Bernard Chevilliat

La marche est une mélancolie active.

(Contribution de Frédéric Gros p.192)

Marcher c'est réapprendre la texture du temps, son dégradé, atteindre son grain le plus fin.

(Contribution de Frédéric Gros p.191)

En marchant, nous avons trouvé ce qu'assis devant une table nous n'aurions jamais seulement imaginé...

Rousseau arpentait les forêts de Saint Germain , car il avait que la vérité qu'il cherchait n'était pas dans les lives.

Thoreau faisait de sa marche quotidienne un exercice spirituel.

Nietzsche gravissait les sentiers raides des collines d'Italie ou des glaciers de Sils Maria : marcher, toujours c'est prendre de la hauteur sur les autres, le monde, la culture et soi-même.

(Contribution de Frédéric Gros p.190)

A force de sacrifier l'essentiel à l'urgence, on finit par oublier l'urgence de l'essentiel. (Edgar Morin)

(p.170)

La vérité est dans la Joie infinie qui emplit le fini (Bhâgavad Gita)

(p.171)

A l'instar de l'âme qui occupe une place médiane entre le terrestre et le céleste, le déploiement de la lettre se conçoit au cercle, sa mobilité renvoie au multiple mais son mouvement, d'être circulaire, se rassemble et s'unifie à un étage supérieur qui est un point de coïncidence des contraires.

Le voyage de la lettre décrit un cercle parfait ou écrire à l'ami, c'est écrire à soi-même; et où rencontrer l'autre, c'est se trouver soi-même.

L'amitié est un voyage, un voyage en Dieu, que le temps, l'espace les passions ou la mort ne sauraient arrêter, parce que sa lettre sans cesse renaissante est marquée au sceau de l'éternité.

(contribution de Sébastien Galland p.148)

Mais il y a le quiproquo biblique .
L’âtre humain arrive comme « la cerise sur le gâteau.
« Tu es le maitre ».
Mais la terre n’est que le hall de gare vers le paradis ou l’enfer.
Au lieu de se positionner comme responsable l’homme s’est posé en maître. (…)
Donc si la gare est plutôt sale ou négligée c’est sans importance. (…)

Je dis que le Christ a été trahi avec les pinaillages de la théologie. Il a dit aimez authentiquement et tout ira bien.
Et au lieu de cela, on voit les violences entre les protestants, les catholiques et les autres...(…)

il est absolument évident que seul l’amour peut solutionner nos problèmes. Il n’y a riene d’autre. Absolument rien d’autre.

(Contribution de Pierre Rabhi p.57)

La conviction profonde est que, pour nous, hommes et femmes du XXIème siècle, soumis à la dictature de la rentabilité seul le passage par l'amour, par l'exercice de la bienveillance aimante, nous permet de donner sa pleine mesure à toute pratique spirituelle. (...)

Seul l'amour nous fait abandonner tout espoir de résultat ou de retour sur investissement.

(Contribution de François Midal p.166)

- Nous avons du mal à comprendre votre notion d'éternité, dit Tadao Takémoto.
- Crois-tu qu'il nous soit facile de comprendre qu'un bâtiment clinquant neuf est la continuité du passé ?
- Vous vénérez les vieilles pierres, pas nous. Le sanctuaire est le même depuis plus de douze siècles.
- La pierre d'époque garde mémoire de celui qui l'a taillée.
- Pour nous, la mémoire et transmise par le geste inchangé de l'artisan. Après un moment, il ajoute : un pétale qui tombe est une confidence de l'univers.

Extrait de l'article de Olivier Gemain-Thomas, Isé et le génie du Shintô

Le Shintô (de shin, les dieux, et tô, la voie) est un surgeon lointain des croyances et pratiques qui rendent hommage à la nature et aux âmes errantes. Cette tradition s'appuie sur un corpus de mythes recueilli dans le Kojiki et le Nihon shoki, mythes de création de la Terre et des relations entre les Kamis, ces dieux qu'il faut éviter de confondre avec les dieux de nos cultures. [...] La figure devenue la plus importante parmi les kamis est Amaterasu, déesse du soleil dont descend la lignée des empereurs. [...] L'archipel japonais abrite des milliers de sanctuaires consacrés à Amaterasu. Parmi eux, les cent vingt-cinq dispersés sur l'espace sacré d'Isé, aussi grand que Paris, sont les plus honorés. Près de la mer, couverte de forêts, la région représente cet autre Japon, celui qui garde les mythes.
Extrait de l'article de Olivier Germain-Thomas, Isé et le génie du Shintô

je ne saurai que trop vous conseiller ce 1er numéro,si vous voulez vous évader pendant vos longues soirées d'hiver:il nous offre de splendides voyages réels,spirituels,imaginaires,mystiques,initiatiques,philosophiques.
Revue-livre ambitieuse désirant mettre en avant la sagesse,la beauté du monde(eh oui elles existent!)le chemin pour y accéder...un vrai bol d'air,de pur bonheur dans ce monde morose!
Alors "ultreïa!Suseïa!" "Plus loin!Plus haut!"...Bonne découverte
Prochain numéro en janvier 2015.Bonne lecture.