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Critiques de Bernard Fauconnier (18)
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Beethoven

Ce qui fait qu'une biographie est réussie ou pas, c'est essentiellement, selon moi, la proximité que le biographe parvient à créer entre la personnalité rapportée, sa vie, son oeuvre, et le lecteur.

Sur ce critère, je peux dire que Bernard Fauconnier, outre l'intérêt de découvrir par la lecture son travail de recherche, m'a permis pendant quelques jours de vivre "proche" de ce géant de la musique que fut Beethoven, de ressentir un peu du poids de cette enfance rendue difficile par un père alcoolique et violent, un peu adoucie par une mère aimante mais tuberculeuse, et "inspirée" par un grand-père (idéalisé), mort lorsque Ludwig avait trois ans.

Proche de ce jeune homme petit et laid (son visage est vérolé), virtuose et improvisateur sans égal, qui régale les salons de Vienne en cette fin de XVIIIe siècle,, de cet ogre littérateur d'une musique en avance de "deux siècles" sur son temps, de ce créateur boulimique travaillant sans relâche, de cet artiste libre, sans concessions avec les "puissants"... capable de dire non si c'est non.

L'oeuvre est grandiose, sublime ( tout à ma lecture, j'ai fait quelques poses musicales sur Youtube), " l'une des plus grandes jamais conçues par un cerveau humain." Et quand on songe que ce cerveau est peu allé à l'école, et que de cette" éducation lacunaire et imparfaite, il gardera des séquelles toute sa vie : orthographe déficiente, arithmétique laborieuse, n'excédant guère la capacité de faire des additions... on se demande comment ce piètre mathématicien parvint à acquérir une telle maîtrise dans cet art si mathématique qu'est la musique ?"C'est fascinant !

L'homme est une schizophrénie entre le génie absolu et la persona tourmentée, passionnée, emportée, colérique, injuste et "faible" parfois, mesquine et héroïque , car cette force de la nature, en proie à tous les excès... il se nourrit de gibier, de viandes et de fromages, boit un litre (pas plus) de vin blanc à chaque repas et ne compte pas les nombreuses chopes de bière qui jalonnent ses journées, héroïque disais-je parce que tourmenté en permanence par des fragilités intestinales, hépatiques, probablement par une syphilis due à la fréquentation de quelques "cuisses légères" dès son arrivée à Vienne, et surtout par ce qui a assis la légende, le mythe de Beethoven... sa terrible surdité dont les signes précoces se font sentir alors qu'il est encore très jeune... il ne se plaint jamais, pense souvent au suicide, mais habité par une force "messianique", continue vaille que vaille et sans s'accorder de repos, à créer, créer, créer.

Il y a aussi Ludwig l'éternel "amoureux", jamais payé de retour, qui passera sa vie à aimer sans vraiment jamais l'être... par de nombreuses femmes et quelques hommes (?)... les exégètes continuent "d'investiguer".

Le père de substitution, qui adoptera au prix de mauvais procès, Karl le fils de son frère défunt. Karl qu'il étouffera, qu'il poussera au suicide ... manqué, heureusement...Un mauvais père, pas un mauvais homme.

C'est ce Beethoven que Bernard Fauconnier m'a permis d'approcher.

Le père de la IXème Symphonie, de L'hymne à la joie... qui est aujourd'hui celui de l'UE et le symbole de la fraternité entre les hommes.

C'est ce Beethoven, le corps miné par les excès, dont la lente et terrible agonie va durer trois mois, qui expirera en disant (mythe ou réalité ?.. j'opte pour les deux) "la comédie est finie.", que Bernard Fauconnier a rendu vivant dans cet excellent petit bouquin.

Un mot encore. Quel dommage que le dernier projet de cet homme hors du commun des mortels n'ait pu voir le jour... la mise en musique de Faust !

