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Critiques de Benjamin Moser (15)
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Agua viva

Première rencontre avec cette auteure brésilienne depuis longtemps dans ma pal. Clarice Lispector fait partie des grands écrivains du Brésil. Issue d'une famille d'immigrés ukrainienne ayant fui les pogroms juifs au début du siècle dernier, elle a fait sa place dans la littérature sud-américaine.

Agua Viva est d'une écriture exigeante, introspective et poétique. A l'époque où ses premiers livres ont été publié, on a parlé d'influences proustiennes, woolfiennes, alors qu'elle n'avait lu ni Proust ni Virginia Woolf.

Ecrit dans les années 70, je ne sais pas à quel point elle a pu être influencée par les auteurs américains des décennies précédentes mais comme eux, et comme Proust et Woolf justement, elle s'efforce de vivre et d'écrire le IT, l'instant, dans toute son intensité. Sous formes d'images,de sensations et d'émotions , elle transcrit ce passage à la fois évanescent et intemporel de l'expérience.

Un livre à lire et relire parce qu'il est dense, complexe et beau.
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Clarice Lispector, une biographie

Cette biographie de Benjamin Moser est une splendeur. Elle a la rigueur d'une recherche scrupuleuse de ce que fut la vraie vie de l'écrivaine, débarrassée de son mythe (on la surnommait "le Sphynx") et la somptuosité d'un roman habité. Habité par quoi ? Par une admiration éperdue.



Clarice Lispector est l'un des plus grand écrivain brésilien. L'oeuvre chaleureuse de Moser est une introduction à son oeuvre difficile : il alterne les tranches de vie de la femme et les écrits qui leur correspondent, ou leur échappent (le plus souvent leur correspondent).



J'oserais bien pour Lispector le terme d'"incandescente", mais il est aujourd'hui un peu galvaudé.



Je dirais qu'elle allie la recherche stylistique à celle du sens de la vie, non d'une façon artificielle, mais en montrant, grâce à des effets poétiques sidérants, à quel point les deux sont liés. Nos sens percutent quelque chose, que nous nommons aussitôt "le réel". le mot fait exister le monde, mais le monde est là, en-deça (au-delà ?) du verbe.



La recherche de Lispector est philosophique, esthétique, stylistique, poétique et mystique : que sommes-nous et qui sommes-nous ?



Moser a produit l'oeuvre d'un amoureux. Il en est une autre, la canadienne Claire Varin, qui consacra sa thèse de doctorat à cette grande artiste et apprit le portugais pour mieux la comprendre.



Je joins ci-dessous le lien de l'émission de France Culture à laquelle a participé Claire Varin.




Lien : https://www.radiofrance.fr/f..
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Agua viva

« Ce que je suis en train de t'écrire n'est pas fait pour être lu – c'est fait pour être. »



Clarice Lispector s'inspecte, corps et esprit, et constate qu'elle est vivante, ici et maintenant, dans un instant qui fuit sans attendre sa pensée. Elle le suit comme elle peut, dans un flux de conscience couché à même le papier, assez proche de l'écriture automatique surtout quand elle nous décrit ses paysages mentaux, qui multiplient les signes de bourgeonnement, d'accouchement, de naissance. Elle écrit « sans modèle » afin de naître en même temps que le monde, de façon on ne peut plus personnelle. le « je » prédomine, mais aussi le « tu » qui représente un amant, ou le lecteur ou peut-être même l'instant fuyant. Mais tout cela n'est-il pas la même chose, tendue vers une seule naissance ?



« Tu es une forme d'être moi, et moi, une forme de t'être : voilà la limite de ma possibilité. »



Sa voix de contralto contracte les mots comme un diaphragme, et le chant se fait respiration.



« Il m'est soudain venu à l'esprit qu'il n'est pas besoin d'ordre pour vivre. Il n'y a pas de modèle à suivre il n'y a même pas de modèle : je nais.

