AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Bernard Prou (90)


Les yeux de Golovine reflétaient la peur. II regarda autour de lui pour s’assurer que personne ne l’entendait puis il cracha e morceau.
-Tu ne te rends pas compte de ce qui se passe ici? Pourtant tu dis bien soigner des blessures qui t’étonnent non?
Puis il continua:
-Le Zek que tu as soigné hier soir, ils lui ont fait mordre un bout d’acier si froid, que sa langue est resté soudée au métal. L’autre nuit, après l’avoir déshabillé, ils ont assis l’un des nôtres le cul sur une tôle gelée : il est mort de froid les couilles clouées sur l’acier!
«Bolotnikov est un fauve vicieux entouré de sadiques à sa botte
Commenter  J’apprécie          00
Les fossoyeurs s'emparèrent du cercueil et le portèrent jusqu'à la fosse, qui attendait son dû.
A ce instant, dans le silence matinal, un oiseau se mit à chanter, bientôt suivi par un autre, puis par un troisième. Leurs aubades s'accordèrent pour élaborer une mélodie submergeant la scène d'une indicible émotion.
Commenter  J’apprécie          00
Les tortionnaires étaient des hommes ordinaires, souvent insignifiants, molestés par leur hiérarchie, qui avaient acquis le pouvoir de brimer à leur tour en toute impunité. Leur rancœur accumulée s'exprimait alors dans une furieuse éruption de haine.
Commenter  J’apprécie          00
En dehors de son travail, dans lequel il excellait, il s’était entiché des techniques de manipulation mentale. Il voulait tant comprendre et en pratiquer les mécanismes. Il fréquentait quelques artistes de la spécialité. Il avait acquis auprès d’eux une petite notoriété, dont il devait limiter la portée car elle aurait pu devenir un objet de curiosité et fournir des indices susceptibles de le mener à sa perte.
Tout l’art de la manipulation consiste à persuader la victime qu’elle est maîtresse de ses décisions, en la privant de toute sa liberté sans qu’elle en ait conscience.
Commenter  J’apprécie          10
Quand tu verras ces images, je serai mort. Ma disparition est sans importance, mais la mission que nous allons te confier et capitale. Tu n’es pas au bout de tes épreuves, et tu comprendras plus tard à quel point elles étaient indispensables. Tous nos espoirs reposent désormais sur toi. Au fur et à mesure de ta progression, tu trouveras les instructions nécessaires à la réalisation de ta mission. Celle-ci n’est pas sans risque. Ta vie sera en danger, mais une armée de l’ombre veillera sur toi et t’aidera à accomplir notre dessein. Les mystères te seront révélés au moment voulu. Tu peux encore renoncer, il suffit de refermer le Mutus Liber. Sinon, que le Grand Architecte de l’univers te garde !
Commenter  J’apprécie          10
Excepté quelques normaliens de la rue d’Ulm, curieux et captivés par les livres anciens dont je fais étalage à deux pas de leur école, ma clientèle et d’un autre âge et d’une autre époque. Les bibliophiles sont, en majorité, des hommes mûrs dont les us et coutumes surprennent le non-initié. Ils évoluent dans un univers qui s’étire entre le doux dingue et le fou furieux. De fait, ce monde est aussi le miens.
Commenter  J’apprécie          10
Tout l'art de la manipulation consiste à persuader la victime qu'elle est maîtresse de ses décisions, tout en la privant de sa liberté sans qu'elle en ait conscience.
Commenter  J’apprécie          20
- Nettoyez-moi ces lits de la merde qui les encombre !
Ils s’exécutèrent aussitôt, retournèrent les lits, éjectèrent manu militari les deux occupants éclopés puis les traînèrent par les pieds vers l’extérieur. La tête des deux guignards rebondissait de marche en marche, leurs côtes craquaient sous les coups de pieds distribués par les gardes qui les abandonnèrent, inanimés, devant l’infirmerie.
Cela n’apaisa pas Bolotnikov : « Lâchez les chiens ! » aboya-t-il.
