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Critiques de Benny Barbash (67)
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La vie en cinquante minutes

Votre mari vient d'avoir soixante ans, vous la cinquantaine, votre mariage est périmé, mais en façade tout baigne, vos enfants désormais adultes ont déserté le foyer familial, vous entendez ou lisez divers histoires insipides d'adultères, ça vous concerne peu ou pas, vous vous croyez désormais à l'abri de ce genre de mésaventure.......et pourtant, "il suffit de l'épaisseur d'un cheveu pour tout faire basculer ."

L'histoire en gros c'est ça, le reste c'est la plume hilarante de Benny Barbash qui nous décortique et nous cuisine cette histoire à une sauce burlesque, où l'imagination galope. A travers la folle aventure qu'entame Zahava, notre héroine, afin de trouver la propriétaire du cheveu, elle passe en boucle l'histoire de son couple, qui oscille entre religion et laïcité, joies et drames, doutes et certitudes, désirs et regrets.......pour savoir comment elle en est arrivée là, à cette position humiliante, "fouillant dans les affaires d'un homme qu'apparemment elle ne connaissait pas malgré toutes les années passées à ses côtés." C'est loin d'être tragique, la Zahava est une coquine et a plus d'un tour dans son sac pour assouvir son "syndrome d'Othello".......la suite dans le livre.



Barbash avec un humour féroce dans un récit non linéaire, à un rythme trépident, nous décline toutes les nuances de la nature humaine, égoïsme, jalousie, peur, ambition,désir, répulsion, refoulement,.....qui nous amènent à des relations tordues et compliquées, tous domaines confondus. Vu les temps, il nous rajoute un jeu virtuel qui corse encore plus l'affaire (" Mon dieu, quelle histoire ") et multiplie les questions dont les réponses deviennent de plus en plus floues.



Une belle analyse intelligente de l'âme et des rapports humains faites avec beaucoup de légèreté et un grand plaisir de lecture.
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Little big bang

La parabole de l'olivier



"-N'y a-t-il rien que l'on puisse faire ? demanda Papa avec angoisse.

-Apprendre à vivre avec l'arbre, exactement comme l'arbre apprend à vivre avec vous.

- Et si je m'y refuse ?

Si vous n'apprenez pas à vivre avec lui,l'issue sera terrible, terrifiante même...

-Qu'est-ce qui peut bien être pire ? s'entêta Papa.

-Je vois que vous ignorez tout de cet arbre."



Ce n'est pas tous les jours qu'un arbre vous pousse dans l'oreille.

Ce little big bang va secouer le quotidien d'une famille juive dont le père,suite à un régime spécial "tout olives"et l'ingestion d'un noyau,va devoir composer avec ce phénomène insensé.

L'olivier,symbole de paix. Aïe, c'est là qu'on entre dans le vif du sujet :

- la paix des ménages,la paix dans le conflit Israélo-palestinien, la paix dans les générations de l'après-shoah?

Un peu de tout cela et c'est pas gagné, mais ce court récit déjanté propose une réflexion intelligente et drôle sur la question.

Shalom !
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Little big bang

Il y a des livres que l'on traverse le temps d'une pause, des livres de petite densité qui vous imposent une nuit courte pour en connaître le dénouement.

Little Big band, entamé sans plus de convictions que cela , en fait partie pour moi.

On est en Israël dans une famille classique où le père veut perdre son embonpoint et s'essaie à tout un tas de régime, jusqu'au jour où il jette son dévolu sur celui à base d'olives .



Livre très original, inclassable . Il n'empêche qu'avec son histoire d'homme à tête d'olive, l'auteur survole le questionnement quotidien d'Israël : l'émigration, la Palestine, l'Iran, les arabes, l'armée.

Les liens arabes/ juifs , sous fond décalés, comiques , sont finalement bien sentis, le sentiment du "tout est la faute de l'autre" prévalant, notamment côté juif, dont les préjugés ne nous sont pas épargnés par l'auteur.

On ajoute beaucoup d'humour , je ne saurais dire juif (je n'y connais rien) mais que Woody Allen n'aurait pas renié.

Les personnages adultes sont très drôles , du père , objet de toutes les curiosités, à la grand mère, collée devant les merdes télévisuelles auxquelles Israël ne semble pas échapper, en passant par le grand père, scientifique de renom, ayant une explication à tout, sauf au problème du père !