Je ne suis pas encore prête à parler en « ils » ou « elle ». Je démontre « cela ». Cela est loi universelle. Naissance et mort. Naissance. Mort. Naissance et – comme une respiration du monde. »
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Agua viva

"Au fond, bien derrière la pensée, je vis de ces idées, si elles sont des idées. Ce sont des sensations qui se transforment en idées parce que je dois utiliser des mots. Les utiliser même si ce n'est que mentalement. La pensée primaire pense avec des mots. Le "liberté" se libère de l'esclavage du mot."



Dans ce texte que l'on lit comme un long poème à la Vie, Lispector tente de nous dire l'impersonnel, un point du dehors, une expérience minimale et puissante de la pensée.

La solitude, la joie comme délivrance sont ici peintes.

Agua viva est comme un tableau. Couleurs, fleurs, respiration, repos... Une floraison de figures, et de sensations...

Réflexions sur le langage, sur l'instant si fertile, sur la mort et sur la vie, Lispector nous entraîne dans les méandres de ses pensées et derrière. Dehors et dedans, dans le même temps ?



Parfois obscure et mystérieuse, Lispector nous livre ici une sublime parole d'écriture liée à une exigence fondamentale de vivre. De ressentir. De sentir.



"Tout serre : le corps exige, l'esprit n'arrête pas, vivre ressemble à avoir sommeil et ne pas pouvoir dormir - vivre est incommode. On ne peut aller nu, ni de corps ni d'esprit."
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Clarice Lispector, une biographie

(chroniqué dans le cadre de l’opération Masse Critique)



Quelle jolie découverte que nous propose Benjamin Moser dans sa biographie d’une écrivaine mythique au Brésil et inconnue dans nos contrées, à savoir Clarice Lispector (1920 et 1977).



Pour notre plus grand bonheur (!), le livre ne contente pas d’uniquement retracer la vie de Clarice, mais il nous fait également découvrir d’autres aspects du Brésil, tels que son histoire, sa politique et sa société, la littérature et le monde de l’édition, le journalisme, etc…



A être exceptionnel, parcours exceptionnel ; comment en aurait-il pu être autrement ?

Ainsi Clarice (née Chaya), juive d’origine ukrainienne, vient au monde sur base d’une superstition selon laquelle un enfant pourrait par sa naissance guérir sa mère d’une maladie (sa mère ayant contracté une syphilis suite à un viol collectif commis par un groupe de soldats russes, et dont elle mettra dix ans à agoniser). Inutile de dire que Clarice ne se remettra jamais de n’avoir pu réaliser le miracle, à savoir guérir sa mère par sa naissance. Ce traumatisme laissera bien entendu des empreintes quant aux attentes envers la vie et Dieu.



Après cette naissance en milieu apocalyptique, s’ensuivra une émigration salvatrice de sa famille au Brésil (Clarice a alors un an et demi) afin de fuir les affres de la fin de la révolution russe, la famine, et les épidémies de typhus. Même si Clarice ne gardera aucun souvenir des épreuves endurées en Europe, nul doute qu’elles auront influencé son caractère mais aussi son œuvre littéraire inclassable au style hermétique, fragmentaire, elliptique, allusif, et mystique, ayant tout pour déconcerter les lecteurs même les plus avertis.



Le livre nous fait également voyager dans l’espace, Clarice ayant été la femme d’un diplomate. On s’envole ainsi pour Naples, Berne, Torquay et Washington, même si de son propre aveu, Clarice ne s’est jamais sentie chez elle qu’au Brésil.



Au niveau de l’analyse de l’œuvre littéraire, pour notre plus grand bonheur, les livres de Clarice sont analysés en vue d’aider le lecteur à découvrir les sens cachés et les thèmes récurrents chers à Clarice. Des extraits de lettres viennent compléter la vision du lecteur afin qu’il puisse mieux appréhender la personne hautement complexe se cachant derrière l’écrivaine que des introspections incessantes à l’écoute de ses mondes intérieurs ainsi que les malheurs de la vie ( un divorce, l’éducation seule d’un fils schizophrène, la perte de l’usage d’une main suite à un incendie) entraîneront dans la solitude, le désespoir, les insomnies, les médicaments, et dans la dépression, quand Clarice aura compris qu’elle écrivait pour cesser de penser, mais que l’antidote s’est révélé être empoisonné : «J’écris comme si cela devait permettre de sauver la vie de quelqu’un. Probablement la mienne », «J’écris pour moi-même, pour entendre mon âme parler et chanter, et parfois pleurer ».



