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Critiques de Bénédicte Vergez-Chaignon (39)
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Colette en guerre : 1939-1945

Sujet délicat, enquête et analyse qui manquaient à la compréhension de l'attitude de l'écrivaine pendant cette période trouble, violente et dont la perception, pour ceux nés après cette guerre, est souvent faite de méconnaissance et de subjectivité.



L'auteure Bénédicte Vergez-Chaignon, historienne, nous fournit ici une étude accessible à tous, présentant Colette et l'époque particulière dans laquelle elle se débat.



Se débattre est le mot : ravitaillement, moyens pécuniaires, chauffage et surtout la menace planante due à la judéité de son mari Maurice Goudeket arrêté chez eux en décembre 41 par deux soldats allemands.

Les extraits de lettres inédites de Maurice Goudeket à Colette et les éclaircissements de l'auteure sont un témoignage sur ce que connurent les juifs au camp de Compiègne.



Pour lui, Colette tentera tout ce qui est possible. Lettres, contacts téléphoniques, connaissances d'amis, etc… Sa notoriété l'y aidera.

Elle obtiendra sa libération et nous découvrons qu'il est difficile de savoir vraiment par qui.

Ce qui donnera lieu à des récupérations peu crédibles par certains après la guerre dont celle, extravagante, de Sacha Guitry.



Colette donnera des articles anodins, légers, à des revues collaborationnistes.

Nécéssité? Inconscience? Prudence? Attirer le moins possible les regards sur son mari?

Rares sont les écrivains qui ne l'ont pas fait…

À part quelques égratignements de la presse clandestine, elle trace son chemin le plus discrètement possible.

Colette se cloîtrera en son appartement du Palais-Royal, évitant « presque » tous les pièges tendus.



Regard bienveillant, élan patriotique, quelques phrases parsèment ses lettres, ses textes et montre la position délicate dans laquelle elle se débat.

Une force, une tenue devant l'innommable maintiennent le couple malgré angoisses et fatigues.



Colette salie par certains comme d'autres le furent, Colette défendue par Louis Aragon, Colette entrant comme juré au Goncourt qui a besoin d'un nom pour relancer leur académie déchirée par le conflit, Colette posant son regard sur les autres, Colette se refusant à toute expression politique mais lucide, Colette échappant à toutes représailles, Colette dans le mouvement d'une époque, Colette enfin qui, par ce livre racontant les tenants et aboutissements de ces années noires, conserve sa superbe et son intégrité.







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Une juvénile fureur

"Ça se lit comme un roman !" J'ai entendu cette phrase (et je l'ai prononcée) très souvent. Et très souvent ce n'est pas vrai. Il faut dire que l'exercice est difficile. Comment garder une exigence historique tout en donnant envie aux lecteurs de tourner la page frénétiquement pour connaitre la suite ?

C'est ce que Bénédicte Vergez-Chaignon a réussi à faire avec Une juvénile fureur. Un livre d'histoire exigeant qui se lit comme un page turner.

Alger. Noël 1942. L'amiral Darlan est assassiné. Le meurtrier est un jeune homme de 20 ans, Fernand Bonnier de La Chapelle. Pourquoi ce geste ? Quels sont ses réseaux ? Est-il un monarchiste convaincu ? Un gaulliste ? Un espion de l'Axe ?

Si je pense connaitre assez bien l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, j'avoue avoir découvert cet événement. Et c'est passionnant. Le parcours de Fernand Bonnier de La Chapelle d'abord, qui a participé au 11 novembre 1940, qui ressemble furieusement à de nombreux jeunes gens qui se construisent à cet âge une conscience politique. Un besoin de radicalité, un espoir fou. Mais aussi le statut de l'Algérie qui devient le terrain d'action des Américains, des Britanniques et des Gaullistes. Et enfin, les différents réseaux qui se mêlent, le jeu politique, les soutiens qui sont finalement prêts à trahir l'un des leurs, pour se sauver, et pour assurer la victoire prochaine.