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Jack London

J'ai adoré cette biographie qui m'a semblé passionnante. Jack london, né en 1876, fils d'une mère née dans l'Ohio, un état du midwest des Etats-Unis. Il a vécu beaucoup de déménagements pendant ses jeunes années. Plus tard, il apprendra la navigation et aimera lire et voyager. Ce livre m'a donné envie de lire "La croisière du Snark" et pourquoi pas "L'amour de la vie" de cet auteur. C'est une lecture très intéressante.
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Platon

De cet ouvrage je vais vous dévoiler l'épilogue tout de go, sans masquer le texte : Platon est mort. Car c'est bien d'une biographie dont il s'agit, que nous sert Bernard Fauconnier. Celle d'un homme qui fait encore parler de lui de nos jours. Un homme qui a réussi le tour de force de survivre à 25 siècles de ce que ses congénères sauront faire de mieux au fil des siècles: détruire. Ses écrits sont miraculeusement parvenus jusqu'à nous, contemporains d'un "siècle qui sera religieux ou ne sera pas" à en croire Malraux. Religieux, mais pas philosophique. Les accapareurs de conscience sont passés par là.



Et qui plus est, double prouesse, Platon en a fait survivre un autre du même coup : le bien nommé Socrate. Lequel pour ce qui le concerne s'était refusé à consigner par écrit le fruit de ses réflexions, privilégiant la rhétorique à l'écriture. Préférant haranguer son auditoire, pourvu qu'il fût composé de jeunes éphèbes, plutôt que s'échiner à gratter le papyrus. Question d'affinité.



Lorsque Platon se laisse subjuguer par le vieux Socrate, Athènes vient de conclure par une défaite son démêlé de plusieurs décennies avec Sparte. Les citoyens de cette dernière étaient donc définitivement plus … spartiates que leurs adversaires, amollis quant à eux par un système politique les versant aux discours et causeries plus qu'à la cohésion : la démocratie.



Platon avait en réalité une conception bien à lui de la république. Celle du règne d'un roi philosophe. Un roi qui s'imposerait à ses sujets par la hauteur de son raisonnement, seul à la gouverne d'un navire qui voguerait sur les flots de ce qu'on appellera plus tard l'humanisme, lorsque la Renaissance aura remis la Grèce antique au goût du jour. Un souverain éclairé par la morale et la science donc, mais souverain quand même, qui aura soin de convaincre ses sujets de l'effacement nécessaire des intérêts particuliers devant la raison.



Le Banquet, La République, Phédon, le Sophiste, Phèdre, Gorgias, autant de ses oeuvres magistrales qui l'ont fait connaître des férus de philo. Les autres auront sans doute entendu parler d'amour platonique sans trop savoir ce que cela recouvre. Un peu sur la défensive quand même. Conception de l'amour défendue par le célèbre philosophe, sujet phare du Banquet, prônant une élévation vers le Bien " en substituant le monde des Idées aux pulsions irrationnelles". Platonique que nombre de jouisseurs, pas forcément gourmets, auront tôt fait d'écrire en deux mots, plat tonique, pour ne rien sacrifier à la fringale de leur sens. Platon se serait peut-être bien attablé quand même devant cette perspective de bonheur. Philosophe certes, mais pas moins homme.



Il y a un gouffre entre lire la biographie d'un philosophe et se frotter à ses oeuvres. L'exercice est plus périlleux et requiert de l'aguerrissement à la joute philosophique. Mes études dans ce domaine s'étant conclues au point final de ma copie du bac, je me suis cantonné à l'aspect historique de l'oeuvre, m'interrogeant sur ce qu'une culture de transmission essentiellement orale à l'époque a pu faire survivre de ses géants de la pensée. Averti que j'étais par une phrase retenue de Paul Veyne, lequel a certainement été plus assidu que moi sur le banc des cours d'histoire et nous avoue dans son ouvrage Comment on écrit l'histoire que cette dernière "est connaissance mutilée. Un historien ne dit pas ce qu'a été l'empire romain ou la résistance française en 1944, mais ce qu'il est encore possible d'en savoir." Me voilà conforté par cette précaution oratoire que je ressers volontiers quand ma culture est mise en défaut. Heureusement que je me suis pris d'amitié pour la lecture, demandant à Platon de me pardonner d'avance, lui qui n'avait que mépris pour la poésie et les arts.



Belle et bonne biographie à mes yeux qui aborde juste ce qu'il faut de thèmes philosophiques pour que mon entendement ne perde pas pied : la difficile question de l'Un et du multiple, l'être et le non-être, puisqu'il paraît que le non-être est. Il en est de plus contemporains, de philosophes, qui ont résolus de traiter le problème de l'être par l'absurde. Je ne sais pourquoi, je me sens plus d'affinité avec eux. Platon avait-il encore toutefois à mes yeux le mérite de trouver grâce en la science mathématique en quoi il trouvait une synthèse harmonieuse avec l'univers et le cosmos, prenant garde tout de même de ne pas vexer les dieux. La philosophie n'exclut pas la prudence.