Pour finir, j'ai été sensibilisé aux dialogues père/mère , couple depuis vingtaine d'années. Dialogues très bien sentis, traduisant deux êtres qui se connaissent par cœur et qui ont transformés la fureur du "début" par la langueur des mots et la tendresse des gestes quotidiens.

La fin , formidable métaphore, conclut brillamment ce livre qui sera une belle surprise de l'année !
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La vie en cinquante minutes

Israélienne, juive devenue pratiquante pour l'amour de son mari, Zahava qui respecte les principes religieux du quotidien, est une épouse et mère de famille tranquille qui se satisfait de sa routine familière. Mais quand soudain elle découvre un indice qui lui laisse supposer que son mari pourrait la tromper, c'est la crise !

Bien qu'elle ait depuis longtemps perdu tout intérêt pour un amour endormi par les décennies de vie commune et de frustrations, la voilà, à son grand étonnement, devenue le jouet d'une jalousie féroce et se met à chercher les preuves de la culpabilité de son époux.

Abandonnant toute retenue, son esprit se met à battre la breloque, se perd en conjectures et présomptions mais Zahava en femme intelligente, réfléchit aux indices. Ce faisant, elle renforçe les soupçons qui nourrissent son obsession et qui l'entraînent dans une folle aventure où se mêlent joyeusement situations absurdes et élucubrations aux interrogations philosophiques.

Au fil des pages, Zahava constate combien sa vie s'est égarée et après avoir perdu tant d'années, elle éprouve le besoin de se libérer.

En jouant d'ironie et en posant d'habiles questions, Benni Barbash laisse Zahava s'enfermer dans ses mensonges, puis l'amène à prendre conscience de ses erreurs de jugement pour se poser les bonnes questions et trouver enfin sa propre vérité. Avec brio et beaucoup d'humour l'auteur montre comment parfois il s'en faut juste d'un cheveu pour bouleverser une vie.

Merci à Babelio et aux éditions Zulma pour cet excellent roman reçu dans le cadre de l’opération Masse Critique.
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La vie en cinquante minutes

Je m'attendais à passer un bon moment et je ne suis pas déçue avec ce roman de l'auteur israélien Benny Barbash.



L'intrigue est prenante et la plume de l'auteur est vraiment très drôle. J'ai pris un vrai plaisir a la lecture (surtout la première partie) qui est complètement délirante. Zahava est attachante et a une imagination débordante. Son mari, Dov, nous apprenons à le connaitre au fil des pages et je dirai que c'est un personnage qui m'a touché.



L'auteur nous entraine avec son roman et le lecteur passera par différents sentiments : le rire, l'émotion, la colère.... Il décrit à merveille le temps qui passe dans un couple avec toujours une pointe d'humour :

"- [...] Quand avez-vous découvert cette boite ?

- Aujourd'hui, répondit Zahava, avec l'impression d'avoir vécu toute une vie depuis le matin.

- Et qu’espérez-vous y trouver ?

- Je ne sais pas. Peut-être un secret.

- Un secret qui vous appartient ?

- Non, un secret de mon mari.

- Avant de découvrir le coffret, vous pouviez vivre sans ce secret ?

- Je ne savais pas qu'il existait.

- A présent non plus vous ne savez pas. Et si vous me demandez mon avis pourquoi le découvrir ?

- Pour connaitre celui avec lequel je vis. Pour savoir s'il me cache quelque chose.

- Depuis combien de temps êtes-vous ensemble ?

- Trente-deux ans, répondit Zahava, embarrassée.

- Madame, lui dit l'Arménien, si vous devez encore ouvrir des boîtes après trente-deux ans de mariage, aucune boîte ne vous aidera à comprendre ce que vous n'avez pas pu apprendre durant tout ce temps. "



L'histoire se déroule en Israël et l'on découvre une autre culture, une religion et des coutumes et traditions bien différentes des nôtres.

"-Tu crois que Dieu existe ? lui avait demandé l’écrivain.

-Peu importe ce que je pense. Mes pensées n’ont aucun effet sur l’existence ou la non-existence d’un moustique, à plus forte raison sur celle de Dieu."