Alors, si vous cherchez un essai historique fouillé, sur un sujet un peu moins lu et relu, politique et émouvant, il ne vous reste plus qu'à vous procurer Une juvénile fureur, ça se lit comme un roman !
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Pétain

Je croyais en savoir beaucoup sur ce personnage – dont l'activité en « faveur » des Juifs français a récemment été évoquée par un candidat d'extrême droite. Bien entendu à tort. J'avais lu « Soixante jours qui ébranlèrent l'Occident » de Jacques Benoist-Méchin, collaborationniste notoire, et surtout « La France de Vichy », plus récent, ouvrage clé sur la période de Robert Paxton.



En fait, ce « pavé » de 1200 pages se lit comme un thriller. Année après année, puis jour après jour, on y découvre l'évolution de celui qui gouverna la France en les heures les plus sombres de la défaite et de l'occupation allemande. Un travail colossal qui permet de saisir les clivages politiques de notre temps.



Comment ce fils d'agriculteur né en 1856, rejeté par sa belle-mère quelques mois après sa naissance, élevé par un oncle ecclésiastique, se réfugie dans l'étude. Marqué dans l'adolescence par la défaite de 1871, il choisit le métier des armes et poursuit une carrière sans relief puisqu'il n'est que lieutenant-colonel au déclenchement de la Grande guerre (il a 58 ans). Et, de façon assez inhabituelle, il va se montrer indispensable, par son aptitude à ménager les troupes, à organiser la logistique, à remporter la bataille de Verdun, à résoudre le mouvement de mutineries de 1917.



Le désormais maréchal devient une gloire nationale et internationale, occupe diverses fonctions dans l'entre-deux guerres. Considéré comme un officier républicain, catholique, coureur de jupons – il entretient des relations avec plusieurs maîtresses simultanément et ne se marie qu'à 64 ans avec l'une de ses ex. Ses idées politiques : anti communiste, anti parlementaire, anti francs-maçons et antisémite, comme bien des tenants de la droite. En rivalité avec Foch auquel il reproche d'avoir signé l'armistice de 1918 trop vite et sur le sol français, permettant de laisser l'armée allemande de se retirer dans les honneurs. Il est partisan d'un gouvernement hiérarchique et autoritaire.



C'est le seul homme qu'on va chercher au lendemain du désastre de mai 1940, pour demander l'armistice. Il prônera une politique de collaboration car il considère que l'Allemagne va gouverner l'Europe. Il recherchera sans cesse à obtenir des allègements aux conditions draconiennes imposées à la France. Sans succès.



Son problème majeur : son âge, que dément une forme physique éblouissante pour un homme de 83 ans. Entouré d'un groupe de fidèles pas toujours loyaux, il finit par perdre peu à peu pied. Selon Charles de Gaulle, Pétain serait mort en 1925, l'année de son intervention au Maroc, durant laquelle il aurait fait la preuve de son ambition et de sa capacité à le laisser manipuler par les politiciens.



« C'était un chef exceptionnel, je n'ai pas changé d'avis. le malheur a voulu, pour la France et pour lui-même, qu'il soit mort en 1925 et qu'il ne l'ait pas su. »



Devenu chef de l'Etat, doté des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, Pétain se montre tout à tour réformateur, antisémite, diplomate, audacieux, seul chef devenu icône puis rempart chancelant, otage indécis, imprudent, chef dépouillé, semi-captif, exilé, accusé puis condamné et commué en prisonnier à vie (il va le rester 6 années ...), mourant vraisemblablement de la maladie d'Alzheimer, non connue à l'époque.



Une biographie passionnante, dont « la vieillesse allait s'identifier avec le naufrage de la France ». Un part d'ombre de notre histoire qu'il ne faut pas oublier.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Les secrets de Vichy

Bénédicte Vergez-Chaignon est une excellente historienne et surtout une très bonne conteuse . Dans ce livre rien de bien nouveau pour qui s'intéresse à la seconde guerre mondiale mais c'est raconté d'une telle manière que même en connaissant les tenants et les aboutissants on est captivité par son récit . Ce livre est l'entrée parfaite pour pénétrer l'univers de Vichy . Je recommande également son "Pétain" qui est probablement la biographie de personnage la plus complète que j'ai lu .
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Pétain

Par les temps qui courent...

