Benoît Fillet

Après s'être libéré de l'emprise d'un mari et père ultra violent, la famille Fillet tente de se reconstruire tout en faisant face aux difficultés matérielles et financières et autres médisances n'allégeant pas le quotidien. Pour ne rien arranger, ce "père" ne cesse de faire des siennes, s'amusant à effrayer ses enfants dès qu'il en a l'occasion, contestant les documents du divorce ce qui entraîne le placement temporaire d'une partie de la fratrie chez les bonnes sœurs.

Benoit Fillet nous raconte avec émotion ces années difficiles. Les cauchemars, le jugement des autres, le rejet de l'école et des autres et malgré tout cela il faut relever la tête, affronter les difficultés et avancer.

J'ai littéralement dévoré ce deuxième tome qui raconte "après l'enfer". Comment faire pour s'en sortir alors qu'il faut sans cesse se battre contre les préjugés ?

L'auteur est extrêmement sincère et touchant dans son récit, j'ai, une nouvelle fois, beaucoup aimé !

Dans les années 60 ou 70 (impossible d'en être sur, aucune date n'est mentionnée), une famille entière vie sous le joug d'un père et d'un mari violent. Ces 8 enfants et leur mère vivront un enfer entre violence physique et psychologique et tout cela dans l'indifférence la plus totale de la part de leur famille et voisin. Après une soirée (que dis-je une journée !) très alcoolisé, ce "mari" est à deux doigts de tuer l'ensemble des membres de sa famille. Cette fois, la violence a atteint son paroxysme pour la mère de famille qui décide de prendre la fuite en pleine nuit, à pied, sous la neige avec ses 8 enfants. Commence alors pour ses frères et sœurs, une toute nouvelle vie certes d'une pauvreté extrême mais remplie d'amour. N'est-ce pas le plus important ?



Benoit Fillet raconte, ici, l'histoire de son enfance. Le ton est enfantin (à l'époque, il avait environ 6 ans), emprunt de justesse et de vérité. Je me suis très souvent retrouvée dans ce qu'il a vécu. Il décrit extrêmement bien les sentiments qu'éprouvent les victimes de cette violence familiale. Très souvent, les personnes extérieures ne savent absolument pas ce qui se cachent derrière la porte close d'un appartement ou d'une maison. Parfois, la terreur s'y cache et prend la forme d'un père ou d'une mère. Tous ces gens ne peuvent pas comprendre et pourtant disent des phrases du style "si vous restez, c'est que vous aimez ça". L'auteur montre très bien à quel point il est difficile de se défaire de l'emprise violente qu'une personne de sa propre famille exerce sur soi.

Je vais donc m'empresser de lire la suite de ce livre !