Ce roman est vraiment une chouette découverte. C’était ma première rencontre avec l'auteur mais surement pas la dernière.
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Little big bang

Bienvenue dans une famille israélienne apparemment comme les autres, dans laquelle enfants, parents et grands-parents vivent tous sous le même toit. Inévitablement, on se moque des habitudes des uns, on caricature les travers des autres, on détaille tout le monde sous toutes les coutures, de préférence en faisant comme s'ils n'étaient pas dans la pièce, et bien souvent, les discussions prennent des allures de joutes verbales. Agé de 12 ans , le narrateur de Little Big Bang raconte alors un épisode pour le moins marquant de la vie de cette famille avec comme personnage central un père subitement obsédé par son embonpoint. Se moquant un peu de savoir s'il bénéficie ou non de l'assentiment de ses congénères, ce dernier décide de prendre les choses en main et de passer à l'action. C'est ainsi que, après avoir compulsé les différentes bibles spécialisées, consulté les plus grands spécialistes et essayé un échantillon conséquent de ce qui est proposé en la matière – du tout carotte au tout aubergine en passant par le tout lait-pomme, le tout concombre, le tout pop-corn, le tout chou-fleur – sans pour autant parvenir à perdre autre chose que son moral et sa bonne humeur, notre homme finit, désemparé et démoralisé, par se laisser persuader des bienfaits et de l'efficacité d'un régime alimentaire à base d'olive… Vous vous en doutez bien, ce régime ne parviendra pas plus que les autres à lui faire perdre le moindre milligramme, mais en revanche, qui sait où un noyau d'olive malencontreusement égaré dans l'organisme pourrait bien aller se loger ?... S’ensuivra alors moults tentatives de traitement...



Benny Barbash signe ici une fable absolument truculente dont le caractère anodin est évidemment trompeur. En effet, sous couvert de relater les tribulations d'une famille juive d'Israël, Little Big Bang offre une belle parodie de la société contemporaine tout en plongeant le lecteur en plein cœur du conflit israélo-palestinien.



Un texte délicieux, divertissant et propice à la réflexion : « L’unique façon de panser d’anciennes blessures, jamais vraiment cicatrisées, c’est de faire surgir la parole. » qui se lit d’une seule traite, en une heure à peine et mettant en scène des personnages émouvants et incarnés. Entre l'absurde des Monty Python et l'humour juif de Woody Allen ! Jubilatoire !!



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My First Sony

Yotam Lazare est un jeune juif de Tel-Aviv qui adore écouter les conversations des adultes, surtout quand elles ne concernent pas les enfants... Il les enregistre, parfois à l'insu de ceux qui parlent, car ce garçon sensible et observateur veut lui aussi remplir son devoir de mémoire en fixant l'histoire de sa famille sur ses cassettes qu'il archive consciencieusement. Ce sont ces bandes-son qu'il nous restitue ici, quasiment d'une traite, dans les pages ce roman assez dense.

Des souvenirs de ses grands-parents et d'autres rescapés de la Shoah, aux disputes conjugales en passant par toutes les divergences d'opinions qui opposent les siens, rien n'échappe à ses oreilles toujours à l'affût.

Il nous décrit une famille excentrique où le père trompe sa femme, où un frère est laïc tandis que l'autre est ultra-orthodoxe, où le grand-père, un pionnier d'Israël fervent nationaliste, s'oppose à sa bru qui milite pour un groupe d'opposition. En somme, une famille semblable à la société juive israélienne qui est loin de ressembler à une nation unie et solidaire...

Il faut s'accrocher pour bien suivre Yotam car son phrasé plutôt logorrhéique ne laisse aucune place aux temps morts, à la respiration. Il en serait presque fatiguant s'il n'était aussi attachant. Sa jeunesse donne aux propos rapportés un souffle de fraîcheur teinté d'impertinence qui, en équilibrant gravité et légèreté, donne au roman tout son piment.

Pour pouvoir pleinement apprécier cette lecture, il est préférable d'avoir une bonne connaissance de l'histoire et de la politique israéliennes sous peine de ne pas bien tout saisir car pour les membres de la famille Lazare, les enjeux politiques sont étroitement mêlés à leur vécu et à leurs l'histoires personnelles .

J'avoue ne pas avoir tout lu avec attention, parfois je n'ai fait que survoler certains passages...
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La vie en cinquante minutes

Un cheveu blond égaré sur le maillot de corps de Dov, et c'est l'existence entière de Zahava, sa femme qui va s'effondrer. La stupéfaction passée, la rage surgit. Là voilà qui imagine la femme qui se cache derrière ce cheveu, celle qui lui fait ombrage. Toutes sortes de plans et d'échafaudages se mettent en place dans son esprit, du plus farfelu au plus logique, du plus raisonnable au plus extravagant. La maison est scrutée dans le moindre recoin, les placards sont vidés, les courriers lus, et l'imagination de Zahava cavale à tout va. Un tiroir qui lui résiste et c'est la panique... il lui faut trouver un serrurier au plus vite. Une enquête minutieuse commence.

