AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Béatrice Castaner (32)


Seule. Aÿmati marche. Traverse la saison des glaces et du froid. Et obstinément, murmure.
Commenter  J’apprécie          140
Humains, pour survivre nous devions éliminer le passé. Eliminer le Passé. Et tuer tout ce qui pouvait nous ramener vers des origines, extérieures à nous. Puisque nous étions les seuls créateurs de ce monde, et les seuls fous.
Commenter  J’apprécie          130
Ta soeur doit apprendre que l’amour n’est pas un gâteau, il ne se découpe pas, l’amour est une corne d’abondance, plus elle verse, plus galopante est la source.
Commenter  J’apprécie          120
Je ne sais pas combien de temps dure un silence. C'est la question qui s'incruste quotidiennement en moi depuis ce jour-là. Combien de secondes, combien de minutes, combien d'heures, combien de jours, combien d'années, combien de vies pour rompre un silence ? Quand vient-il ce temps où la parole s'arme de courage et puise dans l'encrier du vivant pour reprendre ses droits ancestraux au dialogue ?
Commenter  J’apprécie          60
Humains, pour survivre nous devions éliminer le passé. (…) Puisque nous étions les seuls créateurs de ce monde, et les seuls fous.
Commenter  J’apprécie          60
Retrouver l'âge d'or de nos origines, lorsque l'être humain naissait, vivait, mourrait par la seule grâce de la nature, et qu'il était impensable qu'en tant qu' "animal humain" nous torturions volontairement l'un de nos congénères, juste pour jouir de sa souffrance et de sa mort.
Commenter  J’apprécie          60
Comment ne pas s'égarer lorsque leurs popres mains occultent leurs yeux ferment leurs oreilles et murent leur bouche. Comment ne pas s'égarer lorsque chacun d'eux pense qu'il restera le dernier en vie? Et qu'il sera le vainqueur. Seul.
Commenter  J’apprécie          50
Présent et passé mêlés, emmêlés ; un big bang à l'envers ; le temps se contracte en un écheveau de doutes si dense qu'il va nous falloir des années pour nous détacher de nous-mêmes aujourd'hui. Avec, comme fil d'Ariane, cette seule statuette en ivoire portée par une femme néandertalienne il y a 30 000 ans environ.
Commenter  J’apprécie          50
Une femme apparaît dans mes rêves.
Une femme néandertalienne. Je la reconnais comme telle avec son front fuyant, son bourrelet sus-orbitaire et un prognathisme prononcé. Je la devine extrêmement maigre sous ses assemblages de peau animale.il neige et elle avance vers moi. Je détaille ses bras, ses pieds et ses mains enveloppés… dans des fourreaux de cuir. Je me dis que cela est impossible.
Commenter  J’apprécie          40
Là.
(J’étais – non, je suis – archéologue. J’aime fouiller, gratter, déterrer, mettre au jour, à la lumière, les traces de nos passés. Mettre au jour les évidences, les divergences et les convergences de nos filiations.
Commenter  J’apprécie          30
Un geste de Maÿtio.
Silence.
Elle enflamme une torche puis entre la première suivie par tout son peuple.
Ils entrent. Ils entrent.
Les apprentis ferment la marche.
Tuèn reste à l'extérieur, en guetteur, vigie protectrice de la Tribu.
Même pour les plus âgés qui, depuis leur enfance,font chaque été ce voyage à l'intérieur de la terre, c'est toujours le même vertige dès le seuil franchi, un effondrement à l'orée du corps.Les yeux ne peuvent reconstituer l'espace au-delà de la faible clarté des flammes, nul chant d'oiseau ni hennissement lointain ne frappe les oreilles, aucun pollen en suspension ne vient chatouiller les narines saturées par l'humidité de la terre profonde. Le temps est absorbé, ni jour ni nuit ni pluie ni chaleur. Un espace éternel, sans vie sans mort, immobile. C'est ainsi qu'ils marchent silencieusement.
Commenter  J’apprécie          20
Puisque les ovules des femmes restaient vides, puisque les spermatozoïdes des hommes demeuraient secs puisque de moins en moins d'enfants parvenaient à naître puisque le sang quittait nos corps humains par flots jaunâtres puisqu'il ne devait survivre aucun ersatz de nous puisque toute possibilité d'évolution devait disparaître il fallait tuer découper hacher brûler enfouir tous ces reflets tout ce qui pourrait advenir d'une autre humanité nous étions croyions-nous la seule intelligence supérieure celle qui s'était mise debout celle qui avait libéré les mains celle qui avait inventé les sciences qui avait fait émerger de l'obscurité des cavernes philosophiques qui défiait l'éternité par les arts celle qui mettait en ordre l'univers entier nous étions la seule intelligence supérieure possible et nous nous trompions nous étions la seule aveugle la seule intelligence sourde la seule intelligence qui s'appropriait ce qui était à portée de son langage à portée de ses mains supérieure d'une supériorité à anéantir tous les autres néants d'une supériorité à inventer l'autre non-être supérieur d'une supériorité qui avait fait de nous sapiens l'espèce à la durée d'existence la plus courte du genre Humain d'une supériorité qui avait inventé la haine
