C'est toujours délicat lorsque l'on s'attaque à la critique de poésie car c'est sur l'instant, le ressenti et non l'après. Cependant, on peut néanmoins en garder trace. Le lecteur sait tout de suite si un poème lui parle ou non et ici, c'est le cas. Qui ne serait d'ailleurs pas sensible à l'Amour ? Il faudrait alors être de glace pour ne pas se laisser envelopper par ces phrases que s'échangent en quelque sorte Béatrice Libert en réponse à des vers d'Yves Namur. Il faut dire aussi que j'ai rencontré l'auteure récemment et que cela aide beaucoup afin de se plonger dans un ouvrage tel que celui-ci. J'ai ainsi pu découvrir que c'était une femme simple (au sens positif du terme), avec laquelle on peut facilement parler et qui, au travers de ses paroles, fait entendre son amour de la Poésie. En effet, si dans cet ouvrage, il n'est quasiment uniquement que question d'amour, cela s'étend bien entendu à celui de la poésie et à travers elle, à celui de la vie tout simplement...
A découvrir et à faire découvrir ! L'auteure écrit également des poèmes pour les enfants et qui sont donc probablement plus accessibles (non pas que ceux qui se trouvent dans cet ouvrage ne le soient pas) mais grâce aux illustrations, ils peuvent peut-être parler plus facilement à chacun d'entre nous, que l'on soit petit ou non d'ailleurs !
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Béatrice Libert, auteure belge, a reçu en 2014,
le Prix Jean Kobs de l'Académie royale de langue
et de littérature françaises de Belgique, pour ce
recueil poétique, " L'aura du blanc ", publié aux
éditions Le Taillis Pré.
Ce livre, loin de l'apparent ésotérisme de son
titre met en regard deux poèmes par page, le
tout en sept vers (5+2 puis 4+3).
Le charme de cet ouvrage aura été de placer,
dans le blanc qui sépare les deux textes, une
auréole qui les enlie dans la légitime interroga-
tion du lecteur.
Exemple de ce genre de poème-halo :
" Les mots où je dormais
Se sont éveillés à ma place
Et la nuit a rangé
Mes songes dans sa poche
Il suffirait de quelques branches
En fleurs et nous accomplirions
Le plus pur des voyages "
Béatrice Libert rend hommage au blanc,
à la blanche poésie, à la fois épurée,
émondée, et toute en délicatesse :
" Tout l'art du poème
Consiste à bien laisser
Monter les blancs en neige.
Les mots
Ont le vertige
Pour amant.
Écrire
Déplier un paysage mental
Calligraphié d'absence
Où chaque mot m'enracine
Un peu plus dans l'humain
On passe sa vie à remuer des clefs
Qui n'ouvrent aucune porte "
La couleur blanche omniprésente
ouvre l'ouvrage " L’aura du blanc " :
" Ouvrir un livre comme on se regarde
Dans le miroir matinal
Non pour se contempler
Mais pour se reconnaître inquiète à l'idée
De s'être trompée d'écorce ou de cœur ".
L'aura de l'aube n'est pas absente :
" L'aube se déplisse
L'ombre boit son ombre
Et l'odeur des muguets
Donne un corps à la paix ".
Enfin la lumière est toujours
présente et assidue dans les
poèmes :
" Au seuil de quel horizon
Poser sa lampe.
La lumière a pris corps
Mailles du désir
Éveil d'oiseaux vifs
Et de lunes nacrées
Ne rien faire
Tout recevoir du vide
Et marcher l'aura du blanc "
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