La jalousie s'est emparée de Zahava avec une violence inouïe. Comment Dov a pu lui faire ça ? Après tant d'années à cheminer ensemble, lui brillant avocat, elle mère au foyer aux petits soins de toute la famille – les deux enfants, un garçon une fille ont aujourd'hui quitté le nid –. Elle pensait le connaître par coeur depuis leur première rencontre. Ils étaient étudiants tous les deux... Dov aurait une vie parallèle, un secret qu'il avait jusqu'ici bien gardé... depuis combien de temps des cheveux blonds se promènent ainsi sur son corps ?

Zahava est allongée sur le divan de son analyste. Trente-sept minutes se sont égrennées dans un silence de plomb et puis elle articule enfin une phrase : « Tout ce qu'il y a entre mon mari et moi, c'est une tache de café. » Et elle s'en retourne dans son mutisme jusqu'au moment où le flot de parole s'écoule. Mais pour que sorte la vérité libératrice, il aura fallu du temps, des allers et retours entre le passé et le présent, des soupçons à éclaircir, des nons-dits à déterrer, des mauvais choix à admettre, des remises en question à prévoir, des souvenirs à digérer, un avenir à considérer...

En un long monologue intérieur, Zahava déroule cinquante ans d'une vie aux multiples plis. Des sillons dans lesquels elle se glisse pour comprendre et déchiffrer ce qu'elle n'a pas pu ou voulu voir. Elle se lance ainsi dans une spirale de réminescences et de digressions en réflexions, tout s'éclaire.

Et c'est finalement grâce à ce cheveu blond étranger qu'elle remontera le fil de sa propre existence, fil dont elle ne s'était jamais écartée. Toujours à suivre Dov, elle n'écoutait plus ses envies à elle, ne décidait plus de rien, ne se projetait plus...

Avec drôlerie et fantaisie, une galerie de personnages (nommés par leur fonction sociale) hauts en couleur – le serrurier, l'analyste, la physicienne, l'écrivain, le détective privé... – et des situations rocambolesques, un rythme effréné et des dialogues savoureux, l'auteur parle du mariage, de ses petites et grandes contrariétés. Un jeu de piste, un puzzle à reconstituer, une quête de soi.


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La vie en cinquante minutes

"La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu'elles sont. Les jaloux voient le réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforme les nains en géants et les soupçons en vérité." Cette citation de Miguel de Cervantes traduit parfaitement la folie soudaine et irrépressible de Zahava, quinquagénaire israélienne, alors qu'elle vient de découvrir un cheveu blond accroché au maillot de corps de son mari. Et il n'en faut pas plus à Benny Barbash pour se lancer dans le monologue intérieur d'une femme prise dans les rets d'une terrible jalousie. Tour à tour loufoque, démente et pathétique, la quête de Zahava dans La vie en cinquante minutes devient une aventure épique et surréelle avec l'écriture d'un écrivain dont on connait l'inventivité et l'humour dévastateur depuis la parution de My little Sony. Son héroïne déploie des trésors d'imagination pour accéder à la terrible vérité, tout du moins celle qu'elle imagine. Et sa déraison est d'autant plus "délectable" qu'elle se heurte aux comportements (plus ou moins sensés) et aux états d'âme de personnages secondaires croqués avec amour : un analyste, un serrurier, un écrivain, un détective privé, ses amies, son mari ... Autant dire qu'on ne s'ennuie guère dans ce roman qui fait de la digression un art suprême. Au-delà de la jalousie, Barbash ausculte le quotidien d'un couple et le dérèglement d'une femme en pleine crise existentielle. Le tout dans un pays, Israël, totalement schizophrène, même si le livre est moins ouvertement politique que les ouvrages précédents de l'auteur. Sous une plume plus "sérieuse", La vie en cinquante minutes pourrait être un récit dramatique et angoissant. Mais la verve de Benny Barbash et son sens du rythme donnent au roman des couleurs vives qui en rendent la lecture extrêmement divertissante. Sans que l'on en oublie pour autant le côté sombre de cette introspection profonde et diabolique.
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Little big bang

