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3.62/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Bérénice Levet est professeur, docteur en philosophie collaboratrice des Revues Esprit et Commentaire, ainsi que de La Revue des Deux Mondes.
Elle est l'auteur, avec François Boespflug, d'un livre d'entretiens sur l'art et le christianisme, La Pensée des images (Bayard, 2011), d'un essai, Le Musée imaginaire d'Hannah Arendt et de La Théorie du genre ou le monde rêvé des anges, chez Grasset.

Source : www.franceculture.fr/personne-berenice-levet.html‎
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utter contre les discriminations ? Si elles sont souvent réelles, parfois fantasmées, nous voilà aujourd'hui sommés d'adopter un idiome artificiel jugé conforme aux droits des uns et des autres. Pourquoi ? Afin de manifester notre adhésion sans réserve à la cause sacrée de l'« inclusion ». Or, la langue inclusive cristallise tensions et incompréhensions. Seulement, qui oserait la contester tant elle apparaît relever du progrès ? Les systèmes autoritaires ont toujours voulu contrôler la parole et l'écriture. L'actualité montre qu'il est urgent de protéger la langue française des assauts qu'elle subit. C'est la conviction des douze écrivains et penseurs de premier plan et de tous bords que réunit ce livre. Ils y analysent et combattent ce phénomène de société paradoxal, défendant ensemble l'universalisme républicain. Un ouvrage salutaire. Préfacé par Annie Genevard, dirigé par Sami Biasoni, cet ouvrage réunit Mathieu Bock-Côté, Jean-François Braunstein, Jean-Michel Delacomptée, Yana Grinshpun, Nathalie Heinich, Anne-Marie le Pourhiet, Bérénice Levet, Mazarine M. Pingeot, François Rastier, Xavier-Laurent Salvador, Boualem Sansal et Jean Szlamowicz.

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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Et le philosophe de poser la question qui jamais plus n’affleure, semble-t-il, à l’esprit d’un progressiste : « Qui détient l’assurance que, là où s’affaisse une tradition ou qu’on prononce sa fin, une création prend figure ? » La réponse lui a été apportée : la tradition s’est éboulée et c’est le vide qui s’est installé. Le progressisme a tourné au nihilisme, au sens où c’est le néant qui est venu s’asseoir en face de nous.
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Loin d'avoir débouché sur l'orgie créatrice promise par ses promoteurs, l'idéologie de la non-transmission a engendré des êtres déliés assurément mais non pas libres, sensibilisés à tout mais attachés et fidèles à rien, condamnés à vivre à la surface d'eux-mêmes, privés de cette intériorité qui définit le sujet et permet de n'être pas ballottés à tous les vents, hors sol et sans épaisseur temporelle, incarcérés dans la prison du présent, voués par conséquent à un conformisme de pensée et comportement confondant, soumis fatalement à la tyrannie de l'opinion, pensant comme ON pense, sentant comme ON sent, jugeant comme ON juge, désarmés spirituellement, intellectuellement, dépossédés de la langue - cet instrument d'émancipation par excellence.
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"Vivre sans temps mort et jouir sans entraves", cette formule situationniste qui a fait florès en mai 68 scelle l'alliance implicite du libéralisme économique et du gauchisme culturel. (...) Ce que cette gauche dénonce dans le libéralisme, elle le transpose dans le domaine des moeurs, de l'éducation et de la culture. Les pourfendeurs de l'obsolescence des objets programmée par le Grand Capital (ce qui n'a jamais été démontré) ont programmé l'obsolescence de nos manières de vivre, de nos moeurs, des formes qui règlent les relations entre les hommes et les femmes...
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« La colombe légère, qui, dans son libre vol, fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. » Sauf que, dans le vide, nous dit Kant, elle ne volerait pas du tout. Cette résistance qu’elle ressent et appréhende comme un obstacle, un empêchement, est la condition de possibilité de son mouvement, de son déplacement. Faute de « point d’appui », on se condamne à ne faire « aucun chemin », conclut le philosophe. Cette colombe nous ressemble, ou plutôt nous lui ressemblons. Comme elle, nous vivons de l’illusion que les hommes sont et seront d’autant plus libres, d’autant plus créatifs, originaux, d’autant plus eux-mêmes, qu’ils seront délestés de tout héritage. Cette conception de la liberté est au fondement de l’éducation progressiste.
