Ces temps-ci, Ben Mazué et Grand Corps Malade ne se quittent plus. Entre le livre dévoilant leur relation épistolaire, "Les Correspondants", et l'EP "Éphémère" qu'ils ont enregistré en trio avec Gaël Faye, les deux chanteurs multiplient les projets communs. L'occasion de dévoiler tout ce qu'ils partagent, malgré leurs univers musicaux bien distincts. Entre le chanteur contemporain des amours blessées et le slammeur/réalisateur/écrivain, la complicité est évidente, à l'image de cette interview Versus.
Les deux artistes reviennent sur la genèse de leur correspondance et sur ce que ce travail littéraire a changé dans leur relation. Ils en profitent pour annoncer les thèmes insolites suscités par leurs échanges, avant d'expliquer la naissance de l'album en trio Éphémère. Découvrez également les dernières claques culturelles des deux artistes : podcasts, séries, musique etc. de quoi montrer leurs goûts culturels variés, malgré une appétence vestimentaire commune !
Découvrez le livre "Les Correspondants" sur Fnac.com : https://livre.fnac.com/a17150059/Grand-Corps-Malade-Les-correspondants
Et l'EP en trio avec Gaël Faye "Éphémère" en édition spéciale Fnac : https://www.fnac.com/a17490812/Grand-Corps-Malade-Ephemere-Edition-Limitee-Vinyle
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De Ben à Fabien
Dans ma famille on dit que les enfants c'est comme les pets, on aime que les siens. C'est pas une belle phrase j'en conviens, mais elle le mérite d'être clair... Alors quand tu grandis avec ce genre de maximes, tu fais gaffe quand, à table, ton voisin te demande des nouvelles de ta progéniture.
Je me dis que je ne vais commencer ni par la date, ni par "Cher Fabien" ni rien, que je vais commencer par le vif du sujet, que ça me donnera de la singularité , et que la singularité, c'est la racine du style. En vrai, c'est pas terrible. En vrai, c'est pas le bon combat. On n'est pas obligé de paraître différent pour être singulier. Il n'y a que ceux qui ont besoin d'être différents qui essaient de le paraître tout le temps. Les gens vraiment différents ne font pas d'effort particulier, ils savent que c'est déjà assez chiant comme ça.
Mais là où notre vie à nous est bien plus incroyable que celle de ces génies, c’est justement parce que notre route n’était pas toute tracée. Nous avons eu cette chance unique de faire face à des surprises, des virages, des accidents de parcours, des décisions à prendre, des coups de théâtre. Et puis, quand on finit par trouver la bonne voie, c’est encore loin d’être gagné. Il va falloir du travail, des doutes, des échecs, des coups de chance. C’est pour ça qu’elle est géniale notre vie. Il n’y a que les génies qui ont une vie de merde.
on a fait des études pour nous mener à un métier que finalement on n'exerce pas. Un parcours très classique en somme.
On le sait depuis longtemps, ce sont les textes les plus personnels qui ont l’écho le plus universel.
Ma mère disait : " si tu es malheureux de ta condition, tu n'as qu'à arrêter de penser à toi, tu n'as qu'à t'intéresser aux autres et tu verras, ça ira mieux"
FABIEN À BEN
Sud de la France
Cher Ben,
Cest vrai qu'elle n'est pas jalouse la scène, elle n'a jamais été exclusive, elle accepte volontiers de nous partager avec un projet de livre ou un projet de film. Mais elle parle fort la scène, elle est grande, elle est belle, elle nous en met plein les yeux et les oreilles. Alors on retombe sous son charme en un claquement de doigts, aidée par sa grande soeur : la route. Elle est magnifique aussi la route. Elle est intrigante et infinie. Elle nous enlève à notre vraie vie, elle nous secoue, elle nous interdit toute routine, nous dépayse. En proposant des nouveaux lieux, elle réinvente le temps.
C'est surtout le truc d'être seul. Ça me dévore parfois d'angoisse de voir ce destin que je me construis à l'écart de l'idée que je me fais de l'existence, à savoir une vie en couple. Et en même temps, j'étais pas le plus heureux des hommes en couple. Globalement, je suis pas le plus heureux des hommes.
La mode c'est de dire " accepte-toi, car tu verras qu'en t'acceptant tu t'aimeras ". Moi je peux pas faire ça. Car m'accepter serait d'accepter que je m'aime pas trop et du coup bah je peux pas m'aimer de ne pas m'aimer.
Moi aussi j’ai un « deuxième fils » comme tu dis, et tout est dans cette formulation. Cette place du deuxième lui fait prendre très fréquemment une route différente de celle que je lui montre, puisque c’est la route officielle, celle que j’ai déjà proposée à son grand frère, je me dis qu’il fait ça certainement pour passer de « deuxième » à « unique », c’est-à-dire une personne qui ne vient après personne.
Je ne pense pas m'avancer en disant que ni toi ni moi ne revendiquons d'appartenir à cette caste. Non. Nous, on a d'abord eu des rêves d'enfant, un peu pompier, un peu footballeur, un peu basketteur, et puis on a fait des études pour nous mener à un métier que finalement on n'exerce pas. Un parcours très classique en somme. Les gens se cherchent, et se trouvent par petits bouts, tout au long de leur vie. Il n'y a que les génies qui savent depuis toujours ce qu'ils sont. Finalement, et contrairement à ce qu'on dit toujours, il n'y a que les génies qui ne changent pas d'avis.