Libérés de leurs chaînes, trois molosses dressés pour la chasse aux fuyards, se ruèrent dans de furieux aboiements sur les deux hommes quasi morts. L’un des chiens referma sa mâchoire dans la gorge du premier tandis que ses acolytes déchiraient le corps du second. Les os craquaient sous les crocs acérés.
Commenter  J’apprécie          10
Succédant au fracas d’une porte dégondée, Bolotnikov surgit dans la salle où s’entassaient les malades, les estropiés et les agonisants. Il éructait. Derrière lui, une escorte de gardes portait deux des leurs mal en point.
- Toi, hurla-t-il en apostrophât Simon, fais de la place pour mes hommes blessés. Vire-moi ces deux crevards, dit-il en désignant deux bougres étendus sur leurs couchettes.
Sidéré, Simon ne réagit pas tout de go ce qui eut le don d’exciter Bolotnikov de plus belle. Il aboya un ordre à ses cerbères :
- Nettoyez-moi ces lits de la merde qui les encombre !
Commenter  J’apprécie          10
On dirait que l’air, l’air invisible est plein d’inconnaissables Puissances dont nous subissons les voisinages mystérieux.
Liouba reconnut deux personnages parmi les quatre qui tenaient les cordons du poêle : Ollendorf et Zola.
Le sarcophage fut descendu dans le trou noir qui l’absorba, puis la foule silencieuse écouta les orateurs qui rendaient au disparu des hommages appuyés.
Liouba s’adressa à son enfant qui babillait :
- Ton père ce géant n’est plus parmi nous. Ecoute Aliocha ils parlent de lui. Je te raconterai ce jour !
Commenter  J’apprécie          10
Maupassant avait souhaité être enseveli à même la terre. L’administration des pompes funèbres refusa. On lui offrit un triple cercueil : sapin, zinc et chêne.
Liouba n’assista pas à l’office religieux célébré dans l’église Saint Pierre de Chaillot, mais elle suivit le char funèbre qui croulait sous les couronnes. En tête, attelé aux brancards, un fier percheron au poil lustré bouchonné de frais tirait la barque de Charon. Cette fois, Guy restait sur l’autre rive de l’Achéron.
Liouba poussait un landau, Tassart, anéanti, à ses côtés.
La voiture mortuaire pénétra dans le cimetière sud du Montparnasse. Plombée par la chaleur qui écrasait Paris ce jour-là, une étrange ambiance baignait l’assistance. Comme si les spectres des personnages de l’écrivain étaient tous assemblés dans les allées du cimetière, autour de la fosse qui attendait son dû.
Commenter  J’apprécie          10
Les yeux de Golovine reflétaient la peur. II regarda autour de lui pour s’assurer que personne ne l’entendait puis il cracha e morceau.
-Tu ne te rends pas compte de ce qui se passe ici? Pourtant tu dis bien soigner des blessures qui t’étonnent non?
Puis il continua:
-Le Zek que tu as soigné hier soir, ils lui ont fait mordre un bout d’acier si froid, que sa langue est resté soudée au métal. L’autre nuit, après l’avoir déshabillé, ils ont assis l’un des nôtres le cul sur une tôle gelée : il est mort de froid les couilles clouées sur l’acier!
«Bolotnikov est un fauve vicieux entouré de sadiques à sa botte.
Commenter  J’apprécie          00
Léonard avança de trois pas et donna un coup sec sur une lame de parquet, qui se souleva. Il s’agenouilla, actionna un loquet, et une trappe s’ouvrit à même le sol. Elle cachait un coffre-fort scellé entre les solives du plancher dans lequel Léonard glissa le livre avant de tout remettre en place en un tournemain, sous le regard satisfait de Garousset.
Commenter  J’apprécie          00
Il repéra l'ouvrage relié en maroquin rouge entre deux éditions du Dictionnaire de l'Académie. Avec précaution il s'empara du livre d'alchimie, le déposa sur le bureau et l'ouvrit. En tête de l'ouvrage, le relieur avait inséré un feuillet avec l'intitulé : Nicolas Flamel et Pernelle, son épouse, ou Livre muet dessiné en 1399, gravé et imprimé en 1677 à La Rochelle. Relié en 1856 par Cornéluis Ribaud.
