes et communistes sont les principaux responsables du lynchage massif de l'adversaire à Madrid, les anarchistes en Catalogne. Rafael Alberti prône « l'assassinat nécessaire à l'enterrement du monde bourgeois ». le massacre des religieux revêt une importance exceptionnelle. La guerre civile va durer. L'internationalisation du conflit devient alors inévitable car les deux côtés manquent d'armes.



La république ne manque pas de moyens financiers : 707 tonnes d'or dont une grande partie transférée en URSS en échange de chars, d'avions et de conseillers. Ces ressources ont été accumulées pendant la première guerre mondiale, alors que l'Espagne avait profité de sa neutralité. Mais les militaires seront fournis largement par l'Allemagne et l'Italie.



La France joue un rôle complexe … malgré les sympathies évidentes du front populaire aux affaires à partir de 1936, mais en raison des craintes suscitées par les diplomates qui poussent à la non-intervention.



Cependant, ce fut le pays qui fournit le plus grand nombre de brigadistes (12000 français sur les 35000) mais il y a aussi des Italiens et, à partir de 1937, le rapport de forces s'inverse en faveur de Franco.



L'Espagne devient un terrain de manoeuvre idéal pour l'essai de tactiques nouvelles :



- L'emploi des chars en actions de rupture,



- L'emploi simultané de l'arme blindée et de l'aviation,



- le rôle décisif de l'aviation (Franco réalise le premier pont aérien de l'histoire),



- le bombardement des villes pour terroriser les populations civiles,



- Les manipulations exemplaires : l'« incendie de Guernica » par les Rouges au service des séparatistes basques, le « fascisme » du POUM, trotskistes déguisés et en réalité agents de l'ennemi …



C'est la troisième partie de l'ouvrage qui présente le plus d'intérêt : il décrit l'exode massif des combattants de la République après la défaite : répression et résistance. Les Républicains espagnols furent bien plus grands dans l'exil et la résistance (Narvik, Bir-Hakeim) qu'ils ne l'avaient été pendant les années de la deuxième république où ils ne cessèrent de se déchirer.



Le sort des réfugiés et la manière dont ils furent « répartis » à partir de 1937 mais surtout en janvier 1939 est l'objet de la dernière partie du livre, la plus cruelle. 500000 personnes en trois semaines affluèrent à travers les passages pyrénéens et sur de multiples navires, du jamais vu dans l'histoire de l'Europe. La création de camps se fait dans l'urgence et la précipitation.



Les conflits internes qui affectent d'un côté les phalangistes et les carlistes, de l'autre les républicains de gauche et le PSOE ou la mouvance anarchique, prolongent dans l'exil les luttes intestines qui ont fait tant de mal à la République espagnole. Et, une fois la guerre civile terminée, s'est poursuivie une persécution systématique au moins jusqu'en 1959. Tous les adhérents aux formations et syndicats qui avaient soutenu le front populaire ainsi que les mouvements séparatistes (basques et catalans) furent physiquement éliminés. Les vainqueurs furent étrangers à tout esprit de réconciliation, y compris l'Eglise dans sa très grande majorité. Un délire de vengeance …



Un tel livre éclaire sur les effets tragiques de la division dans les mouvements politiques espagnols … et évoquent, toutes proportions gardées, ce qui se passe aujourd'hui dans les formations politiques notre pays.



Un ouvrage objectif, bien documenté sur le rôle de la France dans ce conflit majeur, qui met dos à dos les deux factions dans une horreur semblable. Il n'est pire conflit qu'une guerre civile.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Histoire des espagnols, VIe-XXe siècle

Un livre très complet sur l'histoire des espagnols (attention pas de l'Espagne, c'est important de préciser) depuis l'apparition des Wisigoths a la mort de Franco, en passant par la période musulmane, la reconquête catholique, la colonisation du nouveau monde, .... Tous les aspects sont envisagés, économique, politique, vie quotidienne, .... Je ne sais pas si on peut trouver plus complet.
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La guerre d'Espagne et ses lendemains