Raconté par la voix de son petit garçon de douze ans,c'est l'histoire d'un homme,qui pour perdre son embonpoint essaie toute sorte de regime,sans résultats apparents,et finit par se laisser persuader des bienfaits et de l'efficacité d'un regime à base d'olive...Mais là arrive "l'accident":un noyau se coince dans l'épigastre et peu après surgit une pousse d'olivier de son oreille gauche...C'est une fable truculente,avec en arriére plan le conflit israélo-palestinien et les tribulations d'une famille juive d'Israel.Rire assuré,ce livre se lit d'une traite(Et toujours aux Editions Zulma,maison d'édition que j'adore!).
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My First Sony

Un grand moment de lecture que ce roman dont la traduction française a été si longtemps attendue, et lauréat du prix grand public du salon du livre 2008!



Un petit garçon grassouillet et ayant un léger problème de coordination, vivant en Israël, Yotam, traîne partout avec lui le magnétophone que son père lui a offert, "my first sony". Je ne sais pas si vous vous souvenez de ces magnétophones pour enfant, en plastique rouge, jaune et bleu, et avec de grosses touches pour les petites mains maladroites? He bien, c'est celà.



Donc Yotam assiste, avec son frère Shaoul et sa petite sœur Naama, aux maintes péripéties familiales et déchirures qui émaillent leur vie quotidienne: un père dramaturge en panne d'inspiration qui ne cesse de quitter sa femme pour une autre, puis de revenir. Le père est un grand enfant foncièrement malheureux, flambeur et sans le sou, torturé et bourreau de ses proches. Sa maîtresse qui tente de séduire tant bien que mal les enfants. Son épouse, à bout de force, tente tant bien que mal de vivre malgré (ou avec) cela, avec le support de ses amies. Les grands parents, qui vivent et puis meurent, et qui représentent un peu la mémoire d'Israel, des premiers colons, des camps à l'arrivée des immigrés, des crises identitaires de l'état hébreu, le poids silencieux de la Shoah. Au sein d'une même famille, des personnes différentes, des opinions politiques différentes, des Seder (grandes réunions familiales) qui se terminent en sucette, des juifs orthodoxes, des secrets et des non dits ...



Tout cela raconté du point de vue à la fois naïf, lucide et brutal (de la "brutalité" propre à l'enfant) de Yotam, dans un style assez unique - longues phrases ponctuées de virgules, qui s'enchainent de façon assez étourdissante, comme les idées dans la tête du narrateur. On alterne les épisodes rocambolesques et les passages tendres et touchants, tristes, qui donnent presque envie de pleurer.



My first Sony est un magnifique moment, bouleversant et drôle, sans concession, qui offre un reflet fidèle de ce que peut être la société israélienne et ses doutes, et la famille. La fin tragique lui donne un relief vraiment particulier.
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La vie en cinquante minutes

Rhhhoo, elle a encore craqué pour une des belles couvertures des éditions Zulma la DD, allez-vous vous dire... Et bien pas du tout, j'ai gagné ce livre à un concours, et j'en remercie d'ailleurs vivement Zulma.

"La vie en cinquante minutes", de Benny Barbash, raconte l'histoire de Dov et Zahava, vieux couple habitant Jérusalem. Ces deux là se supportent plus qu'ils ne s'aiment, faisant semblant dans un riche quotidien bien huilé. Jusqu'au jour où madame préparant sa lessive découvre un long cheveu blond entortillé sur le maillot de corps de son mari. D'épouse docile et soumise, elle devient une jalouse féroce, allant jusqu'à toutes les extravagances pour découvrir cette vérité qui l'arrangerait peut-être bien au final...

Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce livre, c'est qu'il se passe en Israël, faisant ainsi découvrir une société emplie de religion qui m'est inconnue. Le personnage de Zahava est imprévisible, c'est assez drôle de la voir faire n'importe quoi par jalousie. Mais le livre est surtout doux et amer, l'histoire d'amour de ces deux là étant racontée en filigramme tout au long du livre, opposant ainsi l'amour des débuts et ce quotidien maintenant dénué de sentiments. Bref, j'ai bien aimé.