Commenter  J’apprécie          10
Avachi dans un fauteuil dans le jardin, Léonard se livrait au rituel du Partagas. Non pas un de ces barreaux de chaise prétentieux, mais un savoureux Robusto cubain dont la dégustation solitaire exigeait entre cinquante minutes et une heure de quiétude. Le cérémonial s’ouvrit par l’évaluation du moelleux de la cape : Léonard tint le cigare entre le pouce et l’index et lui imprima une série de petites rotations dans un sens puis dans l’autre, tout en humant à froid l’odeur du tabac. L’examen fut concluant. À l’aide d’un petit emporte-pièce, il procéda à la coupe franche et délicate de la tête. L’orifice pratiqué, ni trop large ni trop étriqué, devait permettre l’aspiration de la fumée avec souplesse. Puis vint la phase cruciale : l’allumage. Léonard l’accomplit, en bannissant deux hérésies qui classaient à ses yeux ceux qui y recouraient au rang d’iconoclastes : promener la flamme sous le cigare, ce qui l’asséchait inexorablement, et ficher un fragment d’allumette dans l’extrémité, pour le tenir plus facilement serré entre les dents, ce qui astreignait le fumeur à une grimace ridicule. Lui, il utilisait des allumettes un peu plus longues. Après avoir frotté la pointe de soufre sur le grattoir, il attendit que celui-ci fût entièrement consumé avant de l’approcher du cigare afin de ne pas mêler des arômes parasites à ceux du tabac, puis il porta la flamme sur le pied de façon qu’il s’empourprât en...
Commenter  J’apprécie          30
Bien qu’un demi-siècle se soit écoulé depuis lors, ces notes intéressent nombre d’historiens, de politiciens ou de services spéciaux tous azimuts, et d’individus aux motivations plus ou moins avouables.
Commenter  J’apprécie          30
Chargé par son Ordre de débusquer de nouvelles recrues, et en accord avec Courtillac père, Garousset avait convaincu Léonard d’entrer en maçonnerie en 1991, dès l’âge de vingt et un ans.
Commenter  J’apprécie          30
— Jeune homme, vous tombez à pic ! L’autre jour, quand vous êtes venu, j’ai bien compris que vous ne vous sentiez pas très à l’aise dans cet endroit, au milieu de vos congénères, et que vous étiez là comme un étranger. Pourtant, j’ai remarqué l’attention que vous avez portée à mes propos et je savais que vous reviendriez. Voyez-vous, je ne me suis pas trompé. J’avais mis ce livre de côté, à votre intention. C’est tout ce qu’il me reste ! On peut dire que le thème de ce roman tourne autour de l’absurde et on ne saurait mieux illustrer ces instants, conclut-il en lui tendant un volume de l’édition originale de L’Étranger.
Commenter  J’apprécie          30
Plongé dans la tourmente avec ses compatriotes pieds-noirs, le jeune homme avait acclamé le général de Gaulle sur la place du Forum, lorsqu’il avait lancé son « Je vous ai compris ! » depuis le balcon du Gouvernement général d’Alger. Puis, incapable d’accepter que le vent de l’Histoire souffle dans le sens de la décolonisation, Ernest se jeta à corps perdu dans les bras de l’Organisation armée secrète, l’OAS, pour laquelle il exécuta des missions aveugles durant les quinze derniers mois de la présence française en Algérie.
Commenter  J’apprécie          30
Tonneliers originaires de Sète chassés de métropole par le phylloxéra, les aïeux d’Ernest Bourbaki émigrèrent en Algérie en 1882, et y firent souche.

Farouche Algérois de Bab-el-Oued, Ernest y fêta ses vingt ans en 1960.

Il vécut sa prime adolescence au sein de la société multiraciale qui coexistait encore en bonne entente à cette période. Lui et ses copains musulmans ou juifs, espagnols, italiens ou maltais, arpentaient les ruelles riantes et bigarrées qui constituaient leur aire de jeu. Avant même qu’il eût quinze ans, ces mêmes ruelles allaient devenir le terrain d’autres jeux, inhumains et cruels.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bernard Prou (320)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
218 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}