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Beethoven

Qu’est-ce qui m’a amené à lire ce livre ? Premièrement feu ma maman qui jouait du piano. Elle aimait la musique classique et écoutait religieusement chaque année le concours Reine Elisabeth. Elle aimait Beethoven.



M’a-t-elle transmis le goût de l’art et de la musique ? Pas vraiment, elle exprimait ce qu’elle aimait mais n’avait pas la fibre de l’enseignante. Elle était infirmière et ce qui la caractérisait c’était l’écoute, la volonté de se focaliser sur les autres, leur bien-être. Elle était altruiste. Ses misères à elle étaient réduites au silence. Une personne pareille ne s’oublie pas. Elle mérite un vibrant hommage. Penser aux autres, faire plaisir, servir était inné chez elle.



Deuxièmement, j’aime connaître les racines des gens, leur passé qui permet de mieux les connaître, comprendre bien des choses et ici le biographe est Bernard Fauconnier dont j’ai lu la biographie de Jack London.



Bernard fauconnier écrit ceci : « Ludwig van Beethoven cet écorché au caractère indomptable n’avait guère qu’une solution pour échapper aux tares de son milieu : devenir un génie. »



« Les conditions dans lesquelles il apprend la musique aurait pu l’en dégoûter à jamais, le rôle d’enfant prodigue, que son père entend lui faire jouer à la suite de Mozart, eût été le meilleur moyen de lui briser les ailes s’il n’avait su affirmer, par la force de sa volonté et le concours de circonstances heureuses, sa trempe exceptionnelle, sa personnalité puissante, mélange détonant de brutalité et de mélancolie, de délicatesse sensible et d’ambition démesurée. »



Johann le père de Ludwig est un homme médiocre, brutal et alcoolique, qui élève ses enfants dans la plus grande rigueur. Ludwig quitte les études après les classes primaires. Son éducation générale doit pour beaucoup à la bienveillance de la famille von Breuning chez qui il passe presque toutes ses journées et à son amitié avec le médecin Franz-Gerhard Wegeler, personnes auxquelles il fut attaché toute sa vie.



Ludwig perd sa mère à l’âge de 17 ans, tandis que son père tombe dans l’alcoolisme et la misère.



Le mentor de Beethoven sera Haydn



Beethoven quittera Bonn pour Vienne ou des princes et comtes financeront son parcours de pianiste compositeur. Animer d’un esprit d’insoumis, il ne suivra pas toujours les attentes de ces mécènes.



Pour sa vie sentimentale, il y aura Giulietta Guicciardi, une personne de 16 ans à qui il dédiera

« Sonate au clair de lune », Il a de vifs sentiments pour les femmes mariées. Ce fut le cas de Joséphine Brunsvik, Marie Bigot de Morogues, Bettina Brentano, Maria von Erdödy, … Il y a l’énigme de l’immortelle Bien Aimée. A ce sujet les biographes de Beethoven émettent des hypothèses contradictoires.



Beethoven rencontre Goethe et Schiller. Maximiliana de Laroche, la mère de Bettina fut aimée de Goethe lorsqu’elle avait seize ans. On dit qu’elle inspira à Goethe « Les souffrances du jeune Werther ».



Le travail de composition pour Beethoven n’a rien de spontané ni de « facile » ; Il hésite, tâtonne, construit ses compositions. La forme naît lentement, se construit par strate successives. La solidité de sa musique est celle d’un architecte. Le résultat final est celui d’inlassables reprises, jusqu’à trouver la forme idéale



Il a besoin de promenade dans la nature pour trouver son inspiration. Il se retire à la campagne à Heiligenstadt. Cette maison avec un grand arbre dans la cour est devenue musée. Beethoven rend hommage à la belle et radieuse nature dans sa Symphonie pastorale, qui me fait penser à cette aveugle, oh ! combien plus sensible aux ressentis vibrant de la musique, celle du roman d’André Gide.