Commenter  J’apprécie          10
Que dire, qu'entendre, quand la pensée est réduite à je ?
Commenter  J’apprécie          10
La musique de Hadjé emplit maintenant toute la grotte, virevoltante du proche au lointain. Petit à petit les lampes sont rallumées et les batailles s'estompent. Enfants et adultes se relèvent, se mettent en marche vers la sortie, seuls ou en petits groupes, songeurs et murmurant leur émerveillement, ils cheminent, accrochant la scène vécue à un pan de leur mémoire, une part d'eux-mêmes transformée inéluctablement. Ils refont le chemin à l'envers, découvrent d'autres détails qui leur avaient échappé, là le tracé digital du ventre d'un cheval, ici les pattes redoublées du bison au galop, et proche de la sortie à l'air libre, une tentative timide de dessin d'ours à l'ocre rouge réalisé par l'un des apprentis.
Commenter  J’apprécie          10
Au début, une inspiration profonde. Puis, seule, une note. Tenue
'
et puis trois. Rapides. Répétées. Cinq fois
'
Une faible lueur apparaît au pied de la petite cavité centrale et donne à voir un cheval niché dans la pierre. La flamme vacille, un souffle sort des naseaux.
Hadjé prolonge la ligne musicale. Les notes cristallines s'enchaînent et c'est une mélodie fluide et tendre, au goût de mûres et de miel qui envahit l'espace. Dans le noir, Maÿtio, couchée ventre contre sol, déplace lentement la lampe à terre au pied de l'alcôve. Au fur et à mesure, le cheval les regarde un à un. La mélodie toujours. Pince les peaux d'une mélancolie latente. Certains hommes laissent couler des larmes, d'autres, malades, perçoivent à nouveau la beauté du chant de la vie, quelques femmes pressentent dans la lumière obscure l'envers de la réalité du jour. Elles puisent alors, à cet instant-là, suffisamment de force pour porter leur clan encore plus loin, jusqu'au bout de leur dernier pas.
Commenter  J’apprécie          10
Ils s'asseyent à tâtons, restant prudemment les uns proches des autres, leurs bras se frôlant, non par peur, mais par ce sentiment d'étrangeté où ils ne s'appartiennent plus. Aucune lueur. Aucun bruit. Chacun pourrait se croire seul, perdu dans une immensité obscure si ce n'étaient la chaleur des corps assemblés et la vibration palpable des respirations unies.
Commenter  J’apprécie          10
C'est ainsi qu'ils marchent silencieusement. Guidés par la faible lueur des lampes, ils croisent des mammouths laineux, devinent des bisons et rhinocéros, croient entrevoir des lions, frôlent des aurochs et des bouquetins, hésitent à toucher les crinières drues des chevaux, s'émerveillent devant les troupeaux de rennes et sursautent face au hibou qui les regarde. Loin de la fureur du monde, ils avancent lentement entre ces animaux apaisés jusqu'à la dernière salle. Noire.
Commenter  J’apprécie          10
Dans la grotte, s'ouvre l’œil de E'wã.
Czatibä sursaute, il faut qu'elle parte, qu'elle s'enfuie au plus vite de ce lieu maudit qui la transforme, qui la rapproche du cœur de ses sœurs.
Commenter  J’apprécie          10
Elle connaît l’interdit des clans de ne jamais enter seul dans les entrailles de la terre, elle sais les dangers des animaux sauvages hibernant, de la perte des sont et des repères dans l’espace, des fêlures de l’esprit dans un monde sans lumière. Mais Maÿtio ne peut lutter contre cette voix qui l’envoûte et dirige ses pas contre sa volonté. Elle se lève, allume une torche aux braises du foyer et entre dans la grotte guidée par l’infime clarté les lampes à terre. »
Commenter  J’apprécie          10
Rêves.

(Nous ne sommes que) des rêves`'
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Béatrice Castaner (48)Voir plus

Quiz Voir plus

Episode 2 : Quelle définition pour ces mots peu courants ?

Aménité ...

Fait de pardonner
Forme de courtoisie
Fait de conclure un discours
Forme de résilience

7 questions
174 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}