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Citations de Béatrix Beck (144)


Si Sabine me fascinait, c'est d'ailleurs qu'elle ressemblait à un jeune homme, mais doué de charmes singuliers, d'une virilité délicatement féminisée.
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Avoir résisté à l'envie de mourir donne le droit d'aimer la vie. J'ai passé l'âge d'être triste, où l'on croit ne pas faire partie de l'univers. L'expérience change les soupirs en respirations.

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Ca fait toujours plaisir, une visite, si ce n'est pas à l'arrivée c'est au départ.
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J'ai beau pédaler lentement, ma passagère est terrifiée, malgré les sangles qui la maintiennent sur son siège. En tournant la tête je vois ses griffes enfoncées dans la tête de son koala, sa gueule hagarde sous le bonnet-chat azur confectionné au crochet par Wendy qui regrettait de devoir faire, "à cause des oreilles", un ouvrage démodé. Cette presque adolescente, peut-être nubile déjà, porte sans amertume des nippes, à condition qu'elles soient au goût du jour. Ne pas se laisser distancer par les temps qui courent. Etre dans le vent, d'où qu'il souffle.
Quand j'arrête devant l'école, S grince : "Conne !", ce qui est un comble. Je feins de n'avoir rien entendu.
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- Quel genre d'histoires aimes-tu le mieux ?
-Quand on comprend.
-Et qu'est-ce que tu comprends ?
-Tout, eskepté (sic) la poule brune.
-Quelle poule brune ?
-La poule grise pond dans l'église. La poule noire pond dans l'armoire. La poule blanche pond sur la planche. Ça se peut, mais la poule brune pond dans la lune ça se peut pas, alors pourquoi ils mettent les ça se peut avec les ça se peut pas?
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Gide aimait beaucoup l’œuvre du poète Norge, surtout un poème intitulé « Monsieur », qu’il nous lut admirablement, avec un humour contenu :
Je vous dis que Monsieur est bête.
Je vous dis que Monsieur est mort.
Je vous dis que Monsieur est Dieu.
Naturellement, le vieil écrivain s’identifiait à ce « Monsieur » qui ne meurt que pour mieux accéder à la divinité. (p.20)
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Je voudrais terminer cette évocation de quelques figures connues en citant les paroles de deux amis, aujourd'hui morts. L'un était le grand critique littéraire et dramatique Marcel Thiebaut, directeur de la -Revue de Paris- Il déplorait que les écrivains actuels aient remplacé le pacte avec le diable par le contrat avec l'éditeur-autrement dit, que le sens des affaires ait remplacé celui de l'Absolu.
L'autre amie était la romancière et journaliste Nicole Vedrès, une vraie paysanne de Saint Germain-des-Prés . Elle diasit: "Il n'y a pas de justice sans justesse des termes", rejoignant ainsi Camus qui écrivit: "Il ne faut pas dire: justice est faite, mais: on lui a coupé le coup." Et concluait: "Appelons les choses par leur nom"
Cette règle d'or littéraire et morale, cette à la fois simple et difficile vertu d'exactitude, fait non seulement les vrais écrivains, mais aussi les citoyens courageux. (p.28)
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[...] Tour lui est bon, comme jadis à la table familiale, garnie de passereaux piégés, d'un pauvre petit écureuil rôti agrémenté de gobilles de pommes de terre, d'un hérisson mitonné dans la glaise et qu'environnaient les contours simples et gracieux d'une ribambelle de topinambours ou, morceau de roi pour les fêtes carillonnées, d'une fressure de cochon.
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- Justement il faut éviter de se perdre. Tu as l'air d'en dire trop peu parce que tu en dis trop. Par exemple, on se demande pourquoi l'assistante sociale vous avait envoyé les gendarmes.
- A moins d'être demeuré, on comprend bien que c'est Pa...
- Tais-toi, Noémie.
Je veux bien, mais pourquoi est-ce qu'il ne faut pas parler de ça dans un cahier de brouillons que je brûlerai quand j'aurai tout mis au propre ? Le mal est dans l'oeil de celui qui le voit.
Elle revient à la charge pour que je décrive la forêt, mais ça ferait deux forêts, une de trop. Il ne faut pas parler pour ne rien dire. La Décharge c'est différent, puisqu'elle n'existe plus, c'est un souvenir.
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Manière de parler, Marie n'était ni sainte, ni vierge, elle avait même trompé son futur, s'étant fait engrosser par un autre pendant les fiançailles. Joseph a été bien bon de s'envoyer un rêve, un ange disant que c'était par l'opération du saint esprit. Il aimait sûrement sa promise dur comme fer. Elle devait être drôlement jolie [...]. Je me demande avec qui Marie a fauté. Sûrement un qui n'avait pas froid aux yeux, pour prendre la promise d'un artisan. Peut-être qu'il l'a violée ? En tout cas, probable que c'était un beau salaud, pour l'avoir laissé tomber une fois enceinte. Il ne devait pas être du pays, il aura filé.
