Les doctrines fascistes proviennent d’un sentiment de désillusion – tant du capitalisme que du socialisme. Comme il n’existe pas de réponses positives aux problèmes sociaux, le nazisme était alors contre tout, en assumant ses incohérences. Les nazis étaient anti-libéraux et anti-conservateurs, anti-religieux et anti-athées, anticapitalistes et antisocialistes. Mais surtout, antisémites. Le nazisme n’a pas réussi parce qu’on a cru en son message, mais en dépit du fait qu’on n’y croyait pas. Le succès nazi a été dénoncé par une presse hostile, une radio hostile, un cinéma hostile, une Église hostile, un gouvernement hostile qui, tous, n’ont eu cesse de dénoncer les mensonges nazis, les inconsistances nazies, l’impossibilité de leurs promesses et la folie de leur vision. Clairement, personne n’aurait adhéré au nazisme si la croyance rationnelle au programme du Parti avait été un prérequis.
La crise économique a rendu la vie difficile au journalisme d’investigation et à ses bienfaits démocratiques. La République de Weimar était jadis réputée pour ses grands journaux libéraux, mais [entre 1918 et 1932], les ventes ont chuté de moitié. La presse a donc dû être ‘’sauvée’’ par le financement de conglomérats financiers. [Cela se fit ressentir sur la qualité des reportages] qui ne pouvaient plus ouvertement critiquer les grosses entreprises.