En 1936, l’Espagne va se retrouver plongée dans une guerre civile, longue et terriblement meurtrière. Suite aux élections, un gouvernement d’union de la gauche se forme à Madrid. Mais une junte militaire ne l’accepte pas et organise un coup d’État, que d’ailleurs Franco hésite à rejoindre. Il n’y viendra qu’en dernière minute. Mais la résistance républicaine s’organise très vite et se révèle plus puissante que les militaires ne le pensaient. Bartolomé Bennassar retrace en détails les origines de ce conflit (la dictature de Miguel Primo de Rivera, puis la République de 1931, mais surtout deux blocs totalement opposés : une gauche radicale et laïcarde, une droite réactionnaire, très catholique avec des tendances fascistes). Puis le déroulement de la guerre (les différentes batailles, les forces en présence, les appuis étrangers, les divisions entre communistes staliniens, marxistes du POUM et anarchistes). Et enfin, le plus intéressant selon moi, les conséquences directes du conflit (l’exode principalement vers la France, une répression sans pitié des vainqueurs). Un ouvrage donc très didactique, très complet, avec une somme de détails (au point parfois de s’y noyer). En historien, l’auteur reste le plus neutre possible, ne masquant pas les exactions des uns et des autres (et cette guerre n’en a pas manquées). Un livre qui permet de retracer l’ensemble du conflit, loin de la version officielle des franquistes (qui ont considéré cela comme une croisade), mais loin également de la guerre romantique qu’ont pu décrire certains intellectuels et écrivains internationaux. Une somme indispensable pour qui veut mieux connaître le déroulement de cette guerre.
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Franco

Une très bonne biographie de Franco qui permet d'en apprendre beaucoup sur cette personnalité forte, sa vie, le franquisme et la guerre civile. C'est vraiment très intéressant et l'auteur a le mérite d'être fort objectif. À lire pour ceux qui sont intéressés par cette période clé de l'histoire d'Espagne.
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Histoire des espagnols, VIe-XXe siècle

Une façon originale et intéressante de présenter l'évolution du peuple -des peuples devrait-on dire- espagnol(s), à partir de traits particuliers de la vie quotidienne, des traditions, mythes et croyances et de leurs origines. Un complément très instructif aux histoires plus classiques de ce pays à la fois proche et souvent méconnu de ce côté-ci des Pyrénées.
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La guerre d'Espagne et ses lendemains

Cette guerre que je n'ai pas connue a pourtant une place importante dans mon imaginaire adolescent, à travers , d'une part , les souvenirs de camarades de classe enfants d'exilés et d'autre part tout un bagage culturel qui va de « L'espoir » de Malraux aux « Phalanges de l'Ordre noir » de Christin et Bilal (et les chansons de Paco Ibanez) . Sans compter textes politiques et images d'archives. Un tel ouvrage est donc intéressant ,qui permet de remettre en ordre les faits sans compter qu'il permet aussi de comprendre mieux l'Espagne actuelle car ce passé là ne passe pas vraiment …
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Christophe Colomb

Une très bonne biographie du navigateur agrémenté de nombreux documents
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Un siècle d'or espagnol

B. Benassar, grand spécialiste de l'Espagne, nous livre ici une analyse fine de l'Espagne de la fin du XVe au milieu du XVIe siècle...Une leçon d'histoire
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Histoire de Madrid

Métropole européenne dynamique, Madrid a été très marquée par la crise économique de 2007. L’historien Bartolomé Bennassar revient sur son développement et son rôle politique depuis le Moyen Âge, dans une véritable biographie de la capitale espagnole.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..
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Les chrétiens d'Allah. L'histoire extraordina..

Bartolomé Bennassar est un historien reconnu de l’Espagne. J’avais commenté précédemment son excellente biographie du général Franco. Il s’est associé dans cet ouvrage édité en 1989 à son épouse Lucile pour nous livrer une enquête passionnante sur le sort des chrétiens en terre d’Islam au XVIème et au XVIIème siècle.



Pour ce faire, Bartolomé Bennassar va s’appuyer largement sur les sources de l’Inquisition chargée d’instruire et de statuer sur le retour des européens revenus en pays chrétien.



