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Citations de Bernard Pingaud (23)


Bernard Pingaud
Dérouté aussi bien par leur éclat que par leur discrétion, j’hésitais comme un amateur de musique à qui l’on fait écouter quelques mesures très connues, mais qu’il n’arrive pas à identifier, justement parce qu’il les a trop entendues.
La scène primitive
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C'est le même hiver que maman tomba malade. Il n'y avait naturellement aucun rapport entre sa maladie et les petits secrets de mon père. Maman supportait mal le climat de Paris, et quoique l'appartement fût situé près du jardin du Luxembourg, où elle pouvait se promener matin et soir, elle ne s'y plaisait pas. "J'étouffe ici", disait-elle, et elle en voulait à mon père d'avoir accepté pour des raisons de carrière, un changement préjudiciable à sa santé. De nombreux médecins consultés émirent des opinions divergentes. Elle se rallia à l'avis du plus optimiste, qui conseillait la mer. C'esta ainsi que l'été suivant, au lieu de passer comme chaque année nos vacances en Touraine, où mon père avait une maison, nous nous installâmes sur une plage de Bretagne.
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[Ecrits de prison sous la Terreur]
La prison, où Sade enrage, peut être aussi, pour le proscrit, l'occasion d'un retour sur soi. La prison, ou la fuite. Des conditions de vie précaires, la menace d'une mort imminente rendent l'heure précieuse. On est sorti de la tourmente ; on la regarde autrement. Condorcet en profite pour rédiger son testament philosophique. D'autres décident de raconter leur vie, telle qu'ils la voient ou la veulent, et de justifier du même coup, aux yeux de la postérité, les engagements qui les ont perdus. Des notes sont prises sur le destin présent, le passé est regardé dans sa courbe, reviennent à l'esprit les voeux et les moments les meilleurs. Si bien que la littérature doit aux emprisonnés, aux vaincus, à l'amère désillusion et à l'horrible triomphe de la Mort, des textes intéressants ou précieux, des reliques. Il en est auxquels ont pense aussitôt : les écrits de prison de Mme Roland. Elle a noté elle-même cette particularité de sa psychologie : au cours d'une maladie ou en prison, elle oublie tout des préoccupations de la vie active et des luttes ; dans le calme d'une inactivité par obligation, elle se retrouve, enfin.

p. 149
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La grande affaire de l'existence n'est-elle pas d'accepter la compagnie d'autrui ? Impossible de vivre sans, difficile de vivre avec. On ne s'en tire jamais que par un compromis.

