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Citations de Bernhard Jaumann (36)


C’est comme une loi tacite, chez nous. Si quelqu’un a besoin de toi, tu es là, parce que tu sais qu’à la prochaine occasion, c’est toi qui pourrais avoir besoin de son aide, que ce soit pour un feu de savane, une morsure de vipère quand tu es en manque de sérum ou bien justement en cas d’attaque.
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En cette même année 1911, Johann Rodenstein trouva une femme prête à partager son avenir. Par une journée de tempête, alors que les vagues de l’Atlantique s’écrasaient en grondant contre la jetée, il alla lui-même la chercher à Swakopmund, au débarcadère du bateau à vapeur. En guise de bienvenue, il dit ne pas pouvoir lui promettre le paradis sur terre, mais simplement un ciel bien plus vaste au-dessus d’une terre bien plus immense que tout ce qu’elle pourrait jamais trouver en Allemagne.
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La vie continuait, comme elle avait toujours continué. Demain aussi, le soleil se lèverait pour elle, et après-demain, et toutes les années qui lui restaient encore à vivre. Et quand Elsa ne serait plus là, il le ferait pour les générations qui viendraient après elle. Elle n’avait pas le droit de se laisser aller ; elle devait rester dure comme ces pierres qui défiaient depuis une éternité la fournaise de l’été et le gel de l’hiver.
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L’un des principes de la justice pénale est que tout acte a des conséquences qui sont déterminées dans le cadre d’une certaine marge d’appréciation, et donc prévisibles. Quand on tue quelqu’un, on sait à quoi s’attendre. Il ne peut pas y avoir d’exception, pas seulement à cause des victimes et de leur famille, pas seulement à cause d’un idéal de justice quelconque, mais parce que sans cela, une règle toute simple et pourtant élémentaire de notre vie en communauté perdrait tout son sens : il faut assumer les conséquences de ses actes. Et ceux qui ne le font pas eux-mêmes doivent impérativement y être forcés par d’autres. Sinon, c’est le début de la fin.
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Les blagues, ce n’était vraiment pas son genre ; c’était bon pour les gens qui tenaient à la vie et préféraient oublier que la mort les attendait au coin de la rue. La mort ne rit pas des blagues ; elle rit de tout ce que les gens qui tiennent à la vie prennent au sérieux, d’un ricanement sauvage, sans pitié, qui finit toujours par les emporter tous.
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Tout le monde voyait bien que Lubowski était tout sauf stupide, et ça rendait la situation encore pire. Il ne se contentait pas de cracher dans la soupe puis de faire dans son froc comme un lâche. Il savait ce qu’il faisait. C’était un traître et un renégat, et la sentence s’était prononcée d’elle-même. Aucune armée au monde ne peut se permettre de laisser ses membres passer à l’ennemi.
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On pouvait imposer des règles à la vie, telle une vaine tentative de rendre le futur prévisible en reproduisant perpétuellement le passé. Des mensonges, des illusions, tout ça. Lui ne s’intéressait qu’à la vérité, et on ne pouvait pas forcer la vérité. Elle restait aussi amère et aussi singulière qu’elle le voulait.
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À travers les semelles de ses chaussures, il lui sembla sentir l’asphalte se consumer, comme si les feux de l’enfer brûlaient là, directement sous la route. Bien sûr, ce n’était que le fruit de son imagination. L’enfer, ça n’existe pas, sinon, il devrait aussi y avoir un paradis. Rien que des mensonges, des histoires, tout ça
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D’un point de vue économique, toute cette réforme agraire est une absurdité. Pas une seule des fermes que nous avons achetées et incluses dans ce programme de réforme n’est restée aussi productive qu’elle l’était auparavant, ni celles cédées à des acheteurs uniques à prix préférentiels, ni, encore moins, celles découpées en parcelles. La majorité feraient faillite sans le soutien financier des contribuables.
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Si les théories du complot plaisent à tellement de monde, c'est parce qu'elles se contente de fabriquer une apparence de plausibilité à partir de suppositions, de coïncidences et de faits indépendants dont chacun exagère l'importance comme bon lui semble.
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Du sang gouttait d’un tuyau d’arrosage. Le gazon était noir. Les douilles qui pendaient aux branches des citronniers, à la place des fruits, cliquetaient dans le vent. Une jeune fille blanche, cramponnée à un coussin de cuir, hurlait. Un homme, rictus aux lèvres, s’approchait de plus en plus.
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Puis arriva l’homme dont il avait inscrit le nom sur sa feuille de papier.
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Il était assis dans le hall d’attente de l’aéroport de Hosea-Kutako, sur une des chaises vissées ensemble en une longue rangée. Il avait choisi une des places du milieu parce qu’elles semblaient attirer moins de monde que les autres. Si cela en avait valu la peine, il se serait demandé pourquoi ceux-là mêmes qui, dans la vie, adoraient être au centre de l’attention optaient dans les halls d’aéroports pour les sièges situés en bord de rangée – et pourquoi ils dévisageaient d’un air si réprobateur tous ceux qui leur prenaient ces places.
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Clemencia poursuivit son interrogatoire, qui se révéla particulièrement laborieux. Elle devait pousser Mme van Zyl dans ses derniers retranchements pour lui arracher le moindre mot et, même ainsi, elle n’en tirait presque aucune information utile. La femme de la victime affirmait que son mari avait mené une vie tout à fait normale. Naissance à Pretoria, école, service militaire, université. Comme elle-même ne voulait pas quitter son pays natal, il était venu s’installer à Windhoek. Ils y avaient fondé une famille, lui avait gravi les échelons professionnels jusqu’à devenir cadre dirigeant ; le soir, il s’occupait de son jardin, et le dimanche, il allait à la messe à la NG Kerk*.
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Clemencia regarda Mme van Zyl écraser nerveusement sa cigarette et s’en allumer aussitôt une autre. Elle aussi aurait préféré arriver bien plus tôt. Évidemment, la situation était très dure pour l’entourage de la victime, mais ne pouvait-on tout de même espérer un peu de coopération ? Elle demanda au policier de lui montrer l’endroit où on avait trouvé le corps, et il la mena sur la terrasse, où deux de ses collègues attendaient en faisant mine de monter la garde. Lorsqu’ils furent hors de portée de voix de la maison, elle exigea des explications : pourquoi ne l’avaient-ils pas prévenue plus tôt ? Mais les trois hommes se contentèrent de hausser les épaules.
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Un homme et quatre femmes, tous blancs, étaient assis à la table de la salle à manger. Clemencia devina aussitôt qui était la mère. Blême, le visage pétrifié, elle fixait des yeux le cendrier posé devant elle. On ne remarquait les tremblements de ses mains que lorsqu’elle portait sa cigarette à ses lèvres pour en tirer des bouffées avides. Quand Clemencia se présenta, la femme leva à peine les yeux.

