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3.03/5 (sur 96 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1969
Biographie :

Bertil Scali est écrivain, auteur-réalisateur, agent littéraire, éditeur, consultant pour des agences de publicité et des marques. Il a récemment écrit Les jours d'avant (Michel Lafon, 2020), Air (Michel Lafon, 2019), Histoires de voyageurs (Thames and Hudson, 2018), Villa Windsor (Michel Lafon, 2016). Son livre Hitler, mon voisin (Michel Lafon, 2013) a été réédité en livre de poche, traduit en 14 langues et publié dans une trentaine de pays, dont les États-Unis, la Chine, l’Italie, l’Allemagne, le Brésil, l’Espagne ou la Pologne. Bertil Scali a écrit et co-réalisé le documentaire Hitler, mon voisin qui a notamment été diffusé sur Netflix et Planète+. De 1990 à 1992, il a écrit pour les magazines City Magazine, Elle et Détective. En 1993, il est entré comme reporter au magazine VSD, interviewant notamment Issei Sagawa, le "Japonais Cannibale", ainsi qu’à Radio Nova pour l’émission La Grosse Boule, avec Edouard Baer et Ariel Wizman. En 1995, il a été engagé comme reporter à Paris Match, couvrant de nombreux faits d'actualité en France et à l'étranger, en particulier dans le domaine de l'Internet, et devenant le correspondant permanent du magazine à Londres. En 2004, il s’est associé avec Jérôme Sans, cofondateur avec Nicolas Bourriaud du Palais de Tokyo, pour lancer les éditions Scali, une maison d’édition destinée à publier des ouvrages autour des cultures de l’underground et actuelles (musiques rock, électro, poésie, fiction, cinéma, art contemporain, littérature, érotisme, carnets) sur des thèmes négligés ou controversés et des sujets en marge tels que l’histoire de la Gay Pride, par Oliviero Toscani, ou celle de la culture Goth sous la direction de Patrick Eudeline. Près de 200 livres ont été publiés de 2004 à 2008, avec des auteurs comme Richard Branson, Jonas Mekas, Virginie Despentes, Nina Roberts, Jean-Charles de Castelbajac, Joeystar, Bruce Benderson, Marie Darrieussecq, Dupuy et Berberian, Brian Epsein, Vic Darkwood, Philippe Jaenada, Bernie Bonvoisin, Margo Jefferson, Bruno de Stabenrath ou Olivier Cachin. En 2009, il a travaillé pour BETC sur les City Guide Louis Vuitton. En 2010 et 2011, il a relancé et dirigé les Éditions de La Martinière Textes. Il est toujours directeur d'ouvrages pour les Éditions de La Martinière, publiant des auteurs aux parcours de vie hors du commun, tels que Nelson Mandela, Richard Branson ou Chantal Jouanno, et des beaux-livres illustrés signés par des artistes engagés comme Jane Birkin ou France Gall. En 2013, il a f
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Source : www.bertilscali.com
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Bibliographie de Bertil Scali   (8)Voir plus

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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
P 242 Je me doutais que la vielle guérisseuse saurais m’eclairer sur les espèces du coin, leur rareté, leur utilité et le calendrier de leur floraison. Elle m’a appris que nous vivions sur le Larsac au paradis des plantes utiles : le sèneçon à fe îles d’Adonis pouvait fournir un succédané d e tabac, les campanules à feuilles rondes être transformées en encre bleue, les résédas des teinturiers en colorant jaune, écrasées dans l’eau, les racines et les feuilles de saponaire officinale donnait une mousse savonneuse qui faisait merveille pour les lavages délicats, les racines de gaillet Croisette produisaient une belle teinture rouge, les genêts des teinturiers, des colorants jaunes et verts utilisés pour teindre la laine et le lin, et l’oxalide petite oseille etait jadis employé comme détachant.
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Nous sommes tous les cinq dans la voiture, Sylvia, nos deux enfants, le chien et moi. Il grêle si fort que toute la carlingue résonne comme une batterie : caisse, grosse caisse, cymbales ride, charleston et crash, et puis le tom basse. Je monte le son pour couvrir ce déluge angoissant et la musique de Dire Straits se mêle au concert du cyclone : le saxo suave de mon enfance semble avoir été enregistré pour cet instant. La fin du monde. Nous traversons un paysage de tempête blanche aux voitures arrêtées sur le côté, contrôlées par les brigades du nouveau régime. Un homme de mon âge, la cinquantaine, ouvre sa portière. Je vois son regard effrayé sous la capuche de son imperméable. Il montre ses papiers à la police écologique, reconnaissable à son uniforme vert. Son véhicule disparaît dans mon rétroviseur. Puis, après avoir roulé longtemps ainsi, la neige s’arrête et la lumière revient.

