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Citations de Bérengère Cournut (373)


J'avais une femme, elle a disparu, sans laisser de traces. Ou plutôt : sans laisser de traces de sa mort, parce que, des traces de sa vie, les nôtres en sont remplies. Ce sont les révoltes de Béguin, les obsessions de Chiffon, les rires et es chagrins de Zizi... Leur mère est partie tout en restant en eux ; et moi je ne peux plus être un éternel tourment.
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C'est une histoire de veines
et de chagrins quon mêle
De nappes, de mares et de sels
De charbon aussi -
d'eaux profondes et de gemmes
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Le souvenir de quelqu'un flotte
quelques autres essaient de s'en saisir
mais c'est le vide, l'absence qui se creuse
à chacun de leurs pas
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Alors j'ai creusé plus profondément - carrément jusqu'à la terre meuble et grasse. Je l'ai fait remonter cette bonne terre, puis j'ai amené de la chaleur et de la lumière. L'eau de la chaudière et les lampes à incandescence ont tout de suite produit leur effet, l'atmosphère est devenue douce et tiède. Ça m'a rappelé les serres qu'on avait visitées une fois ensemble, avec les enfants. Tu avais aimé cette ambiance calme et lumineuse. J'ai cru que j'allais parvenir au même résultat. Que j'allais pouvoir faire pousser des plantes et que ça allait m'apaiser, dissoudre cette boule que jai au ventre depuis que tu as disparu. Est-ce bien une boule au ventre, d'ailleurs? C'est plutôt comme un trou sans fond, un truc qui, chaque matin, menace de m'aspirer...
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Nous débordons tous un jour du lit qui ne peut plus nous contenir.
Oh, Ferment... si tu savais comme je danse là-bas, dans le grand large et le froid. Comme je t'aime aussi – et comme je m'abreuve au brouillard de tes nuits...
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il n'y a pas beaucoup d'êtres vivants dans notre espèce de caniveau, mais de temps en temps, j'y vois quand même du mouvement, jai l'impression de percevoir des papillotements... Je me jette alors à plat ventre sur la rive, mais je ne surprends jamais rien.
C'est étrange comme, parfois, «rien» a l'air d'être quelqu'un.
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Pour moi, qui suis arrivée cinq ans plus tard, on avait retenu la leçon : pas de prénom auquel on ferait semblant de croire. Mon père et ma mère m'ont ramenée à la maison en m'appelant «bébé», puis ils ont attendu que ça vienne. En vérité, ça n'a pas tardé : au premier bain dans le lavabo de faience, à hauteur d'yeux de Chiffon, mon frère a demandé : «Pourquoi il est cassé, le zizi de ma sœur?» Maman est entrée en fureur. «Mais enfin, il n'est pas cassé! Qu'est-ce que tu t'imagines, espèce d'enfant aveugle ? Mon frère a dit : «Si, regarde, il est cassé... Il n'y a rien à tirer.. Mon père a ri, Odile a pris le temps d'expliquer : «Alors, les garçons. Vous avez, c'est vrai, un zizi qui peut viser, se dresser et s'affaiser dans un frisson... Pour vous flatter, appelons-le zizi totem. Mais les filles, voyez-vous, ont un zizi, elles aussi. Un zizi plus mystérieux... caché là, dans un pli, et que vous comprendrez un jour autrement qu'avec vos yeux. D'accord ?» Béguin ricanait un peu, mais Chiffon a dit d'un ton blasé : «Un zizi cabane, quoi... » Personne n'aurait trouvé mieux : ni plus vrai, ni plus joyeux. C'est ainsi que je suis devenue la première, la seule, la vraie : Zizi Cabane.
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- Qu'est-ce qui vous prend d'avoir peur comme ça ?
- Tu ne connais pas le roi de la Lune, pleurniche Ploc. Il vous oblige à jouer, mais nous, il nous oblige à travailler ! Tout le temps. Et il peut être très méchant !
- Et bien, vous n'avez qu'à ne plus travailler !
- Et s'il crie ? demande Schlouf.
- Bah... vous n'aurez qu'à vous mettre des bouchons dans les oreilles ! (p. 39)
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La première tentative de greffe a échoué. Peu après notre rencontre, il a décidé qu' il ne se soumettrait pas à un deuxième essai. « Ce n'est pas la peine, disait-il. On vit autant de ses manques que de ses capacités. Et je sais dresser les oiseaux à la voix.»
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J’avais vécu les dernières semaines de ma grossesse dans un grand apaisement. Je passais mes nuits et mes journées à laisser mes chairs dialoguer avec le futur nouveau-né. Ce mouvement incessant en moi me remplissait de joie et je voulais garder dans mon corps le souvenir d’une vie qu’on sent tout en ne la voyant pas. Évidemment, j’aimais déjà cet enfant et j’avais hâte de le découvrir, mais j’étais un peu triste, aussi, de le voir quitter les rivages lointains où il avait trouvé son origine, pour entrer en notre monde des apparences.
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Au matin, le Vieux a disparu. Sa femme s'en aperçoit la première et donne l'alerte. Son frère suit des traces de pas dans la neige. Elles vont jusqu'à un trou sombre dans la glace de l'estran. Il sonde la brèche avec un bâton, mais ne trouve rien que de l'eau en train de geler, des petits glaçons en train de s'agréger. Il s'apprête à chercher plus loin quand il aperçoit quelque chose au sol. Il s'approche : il s'agit d'un sachet de cuir attaché à un lacet, contenant plusieurs amulettes. Quelques pas plus loin, une ceinture. C'est celle de son frère. Il n'y touche pas et remonte vers sa maison. Le Vieux s'est jeté à la mer par le trou dans la glace – tout est bien comme ça.
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Je ramène le chien encore chaud entre les murs de l'igloo, je remets la porte en place et je le dépèce. Sa viande est infecte, mais le sang tiède ramène la vie en moi. Je le sens couler dans mes bras, qui tremblent encore du geste qu'ils viennent d'accomplir, et atteindre mes mains gelées. Mon corps et mon esprit se réveillent, je découpe autant de bons morceaux que je le peux avec mon couteau en demi-lune, mon précieux 'ulu'. Je les lie avec une petite courroie et les enfouis dans un trou, à même la glace. Je mets également les os de côté, puis ressors jeter les restes aux chiens. Tout est dévoré en quelques secondes. C'est comme s'il n'y avait jamais eu quatre jeunes mâles – seulement trois.
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Parfois, les jours de grand vent, il me venait aussi d'autres visages; ceux d'hommes que j'avais aimés après vous, après Ronan - voire après Gorki lui-même. Car même depuis mon second mariage, il m'est arrivé, je le confesse, d'être happée par le regard intense, l'attitude altière, voire l'arrogance de très jeunes gens. Et plus j'avance en âge, plus je suis attentive aux beautés précoces. Elles sont souvent le signe d'une vie antérieure plus riche ou d'un lien bien établi avec d'autres mondes - ce qui revient au même, et me fascine.
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J'ai senti si fort votre présence cette nuit-là que je suis bien certaine de vous avoir revu à Merlenwald. Si l'on me disait aujourd'hui que vous étiez alors debout sur vos jambes à m'épier derrière un bosquet, je n'en serais pas surprise. Mort ou vivant, vous avez cette nuit-là ravivé vos couleurs en mon esprit et dessiné de vous un portrait plus marquant que n'importe lequel de ceux que vous auriez pu me céder dans votre atelier - si toutefois vous aviez été du genre à vous portraiturer.