Il faut du temps pour en venir à bout car cette biographie de Pétain est très approfondie, très volumineuse. Mais cela en vaut la peine car Bénédicte Vergez-Chaignon est une excellente historienne et qu'elle parvient à à dresser un ouvrage remarquable de netteté dans ses réponses. Pour ceux qui resteraient sceptiques, un coup d'oeil à la bibliographie permet de ses faire une idée du travail proprement colossal de cette historienne.

Il y a tout d'abord le militaire de la guerre de 1914-1918 brillant, très brillant au début, puis finalement mis sur la touche car considéré comme trop défaitiste. Puis un Pétain mi-homme politique, mi- militaire des années 1920-1930 qui glisse vers l'extrême-droite et admire Franco. Puis enfin le vieillard plus que réactionnaire qui profite de la défaite (dans laquelle par son poids dans les décisions militaires et la stratégie tout au long de l'entre-deux-guerre il est au minimum associé) pour installer une régime nauséabond. Ceux qui se posent des questions pour savoir si cet homme a réellement contribué à apaiser la situation des juifs (il faut se pincer mais on l'entend dire parfois ces temps-ci) trouveront ici des réponses : NON. D'autant plus que dès les années 1970 Paxton avait démontré que le statut des juifs n'avait pas été fait à la demande des Allemands mais de manière spontanée.

En somme à la lecture de ces livres il n'y a plus d'ambiguïté du tout. Quand au reste doit-on s'amuser que ce chantre de la religion catholique, des valeurs familiales les plus traditionnelles ait appris qu'il était envoyé sur le Front durant la Première guerre mondiale alors qu'il était au lit avec sa maitresse ?

Faites ce que je dis pas ce que je fais, soit. Là n'est pas l'essentiel, il est dans l'association effroyablement tragique entre celui qui a paru, de manière bien illusoire être un sauveur (resté populaire jusqu'au bout du reste) et un des épisodes les plus honteux de notre histoire.

Je suggère en contrepoint de lire la biographie de Jean Moulin par Azéma ou le colossal de Gaulle par Jackson...
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Pétain

Une somme, particulièrement documentée mais pas lourde pour autant... Et bien évidement on ne sait que penser; et si Pétain était l'auberge espagnole? Chacun y apporte ce qu'il veut y voir. Toutefois au final, une immense vacuité. Portrait consternant au final, en refermant on hésite entre "pauvre type!" et "pauvre homme!".
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Pétain

Encore un livre qui prouve que L Histoire n'est jamais définitivement écrite. 

L'auteure utilise des nouveaux documents pour nous relater des aspects plus complets sur ce personnage qui a fait partie de l'histoire de France.

Son approche n'est pas dans le jugement mais dans la recherche de la compréhension d'un homme qui a dû pendre des décisions dans les deux guerres mondiales.

Son procès m'a laissée perplexe : comment juger les actes de cet homme ? j'aurais été très déstabilisée si j'avais fait partie des jurés. 
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Une juvénile fureur

Très belle évocation de la vie et de la mort d'un jeune homme pétri d'idéal et qui mettait la patrie au-dessus de toute autre considération.

C'est de Gaulle qui dans ses « Mémoires de guerre », évoquait une « juvénile fureur » en parlant de Fernand Bonnier de la Chapelle qui tua Darlan le 24 décembre 1942 à Alger. Bénédicte Vergez-Chaignon reprend cette expression pour le titre de son livre qui se lit comme un roman policier plutôt qu'une biographie austère.

Composé de courts chapitres retraçant le parcours de ce jeune homme qui avait rejoint en Algérie son père dans le but de rejoindre Londres et combattre dans les FFL.

Idéaliste et certainement empli de naïveté il fut manipulé par une des nombreuses factions qui se disputaient le pouvoir et connu une fin tragique.

Livre bouleversant, fascinant et passionnant à lire d'urgence et à tout prix pour ne pas oublier ces gens qui sacrifièrent leurs vies afin que nous soyons libre aujourd'hui.











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Pétain

Le Pétain de Bénédicte Vergez-Chaignon, première biographie d'envergure publiée depuis 1987, donne un éclairage nouveau sur l'homme de Verdun et de Vichy.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Jean Moulin l'affranchi

Et l’occupation nazie en fit un héros.