L’entente entre Ludwig et ses deux frères et tout sauf cordiale. Cependant son frère Karl lui confie par voie testamentaire le tutorat de son fils Karl, neuf ans. La veille de sa mort, il ajoute un codicille, stipulant que la tutelle devra être exercée aussi bien par sa femme que par son frère Ludwig. L’épouse se révèle, selon Ludwig peu recommandable, passablement volage, une femme irresponsable, d’une honnêteté chancelante, incapable d’élever son fils. Il éprouve l’intense désir d’avoir l’enfant pour lui seul. Il obtient la tutelle après une bataille judiciaire. Beethoven se rend vite compte que la présence d’un « fils » dans sa tanière n’est pas tenable pour Karl. Ce sera la pension. Karl tentera de se suicider.



Il y a encore bien des choses à dire sur Beethoven : ses rapports avec le prince Lichnowsky, ses élans amour haine envers Napoléon, les compositions, sa surdité, sa santé de façon plus générale.



Vous avez, je crois, un aperçu de la vie de Beethoven qui est bien entendu indissociable de l’écoute de sa musique. Je me permets de suggérer l’écoute de : Lettre à Elise. Qui est Elise ? Là encore de nombreux exégètes confrontent leur approche.



En fin de livre il y a une chronologie de la vie de Beethoven.



Dans les livres de la collection folio biographie, les notes ne sont pas en bas de page mais en fin de livre. Il faut retenir le titre du chapitre et le numéro de la note pour prendre connaissance de la source, ce que je trouve peu pratique.

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Jack London

Certaines vies sont plus extraordinaires, passionnantes et riches que des romans. Cela ne signifie pas pour autant que leurs narrations sont aisées.



Cette biographie est à la fois fluide, captivante et critique : Jack London restitué avec tous ses paradoxes, ses contradictions, ses démons, mais aussi ses moments de grâce et de génie.

Un livre réussi sur un parcours exceptionnel.
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Jack London

Jack London. Un récit. Une légende. Un destin. Un pays. Une histoire. Un combat. Une force. Une idée... peut être. Un biographie qui éclaire un peu mieux, si ce n’est, différemment, ce que nous avions retenu de cet immense écrivain. Mais il convient sans doute comme l’a fait Bernard Fauconnier de recadrer l’homme, les temps, la société dans laquelle il évoluait. Le regarder à travers ce que nous connaissons, à la lumière de ce savoir qui nous parvient constamment. Notre vision se déplace, nous apprenons à nous mouvoir, à nous interroger.

Un fait m’avait totalement échappé. Et depuis la lecture de cette biographie je me demande : « comment est-ce que cela a pu m’échapper ...». Comment n’ai-je pas voir, ressentir le racisme dont se réclamait ouvertement par ailleurs Jack London, cet insupportable et effroyable suprématisme blanc. Le talent, le style, la révolte, le souffle de l’auteur m’ont peut être fait oublier ce qui devait pourtant me sauter aux yeux. Il faut avoir cela en tête lorsqu’on lit Jack London. Ce qui ne retire rien à son génie littéraire, mais qui permet de nous placer en tant que sujet-lecteur. Et l’on comprend mieux en lisant Jack london , écrivain du début du 20e siècle ce qui ronge inlassablement, et cela encore aujourd’hui les États-Unis d’Amérique . Lire London, c’est comprendre plus largement l’Histoire de ce pays.

Il convient alors de relire London, sous d’autres lumières , et accepter que se révèlent les ombres que celles-ci feront apparaître.



Astrid Shriqui Garain
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Jack London

Jack London a pour père William Chaney qui est un instable et vagabond dans l’âme. Il prend pour compagne hors mariage Flora Willman qu’il quittera avant la naissance de Jack. Flora après la fuite de Chaney rencontre John London, un veuf qui avait plusieurs enfants. Il s’uni à Flora et adopte Jack alors que celui-ci avait neuf mois. Longtemps Jack sera persuadé que John London est son géniteur.



Jack n’est-il pas aussi vagabond et instable ? Je le pense.



A l’âge de quinze ans, Jack s’achète un bateau avec l’argent prêté par sa nourrice noire. Il apprend la navigation en autodidacte. Il aime s’aventurer dans l’infini de la mer et faire face à tous les risques que la navigation en haute mer comporte. Il relate ses aventures dans : « La croisière du Dazzler ».



Jack London aura deux épouses, deux enfants du premier mariage, pas d’enfants du second. Il aura une compagne en la personne d’ Anna Strunsky, une sociologue russe avec laquelle il échangera des débats de niveau intellectuel élevé. Ils écriront ensemble un livre dont le titre est : « L’amour et rien d’autre. » C’est un roman épistolaire, un débat philosophique sur des attitudes humaines en amour.