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On dit de la passion pour un animal : "C'est compensatoire." Mais tout est compensatoire; on a des enfants comme remèdes contre la condition mortelle, des amis faute d'absolu.
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Le silence nous unit, parfait de plénitude.
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Gide n'avait pas de secrétaire à cette époque, s'étant séparé de la sienne. Elle était très compétente, mais avait une faiblesse insupportable aux yeux du vieil Enfant Prodigue, elle s'était éprise de lui. Gide me demanda donc de devenir sa secrétaire, non sans avoir pris la précaution de me dire: "J'espère que vous n'introduisez aucun élément de pathétique dans le travail. Je ne peux absolument pas supporter qu'on introduise des éléments de pathétique dans le travail"
L'idée ne me serait pas venue de taper pathétiquement à la machine, d'autant plus que, moi aussi, j'abomine le pathétique. (p.10)
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Le conseil municipal a refusé à Papa de cultiver le cime, pourtant désaffecté. Fleurs oui, légumes non. Pour être convenable, il faut que ce soit inutile. Ce n'est pas la question beauté, les légumes sont aussi beaux que les fleurs. Une laitue est une rose verte et il faut être tordu pour avoir moins de plaisir à regarder un chou violet ou une tomate qu'un dahlia ou un lys rouge."
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Soizic s'installe devant le feu, dispose somptueusement sa queue autour d'elle comme une dame d'antan son boa. S'étire. Queue sur l'oeil, devient pirate borgne.
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Une pie, petite pythie, traverse le chemin : une pie malheur, deux pies bonheur, trois pies mariage, quatre pies baptême, cinq pies enterrement - d'où il s'ensuit que mariage, baptême et mort ne sont ni bonheur ni malheur, ces deux derniers restant mystérieux, indéfinissables.
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“Viens avec moi, dit le vent du nord. Tu auras pour jardin un iceberg à la dérive.”
“Viens avec moi, souffla le simoun. Tu auras pour jardin un oasis au désert.”
“Viens avec moi, appela le vent de l'ouest. Je te donnerai pour jardin une île surgie à mon commandement des profondeurs sous-marines. Je te donnerai un atoll sur la mer tropicale.”
“Viens avec moi, implora le vent de l'est. La planète sera ton jardin. Je te montrerai des fleurs carnivores, des pierres chantantes, et les froides flammes des feux follets.”
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Elle a perdu l'habitude d'écrire et aussi se croit tout permis sous prétexte qu'elle a dix-neuf ans. Elle traite les phrases comme elle faisait de la décharge, sa plume est une fourche qui remue les immondices.
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Josée m'appelle au téléphone, je réponds:
- Une seconde s'il vous plaît. Je vais prendre ma montre parce qu'il faut que je parte dans un quart d'heure, ne quittez pas.
Un instant plus tard je reprends le combiné. Josée n'a pas raccroché mais il n'y a plus personne au bout du fil. J'attends dix minutes: rien. C'est ainsi que la caille aux yeux dorés, oiseau migrateur, s'est envolé de ma vie. Elle ne m'a plus jamais fait signe. Peut-être en est-il de certains attachements comme de ces handicapé mentaux qui ne peuvent, quoi qu'on fasse, avoir qu'une vie brève. Je n'ai pas cherché à revoir cette sirène de la mer à boire mais souvent, surtout quand j'aperçois un de ses cadeaux, réticule de daim à franges trop petit pour y rien loger ou moufle de murmel à faire briller les souliers, trop belle pour qu'on ose s'en servir, je pense à elle avec une tendresse mêlée. Je revois ses mains, pur mouvement, et son fragile sourire. Elle fut pour moi comme un enfant dans un square qui vous empêche de lire mais s'avère plus captivant que votre livre.
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Après la guerre de quarante, j'avais été obligée, pour vivre, de me défaire des nombreuses lettres que Gide avait adressées à mon père. Dans cette correspondance, il était naturellement surtout question de littérature, mais aussi de tuberculose (celle dont Gide avait guéri et celle dont mon père allait mourir) (...)
Ces lettres se vendirent aux enchères au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Les enchères étaient montées très haut, tant donné la célébrité du scripteur- mais, navrée d'avoir dû recourir à une telle extrémité, j'écrivis à Gide à ce sujet. Il me répondit tout de suite en m'assurant que lui, au contraire, était ravi d'avoir ainsi pu, indirectement et à travers tant d'années, rendre service à la fille de l'ami très regretté.
La vente de ces lettres d'André Gide à Christian Beck m'apporta le loisir nécessaire pour faire mon premier livre. Quand ce petit roman parut à Paris, j'étais en Angleterre dans une ferme, où je reçus une lettre d'André Gide. Ses compliments me firent d'autant plus de plaisir qu'ils étaient assortis de critiques: les critiques- me semblait-il-prouvaient la sincérité des éloges.
( p. 5-6)
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