Lors de sa dernière interview, en réponse à la question « Vous vous renouvelez à chaque nouveau livre », Clarice aura cette réponse à la hauteur de sa verve : « Nous verrons si je peux renaître. Pour l’instant je suis morte... Je parle depuis ma tombe ».



En résumé, Benjamin Moser nous invite par ce livre de 400 pages denses agrémentées de 36 pages de notes (excusez du peu !) à partir à la découverte d’un être mythique, hors du commun, et insondable, si injustement inconnu en Europe. Je compte sur vous pour réparer cette injustice !



Pour ceux que l’hermétisme et la complexité des livres de Clarice rebuteront, je vous conseille (après avoir lu le livre de Benjamin Moser) de découvrir la personne qu’elle était (Chaya), via deux autres de ses facettes, à savoir « La Découverte du monde, 1967-1973 (Chroniques chaque samedi dans le Jornal do Brasil) » et « Le seul moyen de vivre : Lettres (1941-1976) ».



Je tiens à remercier Babelio, mais également les Editions Des Femmes pour cette merveille découverte !

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Clarice Lispector, une biographie

La découverte d'une romancière à la vie intense et dense, mais aussi celle de l'Histoire de l'Ukraine et du Brésil. Une lecture instructive et très intéressante !
Lien : http://lecandidelitteraire.b..
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Agua viva

Magnifique introspection.............
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Clarice Lispector, une biographie

La passion selon C.L.

Un portrait dans un magazine lu dans un train m'avait intrigué ; qui était cet auteur et romancière brésilienne? La qualité de la photo et la beauté de cette femme m'avaient incité à faire des recherches sur son œuvre. J'achetais quelques jours plus tard "La découverte du monde" déjà édité par "Des femmes/ Antoinette Fouque". Ce livre suite d'articles de presse publiés dans le "Jornal do Brasil" m'avait à l'époque beaucoup intéressé.

La sortie de cet ouvrage me permet de mieux connaitre cet écrivain pas très facile d'accès, mais combien attachante. Cruelle ironie du sort, elle est née le 10 décembre 1920 et décédée à Rio de Janeiro le 9 décembre 1977.....à un jour près elle aurait eu 57 ans!

Clarice Lispector, bien que venue au monde en Ukraine dans une famille juive, est considérée comme une des plus grandes plumes de la littérature brésilienne où elle est arrivée très jeune.

La première partie du livre traite des conditions de vie de la famille Lispector en Ukraine....on devrait plutôt dire de survie! L'histoire de la minorité juive dans ce pays à la fin de la "Grande Guerre" est hallucinante.....les conditions de la conception et de la naissance de Clarice dépassent l’entendement. Pour les rescapés de cet enfer, une seule solution, si cela était encore possible, l'exil.

Même si tout n'est pas parfait, l'arrivée au Brésil a comme un gout de Paradis. Mais la réalité est plus dure, sa mère meurt à l'age de 46 ans, les juifs sont tolérés, mais sans plus, les idées nazis font aussi leur chemin. Clarice est une élève douée, faute d'être travailleuse ; le décès de sa mère, la révolte et son comportement s'en ressentent.

Mais à l'adolescence une grande découverte va changer sa vie.....la littérature. En particulier le roman de Hermann Hess, "Le loup des steppes".

En 1933 la famille quitte Récife et le Nord-Est pour Rio de Janeiro, à la recherche d'une vie meilleure, mais les travailleurs portugais sont très nombreux et plus qualifiés, les premières favelas s'installent....

Le 25 mai 1935 est une grande date, pour la première fois elle est éditée dans un journal d'obédience national.....c'est le début d'une longue et brillante carrière, mais aussi d'une vie faite de fastes (mariage avec un diplomate) et de vaches maigres (divorce et problèmes pécuniaires) , de bonheurs et de drames.....une vie et bien sûr au bout du chemin la mort, très souvent présente dans son œuvre :

" Pour l'instant je suis morte. Nous verrons si je peux renaître. Pour l'instant je suis morte.... je parle depuis ma tombe."

