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Citation de Charybde2


Quand l’aube culbuta la nuit, une rafale de pluie l’aveugla – non, la vitre était fermée, mais les gouttes obliques lui donnèrent soif, et de cette soif naquit la faim. Il tendit la main vers le filet pour y prendre son caleçon. Il fallait qu’il arrive le premier au wagon-restaurant, histoire de limiter la portée de ses bourdes car il doutait fort que Sam soit levé pour lui indiquer quoi commander et comment se tenir. Il retira son sweat-shirt gris et baissa le caleçon de coton blanc qu’il portait en guise de pyjama au cas où surviendrait un accident qui ne lui laisserait pas le temps de s’habiller. Il passa sa chemise en se contorsionnant, voulut enfiler le pantalon de son beau costume, courbé en deux pour le remonter, mais il avait fourré les deux pieds dans la même jambe, et ses acrobaties ne le menèrent nulle part. Il s’inquiéta de se retrouver ainsi bloqué dans une camisole de force sur sa couchette avec une marge de manœuvre aussi réduite ; il risquait de faire craquer son pantalon, ou d’être obligé d’appuyer sur le bouton pour appeler le porteur, ce qu’il redoutait. À force de se tortiller, il finit par attraper le bas de la jambe et tira dessus. Il libéra ses pieds avec un soupir de soulagement, glissant cette fois le bon dans la bonne jambe. Il s’assit alors, fixa ses chaussettes, noua ses lacets, passa une cravate et parvint même à endosser une veste : lorsqu’il écarta les rideaux, prêt à sortir, il était habillé de pied en cap.
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