Jean Moulin aurait pu n’être qu’un homme ordinaire : petite bourgeoisie de province, famille aimante, père conseiller général qui le pousse à se lancer dans une carrière qui va l’habiter : la préfectorale.

Ambitieux, carriériste, il cherchera l’entregent, le piston qui lui permettra de gravir tous les échelons.

Préfet, attentif au bien-être des administrés, il saura être loyal, aux ordres du pouvoir en place mais se permettant quelques incartades politiques qui lui valurent le surnom de Préfet de gauche, Préfet du Front populaire.



Jean Moulin ce fut aussi un homme profitant de tout ce que la vie pouvait offrir, souvent jugé superficiel dans la première partie de sa vie, un artiste, maître dans l’art de la caricature (sous le pseudo de Romanin), un amateur d’art, un collectionneur cherchant à découvrir des artistes dans une période à la création foisonnante.



Mais Jean Moulin, alors Préfet à Chartres, fut aussi un homme d'exception qui rencontra son destin quand les nazis entrèrent dans la ville révélant leur barbarie.



Les biographies de Jean Moulin sont nombreuses. Celle de Bénédicte Vergez- Chaignon ne dépare pas: elle fourmille de détails sur le parcours courageux et tragique de ce républicain devenu le symbole de l’héroïsme. Cet homme calibré pour une vie de fonctionnaire dévoué, pour une vie facile a su changer de stature sous la pression d’un contexte particulier : sa lucidité, sa pugnacité en ont fait l’homme d’une entreprise gigantesque et utopique ainsi que l’unique représentant du Général de Gaulle dans cette France occupée qui devait unir tous les maquis et tous les résistants pour se battre de l’intérieur. Il a accompli un travail de titan formalisé par la création du Conseil national de la résistance et ce jusqu’à la terrible fin de « Max ».



Le livre est riche, dense, passionnant quoique déséquilibré, la première partie de la vie de Jean Moulin me semblant plus fournie. Par ailleurs, j’aurais aimé avoir (mais est-ce faisable) plus d’informations sur la traque de Max par Klaus Barbie. Que savaient les nazis ? Quelle perception avaient-ils de cet homme hors du commun ? Comment le cherchaient-ils ?



Autre bémol, les renvois en fin d’ouvrage et non pas en bas de page rendent la lecture inconfortable.

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Les secrets de Vichy

Un livre surprenant dans le sens ou il est vraiment instructif. Le titre est exagéré bien sur... il faut arrêter avec le mot "secret" en histoire.... c'est lourd. Sinon, oui, un livre de qualité.
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Jean Moulin l'affranchi

L'auteur baigne depuis la fin de ses études dans l'histoire de Jean Moulin et cela se sent, elle parle de lui avec beaucoup de tendresse.

Le traitement de cette biographie est original, Bénédicte Vergez-Chaignon l'a découpée en 25 dates clefs, les dates les plus importantes à ses yeux de la vie de Jean Moulin.

Ce découpage et le style de l'auteur en font un livre agréable à lire mais qui n'apporte que peu de révélations sur l'homme et son parcours si ce n'est pas la première fois que l'on s'intéresse à ce héros, l'un des trois héros français de la seconde guerre mondiale avec les généraux De Gaulle et Leclerc.
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Mai 68, Le débat

Pour le 40eme anniversaire de Mai 68, la revue le Débat a rassemblé dans cet ouvrage quelques discussions entre "soixante-huitards" précédemment publiées par la revue avec une grande diversité de point de vue sur cette révolte étudiante et son impact sur la société française, notamment.
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Pétain

Une somme sur tous les aspects de la vie de Philippe Pétain qui ne cesse, aujourd'hui encore, de susciter passions et controverses.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Jean Moulin alias Romanin

Un beau livre qui révèlera à ceux qui l'ignoraient la face cachée du grand serviteur de la France que fut Jean Moulin : l'artiste, le collectionneur, le galeriste.

Cet ouvrage très bien documenté est rehaussé d'intervention de spécialistes de la peinture, du dessin, de la caricature qui analysent et décryptent l’œuvre de l'homme.

