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Citations de Bergsveinn Birgisson (308)


Ce que je veux dire, c'est que pendant qu'on regarde les nuages, il ne se passe rien d'autre, et c'est peut-être bête à dire, mais ça me plaît de plus en plus de regarder les nuages. C'est alors comme si quelque chose d'une autre nature se produisait. On échoue à terre comme un bout de bois et on respire plus légèrement dans un autre temps. L'esprit devient prodigieux et rien ne nous vient à l'idée. On n'a peut-être pas besoin de voir défiler mille ans de splendeurs comme dans les livres ou les films, mais seulement une seconde d'une autre sorte de temps, comme ça. L'espace de quelques instants, ça vous est complètement égal que votre vie soit un échec total. Quand vous regardez les nuages.
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Il n'y a sûrement que moi par ici qui sache où se trouvent les Mamelons d'Helga et, à ma mort, j'emporterai ce lieu-dit dans la tombe. Ces éminences, sur le versant sud de la hutte de Göngukleif, sont comme le moulage terrestre de tes seins, en plus grand bien sûr, mais leur forme - cette pente douce en dessus et le renflement abrupt en dessous - a dû être modelée sur ta gorge par les mains mêmes du Créateur. Combien de fois ne me suis-je couché là, sur les Mamelons d'Helga, dans la brise solaire de sud-ouest, la tête entre tes seins, avec l'impression d'être au creux de tes bras.
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Il me semble parfois que mon esprit a, comme l'oiseau, essayé de prendre son envol pour échapper au quotidien laborieux de la vie terrestre et que j'ai, tout comme lui, tenté de planer dans le ciel des poètes à la faveur de mes écrits indigents. Si les dieux me l'accordent, c'est justement comme ça que je m'envolerai vers toi finalement, sur les ailes de la poésie.
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Bergsveinn Birgisson
L'homme peut faire de grands rêves sur un petit oreiller.
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Quelle est la différence entre un objet fabriqué maison et un autre qui sort de l'usine ? Le premier a une âme et l'autre non. Car celui qui fait quelque chose de ses mains laisse dans son ouvrage une partie de lui-même.
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Je contemple la toile d'araignée dans le coin de la fenêtre où un rayon de soleil miroite sur le dos vert d'une mouche. Mais je ne la vois pas, je ne vois rien du tout. Sauf tes hanches blanches et brûlantes, la faim de tes veines et tes seins braqués sur moi depuis les rondins des murs de la grange. Je te vois devant moi et partout, avec "la force de connaissance" comme on désigne l'instinct des ovins dans les vieux fascicules d'élevage.
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[...] et je compris que le mal, dans cette vie, ce n'étaient pas les échardes acérées qui vous piquent et vous blessent, mais le doux appel de l' amour auquel on a fait la sourde oreille [...].
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Tous les hommes font des fautes. Sinon ils ne seraient pas des hommes.
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L’amour le plus ardent
Est l’amour impossible.
Mieux vaut donc n’aimer personne.
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Mon issue de secours à moi, c'est la vieille porte de la bergerie de feu mon père, celle que le soleil traverse par les fentes, en longs et fins rayons par les planches disjointes. Si la vie est quelque part, ce doit être dans les fentes. Et ma porte à moi est désormais tellement faussée, branlante et déglinguée qu'elle ne sépare plus vraiment l'intérieur de l'extérieur. Devrais-je mettre au crédit du charpentier ce travail bâclé ? Car toutes ces lézardes, ces interstices, laissent passer le soleil et la vie.
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Je me souviens avoir dit que les sociétés humaines étaient comme des pommes. Plus elles sont grosses, moins elles ont de goût.

(P74)
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J’aurais traversé la lande dans les deux sens, jour après jour, à en user deux paires de chaussures en peau de poisson, rien que dans l’espoir de te toucher du doigt. J’aurai mangé du savon pour toi si tu me l’avais demandé. Mais renoncer à moi-même, à la
campagne et au travail de la terre auquel je m’identifiais, ça, je ne le pouvais pas.
