La philosophe Claire Marin et le chorégraphe Angelin Preljocaj sont la marraine et le parrain de la 8e édition des Nuits de la lecture sur le thème du corps.
Claire Marin développe une pensée du sensible et interroge la notion d'identité à travers les épreuves existentielles que nous traversons au cours d'une vie : naissance et deuil, maladie et accident, rencontre et séparation amoureuse, rupture et découverte
qu'elle analyse comme les moments-clés de transformation de soi. Elle est notamment l'auteure de « Hors de moi » (Allia, 2018), « Rupture(s) » (L'Observatoire, 2019), « Mon corps est-il bien à moi ? » (Gallimard Jeunesse, 2020) ou encore « Être à sa place » (L'Observatoire, 2022).
Angelin Preljocaj a chorégraphié 58 pièces depuis le début de sa carrière. Multi-récompensé, il a reçu de nombreux prix dont le « Grand Prix National de la danse » (1992) et « Les Victoires de la musique » (1997). Son premier long-métrage, « Polina, danser sa vie », réalisé avec Valérie Müller et adapté de la bande dessinée de Bastien Vivès, est sorti en salle en novembre 2016. En avril 2019, il a été nommé à l'Académie des Beaux-Arts dans la nouvelle section chorégraphie.
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Il ne sert à rien d’aller le plus haut possible si on ne prend pas le temps de contempler. Alors, quand vous êtes en haut, prenez votre temps.
l'enfant : - Papa, maman.
la mère - Oui.
l'enfant - à l'école il y a des enfants qui sont chrétiens, juifs, musulmans... Pourquoi moi je suis rien ?
La mère - Eh bien ! Nous avons voulu te laisser le choix. C'est pourquoi n'avons rien fait à ta naissance. Tu as envie d'en savoir plus à propos des religions ?
l'enfant - Bah j'aimerais bien en avoir une, comme mes amis à l'école.
La mère - Tu sais ma puce, il existe différentes religions plus ou moins importantes : juives, chrétienne, musulmane, bouddhiste...
Le père - Si tu veux, on va au Franprix et on t'achète une carte de membre, ça prend deux secondes.
La mère - Chéri, s'il te plaît, c'est important.
Le père - Non, mais tu veux pas non plus lui donner du crack ou de l'héroïne, pour qu'il teste, au point où on en est.
La mère - Ca n'a aucun rapport, je lui explique.
Le père - O.K. O.K., je te laisse.
La mère - Merci. Donc oui, avoir une religion c'est une sorte de guide...
L'enfant - Il paraît qu'on peut recevoir l'amour de Dieu.
Le père - L'amour de Dieu... Voilà la plus grande escroquerie de l'humanité.
La mère - Chéri !
Le père - Je crois qu'il n'y a pas plus mal placé au monde qu'un religieux pour parler d'amour : qu'est-ce qu'il y connait à l'amour ? Se laver le cul cinq fois par jour, pardonner parce que vivre est un pêché, avoir le gland tout rapeux.... Super l'amour de Dieu !
La mère - Chéri, tu arrêtes tout de suite !!! Non mais c'est pas possible, on peut pas avoir une discussion raisonnée deux minutes ?! Merci. Donc oui, avoir une religion c'est être investi, cultiver sa foi. Tu comprends ?
L'enfant - à l'école, ils disent que si j'ai pas de religion, je vais aller en enfer comme tous les sales chiens de ma race.
Le père - Vas-y, je te laisse lui répondre...
[ Hélène, 16 ans - Antoine, 13 ans - Titi, 10 ans ]
- Y a une meuf dans ma classe, elle est tombée enceinte.
- Ah ouais ?
- T'imagines, elle a 16 ans. Tout le lycée a été au courant. Elle s'est fait avorter.
- Ah ouais ?
- Titi, genre tu sais ce que ça veut dire 'avorter'.
- Bien sûr, je sais ce que ça veut dire !
- Ah ouais ? Ça veut dire quoi 'avorter' ?
- Ça veut dire 'avorter', ça veut dire 'la mission a été avortée'.
- Ouais, mais tu me dis pas ce que ça veut dire.
- Si... Maman, maman ! Pas vrai que ça existe 'La mission a été avortée' ?
- Oui, ça se dit.
- Han ! Tu vois ! Et comment je le sais, c'est parce que c'est dans 'Pokémon bleu' !... En fait je mange plus avec vous, vous êtes pas assez intelligents.
(p. 144-146)
La BD est un art de petits garçons blessés, vous ne trouvez pas ?
« À ta place, j’irais lire autre part, c’est chiant la bibliothèque. » (p. 24)
Un artiste est en permanence insatisfait. Car il recherche une certaine perfection. Mais ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il pourra se rendre compte de la valeur réelle de ce qu’il aura réalisé.
La voix du juste rappelle à lui le plus aride des cœurs.
Il faut être souple si vous voulez espérer un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. Suivante...
- Penses à pourquoi tu te bats ! Tes objectifs ! Les femmes, l’argent, la gloire, l’envie d’être le meilleur ; je sais pas moi… Cherche. Et une fois que t’auras trouvé, là tu pourras commencer à te battre.
« Parfois, je me dis qu’en fait, c’est juste un amas graisseux avec un téton… et ça me fait quand même péter un câble. » (p. 49)