Un seul bémol l'impression peu contrastée du texte, qui en devient difficile à lire lorsqu'il se présente, souvent, sur un fond quasiment de la même couleur.
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Jean Moulin l'affranchi

Un bon livre, agréable à lire, précis, bien documenté.

Bien sûr ce n'est pas le premier ni le dernier sur le sujet inépuisable de Jean Moulin.

On peut à féliciter l'auteure d'avoir bien connu Daniel Cordier , le secrétaire de Moulin. En même temps on peut toujours se dire que, peut-être (?) elle est un peu trop influencée par lui ?

Il reste des zones d'ombre sur le personnage comme sur les périodes qu'il a traversées. Par exemple la nature exacte de sa relation avec DE GAULLE et les gaullistes.

Bien sûr les circonstances exactes de son arrestation, de sa mort laisseront encore de la place à des interrogations.

Néanmoins , quand on veut aborder ces sujets , le livre de Bénédicte Vergez-Chaignon est une très bonne introduction.

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L'affaire Touvier

Bénédicte Vergez-Chaignon est historienne mais elle aurait pu être autrice de polar sans problème . Son récit de la cavale Touvier ressemble à s'y méprendre à un roman policier si ce n'est qu'ici tout s'est réellement passé. Sans assommer le lecteur de dates , de noms ou de lieux elle nous mène sur les traces d'une incroyable affaire : celle d'un haut gradé de la milice qui pendant plus de 40 ans et malgré ses deux condanations à mort a circulé librement en France sans être inquiété par la justice . Il réussira même l'exploit d'obtenir une grâce présidentielle en 1971. Bénédicte Vergez-Chaignon nous raconte cela en détail sans porter de jugement mais en posant de vraies questions . Une lecture aussi instructive que récréative.

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Dictionnaire historique de la Résistance

Que fut la résistance ? La résistance ne fut pas une somme d'individualités éparses, elle fut un "processus social". Elle ne fut pas le résultat de mouvements isolés, de luttes séparées, elle fut un mouvement social. Elle ne fut pas minoritaire, elle pris racine et poussa dans le terreau fertile d'une France qui ne se reconnaissait pas dans son élite, celle qui avait quasiment organisé la défaite (cf. Marc Bloch) : "c’est une caricature et un détournement de sens que de limiter la Résistance à une minorité, équivalente à celle des « collaborateurs », et supposée être, comme ceux-ci, isolée dans le pays. Réduire la majorité de la population à une masse résignée, voire complice et s’accommodant tant bien que mal de l’Occupation, conduit à occulter un fait majeur : la Résistance fut un processus social, elle n’a pu exister, vivre et se développer que dans la dynamique des liens tissés dans et avec la société française."
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Une juvénile fureur

En 1942, Fernand Bonnier de la Chapelle assassine l’amiral Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy. Une action qui se retrouve dans les annales et qui réveille les démons de la collaboration avec l’ennemi. Exemple du complot qui illustre les faits héroïques de la seconde guerre mondiale avec des inconnus passés à la postérité en se mettent en danger pour des raisons patriotiques. Fusillé le lendemain à l’âge de vingt ans, le coupable appartenait aux Chantiers de la jeunesse ou aux Corps francs d’Afrique. Certains ont même affirmé qu’il était royaliste. Au fil du temps, on s’est aperçu que les informations accumulées à son propos ne reposaient sur aucun socle tangible. Qui était-il vraiment ? Sa particule était un leurre et il n’était affilié à aucun opuscule militant. A l’aide d’archives, Bénédicte Vergez Chaignon mène l’enquête et tient le lecteur en haleine. Pas à pas, elle dénoue le parcours d’un homme issu d’une famille aventureuse et le cerne à l’aide de mille détails glanés çà et là. Un patriote dont le général de Gaulle était particulièrement fier et dont il écrivit qu’il était soulevé par « une juvénile fureur ». Voici une biographie rédigée avec un style romanesque et qui ravive des instants de fureur et de colère. Aussi une leçon d’histoire et de courage à raconter pour ne pas oublier !
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Pétain

Pétain ! Quelle complexité que ce personnage

Il semble que le phantasme se mêle à la réalité, que l’histoire nourrisse la légende et vice versa.