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Tout arrivait trop tard – tout était passé. Mon âme essorée n’avait plus de mots. Le pire n’était pourtant pas la souffrance ou, comment dire, l’incapacité de rien sentir, mais la solitude dans tout cela. (…) Le pire dans la plus grande affliction, c’est qu’elle est invisible à tous sauf à celui qu’elle habite.
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La vie n'est que transe et rêve,
calme plat et dur ressac,
écueil et courant rapide,
tempête, neige et brouillard.
Avec fleurs et soleil aussi.
Mais derrière les hautes montagnes —
personne n'est encore allé voir.
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Et si l’on se donne pour acquis ce que les gens des villes d’aujourd’hui s’imaginent – à savoir que le bonheur consiste à pouvoir s’offrir tout ce qu’on trouve dans les boutiques au point d’en devenir nécessiteux en son for intérieur, que la félicité réside dans la liberté de choisir tout ce qui vous passe par la tête, comme si le monde était un restaurant universel – n’est-ce pas une manière de condamner les générations passées qui ont pu vivre ainsi ? le bonheur et la plénitude seraient-elles les toutes dernières inventions des gens des villes ? P 96
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Certains meurent de causes extérieures. D'autres meurent parce que la mort depuis longtemps soudée à leurs veines travaille en eux, de l'intérieur.
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Te voir nue dans les rayons de soleil était revigorant comme la vision d'une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne connaissais rien qui puisse égaler la beauté de ce spectacle. La seule chose qui me vienne à l'esprit est l'arrivée de mon tracteur Farmall.
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Tu sais, ma Belle, que je ne suis pas le vieillard typique qui chante les louanges du passé et trouve à redire à tout ce qui appartient au présent. Il y a eu des progrès dans bien des domaines et je me demande si aucune autre génération connaîtra jamais des changements comparables de sa condition en l’espace d’une seule vie. Nous qui avons grandi dans une culture qui n’avait guère évolué depuis l’époque du peuplement du pays, et qui avons connu aussi l’ambiguïté du temps présent, ses engins, ses outils et cette saloperie de lait pasteurisé. Bien sûr que l’apparition des bottes en caoutchouc a été un progrès. Je n’avais pas l’âge de la communion que mon père m’envoyait faucher les terres marécageuses du fond de la vallée. J’y passais la moitié de l’été debout dans la bouillasse qui giclait de mes chaussures en peau de mouton, ce qui a fini par me mettre sur le flanc avec une pleurésie carabinée. Tout juste si j’ai eu droit à quelques jours de repos avant que mon père ne me renvoie dans la vallée. Il m’a fallu des années pour récupérer et j’aime mieux te dire que celui qui reçoit sa première paire de bottes en est bien heureux. Nous qui avons vu les bulldozers déblayer les fermes à toit de tourbe du canton de Hörgá pour faire place au ciment. Croire au progrès et se l’approprier est une chose, mais c’en est une autre que de mépriser le passé. Les vieilles fermes ont toutes disparu à présent, parce qu’elles rappelaient aux gens le froid, l’humidité et ce qu’on appelle cruellement le mode de vie des culs-terreux. Mais quelle est la culture de ceux qui parlent ainsi ? C’est quand les gens tournent le dos à leur histoire qu’ils deviennent tout petits. Ça n’a pas été une mini-révolution quand le téléphone et la radio sont arrivés dans les campagnes et que grand-mère Kristín a demandé, le doigt pointé sur le poste de TSF, comment c’est-y qu’on faisait pour mettre un homme entier dans une aussi petite boîte. Elle affirmait aussi, avec plus de justesse, que tout ce qui se disait au téléphone n’était que menteries qu’il ne fallait point croire. Et même si l’on vante les mérites du poste récepteur et des bulletins météo, le fait est bel et bien qu’on ne se rappelle rien ou presque de ce qui sort de l’appareil.
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Littérature et culture générale semblaient n’être pour elle qu’un luxe superflu qu’on devait honte de s’offrir puisque le temps qu’on y passait était volé au travail. P 26
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C'est quand les gens tournent le dos à leur histoire qu'ils deviennent tout petits.
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