Lorsque je suis retournée me coucher près de Gorki au point du jour, j'ai ressenti un apaisement profond. Toutes les fibres de mon corps étaient détendues, mes pensées fluides; je n'avais plus peur de la nuit. De la nuit intérieure, je veux dire. Comme si aucun fantôme ne pouvait plus m'atteindre - jamais.
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Allongée sur la plage certains après-midi, je me remémorais nos premiers jeux, nos premiers ébats. Aux commencements de leur vie, j'avais aimé les garder contre moi, éprouvant leur force, leur résistance, et leur tendresse. L'amour, lui, passait beaucoup par les yeux. Le regard d'un enfant pour sa mère, pour son père, est la chose au monde qui donne le plus de joie et d'assurance. Gorki et moi étions d'accord pour dire que c'était à eux que nous devions l'énergie qui nous animait l'un et l'autre dans nos travaux. Je savais que cette énergie avait pris racine dans mon ventre, venant de mondes qui ne nous appartenaient pas.
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Depuis que pépé est mort, j'ai souvent froid, souvent peur. Il y a de plus en plus de choses que je ne comprends pas. Pourquoi il nous a retrouvés, pour finalement s'en aller soudain ? Jeanne dit qu'il était malade et qu'il ne m'en a pas parlé pour ne pas m'inquiéter. C'est vraiment prendre les enfants pour des billes… Je le savais bien qu'il était malade ! Ce n'est pas une raison pour mourir.
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Mais dès qu'on ne me regarde pas, je fais tourner mes mains sur mon ventre comme on chauffe la peau d'un tambour. Il y a là-dessous un mouvement doux qui naît sous mes doigts. Je sais que cet enfant vient de loin et qu'il a encore du chemin à faire pour parvenir jusqu'à nous. Je lui laisse tout son temps et, la nuit, j'écoute le bruit de ses pas délicats sur la glace.
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Ils ne me voyaient plus
Ou plutôt pas encore
Car j’étais tressée d’or
Mais j’étais là
Sous leur peau, sous leur doigt,
Sous chacun de leur pas –
et dans leur âme je crois
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Chant de Sauniq à Uqsuralik :
Je suis née par beau temps - Dans une famille nombreuse - Ma mère m'avait prédit longue vie - J'ai échappé à plusieurs famines - Et connu plusieurs maris

J'ai donné naissance à beaucoup d'enfants - Certains nés de mon ventre - D'autres extraits par mes mains - Grâce à eux j'habiterai longtemps Numa - Notre territoire commun -

Parmi tous ces enfants - Uqsuralik, ma dernière fille, - Tu es la seule pour qui je me fais du souci.

Tu es à la fois ourse et hermine - Ta fille est un corbeau - Vous avez à vous deux - La force de plusieurs animaux -

En tirant ses cheveux - Ma petite mère Hila - A précipité la mort du Vieux - Et vengé son père -

En t'associant de ton côté - A l'étranger nommé Naja - Tu t'apprêtes à voyager au-delà - Des mondes perçus par la plupart d'entre nous -

Uqsuralik, ma dernière née - Ne dis à personne que ton initiation a commencé - Ou bien tes visions seront brouillées, emprisonnées -

Uqsuralik, ma dernière née - Ne dis à personne que les esprits t'ont visitée - Ou bien tes pouvoirs seront brimés, entravés -

Les femmes puissantes - Encourent d'abord - Tous les dangers -
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Bérengère Cournut
l'absence est une présence encore plus forte
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