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La civilisation n'est pas venue briser quelque harmonie préétablie entre l'homme et la nature. La sagesse de l'élevage et de l'agriculture traditionnels n'est pas de ne pas "commander" à la nature, mais de lui commander en lui obéissant, en se montrant attentif à ce qu'elle est, à son rythme.
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Michel Foucault est célébré comme le « prophète des radicalités contemporaines », « l’homme de toutes les ruptures », des ruptures sans doute, qui débouchent sur le vide, qui se complaisent dans l’anéantissement. L’effet le plus assuré de sa vaste « archéologie du savoir » est de laisser « assis, dernier compagnon, en face de nous, le néant » (Brecht). On pense non moins à l’entreprise de « déconstruction » de Jacques Derrida, qui n’a d’autre visée que le démantèlement de l’Occident au travers de la traque des discours. Les mots que nous employons ne disent pas les choses, ils les font exister. Le couple féminin/masculin ne dit rien d’une différence des sexes qui serait donnée avec la vie, en tant que nous sommes des êtres incarnés, des êtres de chair, il la fabrique de toutes pièces. Ainsi tout ce que l’Europe a pensé, élaboré sur la dualité sexuelle ne serait que château de cartes qu’il n’y aurait plus qu’à faire tomber, d’autant que cette construction se serait faite, fatalement, selon la règle de la domination des femmes par les hommes.
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Qu'on me permette une incise sur l'usage de ce mot de résilience, dont les écologistes n'ont pas, hélas, l'exclusivité. La fortune et le prestige de cette notion sont un signe des temps et un très mauvais signe. La vie morale est devenue affaire de technique et de psychiatres. Initialement, le mot de résilience appartenait au champ lexical de la mécanique et désignait " la résistance d'un matériau à absorber une énergie ou un choc sans se déformer". Les sciences de l'écologie se l'approprient dans les années 1970 pour décrire la capacité des vivants, animaux ou végétaux, à renaître après avoir quasiment disparu dès lors que les conditions leur redeviennent propices. [...] N'avions-nous pas des mots, et des mots eux-mêmes vaillants, énergiques, fougueux, pour louer la capacité de vaincre l'adversité, de ne pas se laisser abattre, de ne pas se décourager? Qu'est-ce que la force d'âme, le panache sinon la capacité d'affronter des forces contraires et de se relever?
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Le Genre (NDLR : lire la Théorie du Genre) ne conteste donc pas la réalité d'une différence des sexes sur le plan anatomique, biologique, physiologique mais postule qu'elle demeure sans incidence anthropologique. Lorsqu'on accuse la théorie du genre de vouloir abolir la différence des sexes, ses promoteurs ont beau jeu de protester : "Rien ne serait plus absurde" s'offusque ainsi un Vincent Peillon ou se récrie une Najat Vallaud-Belkacem. Sauf qu'en utilisant le terme même de genre , ils font allégeance à une doctrine qui nie bel et bien la différence de l'homme et de la femme en tant que réalités existentielles et insubstituables, la neutralité est originaire. Et il appartiendrait à la société de produire, en série, des hommes et des femmes. Si altérité il y a, elle n'est pas sexuée. Les différences sont strictement individuelles.
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La génération des baby-boomers est une génération de transition. François Ricard décrit cela très bien : « Appartenir à la génération lyrique, explique-t-il, c’est être à la fois le dernier et le premier : le dernier de l’ancien monde, dont on a connu la stabilité sans en subir l’oppression, et le premier du monde à venir, dans lequel on saute avec d’autant plus d’enthousiasme qu’on a sous les pieds ce filet solide hérité du passé » – filet que les baby-boomers retireront à leurs descendants, les jetant dans le vide, les privant de tout sol nourricier.
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L’écologie telle qu’elle s’incarne aujourd’hui, chez les politiques et les militants, s’interdit de prendre appui sur les dispositions humaines qui sont les meilleures alliées de la nature : le besoin de stabilité, de continuité et, singulièrement le besoin et le sens de la continuité historique, l’attachement à un lieu, à sa beauté, la vertu de la fidélité. La nostalgie aussi.
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