Il était fier de moi, j'étais sa création. Mais l'élève avait dépassé son pygmalion et , plutôt que de lui faire sentir qu'il n'avait plus rien à m'apprendre, je suis allée là où nous ne risquions pas de nous heurter.
Notre couple avant tout.
Sauf à envisager un canular téléphonique, cette fois j'étais bien obligée de me rendre à l'évidence: si invraisemblable que cela puisse paraître, moi aussi j'aurais une rue qui porte mon nom à Vegas, comme mes amis du Rat Pack, Frank Sinatra, Dean Martin ou Sammy Davis Jr, cette bande de copains essentiellement des hommes, il faut bien le dire_ qui, dans les années 1960, enchantèrent Las Vegas par leur charme, leur talent et leur désinvolture.
Quand on est sur scène le soir, qu’on connaît le trac, cette affreuse paralysie qui vous saisit avant le lever du rideau, puis l’exaltation, la chaleur du public, le succès, les bravos, comment aller se coucher sitôt les lumières éteintes? Il faut décompresser, rire, faire la fête, bavarder à n’en plus finir avec les copains. Et rentrer chez soi quand beaucoup d’autres se lèvent pour partir au travail.
_J'aime beaucoup Carla, sa beauté, son charme, son intelligence. Elle a contribué à ce que nous nous rapprochions quelque peu, Nicolas et moi, tout en gardant nos distances. Et puis, comme le disait Léo Ferré, Avec le temps, va, tout s'en va...