Telles sont les images qui me reviennent de cette époque, lorsque le temps s’est déréglé, que le nouveau pouvoir s’est installé et que beaucoup ont dû fuir. Nous étions de ceux-là. C’était il y a longtemps.

Cette histoire est mon histoire. Mais aussi celle de notre famille et de toute une génération. Elle commence à une époque où le désir d’accumulation de biens dirigeait encore le monde. Elle raconte le sursaut de conscience, lorsque, au bord de l’abîme, la France a ouvert les yeux des autres États sur la possibilité d’un futur sans pollution. Elle est le récit vécu des premiers jours d’une dictature écologiste, instaurée pour le bien du plus grand nombre. Mais n’est-ce pas ainsi que se justifient tous les régimes totalitaires ?
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On pouvait lire l'histoire de la montée des océans aux traces que les grandes marées avaient laissées sur les murs de la ville et, encore plus sur ceux du réfectoire du poste de police. Deux ou trois fois par an, de colossales tempêtes recouvraient le sol usé de la salle à manger d'eau salée et de détritus en plastique, vestiges du siècle passé que la mer n'en finissait pas de rejeter. Des vagues poisseuses déferlaient sur la lagune de Bordeaux depuis l'océan à une cinquantaine de kilomètres de là. Elles se répandaient sur les champs, dans les vignes, dans les rues et au rez-de-chaussée des bâtiments, malgré les digues , les murets, les canaux de dérivation et les mêmes barrages qui bordaient maintenant toutes les côtes de la planète. Les murs imbibés d'eau mousseuse se recouvraient de salpêtre.. Celui de la cantine se transformait en matière visqueuse qui, à son tour, se changeait en poussière anthracite. Rien ne résistait à la montée des océans.
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Un jour, d’Astier rejoindra de Gaulle qu’il ne connaît pas encore, et poursuivra le combat. Un jour, il écrira ce qu’il a sur le cœur, dans un roman rédigé dans la clandestinité, dans un journal publié dans le secret, et nommé Libération, et dans des chansons. Un jour il écrira ces mots, qui seront chantés à la radio de Londres, et se répandront parmi l’armée des ombres sous le titre La Complainte du partisan, ce morceau poignant qui des décennies plus tard, dans un monde en paix, sera repris en anglais par le chanteur canadien, de religion juive – puis bouddhiste –, Leonard Cohen :

Les Allemands étaient chez moi,
On m’a dit Résigne-toi,
Mais je n’ai pas pu,
Et j’ai repris mon arme...

Une nuit, le fils d’Emmanuel d’Astier, Christophe, me racontera toute cette histoire dans un bar. C’est lui qui me donnera l’envie d’écrire ce livre.
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Déjà, le soleil commençait à brûler la planète. Déjà, les cyclones et les tornades dévastaient chaque année des régions de plus en plus vastes. Les dirigeants de ces temps-là n'avaient pas été capables d'identifier le vrai danger qui se profilait. Le réchauffement de la planète avait commencé son oeuvre. Bientôt, la moitié de l'humanité serait contrainte de suivre la succession des saisons. Comme des oiseaux migrateurs.
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Puis arrivait le moment de l'interrogatoire et il fallait écouter leur histoire. Les premières fois, Mercy s'était projetée dans leur vie. Elle avait imaginé ce qu'ils décrivaient : des existences normales en Australie, en Indonésie, en Chine et même en Polynésie. Ils montraient des photos de tout ce qu'ils avaient abondonné : une villa cossue, un magasin, une voiture...Une vie.
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Conduire, rouler, partir, c’est l’illusion de pouvoir diriger sa vie : tout droit, vers Londres, et peut-être le destin. Un coup de volant à droite, vers l’un de ces hêtres, sentinelles de la route, et c’est la mort instantanée. Un raccourci vers l’éternité. Mais tout droit, il faut essayer, ce peut être le salut. Celui de l’âme, en tout cas.
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Pendant trois ans, comme pour un vieux puzzle oublié dans une vieille maison de famille, j’ai ainsi tenté de rassembler tous ces morceaux épars afin de retracer le chemin, la route qui ont conduit de Gaulle et la France de Bordeaux à Londres, de la soumission à la liberté, de la honte à l’honneur, de l’humiliation à la fierté.
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[...] Il semblerait, selon les derniers rapports de l’Onu, que l’esclavage ait également repris aux États-Unis. Les autorités nord-américaines seraient peu enclines à réguler la résurgence de ce commerce, semble-t-il excellent pour leur économie.
[...] Les villes peinent à juguler ce commerce de la main-d’œuvre humaine.
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Kacew se désole sans savoir qu’un jour il fera de cet épisode l’un des plus beaux passages de la littérature française, dans son roman La Promesse de l’aube, qu’il signera Romain Gary. Ce jour-là, ce 14 juin de l’année 1940, il aurait pu accompagner le général de Gaulle à Londres. Mais personne n’est venu le lui demander.
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