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Citations de Bernard-Marie Koltès (195)


La Gamine.-(..) Tu seras mon agent et mon secret et moi, dans tes voyages, je serai ton bagage, ton porteur et ton amour.
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Cependant une supposition ne mérite pas que l'on s'affole pour elle ; il faut tenir son imagination comme sa petite fiancée ; s'il est bon de la voir vagabonder, il est sot de la laisser perdre le sens des convenances.
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Maman, j'ai rencontré quelqu'un dans le jardin, quelqu'un que je n'avais jamais vu et qui me rappelle quelqu'un, quelqu'un dont je n'ose pas dire le nom, car ce quelqu'un me l'a interdit. Maman, maman, lève-toi! Il se passe des choses trop étranges dans cette maison, et je la déteste.
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Il t'est arrivé une petite histoire de gamine, tu as rencontré un garçon, il a été idiot comme tous les garçons, il a été maladroit, il t'a brusquée ? Je connais cela, mon pinson, j'ai été une gamine, j'ai été à des fêtes où les garçons sont des imbéciles. Même si tu t'es fait embrasser, qu'est-ce que cela peut faire ? Tu te feras encore mille fois embrasser par des imbéciles, que tu en aies envie ou pas ; et tu te feras mettre la main aux fesses, ma pauvre, que tu le veuilles ou non. Parce que les garçons sont des imbéciles et tout ce qu'ils savent faire, c'est de mettre la main aux fesses des gamines. Ils adorent cela. Je ne sais pas quel plaisir ils y trouvent ; je crois bien, d'ailleurs, qu'ils n'y trouvent aucun plaisir. C'est dans leur tradition. Ils n'y peuvent rien. Ils sont fabriqués avec de l’imbécillité.
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Mes racines ? Quelles racines ? Je ne suis pas une salade ; j'ai des pieds et ils ne sont pas faits pour s'enfoncer dans le sol. (p.13)
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j'ai toujours pensé que, si on regarde longtemps et soigneusement les gens quand ils parlent, on comprend tout.
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Tu regarderais les autres, Charlie, en train de chercher quelqu'un pour les aimer, pour les aimer comme-ci comme-ça, une ici et une là, un peu et un petit peu et qui présentent la facture ; avec moi il n'y aurait pas de facture, ce serait une affaire réglée ; t'aurais besoin de rien, ni de le regarder, ni de me parler, ni de penser à moi, ni de m'aimer du tout, juste m'avoir sous la main ; et tu pourrais aimer, toi, qui tu voudrais et, toi, présenter la facture. Alors tu n'aurais plus, Charlie, qu'à profiter de tout et tu rigolerais en regardant les autres ; ce serait trop idiot, Charlie, de ne pas en profiter.
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Mes racines ? Quelles racines ? Je ne suis pas une salade ; j’ai des pieds et ils ne sont pas faits pour s’enfoncer dans le sol.
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Tu attires le malheur, tu le cherches, tu cours derrière le malheur pour le plaisir de la rancune.
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Non pas que j'aie deviné ce que vous pouvez désirer, ni que je sois pressé de le connaître; car le désir d'un acheteur est la plus mélancolique chose qui soit, qu'on contemple comme un petit secret qui ne demande qu'à être percé et qu'on prend son temps avant de percer; comme un cadeau que l'on reçoit emballé et dont on prend son temps pour tirer la ficelle.
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Il est des objets à vendre et des objets à acheter tels que la question ne se pose pas de savoir si l’acheteur sera capable d’en acquitter le prix ni combien de temps il mettra à se décider.
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Je t'aime, camarade, camarade, moi, j'ai cherché quelqu'un qui soit comme un ange au milieu de ce bordel, et tu es là, je t'aime
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"Mais plus un vendeur est correct, plus l'acheteur est pervers ; tout vendeur cherche à satisfaire un désir qu'il ne connaît pas encore, tandis que l'acheteur soumet toujours son désir à la satisfaction première de pouvoir refuser ce qu'on lui propose ; ainsi son désir inavoué est exalté par le refus, et il oublie son désir dans le plaisir qu'il a d'humilier le vendeur."
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Derrière les bougainvillées, au crépuscule.
HORN. – J’avais bien vu, de loin, quelqu’un, derrière l’arbre.
ALBOURY. – Je suis Alboury, monsieur ; je viens chercher le corps ; sa mère était partie sur le chantier poser des branches sur le corps, monsieur, et rien, elle n’a rien trouvé ; et sa mère tournera toute la nuit dans le village, à pousser des cris, si on ne lui donne pas le corps. Une terrible nuit, monsieur, personne ne pourra dormir à cause des cris de la vieille ; c’est pour cela que je suis là.
HORN. – C’est la police, monsieur, ou le village qui vous envoie ?
ALBOURY. – Je suis Alboury, venu chercher le corps de mon frère, monsieur.
HORN. – Une terrible affaire, oui ; une malheureuse chute, un malheureux camion qui roulait à toute allure ; le conducteur sera puni.
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Je ne veux pas espérer le soir, car je ne veux pas pleurer le matin.
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Un bon français n’apprend pas les langues étrangères. Il se contente de la sienne, qui est largement suffisante, complète, équilibrée, jolie à écouter ; le monde entier envie notre langue.
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Si ça avait été de sentiment dont j'avais eu besoin, je vous l'aurai dit, je vous en aurai demandé le prix, et je l'aurai acquitté. Mais les sentiments ne s'échangent que contre leurs semblables; c'est un faux commerce avec de la fausse monnaie, un commerce de pauvre qui singe le commerce. Est-ce qu'on échange un sac de riz contre un sac de riz? Vous n'avez rien à proposer, c'est pourquoi vous jetez vos sentiments sur le comptoir, comme les mauvais commerces font de la ristourne sur la pacotille, et après il n'est plus possible de se plaindre du produit.
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Si vous marchez dehors, à cette heure et en ce lieu, c’est que vous désirez quelque chose que vous n’avez pas, et cette chose, moi, je peux vous la fournir; car je suis à cette place depuis plus longtemps que vous et pour plus longtemps que vous, et que même cette heure qui est celle des rapports sauvages entre les hommes et les animaux ne m’en chasse pas, c’est que j’ai ce qu’il faut pour satisfaire le désir qui passe devant moi, et c’est comme un poids dont il faut que je me débarrasse sur quiconque, homme ou animal, qui passe devant moi.
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Voilà pourquoi je sais, mieux que l'acheteur inquiet qui garde encore un temps son mystère comme une petite vierge élevée pour être putain, que ce que vous me demandez je l'ai déjà, et qu'il vous suffit, à vous, sans vous sentir blesser de l'apparente injustice qu'il y a à être le demandeur face à celui qui propose, de me le demander.
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Je trouve inutile d'avoir les yeux ouverts à ne fixer rien, et les oreilles tendues à ne guetter rien, alors qu'à cette heure, nos oreilles devraient écouter le bruit de notre univers intérieur et nos yeux contempler nos paysages intérieurs. Est-ce que tu crois à l'univers intérieur ?
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