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3.65/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Diplômée de l’IEP de Paris, Bertille Bayart est journaliste depuis plus de vingt ans.

Après "L’Agefi" et "La Tribune", elle a rejoint "Le Figaro" en 2000 où elle couvre, comme rédactrice en chef puis reporter et chroniqueuse, l’actualité des entreprises.

En juin 2018, elle a remporté le prix du Meilleur Article Financier pour son article "Ce que la plage de la Baule dit de la France" (Figaro n°22634, 18 mai 2017).

Twitter : https://twitter.com/BertilleBayart

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ghosn et Bercy, c'est une vieille histoire de détestation réciproque qui semble résister au temps et aux incessantes passations de pouvoir de ce ministère. Le PDG de Renault se méfie de l'État qui, juge-t-il, n'a cessé depuis 2005 de lui donner des leçons d'industrie et de morale sur sa rémunération. Il digère mal la convocation en 2010 à l'Élysée, pour se faire reprocher par Nicolas Sarkozy son projet de fabrication de la Clio en Turquie. Il n'avait surtout pas supporté les séances dans le bureau du ministre de l'Industrie de l’époque, séances qu'il raconte des années plus tard, à la fois hilare et méprisant, les yeux écarquillés et les deux mains battant la mesure sur sa poitrine : « moi ! À moi, Christian Estrosi va expliquer comment on fabrique des automobiles ! Estrosi ! A moi ! » .
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Chez Nissan, on prend carrément à la légère la certification, le kanken. Le ministère découvre que des employés lambda se servent des hanko, tampons officiels en principe réservés à des salariés dûment habilités, ou que les candidats à l'examen pour devenir inspecteurs dans la chaîne de contrôle qualité connaissent à l'avance les réponses aux questions qui leur sont posées. Pis, les dossiers transmis à l'administration ont été falsifies pour que ce petit arrangement avec les règles puisse continuer. Pendant des années et même des décennies. La honte.

Au pays de l'industrie « zéro défaut », l'émotion est immense. Début octobre, Nissan doit rappeler plus d'un million de voitures, c'est-à-dire toutes celles qu'il a vendues dans l'archipel depuis 2014. Une semaine plus tard, il prend la décision la plus douloureuse possible pour un constructeur automobile : il arrête toutes ses usines pendant quinze jours. Cette affaire va coûter cher.

Hiroto Saikawa boit le calice jusqu'à la lie. Il apporte en personne au ministre des Transports le volumineux dossier d'enquête qui raconte par le détail les turpitudes industrielles de Nissan. Comme directeur général, il endosse toute la responsabilité. Ce qui signifie, précise-t-il devant la presse ce 17 novembre, que sa rémunération de l'année sera amputée. «Je vous prie d'accepter toutes mes excuses pour avoir trompé la confiance du public », ajoute-t-il.

Que pense-t-il en réalité ? Face aux caméras, le masque de Hiroto Saikawa est impénétrable. Ce jour-là comme tous les autres jours. Chez Nissan, le patron a depuis longtemps été surnommé «le Cyborg». Un bourreau de travail, sans affect. Ses collègues les plus proches sont pour certains incapables de dire s'il a une famille - il est marié et a trois enfants - ou ce qu'il fait de son temps libre, du moins s'il en fait quelque chose.
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Ghosn se grise-t-il du succès ? « "Toyota a eu son M. Toyoda, Honda a eu son M. Honda, mais Nissan n'a eu personne, ont l'habitude de dire les gens de Nissan », signale-t-il parfois. Croit-il qu'il est devenu le « M. Nissan », que le constructeur a trouvé en lui sa figure de référence, presque fondatrice, paternelle ? Le respect et la confiance ne font pas l'appartenance. Un cadre japonais, qui en 1999 avait préféré quitter le constructeur désormais dirigé par des étrangers, raconta une anecdote à l'un des Français : « Les Japonais sont reconnaissants au général MacArthur. Il nous a aidés. Il nous a sauvés de la ruine et de la famine après la guerre, il nous a donné une Constitution et puis il est parti. Aujourd'hui, les Japonais visitent son bureau, celui dans lequel il a écrit la Constitution, dans l'ancien Q.G. des forces américaines à Tokyo. Eh bien, je pense qu'un jour, on visitera aussi le bureau de M. Ghosn. » Pour ce Japonais, la fin de l'histoire est limpide : un jour, il faudra que, comme MacArthur, Ghosn-san reparte.
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En 2006, à 52 ans seulement, Carlos Ghosn est au faîte de sa gloire. Nissan lui a en quelques années confié tous les pouvoirs : il est président de l'entreprise, président du conseil d'administration, directeur général. Le Japon lui a décerné toutes les distinctions possibles. Il est à la fois élu « père idéal » par la presse féminine, désigné comme possible ministre, croqué en héros de manga, récompensé comme meilleur manager de l’ère de l'empereur Akihito, honoré par le Premier ministre Jun'ichiro Koizumi pour sa contribution à l'économie japonaise.. . Il obtient même ce qui paraissait inaccessible à un gaijin : la décoration du ruban bleu, que lui a remise sur son coussinet de velours l'empereur lui-même, dans le cadre d'une cérémonie au palais d'Akasaka en 2004. Une marque de confiance, un gage d'intouchabilité.
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