AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Benjamin Aubé (2)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Contre les chretiens

Les éditions Sillages proposent des textes rares ou épuisés.

Ici, la publication du texte de Celse, intitulé "Discours vrai Contre les Chrétiens" est salutaire.

Celse est un lettré ayant vécu dans l'Empire Romain vers la fin du IIème siècle de notre ère. Son "Discours vrais contre les chrétiens" ne nous est parvenu que partiellement par Origène, Père de l'Eglise, qui en cite de longs extraits pour en faire la critique dans son bien nommé "Contre Celse".



Le texte proposé par les éditions Sillages est en réalité la première tentative française (1877) d'établir le texte original du Discours en faisant la part entre les propos d'Origène et ceux de Celse... Il fallut ensuite attendre Louis Rougier qui donna une nouvelle traduction en 1925. Cette version fut rééditée en 1965, puis en 1999. Depuis, impossible de trouver cet ouvrage. C'est dire si l'offre est opportune ! On peut cependant regretter le maigre effort de présentation ainsi que l'appareillage critique inexistant ! Aucune note de bas de page, aucun commentaire... Combien de belles citations de Platon, sans référence aucune...



Passons là-dessus et venons en au texte : le livre de Celse est exemplaire sur plusieurs point.

Et d'abord, Celse est celui qui a révélé le nom du probable père de Jésus ! On apprend effectivement que l'histoire de l'Immaculée conception est en réalité rien moins qu'une banale histoire de sexe. Marie aura succombé aux charmes d'un soldat romain dénommé Panthère ! Un enfant est né de cette union illégitime et pour camoufler cela, Joseph n'aura d'autre idée que d'inventer une histoire d'immaculée conception...



Bien entendu, le livre de Celse ne s'arrête pas aux commérages. Celse propose une critique rationnelle et honnête de cette nouvelle religion qui inquiète l'Empire. L'auteur ne tombe jamais dans la calomnie et prouve qu'il connait parfaitement les textes juifs et chrétiens.

Celse ne nie pas l'existence d'un Dieu suprême. Il tente cependant de prouver que celui-ci peut coexister avec les autres divinités. Un véritable appel à la tolérance donc, Celse ne poussant jamais à la persécution, mais plutôt à l'assimilation progressive des chrétiens à l'Empire.



Un point négatif aura tout de même retenu mon attention à la lecture de tout cela : le mépris de Celse pour les humbles, les masses. Pour lui la religion est une affaire intellectuelle. Pas de place pour les pauvres d'esprit qui, souvent, se laissent duper par sorciers et magiciens. Pour lui, les chrétiens sont recrutés dans la lie de l'humanité. Or, toujours selon Celse, la religion n'a rien avoir avec ce monde lugubre, faible et misérable.

On sent là comme un a priori aristocratique propre à l'époque.

Mais si le christianisme s'adressait effectivement à ces gens, aux opprimés, aux humbles, si ceux-ci se reconnaissaient en Jésus, misérable et bafoué comme eux, Celse ne semble pas en prendre la mesure. Il pense que cette religion restera éternellement confiné à l'état de secte. Et pourtant, en s'adressant aux pauvres, le christianisme s'adressait aussi aux plus nombreux... Et c'est bien le christianisme qui aura raison de l'Empire non la tolérance...

























Commenter  J’apprécie          81
Contre les chretiens

On ne peut simplement encenser un récit pour la simple raison qu'il est écrit par un philosophe et qu'il a traversé les âges! L'objectivité nous impose de dire que c'est un témoignage qui revêt l'intérêt de l'Histoire et nous apporte des arguments oubliés mais la tribune manque de structure et souffre d'un ton parfois puéril.
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Benjamin Aubé (21)Voir plus


{* *}