AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Bernard Prou (90)


Pendant qu'il fléchissait, un déclic se fit entendre et le second plat de la couverture du Mutus Liber s'entrouvrit. Léonard en extirpa une feuille de papier calque sur laquelle était dessiné un plan, aussi muet que l'ouvrage dont il était issu.
Commenter  J’apprécie          30
Nous vous avons jugé dignes de devenir franc-maçon et de former un anneau de cette chaîne qui symbolise notre union. Ces mains unies vous annoncent que nous ne vous abonneront jamais.
Mais ne vous y Trompez pas ! La vie nous enseigne qu'en dépit des visages avenants que nous côtoyons, se dissimulent parfois dans l'ombre, nos adversaires les plus perfides. Vous pouvez vous demander s'il en est de même e franc- maçonnerie ?
Afin de vous en assure, veuillez vous retourner et regardez !
Alexis( le fils de Maupassant ) s'était alors retourné comme on l'avait à le faire, et c'était retrouvé face à un miroir qui réfléchissait son visage.
Simon avait alors proclamé : " Vous avez devant vous Monsieur, votre principal ennemi ! "
Commenter  J’apprécie          30
Tout l'art de la manipulation consiste à persuader la victime qu'elle est maîtresse de ses décisions, tout en la privant de sa liberté sans qu'elle en ait conscience.
Commenter  J’apprécie          20
J'éprouve un malin plaisir à flouer les cuistres, les parvenus qui tapissent leurs murs de reliures achetées au mètre pour acheter une culture qu'ils n'ont pas. C'est à peine s'ils sont capables d'en déchiffrer le titre ! Ces gens-là me nourrissent, mais ils me gavent.
Commenter  J’apprécie          20
Un cercle de jeunes artistes précurseurs : des écrivains, des musiciens et quelques bohêmes, fréquentait l’atelier de Renoir aux Batignolles. Liouba était leur belle et chaste égérie. Fidèle à son amour secret d’adolescente, le lieutenant Karsoukov auquel elle avait succombé pendant les somptueuses nuits blanches de Saint-Pétersbourg deux ans auparavant, Liouba restait vertueuse. Pétrie d’idées novatrices, elle participait aux discussions du Cénacle des Batignolles. Tous l’appréciaient pour son naturel, sa gentillesse et l’intelligence qui la caractérisaient.

Portée par l’arrogance de sa jeunesse et servie par une beauté sans défaillance, elle s’adressait à ses consœurs avec de suaves intonations slaves : « Balancez vos corsets et vos maris aux orties ! Libérez vos fesses ! Libérez vos seins ! »

17Loin d’être légère contrairement aux médisances, elle exprimait ses conceptions avec conviction. Elle ne prônait pas la débauche, ni ne la pratiquait, elle tentait avec candeur de diffuser des opinions dont l’équation maîtresse était : une femme égale un homme.
Commenter  J’apprécie          20
Liouba tomba amoureuse de l’écrivain à travers son œuvre. Elle osa lui écrire et à son extrême surprise, il lui répondit par une lettre où il exaltait les amours sublimes, lui qui n’en avait connu que d’éphémères ou de vénales. Ce fut le début d’une relation épistolaire, d’abord platonique puis de plus en plus intime, durant deux ans pendant lesquels ils ne se rencontrèrent jamais.

Une après-midi de l’automne 1891, encouragée par la dernière lettre qu’elle venait de recevoir, Liouba 12franchit le pas. Elle se rendit au domicile parisien de son correspondant, rue Boccador, et frappa à son huis. Tassart, le fidèle serviteur qui constituait la garde rapprochée de l’écrivain, vint lui ouvrir. Du fond de l’appartement jaillit une forte voix : « Qui est-ce, François ? »

Se tournant vers Liouba, le domestique demanda d’un ton un peu sec :

— Qui dois-je annoncer mademoiselle ?

Encore abasourdie par son audace, la jeune fille resta muette. D’un ton adouci, François réitéra sa question.

