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Citation de Alfaric


Jusqu’à mes dix ans, j’avais été bercé par les légendes de Cuthbert. J’avais appris qu’il avait dressé des phoques à chanter des psaumes et que les aigles lui apportaient à manger sur une petite île au large de Bebbanburg où il s’était retiré en ermite. Il savait apaiser les orages par les prières et avait sauvé nombre de marins de la noyade. Les anges venaient lui parler. Il avait un jour sauvé une famille en ordonnant aux flammes qui dévoraient la maison de retourner en enfer, et le feu s’était miraculeusement éteint. Il pouvait entrer en plein hiver dans la mer jusqu’au cou et rester là toute la nuit à prier, et lorsqu’il en ressortait sa robe était sèche. Il avait tiré de l’eau du sol aride durant une sécheresse, et lorsque des oiseaux volaient les semences, il leur ordonnait de les rendre. C’est en tout cas ce que l’on m’avait raconté. C’était sans conteste le plus grand saint de Northumbrie, celui qui nous protégeait et auquel nous devions adresser nos prières pour qu’il les chuchote à l’oreille de Dieu. Et il était là dans sa caisse de bois d’orme dorée et ciselée, narines dilatées, bouche entrouverte et joues creuses. Ma belle-mère possédait le peigne de Saint Cuthbert et se plaisait à raconter qu’elle y avait trouvé quelques cheveux du saint homme, de la couleur de l’or le plus fin ; mais ce cadavre-là avait des cheveux d’un noir de poix, longs et plats.
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