De fait, il s’agit à la fois d’une histoire:

- de la guerre de course livrée par chrétiens et barbaresques en Méditerranée et dans l’Atlantique,

- des événements à l’origine de la capture de chrétiens en mer et sur les côtes,

- des conditions de vie et de conversion à l’Islam tant en Afrique du Nord qu’à Constantinople

- ainsi que du contexte et des motivations du retour en Chrétienté.



L’ouvrage démarre sur la narration de six parcours exemplaires et il faut bien reconnaître que l’aventure est au rendez-vous.



L’ouvrage se poursuit par une analyse de l’origine géographique des captifs chrétiens: de l’Europe du sud, bien évidemment, à la Scandinavie et à l’Europe Centrale.



Les chemins qui menèrent à l’Islam furent pluriels: la capture en mer, les razzias le long des côtes et sur les îles, les faits de guerre, les désertions et le choix volontaire.

On se rend compte également du traitement particulier réservé aux enfants: rarement rendus au cours des rescates, convertis d’office et intégrés rapidement aux familles et à la vie sociale en terre d’Islam. On est d’ailleurs impressionné par le parcours souvent brillant de ces jeunes « immigrés de force » dans la société d’Alger, de Tunis, Marrakech, Salé ou même à Constantinople.



Tout au long de l’ouvrage, Bartolomé Bennassar piste les conditions des conversions à l’Islam et des reniements à la Croix. N’oubliant pas qu’il travaille à partir des sources inquisitoriales, il cherche à déterminer, derrière les mots, les motivations réelles de ces renégats pris entre Chrétienté et Islam. Car si le retour n’est pas facile ni parfois volontaire, les renégats vont devoir s’expliquer avec une justice précise, efficace et qui sait prendre son temps. D’ailleurs, on est surpris de l’utilisation très modérée de la torture et le recours systématique aux témoignages parfois lointains, de vrais enquêtes policières !



L’ouvrage s’achève sur un très beau chapitre intitulé: « rêve turc » et nostalgie chrétienne. On se rend compte que rien n’est simple dans ces destins humains. Si les rapports de l’Inquisition reportent les faits et motivations de chrétiens revenus d’Islam, les retours s’expliquent par la volonté de retrouver les siens, la nostalgie ou la Foi. Pour d’autres, le retour fut contraint et la réinsertion dans la société chrétienne se fit dans des conditions peu enviables: la chiourme sur les galères chrétiennes, les monastères, voire la mort pour les relaps et les non repentis…

Bartolomé Bennassar démontre de belle façon que les conditions d’intégration dans la société musulmane furent souvent vécues avec bonheur: vie sexuelle,mariages, accès à des postes à responsabilité dans la course, les armées, l’administration voire le pouvoir politique comme les célèbres renégats grecs: les Barberousse !



Pour résumer, un ouvrage remarquable à lire sur cette période de l’histoire commune de la Chrétienté et de l’Islam !
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Les chrétiens d'Allah. L'histoire extraordina..

Bartolomé Bennassar est un historien reconnu de l'Espagne. J'avais commenté précédemment son excellente biographie du général Franco. Il s'est associé dans cet ouvrage édité en 1989 à son épouse Lucile pour nous livrer une enquête passionnante sur le sort des chrétiens en terre d'Islam au XVIème et au XVIIème siècle.



Pour ce faire, Bartolomé Bennassar va s'appuyer largement sur les sources de l'Inquisition chargée d'instruire et de statuer sur le retour des européens revenus en pays chrétien.



De fait, il s'agit à la fois d'une histoire:

- de la guerre de course livrée par chrétiens et barbaresques en Méditerranée et dans l'Atlantique,

- des événements à l'origine de la capture de chrétiens en mer et sur les côtes,

- des conditions de vie et de conversion à l'Islam tant en Afrique du Nord qu'à Constantinople

- ainsi que du contexte et des motivations du retour en Chrétienté.



L'ouvrage démarre sur la narration de six parcours exemplaires et il faut bien reconnaître que l'aventure est au rendez-vous.



L'ouvrage se poursuit par une analyse de l'origine géographique des captifs chrétiens: de l'Europe du sud, bien évidemment, à la Scandinavie et à l'Europe Centrale.