Les personnages sont bien évidement très nombreux : la famille, en particulier ses sœurs, Tania, pianiste et Eliza, également écrivain. Un père d'un grande tolérance et d'une ouverture d'esprit rare pour l'époque, tous avaient un niveau intellectuel supérieur à la moyenne, malgré une vie plutôt proche de la pauvreté.

Les amis, en particulier, Olga Borelli présente à son chevet au moment de sa mort, sont trop nombreux pour être cités.....un animal, elle qui se sentait si proche d'eux, Ulysse son chien, buveur et fumeur ! Le monde des lettres et des arts est également très présent dans cet ouvrage.

Une biographie qui me semble très complète sur la vie et l’œuvre d'une femme fascinante....L'auteur n'a pas eu grand chose à faire pour que je tombe sous le charme de cette écrivain....chose qui était fait depuis des années....malgré le fait que parfois ses livres me laissent un sentiment pour le moins mitigé!

Il faut aussi signaler le travail titanesque de l'auteur Benjamin Moser qui présente la particularité d'être âgé d'un an à la mort de Clarice Lispector! Un autre aspect de ce livre, c'est de donner une vision de l'histoire de l'Ukraine et du Brésil au cours des années passées par Clarice dans ces deux pays, source de découvertes pour un néophyte comme moi. Un entretien entre Antoinette Fouque et lui-même permet de comprendre la démarche de ces deux personnes à qui l'on doit ce livre.



Une dernière réflexion en guise d'épitaphe:

« Ne pleurez pas les morts : ils savent ce qu'ils font. »

En quelques phrases extraites de ce livre, la recherche d'elle même de Clarice Lispector :

- "Je suis si mystérieuse que je ne me comprends pas moi-même."

- "Je dois avoir un air craintif, avec des yeux d'étrangère qui ne parle pas la langue du pays."

- "Pour essayer de dire par les mots ce que je ressens de plus secret, de plus subtil, je dirais : si j'avais pu choisir, je serais née cheval."

- "Il y a quelque chose que j'aimerais dire, mais je ne peux pas. Et il sera très difficile pour quiconque d'écrire ma biographie."

- "Il y a des années et des années que je me suis perdue de vue et c'est pourquoi j'hésite à me chercher, à me rencontrer. J'ai peur de commencer."

- "On m'a donné un nom et on m'a aliéné de moi.*"

- "Les gens d'ici me regardent comme si je sortais tout droit d'un zoo. Je suis entièrement d'accord."

"J'ai été une adolescente indécise et perplexe qui avait une question muette et immense : "Comment est le monde et pourquoi ce monde?".

" Elle était devenue sa propre fiction", écrivit Paulo Francis. " C'est la meilleure épitaphe qui soit pour Clarice".

Éditions : Des Femmes/Antoinette Fouque (2012)

* Le prénom de Clarice est en réalité Chaya.

Il est possible de voir sur internet le seul et unique entretien qu'elle a donné pour la télévision, dont la traduction figure dans ce livre.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Agua viva

Ce livre est très original et poétique.

C'est très intéressant d'avoir le texte à la fois en portugais (page de gauche) et en français (page de droite).

J'ai malheureusement eu beaucoup de mal à suivre la pensée de l’auteure, qui part dans tous les sens.

Ce livre est court mais il faut se concentrer pour ne pas décrocher. On se croirait dans un rêve, un voyage dans les sentiments de l’auteure.

Je m’attendais cependant à une histoire en fond dans ce voyage, à laquelle me raccrocher, mais il n’y en a pas. C’est pourquoi ce livre n’est pas facile d’accès et on est parfois perdu.

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Agua viva

Je remercie tout d'abord les éditions Des Femmes - Antoinette Fouque et le site Babelio pour cet envoi dans le cadre de masse critique.





Agua Viva est un livre de prose proposé en double-lecture français (page de droite) et portugais (page de gauche), et je salue cette double présentation qui permet d'avoir le texte original sous les yeux. Non pas que je comprenne le portugais mais il y a un sentiment de proximité avec l'auteur à trouver ses mots "originels". Ce genre de démarche chez les éditeurs est suffisamment rare pour être applaudie!