« C’est vous qui menez les investigations ? lança en afrikaans l’homme assis près d’elle, détaillant Clemencia de la tête aux pieds.

— C’est bien que vous soyez déjà là, trois heures et demie plus tard », lâcha, amère, l’une des femmes.
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Il était 22 h 27 lorsque l’inspectrice Clemencia Garises fut informée du meurtre sur son téléphone portable.
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L’enfer, ça n’existe pas, sinon, il devrait aussi y avoir un paradis.
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Il enfonça le chargeur incurvé dans l’ouverture de l’AK-47 et vérifia qu’il était bien enclenché. Trente cartouches, 7,62 mm. En se penchant sur le côté, il sentit sa chemise trempée de sueur lui coller au dos. Le sang bouillonnait dans ses veines, mais c’était uniquement à cause de la chaleur qui stagnait dans la voiture, bien que toutes les vitres en soient descendues au maximum. Il déposa la kalachnikov à sa gauche, à la place du passager, et se rassit sur le siège conducteur. À la radio, le présentateur annonça le titre « Summer in the City ». C’était une station afrikaans*, radio Kosmos, 94.1 MHz.
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Les mensonges, les histoires, c’est fini ! Seule la vérité compte, désormais, et la vérité, c’est la mort, bien plus encore que la vie. Car tout le monde ne peut pas prétendre avoir une vie à soi, alors que la mort, elle, frappe tôt ou tard à toutes les portes.
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