Le film du cinéaste iranien Jafar Panahi a été présenté par Michèle Halberstadt et Bernard-Henri Lévy. Avec les interventions de Ladan Boroumand, cofondatrice d'une organisation de défense des droits basée à Washington, et de la militante iranienne Roya Piraie.
Aucun ours sort en salles en France le 23 novembre 2022.
Une avant-première organisée par La Règle du jeu et ARP Sélection au Cinéma le Balzac (Paris).

Juin 2020, dans « Ce virus qui rend fou », Bernard-Henri Lévy, s’interroge sur les enseignements de l'épidémie due au COVID-19, sur ce qu'elle révèle de la société et s’insurge contre la « terreur » qui a été insufflée.
Une épidémie à ce niveau est toujours un désastre sanitaire, en même temps qu’un drame social, mais BHL regrette la place, démesurée selon lui, accordée au COVID-19 dans l’espace médiatique, faisant pratiquement disparaître de l'actualité les sujets graves. Il fait la part belle à de nombreux auteurs car il a gardé de ses années de formation certaines références qu’il se flatte de pouvoir nommer : Platon, Foucault, Canguilhem, Althusser, Jankélévitch ou le psychanalyste Jacques Lacan… sans que ce soit toujours judicieux.
La position de BHL est que le confinement et le tapage médiatique causent autant de dommages que les méfaits de la pandémie. En raison de nombreuses lacunes, ce court livre n’apporte rien de nouveau aux lecteurs qui ont déjà maintes fois entendu ou lu les articles des journalistes ou les interventions des personnels médicaux.
Et puis le nom enfin. Ce nom de mont Rushmore qui semble aller de soi et dont j’ai toujours pensé, comme tout le monde, qu’il était immémorial. Eh bien justement non. Rien de moins immémorial que ce nom de mont Rushmore. Car voici le plus énorme, que je vais découvrir, plus tard, en surfant sur les sites internet consacrés au tourisme dans la région. C'est le nom de Charles E. Rushmore, un avocat qui, en 1885, en pleine ruée vers l’or, au moment où l’on cherchait tous les moyens militaires et légaux d’exproprier les derniers Indiens, sillonnait les Black Hills pour le compte de compagnies aurifères américaines. Comment s’appelle cette belle et riche montagne ? aurait-il demandé à son guide. Pas de nom, lui aurait répondu celui-ci. C'est une vieille montagne indienne sans nom. Donnez-lui donc le vôtre et cet acte de nomination vaudra expropriation.
C'est toujours la même idée d'une jeunesse qui, qu'elle soit oubliée ou pas encore née, en amont ou en aval, incarne de toute façon les valeurs du Juste et du Vrai. Au point que je me demande s'il n'y aurait pas dans ce juvénisme, plus encore que dans "la volonté de pureté", l'essence ultime de ces phénomènes que le siècle a appelé "totalitaires". La barbarie à visage juvéniste? (p.325)
Méfions-nous des pensées faibles. Ce sont souvent - et paradoxalement - les plus chargées d'ambiguïtés. (p.58)
La France est un drôle de pays où l'égarement fait la légende, où la proximité du mal contribue à la mythologie et où le fait de trahir un peu vous donne une pointure et une stature supplémentaire. (p.52)
Il pense à Bruxelles, à Paris. Une fois de plus, il se demande ce qu'il fait ici, dans cette ville odieuse, quand c'est là-bas, Poulet l'a dit, que se jouent sa gloire, sa fortune.
Les communistes sont des salauds, des criminels, parfois des monstres; ce sont des gens dont les forfaits sont d'autant plus inexcusables qu'ils se sont parés le plus souvent du nom si beau de liberté; mais si loin que je sois de ces gens, si étrangers que je me sente de leurs mensonges et leurs valeurs, il reste entre eux et moi un lien que si je n'étais pas écrivain, je qualifierais de lien de chair et que, comme je suis écrivain, je préfère appeler un lien de langue. (p.110)
Force est de constater que là, à cette ultime minute, [Sartre] porte à son paroxysme cette étrange passion qu'aura été, chez les penseurs, la haine de la pensée. (p.355)
Un écrivain politisé c'est toujours un irrégulier qui éprouve soudai le besoin d'une cure de positivité. (p.142)
On parle beaucoup de Berlin - et on a raison de le faire puisque c'est un peu le symbole de la mort de l'idée communiste. Mais on devrait aussi parler de Phnom Penh. Car, c'est là, dans ce laboratoire parfait, qu'est morte cette autre idée, presque plus meurtrière, qu'était l'idée de révolution. (p.384)