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Citation de collectifpolar


Malgré la différence d’âge flagrante qui le séparait de la jeunette, Umberto Eco continua son aimable marivaudage.

— Fréquentez-vous cette tanière pour les mêmes raisons que moi ?

— C’est la première fois que j’entre ici. Je viens m’enquérir de la valeur de deux livres que je possède, ou plus exactement qui sortent de la bibliothèque de mon père. C’est lui qui m’a donné les coordonnées de cette librairie et qui m’a chargé de cette mission.

La jeune fille me tendit les deux volumes. J’en posai un sur mon bureau et commençai à examiner l’autre. Illico, mon sixième sens m’alerta : je tenais une rareté entre les mains.

— Me permettez-vous de montrer ces livres à M. Eco ? Il est plus savant que moi dans certains domaines pointus de la bibliophilie. Le hasard a de ces espiègleries ! Voilà l’homme de l’art qui tombe à pic !

Umberto me gratifia d’un regard qui semblait signifier : « Tu n’exagères pas un peu ? » Il inspecta minutieusement le premier volume en silence, puis le second, tout aussi longuement, sans un mot. Enfin il s’adressa à moi tout en scrutant la jeune fille.

— À mon avis, c’est du lourd, du très lourd. Et toi Oresté, qu’en penses-tu ?

— L’un est un livre d’alchimie très ancien qui reste à identifier, et l’autre, rédigé en grec ou en araméen, mérite un examen approfondi. Je crois que ces deux ouvrages sont d’une insigne rareté. Ils pourraient même, si Mlle Bourbaki veut bien s’en séparer, devenir deux des fleurons de ta collection, qui en comporte déjà beaucoup, Umberto. J’aurai besoin d’un peu de temps pour m’en assurer. Et si tu me faisais l’amitié de m’aider dans ces recherches ? Enfin, si tu restes suffisamment longtemps à Paris, bien sûr !
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