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Citation de martineden74


Aucun homme ne parvient à se hisser à la hauteur des standards patriarcaux sans s'engager de manière permanente à pratiquer la trahison de soi. (...)
Le patriarcat est un système politico-social qui affirme que les hommes sont intrinsèquement dominants, supérieurs à tout ce qui est considéré comme faible, en particulier les femmes, dotés du droit de dominer et de régner sur les faibles, et de maintenir cette domination par diverses formes de terrorisme psychologique et de violence. Lorsque mon frère aîné et moi sommes né-es, avec un an d’écart, le patriarcat a déterminé la manière dont chacun-e d’entre nous serait considéré-e par nos parents. Nos deux parents croyaient au patriarcat ; on leur avait enseigné la pensée patriarcale par le biais de la religion.
A l’église, il et elle apprirent que Dieu a créé l’homme pour diriger le monde et tout ce qu’il contient, et que c’est le travail des femmes d’aider les hommes à accomplir ses tâches, d’obéir et de toujours jouer le rôle subordonné, sous les ordres d’un homme puissant. On leur apprit que Dieu est un homme. Cette doctrine leur fut répétée dans toutes les institutions où il et elle se rendaient, écoles, tribunaux, clubs, stades, aussi bien que dans les églises. Après avoir embrassé la pensée patriarcale, comme tout le monde autour d’eux, nos parents l’enseignèrent à leurs enfants, parce qu’elle leur semblait être une façon « naturelle » d’organiser la vie.
En tant que fille, on m’apprit que mon rôle était de servir, d’être faible ; d’être libre du fardeau de penser ; de prendre soin des autres et de les nourrir. On apprit à mon frère que son rôle était d'être servi ; de subvenir matériellement aux besoins des autres ; d’être fort; de penser, d’élaborer des stratégies et des plans; et de refuser de prendre soin de, autres ou de les nourrir. On m’apprit qu’il n’était pas convenable pour une femme d’être violente, que c’était "contrenature". On apprit a mon frère que sa valeur serait mesurée à sa capacité à être violent (bien que dans un contexte approprié). on lui apprit qu’un garçon devait prendre plaisir à la violence (bien que dans un contexte approprié). on lui enseigna qu’un garçon ne devait pas exprimer ses sentiments. On m’enseigna que les filles pouvaient et devaient exprimer leurs sentiments, ou du moins une partie d’entre eux. Lorsque j’enrageais de me voir refuser un jouet, on m’apprenait, en tant que fille au sein d’un foyer patriarcal, que la rage n’était pas un sentiment féminin approprié, que non seulement je ne devais pas exprimer un tel sentiment, mais que je devais l’éradiquer. Lorsque mon frère enrageait de se voir refuser un jouet, on lui apprenait, en tant que garçon au sein d’une famille patriarcale, que sa capacité à exprimer sa rage était une bonne chose, mais qu’il devait considérer si le contexte était propice au déchaînement de son agressivité. Pour l’instant, il ne devait pas utilise, sa rage pour s’opposer aux souhaits de ses parents, mais plus tard, une fois adulte, on lui apprit que la rage était permise sr la Violence qu'elle suscite l’aide à protéger son foyer et sa nation.
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