Jack London aura effectué de nombreux petits boulots pour s’élever et même suivre des cours à l’université. Ses expéditions les plus connues sont celles de la ruée vers l’or dans le grand Nord où il observe le courage des hommes face aux dangers et montre que le salut, des hommes le doivent à une bonne équipée de chiens de traineaux. Les explorateurs attendent que les cours d’eau Klondike et Yukon soient gelés pour s’acheminer via ces voies de glace en traineau vers leur destinée. Il y a un grand obstacle à franchir le Chikoot Pass.



« Le chikoot pass, battu par les tempêtes dominait le paysage. Sur son flanc, des hommes grimpaient l’un derrière l’autre. Ce défilé ininterrompu partant du pied de la montagne, traçait une ligne noire sur une étendue éblouissante de glace et continuait le long de la pente escarpée en une bande de plus en plus étroite. Ce fut une épreuve insurmontable que seulement 10% arrivaient à gravir. Au pied de la montagne, des individus proposaient leur service comme porteur, moyennant finance et leurs exigences n’étaient pas modestes car il flairaient la bonne affaire et quelques « pieds tendres » s’y laissaient prendre, en dilapidant en un clin d’œil leur réserve de dollars. Jack mit un point d’honneur à transporter lui-même son matériel. » Ces faits sont relatés dans son premier roman : « Fille des neiges. »



Sur la couverture de la biographie on peut voir cette ascension du chikoot pass.



En lisant ce livre, on peut se rendre compte que Bernard Fauconnier s’est fort bien documenté sur Jack London. Il décrit sa vie au cours de quatorze chapitres qui se suivent chronologiquement.



Ce qui m’a semblé particulièrement intéressant est que tout au long de l’ouvrage sont repris les titres des livres de l’écrivain qui relatent en quelques sortes des étapes de sa vie. On peut remarquer la présence du risque, de l’aventure, des défis, de l’ambition, des croyances et des états d’âme.



Au centre de l’ouvrage, il y a des photos de Jack, de sa famille et de ses aventures.



Ce livre est un magnifique éclairage sur Jack London. Je vous le recommande.



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Platon

Platon doit son statut de père de la philosophie moderne à la fois à la profondeur de ses idées recouvrant une multitude de sujets mais aussi au fait que la plupart de ses écrits ont été conservés jusqu'à nos jours.



La lecture de ce petit livre de Bernard Fauconnier dans la collection folio biographie permet de mieux comprendre à la fois l'homme et les idées du philosophe sans doute le plus connu du grand public. On s'aperçoit à la lecture d'un tel ouvrage (à la fois biographie et introduction à la philosophie platonicienne) qu'il est très utile de connaître la vie d'un homme pour mieux comprendre ses idées et ses actions. Les biographies des grands hommes permettent de discerner ce qui dans leur oeuvre ou leur comportement relève d'une intuition pure de ce qui relève de l'expérience vécue.



Bien qu'il soit Grec et philosophe il serait erroné de considérer Platon comme un défenseur ou inspirateur de la démocratie. Il y était opposé. Et cette opposition s'est peut-être formée en réaction à la condamnation injuste de son précepteur Socrate par l'assemblée athénienne qui voulait protéger les intérêts du régime au détriment de l'émergence de la vérité. Platon conforme à son idéal de justice, d'équité et de vérité préconisait un gouvernement composé de philosophes . Il attachait beaucoup d'importance au langage source de tous les maux quand il n'est qu'un instrument de pouvoir pour les sophistes. Il cherche à établir une pensée de vérité, un système basé sur la raison qui s'oppose à l'influence des discoureurs irresponsables, dont les mots et les raisonnements fallacieux, aujourd'hui encore, sont les armes sournoises du populisme et de la démagogie. Cette exigence s'exprime au travers de sa théorie des idées selon laquelle le monde matériel n'est que le reflet imparfait de celui des idées (théorie exprimée dans le fameux mythe de la caverne). Platon nous dit qu'il faut se dégager de la tromperie des sens et des apparences pour accéder au monde de la lumière qui dépasse le monde matériel. le monde des idées suppose une âme externe au corps. Il n'est pas excessif de dire que Platon fut le fondateur lointain du christianisme. Lui-même était considéré comme d'origine divine au même titre que beaucoup de grands hommes de l'époque (Pythagore, Alexandre le Grand, etc.). le mythe d'Er raconté par Platon dans son livre la république a largement inspiré les fondateurs et les théologiens du christianisme avec son idée selon laquelle récompense ou punition attendent les défunts selon qu'ils se seront bien ou mal conduits pendant leur vie terrestre.



