Aujourd'hui, l'on voit apparaître chez les jeunes garçons(8-12 ans) un nouveau machisme, avec une conception très narcissique, très pornographique de la sexualité. Il n'exprime pas un malaise d'adolescent, mais plutôt un déplacement des "pipi-caca" de la maternelle vers les classes primaires, avec les mots très crus, ce qui lui donne une connotation très sexualisée.
-Je vais me la faire, celle là !...
Symboliquement, la famille passe alors à un nouveau stade, signifiant à l'adolescent que les parents ne sont plus responsables de tout, ni les garants inconditionnels de la sécurité de leur enfant. […] Cette passerelle est bénéfique : elle permet à la fois de reconnaître l'autonomie du tout jeune adulte et de lui adresser le message selon lequel autonomie et responsabilité vont de pair, et qu'on ne peut obtenir l'une sans en passer par l'autre.
L'oscillation entre exigence et surprotection vis-à-vis des enfants n'a jamais été aussi grande. […] Mais cette exigence est accompagnée de scrupules et de culpabilité. Alors on cherche des compensations… et quand arrive le temps de quitter la maison, la séparation qui s'annonce à un goût d'abandon. Après avoir eu peur que nos enfants ne nous aiment plus parce que nous leur compliquions l'existence, voici que cette crainte resurgit parce qu'ils vont vivre et aimer ailleurs…
Nos éternels ados (pour ne pas dire "bébés") rechignent à partir, s'accrochent parfois comme des désespérés au cocon familial… Pourtant, il va bien falloir prendre le large. Quant aux parents, centrés sur leurs enfants, ils éprouvent l'angoisse du lâcher-prise, dans un monde de plus en plus perçu comme incertain, dangereux, plein de menaces.
La nouvelle génération semble s'être habituée aux sollicitations multiples qui, désormais nous assaillent sans cesse, dans la rue, dans les magasins, mais aussi dans nos foyers. On ne peut effectuer un trajet dans une ville sans subir quantité d'incitations visuelles ou sonores, par le biais de publicités, de messages ou de musique de fond.