Je dois dire que le livre m'a déconcertée dans un premier temps car je ne m'attendais pas à un livre de prose mais un roman. La première surprise passée, je me suis trouvée confrontée à une écriture très riche, très belle, mais assez mystérieuse. J'ai même eu le sentiment de plonger dans l'esprit tortueux de Frida Khalo (parallèle mental sans doute dû aux références à la peinture , au style presque "baroque" et à l'origine sud-américaine de l'auteur... oui je sais Frida était mexicaine elle!).



La difficulté de ce type d'écriture, c'est qu'on a le sentiment d'arriver au milieu de quelque chose, et de ne pas savoir à quel bout se raccrocher. Ce n'est pas que tout cela manque de sens, c'est qu'il y a justement trop de sens, d'images en cascade.... j'ai l'impression de me trouver devant une broderie magnifique mais tellement compliquée!



Je ne suis pas déçue pourtant de ce voyage inattendu, juste encore perplexe. Je pense que c'est un livre auquel je reviendrai plus tard, pour essayer d'illuminer les zones d'ombres.











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Agua viva

Une ode à la vie...
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Sontag

Presque mille pages sur Susan Sontag, l’une des intellectuelles les plus flamboyantes du XXème siècle et, nous dit l’auteur Benjamin Moser : « la dernière grande star de la littérature américaine ». Autrice, entre autres, d’essais comme Sur la photographie, sur le style « camp », sur Barthes, sur Walter Benjamin (à une époque où il n’était pas encore très à la mode), elle fut aussi engagée sur des questions féministes. Cette biographie revient de manière très documentée sur son parcours intellectuel mais aussi privé, sur son côté « snob » (elle ne se déplaçait qu’en taxi), ses relations amicales ou amoureuses avec Annie Leibovitz, Josef Brodsky, etc. ce qui tourne parfois au potin digne de Paris-Match lorsqu’elle entretient une liaison intéressée avec un tout proche collaborateur de la Maison Blanche. Heureusement, la biographie, souvent passionnante, est sauvée par l’intérêt et l’engagement que porte Sontag sur presque tout : les poètes russes, le journal de Gombrowicz, le cinéma, l’œuvre de Danilo Kis ou celle d’Elias Canetti, de Cioran, de Robert Walser ou encore de W.G. Sebald, la musique - des Doors à Wagner -, aux chorégraphies de Lucinda Child, à la tragédie bosniaque et la liste est très très longue. On s’étonne quand même de lire, sous la plume du biographe, que Jean Genet fut un « résistant de toujours » (sic) ou que George Bataille est un « médiocre scribouillard » (sic) ! Je regrette aussi qu’il n’y ait nul passage sur ses visites au club CBGB de New York et son intérêt pour les punks, ni un mot sa collaboration (pour dénoncer la guerre contre l’Irak) avec le groupe Fischerspooner, sur le titre We need a war. Vous l’aurez sans doute deviné, on est, à la lecture de cette imposante biographie, sans cesse balloté entre le plaisir et la déception, l’étonnement et le mécontentement parfois. Ce tangage est mal aisé. Reste que Susan Sontag (injustement oubliée, au vu des ventes très maigres de ce livre) reste une figure intellectuelle très importante du XXème siècle et que cette biographie révèle une multitude de visages différents de celle qui croyait au « pouvoir d’auto transformation » pour se soustraire à une enfance malheureuse ou encore être acceptée (voir adulée) par les autres. Brillant, avec des zones d’ombres.
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Sontag

Moser est l'auteur de la première biographie autorisée. Récompensée du prix Pulitzer en 2020, elle est limpide, captivante et subjective, une gageure pour une biographie officielle.
Lien : https://www.elle.fr/Loisirs/..
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Clarice Lispector, une biographie

Une fascinante biographie de l'inclassable femme de lettres brésilienne inspirée par la mystique juive, l'animalité et la confusion des genres.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Clarice Lispector, une biographie

Dans cette biographie exemplaire et comme amoureuse, l'Américain Benjamin Moser, fasciné par la mondaine apparemment rangée, si profondément ravagée, en dresse un magistral portrait.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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