Ce qui est paradoxal c'est qu'à l'époque les Grecs ne croyaient pas vraiment aux mythes, ils les utilisaient comme des outils pédagogiques pour comprendre et expliquer le monde à défaut de théories scientifiques. Au cours des siècles, les mythes relatés dans la bible ont été reçus par certains comme une réalité. Aujourd'hui une interprétation différente commence à se faire jour et beaucoup considère à l'instar de Borgès que la théologie est une catégorie de la littérature fantastique (ce qui n'empêche nullement la croyance en Dieu).



Au cours de la lecture de ce livre et par mes lectures parallèles j'ai noté quelques citations intéressantes : « Aucun homme ne peut, pas sa nature, régler en maître absolu toutes les affaires humaines sans se gonfler de démesure et d'injustice » Aristote dans « Métaphysique ».

« Platon, à l'instar de Socrate, croyait que, si nous parvenions à la définition parfaite par le dialogue, les dissensions politiques disparaîtraient ».



Les idées de Platon peuvent se ranger sous la bannière de deux principes fondamentaux :

1) Seuls celui ou ceux qui détiennent la connaissance profonde des choses (les philosophes d'après Platon) peuvent gouverner et diriger les cités.

2) Toutes les institutions ou les comportements doivent être guidés par la justice. Pour Platon la justice était la vertu maîtresse, celle qui ordonne toutes les autres (cette idée sera reprise par le philosophe américain John Rawls 2500 ans plus tard).



Tous les maux de la politique proviennent, selon Platon, du fait que ce sont les opinions, les passions et les intérêts, et non la raison, qui gouvernent les décisions des humains. Ce message fossile provenant d'une époque si lointaine me semble d'une grande actualité.



J'allais oublier de rappeler que Platon est le premier philosophe à avoir accordé autant d'importance à la question de l'éducation (il a fondé l'Académie, considéré aujourd'hui comme la première université), c'est tout cela qui fait de lui un philosophe incontournable. Cet enthousiasme pour la philosophie platonicienne doit toutefois être pondéré, car certains peuvent à juste titre reprocher à l'État platonicien d'être un État totalitaire parce qu'il aspire à contrôler tous les aspects de la vie humaine, y compris les sentiments, les émotions. La place insuffisante laissée aux femmes dans la cité pourrait également être un sujet de critique.



– « Platon », Bernard Fauconnier, Folio biographies (2019) 263 pages.
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Jack London

On appréciera tout autant l’élégance du récit que la pertinence des analyses littéraires.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Beethoven

Cherchant une biographie de Ludwig van Beethoven, je suis tombé sur celle de Bernard Fauconnier, romancier et auteur d'autres biographies pour "Folio biographies". Si l'oeuvre du compositeur est à la fois géniale et passionnante, je ne peux en dire autant de sa vie. Celle-ci tourne autour de quatre grands piliers que sont la famille (les problèmes avec son père, ses frères et son neveux), les femmes, la maladie (qui l'emportera) et bien entendu la musique.





Ses amours et ses relations compliquées avec ses congénères ne sont guère intéressantes à suivre même si elles ont forgé le caractère de Beethoven et donc sa musique. Ce que l'on aime avant tout c'est la musique du maestro et Fauconnier nous narre, parfois de manière trop "catalogue", la conception et la réception par le public de certaines de ses grandes compositions.





On ressent, à travers l'écriture, l'affection particulière du biographe pour son sujet, mais cet attachement entraîne parfois un manque d'objectivité et de nuances. Bernard Fauconnier réussit à faire revivre Beethoven mais sans prendre la distance nécessaire que l'on attend d'un ouvrage "sérieux".





Il doit exister de meilleures biographies sur Beethoven. Celle-ci reste convenable malgré ses défauts.
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Jack London

J'ai commencé par Croc-Blanc il y a trois ans, intrigué par des critiques dantesques. Depuis, je décompte ce qu'il me reste à lire de l'auteur. J'ai gagné un sursis en lisant sa vie à travers la plume d'un autre. La vie d'un homme époustouflant et imparfait. Jack London, le maître...
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Un silence

c'est un très beau roman que nous offre Bernard FAUCONNIER , où transpirentcette sensibilité à fleur de peau en même temps qu'une rage sur une certaine idée de l'humanité.