Militaire disposant de certaines facultés intellectuelles et physiques, pour autant, sa carrière est lente. Obscur colonel au début de la première guerre mondiale, il n’a pas la réputation d’un militaire entreprenant. « VERDUN » sera son heure de gloire

Et pourtant, le malentendu est déjà là…retour en arrière sur un personnage laissé volontairement dans l’oubli :le général de Castelnau...celui qui ne sera jamais nommé maréchal pour raisons politiques.

Lors de la bataille des frontières, la 2e armée qu'il commande va connaître le même sort que ses voisines. Elle est battue à Morhange le 20 août 1914 et ne doit son salut qu’à une retraite précipitée qui le ramène dans la région de Nancy. À cet instant, les Allemands pensent tenir une victoire décisive. Ils vont devoir déchanter.

Surgissant des collines qui s’étendent autour de Nancy sur lesquelles il a réussi à reconstituer son armée, Castelnau tombe sur le flanc des troupes allemandes et remporte la victoire de la Trouée de Charmes. Sa victoire prépare le redressement français sur la Marne qui intervient quelques jours plus tard.

Ces combats terriblement meurtriers conduisent les belligérants à changer leurs méthodes de combat. Dorénavant, les armées s’enterrent. C’est la guerre des tranchées.

Pendant la première partie de l’année 1915, le généralissime Joffre et celui qu’il considère comme son second opérationnel, le général Foch, entraînent les armées françaises dans une série d’offensives dont les gains sont négligeables au regard des pertes qu’elles engendrent.

Castelnau y est résolument opposé. Il propose de rechercher plutôt une victoire dans les Balkans où les alliés de l'Allemagne sont dans une position critique.

À défaut, Castelnau est nommé le 22 juin 1915 au commandement du principal groupe d’armées, celui du Centre. Quelques semaines plus tard, il est promu adjoint de Joffre en qualité de chef d’état-major général des armées.

Cela ne l’empêchera pas d’exercer la plénitude du commandement suprême lors de la bataille de Verdun. Au moment où l’attaque allemande se déclenche, le 21 février 1916, il se rend sur place et prend les mesures qui sauvent la ville. Il nomme le général Pétain et réorganise le commandement local. Il ordonne aussi en novembre 1916, contre l’avis de Joffre, la dernière offensive qui transforme cette longue bataille en une victoire

Voilà le mythe est lancé, le quiproquo aussi et on connait la suite…

Ni les militaires, ni l’opinion, ni les alliés, ni les politiciens français ne prépareront la seconde guerre.

Tout sera fait pour abandonner nos alliés de l’époque, les sacrifier face au délire d’HITLER, un ministre comme BONNET sera une vraie honte, jusqu’à dynamiter toutes les possibilités d’alliance avec la Russie pour « calmer » l’Allemagne ; quant à CHAMBERLAIN !!!!

Bref, les français font appel à un personnage « surcoté », âgé, qui ne comprend plus rien et qui à mon sens, ne sera qu’une marionnette aux mains de fanatiques sans réel pouvoir ; puisque toujours soumis au bon vouloir allemand.

Entendons-nous bien, quand je dis « marionnette », et « fanatiques sans réels pouvoirs », le régime de VICHY a eu une très triste réalité.

« Marionnette » ne veut pas dire que l’on doit l’exonérer, mais quand on pense aussi à son passage en Espagne comme ambassadeur et son pathétique relationnel face aux franquistes…

Tout échappe à ce personnage à qui l’on confie une mission bien trop grande pour lui. Pour autant a-t-il été autant la dupe que l’on veut bien nous faire croire ?

Il arrive au pouvoir, parceque personne d’autre ne « dispose de l’envergure » à l’époque.

Son mérite ? Ne pas avoir fui …ses responsabilités durant son procès, mais risquait-il réellement quelque chose au regard de son passé et des conditions de sa nomination.

Il est bien plus facile encore aujourd’hui, de s’acharner sur un homme, que de s’attarder sur le contexte l’époque, ou que la France affronte enfin son passé sans esquiver la réalité

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