Citations de Bernadette Costa-Prades (68)
Gabriel García Márquez, à qui l'on demandait s'il puisait dans sa vie quotidienne de quoi alimenter ses récits fantastiques, répondait: "Quand je vois un homme dans un hamac, il devient dans mon roman une femme en train de passer la serpillière", expliquant bien le processus de déplacement présent dans tout acte créatif.
Oui, tu allais tirer sur la toile, "faire saigner" la peinture, la blesser, non pour la tuer, mais pour la faire renaître.
Oui, on peut devenir méchant quand on est rejeté, mais ouf, on peut aussi devenir gentil quand on est aimé.
La femme ne règne que sur ses armoires ? Tu t'affranchiras de cette limite. "Je compris très tôt que les HOMMES AVAIENT LE POUVOIR ET CE POUVOIR JE LE VOULAIS. OUI, JE LEUR VOLERAI LE FEU."
Lors de la cérémonie, le secrétaire d’Etat américain présenta formellement des excuses au nom du département d’Etat pour le traitement qu’il avait reçu pendant sa mission en France. Des excuses que Fry n’eut pas la joie d’entendre : à cette date, il reposait dans le cimetière de Brooklyn depuis presque vingt ans.
Il [Jean Tinguely] te dira encore cette phrase que tu garderas en tête tel un mantra : "Niki, le rêve, c'est tout, la technique, ce n'est rien, ça s'apprend", reprenant le propos de Marcel Duchamp qui affirmait :"On peut apprendre la technique, mais on ne peut pas apprendre à avoir une imagination originale."
Mais c'est à une autre révolution que tu as contribué. Pour la première fois, une femme ose peindre, avec une audace inouïe, sa vie intime, mais aussi celle de toutes les femmes. Et si ta peinture n'a pas fait avancer la lutte du prolétariat, elle t'a sûrement sauvé la vie.
...pas question de manquer une messe le dimanche, on ne laisse rien dans son assiette - pense aux pauvres qui ont faim -, on se tient le dos droit, on ne parle pas à table, on range sa chambre au cordeau et, bien sûr, on ne pose pas de questions, ce serait une insolence. Avoir pour ses enfants un soupçon de tendresse aurait été assimilé à de la faiblesse...
Même si les mentalités ont évolué, il n'en reste pas moins que les violences sont toujours mieux dissimulées dans les familles où l'assistante sociale ne passe jamais.
De ce déficit de règles académiques, tu vas faire ton style en toute indépendance [...] Il faut un certain courage pour affirmer sa singularité en toute absence de formation académique, audace qui t'a permis d'innover sans cesse
[...] Les visiteurs se montrent ravis de s'amuser dans une exposition d'art comme à une fête[...] Denys Riout pointe ton originalité :"Le musée ou la salle d'expositions ne sont plus des 'cimetières' qui imposent les respect, invitent à parler bas et incitent aux méditations les plus sévères ; l'amusement et les rires y ont droit de cité." [p.46]
tu conserveras un oeil critique sur les modes, d'où qu'elles viennent. Ainsi, dans les années soixante, il était de bon ton de vouer aux gémonies Picasso et Matisse, et de ne jurer que par Marcel Duchamp.
Elle avait pour vous, pour toi, de l'ambition, et tu combleras son désir en créant les plus grandes sculptures qu'une femme ait jamais édifiées par leur taille et par leur nombre. Une part de toi a entendu le message muet de ta mère.
Délaissant la peinture à l'huile, tu trouves une nouvelle façon de créer en emprisonnant des objets dans du plâtre, sur un panneau de contreplaqué[...]
Cette technique d'accumulation d'objets, empruntés à des artistes que tu admires, tels que Kurt Schwitters et Robert Rauschenberg, a un autre avantage : elle t'apparaît plus immédiate, moins risquée aussi, car tu sais que tu ne maîtrises pas la perspective. [p.45]
Pourquoi les artistes éprouvent-ils le besoin de créer alors que la plupart des humains cherchent à enfouir pour vivre malgré tout ? Ils agissent par nécessité vitale : dire pour ne pas mourir.
Déjà petite, tu fulminais parce que dans les contes ce sont toujours les garçons qui ont le beau rôle. Toi, tu seras une héroïne : George Sand ? Jeanne d'Arc ?
Certaines paroles entendues pendant l'enfance s'inscrivent à jamais dans notre esprit et dirigent nos destinées, et bien que tu aies choisi la peinture et la sculpture, tu continueras à écrire toute ta vie des poèmes et de nombreux récits autobiographiques.
Quand devient-on un rebelle ? Dans le ventre de sa mère ? A cinq ans, à dix ans ?
[…] L’une des figures du mouvement d’art français le plus en vue de l’époque, la seule femme, qui plus est.
[…] Les violences sont toujours mieux dissimulées dans les familles où l’assistante sociale ne passe jamais.
[…] les plus grandes sculptures qu’une femme aient jamais édifiées par leur taille et par leur nombre