J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, cettesensation qu'il ne peut s'agir qu'autobiographie dans ce roman, et que si c'est le cas, je regrette profondément de ne pas avoir connu Augustin
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Beethoven

Je n’ai pas du tout aimé le style de cet écrivain qui ne s’efface pas du tout devant son modèle. Je pensais aller outre et m’intéresser au sujet mais les mots et le langage parfois trop familier gâchent un peu la lecture.

J’avais pourtant adoré dans cette collection le Wagner. Mais il faut bien reconnaître que le conteur fait tout pour qu’on aime ou non l’histoire qu’il raconte.
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Jack London

Il est vrai, j'ai mis un peu de temps à lire cette bio qui est pourtant assez courte. Mais je vous arrête, ce n'est pas la faute du livre, mais de ce mois de juillet bien trop plein.

J'ai toujours eu un faible pour Jack London, je savais que ses livres étaient très inspirés de sa vie, mais je n'avais jamais eu de vision globale de la chose.



La vie de Jack London est pleine de rebondissement. Un auteur aurait voulu l'inventer et l'écrire, la critique aurait crié au scandale et à l'irréalisme. Mais que nenni !

Pour l'anecdote, je n'avais lu qu'une cinquantaine de pages quand j'ai paniqué en me disant " mais la fin va être tellement longue, on est à 50 pages et il a dû raconter la moitié de sa vie déjà " jusqu'à ce que je lise " Jack n'avait alors que 18 ans " ...

Moi j'en ai 22 et je lis la bio d'un gars qui à mon âge avait déjà été pirate, chercheur d'or, chasseur de primes, tueur de phoques, prisonnier... bref plein de trucs



En gros, c'est une biographie qui se lit comme un roman d'aventure et d'initiation.

N'hésitez pas !
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L'incendie de la Sainte-Victoire

je suis simplement désemparée de quitter L’Incendie de la Sainte-Victoire de Bernard Fauconnier. Thomas est un homme effacé par son passé, brisé par les souvenirs, et parfois rongé par une nostalgie prenante. Son histoire d’amour avec Sarah est tout aussi effacée, pourtant, sa vie se met à prendre une tournure bien différente lorsque son attention se pose sur un mystérieux tableau : La montagne Sainte-Victoire en flammes peinte par Cézanne, dont la quête pour retracer 100 années d’histoires dérobées au fond d’un grenier ne fait que commencer.

J’ai simplement adoré ce roman. C’est arrivé comme une évidence, le style de Fauconnier comporte beaucoup de similitudes avec celui de Zola. J’en ai été vraiment interpellée, ce n’est pas tous les jours que l’on croise un auteur avec cette plume. Les personnages du roman sont extrêmement bien travaillés, on s’attache et on s’imagine fortement à quoi ils pourraient ressembler. Chaque âme joue un rôle important au bon fonctionnement de l’intrigue par une multitude de détails visuels et moraux qui ne nous font jamais perdre pied dans le déroulement. Mais je rajouterais encore et simplement, que ce livre est une ode à l’Impressionnisme, il est construit à l’image un tableau dans ses détails, ses techniques, et sa large palette de couleurs. J’ai l’impression d’avoir longuement contemplé une intrigue plus que je ne l’ai lue.
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Beethoven

Je n'ai pas du tout aimé le regard condescendant du biographe sur la famille de Beethoven, un génie éclos à l'en croire parmi un ramassis de pocherons dégénérés... Une analyse plus nuancée aurait été bienvenue. Pas mal de clichés aussi...
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Jack London

Une biographie divertissante d'un auteur et reporteur de talent au parcours de vie inhabituel! Le style de l'ouvrage est efficace, concis, les personnages secondaires sont bien campés même si on ne sait pas ce que tous sont devenus. Comme dans la plupart des biographie il manque cette flamme de la passion qui ronge les auteurs de roman pour leurs personnages, en voulant trop glorifier ou trop en dire, on finit par rendre les péripéties un peu...fades. Mais l'obejctif est atteint, on en apprend beaucoup sur le personnage!
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Flaubert

Passé maître dans le genre, Bernard Fauconnier offre aux lecteurs une biographie particulièrement réussie, d'autant que «l'objet» a été souvent étudié.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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