— Lioubov Andreïevna Vassilkova… Enfin… Dites plutôt : Liouba… Liouba Vassilkov.
Commenter  J’apprécie          20
Le succès l’atteignit de plein fouet vers l’âge de trente ans. Un succès formidable, ininterrompu jusqu’à sa mort prématurée treize années plus tard, rongé par la vérole : la grande, la vraie, celle qui vous liquéfie le cerveau et vous rend fou.
Commenter  J’apprécie          20
Ce fut un insigne morceau d’anthropologie, une de ces scènes qui égayent les mornes études notariales de province.
Commenter  J’apprécie          20
Par la bite du Christ ! Que Dieu vous encule tous !
Commenter  J’apprécie          20
On aurait bouffé le cuir de nos bottes, si on en avait eu !
Commenter  J’apprécie          20
Plus j'avance et plus je m'aperçois qu'une ombre d'amour vrai est préférable à toutes les gloires.
Commenter  J’apprécie          20
La mort lui accorda dix-huit mois de sursis.Cruel,le destin lui octroyait des heures,voire des jours de totale intelligence afin qu'il mesure pas à pas le chemin de la dégénérescence.
Commenter  J’apprécie          20
En dehors de son travail, dans lequel il excellait, il s’était entiché des techniques de manipulation mentale. Il voulait tant comprendre et en pratiquer les mécanismes. Il fréquentait quelques artistes de la spécialité. Il avait acquis auprès d’eux une petite notoriété, dont il devait limiter la portée car elle aurait pu devenir un objet de curiosité et fournir des indices susceptibles de le mener à sa perte.
Tout l’art de la manipulation consiste à persuader la victime qu’elle est maîtresse de ses décisions, en la privant de toute sa liberté sans qu’elle en ait conscience.
Commenter  J’apprécie          10
Quand tu verras ces images, je serai mort. Ma disparition est sans importance, mais la mission que nous allons te confier et capitale. Tu n’es pas au bout de tes épreuves, et tu comprendras plus tard à quel point elles étaient indispensables. Tous nos espoirs reposent désormais sur toi. Au fur et à mesure de ta progression, tu trouveras les instructions nécessaires à la réalisation de ta mission. Celle-ci n’est pas sans risque. Ta vie sera en danger, mais une armée de l’ombre veillera sur toi et t’aidera à accomplir notre dessein. Les mystères te seront révélés au moment voulu. Tu peux encore renoncer, il suffit de refermer le Mutus Liber. Sinon, que le Grand Architecte de l’univers te garde !
Commenter  J’apprécie          10
Excepté quelques normaliens de la rue d’Ulm, curieux et captivés par les livres anciens dont je fais étalage à deux pas de leur école, ma clientèle et d’un autre âge et d’une autre époque. Les bibliophiles sont, en majorité, des hommes mûrs dont les us et coutumes surprennent le non-initié. Ils évoluent dans un univers qui s’étire entre le doux dingue et le fou furieux. De fait, ce monde est aussi le miens.
Commenter  J’apprécie          10
- Nettoyez-moi ces lits de la merde qui les encombre !
Ils s’exécutèrent aussitôt, retournèrent les lits, éjectèrent manu militari les deux occupants éclopés puis les traînèrent par les pieds vers l’extérieur. La tête des deux guignards rebondissait de marche en marche, leurs côtes craquaient sous les coups de pieds distribués par les gardes qui les abandonnèrent, inanimés, devant l’infirmerie.
Cela n’apaisa pas Bolotnikov : « Lâchez les chiens ! » aboya-t-il.
Libérés de leurs chaînes, trois molosses dressés pour la chasse aux fuyards, se ruèrent dans de furieux aboiements sur les deux hommes quasi morts. L’un des chiens referma sa mâchoire dans la gorge du premier tandis que ses acolytes déchiraient le corps du second. Les os craquaient sous les crocs acérés.
Commenter  J’apprécie          10
Succédant au fracas d’une porte dégondée, Bolotnikov surgit dans la salle où s’entassaient les malades, les estropiés et les agonisants. Il éructait. Derrière lui, une escorte de gardes portait deux des leurs mal en point.
- Toi, hurla-t-il en apostrophât Simon, fais de la place pour mes hommes blessés. Vire-moi ces deux crevards, dit-il en désignant deux bougres étendus sur leurs couchettes.
Sidéré, Simon ne réagit pas tout de go ce qui eut le don d’exciter Bolotnikov de plus belle. Il aboya un ordre à ses cerbères :
- Nettoyez-moi ces lits de la merde qui les encombre !
Commenter  J’apprécie          10
On dirait que l’air, l’air invisible est plein d’inconnaissables Puissances dont nous subissons les voisinages mystérieux.
Liouba reconnut deux personnages parmi les quatre qui tenaient les cordons du poêle : Ollendorf et Zola.
Le sarcophage fut descendu dans le trou noir qui l’absorba, puis la foule silencieuse écouta les orateurs qui rendaient au disparu des hommages appuyés.
Liouba s’adressa à son enfant qui babillait :
- Ton père ce géant n’est plus parmi nous. Ecoute Aliocha ils parlent de lui. Je te raconterai ce jour !
Commenter  J’apprécie          10
Maupassant avait souhaité être enseveli à même la terre. L’administration des pompes funèbres refusa. On lui offrit un triple cercueil : sapin, zinc et chêne.
Liouba n’assista pas à l’office religieux célébré dans l’église Saint Pierre de Chaillot, mais elle suivit le char funèbre qui croulait sous les couronnes. En tête, attelé aux brancards, un fier percheron au poil lustré bouchonné de frais tirait la barque de Charon. Cette fois, Guy restait sur l’autre rive de l’Achéron.
Liouba poussait un landau, Tassart, anéanti, à ses côtés.
La voiture mortuaire pénétra dans le cimetière sud du Montparnasse. Plombée par la chaleur qui écrasait Paris ce jour-là, une étrange ambiance baignait l’assistance. Comme si les spectres des personnages de l’écrivain étaient tous assemblés dans les allées du cimetière, autour de la fosse qui attendait son dû.
Commenter  J’apprécie          10
Il repéra l'ouvrage relié en maroquin rouge entre deux éditions du Dictionnaire de l'Académie. Avec précaution il s'empara du livre d'alchimie, le déposa sur le bureau et l'ouvrit. En tête de l'ouvrage, le relieur avait inséré un feuillet avec l'intitulé : Nicolas Flamel et Pernelle, son épouse, ou Livre muet dessiné en 1399, gravé et imprimé en 1677 à La Rochelle. Relié en 1856 par Cornéluis Ribaud.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bernard Prou (320)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
188 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}