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Little big bang

Si vous avez envie de sourire,voir de rire un peu après la platitude et l'ennui des élections, je vous conseille vivement ce petit bouquin! Tout à fait décalée, l'histoire de cette famille israelienne alterne entre "vérité scientifique","miracles" ,"faits historiques".La logique de l'absurde cotoîe un humour noir cependant riche en couleurs locales et internationnales!!Bien que caricaturaux à souhait, chaque adulte de la famille est fort sympathique dans ses assauts de mauvaise humeur et même de mauvaise foi!
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Little big bang

Un livre à l'humour juif décapant, qui aborde le conflit israelo-palestinien sans avoir l'air d'y toucher, et qui met en scène un homme un peu enveloppé, sa mère - juive, évidemment ! -, un olivier mystérieux, et un petit garçon qui porte un regard amusé et décalé sur toute cette incroyable famille ; vous croyez que tout cela peut rentrer dans 150 pages de pur plaisir ? Vous doutez ? Lisez donc Little Big Bang de Benny Barbash (déjà remarqué pour son précédent livre "My first Sony") aux éditions Zulma.



Le père de cette famille juive a tout pour être heureux : une femme qu'il aime (bon, qui l'agace aussi, hein, faut pas rêver !), deux enfants dont il est fou, des parents gentiment dérangés. Pardon, carrément dérangés : son père "scientifique de renom", et sa mère, tendance mère juive, militante de droite, et définitivement spécialiste de l'oeil de travers à sa belle-fille... Oui, il a tout. Et même un peu trop. Quelques kilos qui viennent lui gâcher la vie. Et il ne sait pas encore à quel point !!

Un jour de ras-le-bol de régime "tout choux", qui faisait suite à un régime "tout concombre", il se décide à consulter une spécialiste ; qui lui conseille le régime "tout olive"... passées les considérations quelques peu désobligeantes de sa femme, il se lance. Et puis s'arrête net, après avoir avalé un noyau de travers, qui lui reste coincé dans la gorge.

Oh, rien de bien grave dans tout ça, n'est-ce pas ? ; oui, sauf que huit jours après, quelque chose se met à dépasser de son oreille. Sa femme ausculte, sa mère aussi, et puis tout le reste de la famille, pour finalement décréter qu'il n'y a rien de bien méchant, mais qu'un olivier est en train de lui pousser dans la tête...

Après de nombreuses consultations, de médecins en spécialistes, il se retouve à accompagner un docteur arabe en territoire palestinien, qui lui révèlera le terrible diagnostic...



Cette histoire pourrait être tout à fait anecdotique, s'il n'y avait pas en arrière plan cette réflexion autour du conflit israelo-palestinien, mais aussi cette communauté familiale qui se déchire, se crochepattise, et s'aime finalement. Il y a du conte voltairien dans ce Little Big Bang ; et l'olivier, symbole de paix, qui prend racine chez cet homme partagé sur la politique de son pays, n'est pas là par hasard ; lui qui le conduit à devoir s'accepter, accepter les autres, et leurs territoires.



Un joli petit livre que ce Little Big Bang, qui se lit en une heure, comme une histoire pour enfant ; et qui nous occupe des jours, tant il y est question des malheurs des plus grands... Et puis, cet humour juif, y'a pas à dire, c'est vraiment drôle !
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My First Sony

Yotam, un petit garçon de Tel Aviv, est tout heureux lorsque son père lui offre son First Sony, un magnétophone à cassettes bleu jaune et rouge. Du haut de ses dix ans, l’enfant a une grande imagination et dans sa tête débordent les questions en tout genre. Avec son nouvel appareil, il enregistre ses histoires et ses observations mais surtout les discussions – souvent houleuses – des gens qui l’entourent ; ses parents, grands-parents, oncles, tantes, frère, sœur, amis de la famille, voisins et autres maîtresses de son père… Ainsi, il tente de comprendre le monde, de figer des moments tour à tour drôles émouvants agaçants riches étonnants, de garder l’empreinte des voix et des souffles… Il met les paroles en « boîte » et comme un trésor, il les range et les classe.



Défilent alors, filtrés par le regard de Yotam, les discours politiques, amoureux, sociétaux, économiques, intimes, religieux, existentiels des uns et des autres archivés consciencieusement. Même le passé fait incursion dans le présent à travers les récits du Grand-père.



Le texte est compact, sans chapitres. Les digressions s’enchaînent. Les phrases sont très longues. Les détails foisonnent, les personnages abondent, les va-et-vient entre les époques sont légion. De plus, ma méconnaissance de la société israélienne (malgré un lexique en fin d’ouvrage) a eu raison de ma lecture. J’ai manqué d’air. Je me suis accrochée tant que j’ai pu mais j’ai fini par lâcher le fil de l’histoire.