Les chemins qui menèrent à l'Islam furent pluriels: la capture en mer, les razzias le long des côtes et sur les îles, les faits de guerre, les désertions et le choix volontaire.

On se rend compte également du traitement particulier réservé aux enfants: rarement rendus au cours des rescates, convertis d'office et intégrés rapidement aux familles et à la vie sociale en terre d'Islam. On est d'ailleurs impressionné par le parcours souvent brillant de ces jeunes "immigrés de force" dans la société d'Alger, de Tunis, Marrakech, Salé ou même à Constantinople.



Tout au long de l'ouvrage, Bartolomé Bennassar piste les conditions des conversions à l'Islam et des reniements à la Croix. N'oubliant pas qu'il travaille à partir des sources inquisitoriales, il cherche à déterminer, derrière les mots, les motivations réelles de ces renégats pris entre Chrétienté et Islam. Car si le retour n'est pas facile ni parfois volontaire, les renégats vont devoir s'expliquer avec une justice précise, efficace et qui sait prendre son temps. D'ailleurs, on est surpris de l'utilisation très modérée de la torture et le recours systématique aux témoignages parfois lointains, de vrais enquêtes policières !



L'ouvrage s'achève sur un très beau chapitre intitulé: "rêve turc" et nostalgie chrétienne. On se rend compte que rien n'est simple dans ces destins humains. Si les rapports de l'Inquisition reportent les faits et motivations de chrétiens revenus d'Islam, les retours s'expliquent par la volonté de retrouver les siens, la nostalgie ou la Foi. Pour d'autres, le retour fut contraint et la réinsertion dans la société chrétienne se fit dans des conditions peu enviables: la chiourme sur les galères chrétiennes, les monastères, voire la mort pour les relaps et les non repentis...

Bartolomé Bennassar démontre de belle façon que les conditions d'intégration dans la société musulmane furent souvent vécues avec bonheur: vie sexuelle,mariages, accès à des postes à responsabilité dans la course, les armées, l'administration voire le pouvoir politique comme les célèbres renégats grecs: les Barberousse !



Pour résumer, un ouvrage remarquable à lire sur cette période de l'histoire commune de la Chrétienté et de l'Islam !
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Histoire de la tauromachie. Une société du sp..

J'ai découvert ce livre par hasard en fouillant la bibliothèque de la peña taurine CTJA de Dax (Cercle Taurin des Jeunes Aficionados) et je dois dire que c'est une belle découverte.



Malheureusement bien trop jeune pour avoir connu ou vu la plupart des idoles mentionnées dans ce livre...



"Histoire de la tauromachie" retrace avec détails et finesse l'histoire de la corrida, depuis ses début jusqu'à la fin du XX° siècle. On y découvre l'évolution de la pratique au fil des années, la succession des "figuras" et des grands éleveurs de taureaux.



En Espagne, dans le sud de la France et en Amérique du Sud la corrida tient, encore aujourd'hui, une grande place malgré les diverses polémiques. Ce spectacle, si on peut le nommer ainsi, attire énormément et les recettes sont au rendez-vous lorsque l'on a fini les comptes. La corrida fait partie intégrante du patrimoine culturel et de l'histoire de l'Espagne (peinture et littérature). Mais la corrida fait aussi partie du patrimoine culturel de certaines régions du sud de la France.



La corrida est aussi devenu peu à peu un phénomène social, créant ainsi le "mundillo" qui aime à se retrouver dans les arènes pour discuter, et surtout profiter.

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Le Lit, le pouvoir et la mort. Reines et Pr..

Il est des lieux et des moments où il ne fait pas bon d'être reine, où il ne fait (particulièrement) pas bon d'être femme. Le sort de toutes ces femmes, de ces enfants! fait froid dans le dos. C'est un étrange écho aux débats actuels sur les femmes dans les pays musulmans.
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Vélasquez

Mêlant étude psychologique et histoire sociologique, cette biographie contribue non seulement à une connaissance plus intime d’un artiste dont la personnalité s’effaçait derrière une oeuvre majeure de notre musée imaginaire, mais aussi, plus largement, à une découverte plus approfondie du prodigieux Siècle d’or espagnol.
Lien : http://www.lespectacledumond..
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