( p.78, Joëlle Losfeld, 2003)
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A l'hôtel de Nevers, on l'appelait 'le brouillard'. Personne ne sait pourquoi. Le témoignage de ses amis la montrent distante, peu expansive et plutôt triste.
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Finir un livre est comme fermer une porte. On n'est jamais certain que le moment soit venu de sortir.
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 Un nouveau projet chasse le précédent, un autre
« mon roman » prend la place de celui que je viens
de quitter. On n'en en jamais fini avec l'écriture.
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Les écrivains sont incorrigibles : même quand ils parlent
de se taire, ils ne résistent pas à la tentation de raconter
leur silence.
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On n'a pas le droit d'être fidèle pour rien, pour la seule gloire de la fidélité.
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" Elle savait qu'elle continuerait, jusqu'au bout , à vivre dans la peur et le regret. Certaines choses lui seraient refusées toujours : d'autres lui restaient, qui les valaient peut-être, et qu'au moins elle tenait. Il est toujours difficile de dire ce qu'on perd et ce qu'on gagne à choisir t'elle voie plutôt que telle autre. Mais on ne revient pas en arrière à volonté. Ou alors on devient une de ces épaves qui, à force de ne jamais choisir, finissent par vieillir sans avoir vécu.
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_ Moi même, quelquefois, dit-elle. J'ai du mal à le comprendre.
Pourquoi avait t'elle dit cela? pourquoi éprouvait-elle soudain le besoin de tout raconter à sa mère? Pourquoi avait t'elle envie de pleurer? Pourquoi, s’arrêtait-elle sous les arbres, comme si elle cherchait les premiers mots d'une confession?
_ Tu n'est pas heureuse, ma fille, je le vois bien, dit Mme Perse.
Elle cacha sa tête dans le cou de sa mère, en sanglotant.
_Si, mais si !
_Calme toi, dit Mme Perse très doucement je suis là !
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L'auteur et son roman : couple infernal. Qui est le maître de l'autre ?
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Mais c'est qu'il est peut-être impossible de parler de la vraie musique, celle qui impose sa pure présence, comme une âme délivrée de toute contrainte charnelle, dans un espace et un temps qu'elle invente en même temps qu'elle s'y déploie.
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J'étais assuré, maintenant, que la merveilleuse musique qui m'avait obsédé si longtemps n'était pas perdue. Qu'elle continuait à voltiger, à travers l'espace et le temps, comme les mouettes de mon rêve, se posant là où il lui plaisait, quand il lui plaisait, dès l'instant où elle trouvait quelqu'un pour l'écouter.
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Vous m’avez donné de la Passion des le premier moment que je vous ai vue.
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"Tu ne sais pas bouger, ta voix n'est pas placée, tu articules très mal, tu respires à contretemps, mais tu as le don." Ces mots que Bartoldi prête à Dullin dans la même interview où il raconte la scène de Volponi sont probablement inventés. Dullin, à ma connaissance, ne parlait pas de "don" et mettait plutôt l'accent, dans ses cours, sur le dur travail d'apprentissage exigé de l'acteur.
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Lorsqu'il s'agit de la vie en réalité on ne peut rien comprendre la pensée, le mental... dominent tous notre existence
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Il imagina alors. _ et c’était toujours le guerrier maladroit qui faisais ce rêve, pour se persuader qu'il n’était pas encore vaincu _ une autre vie, un autre amour qui le jetterait dans les bras d’Hélène, simplement , et ils pourraient s'étendre enfin cote à cote , sans regrets, comme deux lutteurs épuisées. " Tu serais là " . Il avait fermé les yeux, il tenais sa main serrée dans la sienne. " Tu seras là " .
Cette grange, c'est pour nous qu'elle à était bâtie. Je la meublerai des plaisirs de tes songes . A toi sera le silence dont je suis le tisserand, à toi l’écoulement tranquille du temps qui glissera sur ton visage sans le tenir et fera mûrir les arbres du bonheur dont nous posséderont les fruits.


Tu sera là, discret, et cependant présente par tout les poids de ton corps sur la terre apaisée. Nous connaîtrons la paix.. Ce sera comme un regard qu'aucune pensée mauvaise n'obscurcit, une nuit de pleine lune, la lumière pâle des premiers beaux jours. L'eau d'une source et la pierre verte où sèchent les lézards. L'éclat du diamant et la blancheur du lait. Ce sera le rire des fontaines , l'indifférence des lacs, la splendeur du feu lorsque la flamme, droite et pure, se dresse dans l'air immobile.
Une prière sans parole et sans vœux, l'absolue transparence des cœurs , la maison de verre et la nudité sans appel des ruines.

Ce sera moi, et toi, dans un autre monde, la même et unique présence , _ et tout ce qui se produira à partir de ce jour, le lâche , l’inconnu , le médiocre , le frissonnant, le trouble, nous restera à jamais aussi étranger que la vie l'est à la mort. Car L'un et l'autre, nous nous mériterons . "
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S'il fallait un jour sacrifier ce qu'elle avait de meilleur, elle offrirait cela : une seconde chance de confiance très pure, volées à l'éternité .
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Il eut l'impression que tout ce qui était lourd, indécis, mouvant, tout ce qui l’empêchait de voir clair se détachait de lui : il n’était plus qu'une conscience attentive, un fil tendu dans la nuit. " Je ne t'abandonnerai jamais, dit-t'il. Mais si tu veut partir je ne te retiendrai pas. Car il n'y a de fidélité que libre . "
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