S’il m’est tombé des mains, je sais que ce roman a eu beaucoup de succès à sa parution. Je garderai personnellement de cet auteur, un très bon souvenir de lecture de La vie en cinquante minutes.
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Little big bang

Kafka, Voltaire, Woody Allen, Les Monty Python : mélangez toutes ces références et vous obtenez ... Little Big Bang, le deuxième roman traduit en français de l'israélien Benny Barbash. Un conte, plutôt qu'un roman, aussi réjouissant que métaphorique. Tout part d'une situation absurde, la mésaventure d'un père de famille qui, un matin, se réveille avec un olivier enraciné dans l'oreille. Incongru, n'est-il pas ? Le pauvre homme consulte les plus éminents spécialistes, impuissants à régler son problème. Au premier degré, le livre de Barbash est jubilatoire, avec son style enlevé et ses dialogues tordants. Racontée avec une fausse naïveté par le fils de 12 ans, l'histoire permet à l'auteur de faire le portrait des membres d'une petite famille israélienne "normale" et néanmoins haute en couleurs : la grand-mère, sioniste enragée et rescapée de la Shoah ; le grand-père, scientifique péremptoire et passablement imbu de lui même ; l'épouse, débordée et bienveillante, qui échange des piques assassines avec sa belle-mère... L'autre niveau de lecture, c'est bien évidemment l'analyse des modes de pensée de cette famille, perçue comme symbole d'une société israélienne repliée sur elle-même et terrorisée par les autres, à savoir les palestiniens, décrits volontairement avec les pires clichés de la propagande. A cet égard, quand l'homme à l'olivier dans l'oreille s'en va, en dernière extrémité, consulter un sage arabe, cette expédition en terre inconnue, et présumée hostile, devient sous la plume de Barbash un morceau d'anthologie. La fable est incroyablement drôle et, au-delà de la satire, si elle ne prétend pas donner de leçons, elle n'en délivre pas moins un message limpide sur la l'intolérance et l'incompréhension de l'autre, à partir du moment où les comportements sont dictés par la peur et les réflexes communautaires. Little Big Bang se termine de façon abrupte, sans que le problème "botanique" soit réglé. A l'image du conflit israélo/palestinien, enlisé et inextricable, pour longtemps encore, hélas. Le symbole de paix que représente le rameau d'olivier finira t-il par s'imposer ? Ce n'est pas pour demain, mais qui sait, peut-être pour après-demain ? En attendant, lire ce petit livre au délire si maîtrisé est un expérience exhilarante.
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Little big bang





J'ai découvert Benny Barbash il y a un an environ avec le génial '' My little sony''un roman que je vous recommande chaleureusement.



Benny Barbash est un écrivain israélien, que je mets désormais au panthéon de mes écrivains favoris.



Il est formidable !

Il me fait penser à la fois à Garcia Marquez et à Saroyan, deux auteurs qui ont fait de moi la lectrice que je suis ( parmi d'autres) et ne ressemble à personne en même temps.



Benny Barbash est capable de me faire rire de situations a priori peu drôles, ce qui n'est pas donné à tous.

Benny Barbash est à la fois intelligent et subtil, drôle et capable d'amour et de compréhension.





'' The little big bang'' est une fable, avec une métaphore botanique très réussie.



Nous sommes dans une famille juive israélienne, il va s'y passer un évènement improbable, observé et relaté par un enfant, et cela donne lieu à un roman court mais dense, passionnant, plein de vie, de réflexions, un roman vibrant d'intelligence et d'humour avec amour.



Ce n'est pas parce que le narrateur est un enfant que l'on se retrouve dans la miêvrerie, Benny Barbash est de ceux qui savent que l'enfance est loin d'être un moment d'innocence béate.



Si vous avez envie d'un roman bien écrit, ( traduit) bien pensé et qui en prime vous fasse rire avec des réflexions passionnantes sur la famille, la physique et la paix ( ou pas) , foncez, lisez-le !

Un pur moment de lecture de haut vol !
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My First Sony

Attention, roman atypique !

Le jeune Yotam vit dans une famille comme beaucoup d'autres en Israël, vivante et bruyante, colorée et contrastée. Entre son père, écrivain immature, et sa mère, militante d'origine argentine, les éclats sont nombreux et les tensions fréquentes. Les oncles et tantes sont encore plus incomparables, du beau-frère juif orthodoxe rigide à la soeur à moitié folle. Il faut y ajouter les grands-parents, les amis… Avec son frère et sa soeur, Yotam assiste aux scènes et drames familiaux, sans tout comprendre. du moins, du premier coup, car Yotam ne se sépare jamais de son magnétophone Sony, enregistre et classe les cassettes tel un entomologiste chevronné, réécoute pour mieux comprendre.

