L’homme peut être déterminé par un monde de puissances coalisées pour le rejeter au chaos, s’il l’admet sans abdiquer pour cela il aura remporté la victoire. La liberté ne nie pas les déterminations, elle les dépasse : elle surdétermine.
Si le constat de la nécessité n’est qu’un jugement de fait, le premier pas est accompli. Parce que je suis libre je m’accepte serf ; et parce que je m’accepte serf je devient libre : nous ne sommes pas l’un ou l’autre mais l’un et l’autre. Mais le premier pas est le plus dur. Le péché de l’homme libre est celui de l’orgueil : il se croit assuré d’une liberté dont il se glorifie. Il méprise l’action de la pesanteur parce que mécanique, alors qu’il lui suffit d’être pesante. La condition fondamentale de la victoire sur la nécessité est de l’attaquer sur son terrain : d’en prendre conscience.