Très dense autant par l'écriture que par les nombreux thèmes, notamment la création de l'état d'Israël, la mémoire familiale, la vie de couple, les conflits entre générations, le tout vu et entendu par un enfant d'une dizaine d'années, ce roman ne se laisse pourtant pas lire « tout seul ».

Je ne vous mentirai pas, il faut tout de même s'accrocher un peu au texte sans chapitres, aux longues phrases qui digressent en cours de route pour toujours retomber sur leurs pieds, après une page et demie ou deux, aux discussions politiques heureusement appuyées par un glossaire en fin de roman, aux nombreux personnages et à leurs histoires entremêlées. C'est toutefois un inconvénient assez mineur, qui ne procure pas d'ennui, car on a le sentiment d'une vérité, d'une justesse dans tout cela, et c'est sans doute là ce qu'il y a de plus important.

Certains passages sont extrêmement drôles, avec cette famille, on ne sait jamais à quoi s'attendre ! [...]
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Little big bang

Dans cette famille juive, on est scientifique de père en fils, on raisonne, on discute, on observe, on analyse, on vérifie… Et ce ne sont pas les histoires de miracles et les querelles traditionnelles de concurrence entre belle-mère et belle-fille qui vont enrayer ce bel esprit scientifique. Jusque là, le Big Bang des origines était le seul événement sans cause explicite de l’univers. Mais cet olivier s’est mis à pousser dans l’oreille de Roy… Ce conte moderne nous est raconté à hauteur d’enfant (le narrateur est le fils de Roy, presque 13 ans) et devient le prétexte à évoquer toute l’histoire d’Israël, surtout depuis la création de l’Etat en 1948, et le contexte des territoires occupés, des relations bloquées entre Palestiniens et Israéliens, la violence ordinaire, la pression quotidienne à laquelle sont soumis les uns et les autres. Le tout présenté avec une dose d’humour et d’auto-dérision jubilatoire !



Certains de ces extraits, leur fatalisme ou plutôt leur opiniâtreté presque désespérée correspondent bien aux avis exprimés par des personnes rencontrées lors du voyage en Israël il y a quelques semaines. Nous n’avons pas rencontré d’Israéliens (ils ne cherchent pas à s’expliquer, à rencontrer des visiteurs) sauf un père israélien et une dame palestinienne qui font tous deux parents de l’association Parents Circle, unissant des parents de victimes du conflit israélo-palestinien : ils veulent se rencontrer, partager leur humanité, semblable des deux côtés, et montrer qu’un dialogue est possible, au-delà du deuil et de la souffrance. Nous avons également rencontré un responsable d’association culturelle dans l’un des camps de réfugiés de Bethléem, un observateur français collaborateur au consulat de France à Jérusalem : tous font comprendre que la situation semble particulièrement bloquée et tendue. Même si le rêve de revenir aux frontières d’avant 1948 est fort. Même si la théorique reconnaissance d’un Etat palestinien est prévue en septembre prochain. Et pourtant, tous s’accordent à dire : nous ne pouvons pas désespérer ! Cette petite digression pour dire aussi que les romans ne sont pas moins intéressants que les documentaires pour comprendre une situation politique, historique, un thème particulier… Donc, lisez Little Big Bang ! 165 pages qui se terminent sur une fin ouverte, en forme de pirouette non moins fataliste…
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My First Sony

Le narrateur est un petit garçon, à la fois naïf et intelligent. Il raconte la vie de sa famille, plutôt mouvementée. Il ne se sépare jamais de son magnétophone Sony, acheté par son père grâce auquel il restitue tout ce qu'il entend. Et ce qu'il entend, ce sont des témoignages historiques concernant ses aïeux, les disputes entre ses parents, la vie que mène son père, metteur en scène raté, avec sa maîtresse, les difficultés qu'a sa mère, architecte, à joindre les deux bouts...L'écriture est précise. Le rythme haletant. Les situations se succèdent avec frénésie. Le lecteur progresse de digression en digression, presque en apnée. Si le ton est celui d'un enfant, se dissimule en filigrane le regard attentif et critique de l'écrivain.
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