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Critiques de Bertille Dutheil (30)
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Le fou de Hind

***



Quand Lydia apprend la mort de son père, elle accourt à la maison de retraite où il vit depuis quelques temps. de ce père aimant mais silencieux, il ne reste qu'un corps à veiller et une boîte remplie de souvenirs... Elle découvre des photos et l'existence de Hind, une petite fille que son père semble lui avoir caché. Mais la dernière lettre de Mohsin va semer le doute dans l'esprit de Lydia et elle part à la recherche de son passé, de celui de son père, et du Château...



Dans ce premier roman, Bertille Dutheil nous emmène non pas dans une mais plusieurs histoires de famille. Même si Hind est celle qui les relie toutes, on entend la voix des différents voisins et amis de Mohsin et Hind.



Avec une écriture travaillée, fluide, Bertille Dutheil tisse la toile d'une histoire familiale mystérieuse et dont les côtés sombres s'épaississent au fil des pages. La vie de nos parents n'est pas toujours aussi lisse qu'on l'imagine, elle ne débute pas avec nous et ils éprouvent parfois le besoin de se justifier, une fois la mort en approche.



Un roman agréable, avec une construction maîtrisée et originale mais dont certains passages m'ont paru un peu trop lents.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Belfond pour leur confiance, ainsi qu'aux 68 pour la découverte...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2018..
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Le fou de Hind

Quelle belle histoire!

Pour un premier roman, il faut saluer la maîtrise de l'exercice de style qu'est l'écriture romanesque chez Bertille Dutheil!

Elle donne, avec talent, la parole aux principaux protagonistes de l'histoire dans des chapitres qui évoluent au fur et à mesure que se dénoue l'énigme posée comme point de départ de l'intrigue: qui est Hind?

Cette question, c'est Lydia qui se la pose. Cette femme vient d'enterrer son père et découvre dans les affaires personnelles de celui-ci des photos où se trouve une fille, dont le prénom est noté au dos: Hind. Elle trouve également une lettre dans laquelle son père s'accuse de l'avoir tuée… Lydia n'a jamais entendu parler d'elle. A-t-elle eu une sœur aînée tenue secrète? Si c'est le cas, pourquoi?

Lydia va remonter la trace de son père, Moshin, immigré algérien arrivé en France dans les années 70 pour travailler en tant qu'ébéniste. Avec d'autres immigrés comme lui, sans le sou et pleins de bonne volonté, il va aménager un lieu de vie surnommé "Le Château" en banlieue parisienne. C'est vers eux que Lydia va se tourner; Mohammed, Ali, Luna, Marqus et Sakina, qui, en remontant le fil de souvenirs enfouis, vont faire revivre le fantôme de la jaune Hind, disparue trop tôt pour connaître sa cadette.



Ce roman polyphonique est tout simplement passionnant. J'ai volontairement fait durer ma lecture car je n'avais pas envie de quitter ces personnages attachants. Les révélations qui se suivent sont vraiment inattendues et il règne durant la majeure partie du récit un suspens incroyable concernant l'histoire de cette "petite" Hind. Les révélations sont souvent étonnantes. De plus, les histoires des uns et des autres s'appuient sur une documentation sociale et historique que l'on devine très solide.



Une auteure à lire de ce pas et à surveiller par la suite!

Lu dans le cadre des « 68 premières fois ».



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Le fou de Hind

Que savons-nous vraiment de nos proches ?

Le père de Lydia, Mohsin Abbas, vient de décéder à la maison de retraite. Il laisse à sa fille quelques photos ainsi qu’une lettre énigmatique, dans laquelle il s’accuse du crime d’un innocent.

Lydia part alors à la recherche de ce père souvent absent. Au dos d’une des vieilles photos, deux noms : Hind, et Mohammed Afkir. Lydia retrouve Mohammed grâce à internet ; patiemment, elle reconstitue la vie de Mohsin, de l’Algérie aux bidonvilles de Nanterre, puis au « Château », une grande maison délabrée de Créteil, que se partagent plusieurs familles… Mais qui est donc Hind cette petite fille brune qui apparaît sur les photos ? Hind dont Lydia n’a jamais entendu parler ?

En recueillant les témoignages de Mohammed, puis d’Ali, Luna, Marqus et Sakina, personnages qui viennent tous, à leur manière, décrire Hind, et raconter l’histoire de Hind et de Mohsin, Lydia reconstitue un puzzle, l’image d’un homme inconnu, un Mohsin bien plus jeune, que la passion pour une jeune fille a rendu fou.

Mais c'est aussi Hind qui se dessine à travers Mohsin, Hind, sa fille adoptive, qui a partagé la vie de tous ces témoins. Tous l'ont beaucoup aimée et gardent en eux le souvenir de son destin tragique.

Une très belle histoire, qui parle à sa manière de l’immigration et de l’intégration, de l’amour que l’on porte à ses proches sans toujours les connaître, mais surtout de la passion qui peut embraser le cœur le plus sage.



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Le fou de Hind

Ma douzième lecture dans le cadre de cette session de rentrée littéraire 2018 des 68 premières Fois : Le Fou de Hind de Bertille Dutheil…



C’est un roman déroutant.

J’ai apprécié l’ambiance, la solidarité de la communauté d’immigrés décrite, la complexité des familles recomposées, le poids du passé douloureux…

Je suis rentrée dans l’écriture polyphonique, j’ai voulu moi aussi avancer dans le jeu de piste proposé, percer le mystère autour de Hind, nœud thématique du récit, personnage éponyme reprenant vie dans les souvenirs de celles et ceux qui l’ont connue. J’ai été sensible au tragique de ce livre, au destin des protagonistes.

Je me suis laissée endormir et porter par les longueurs du récit, sans doute parce qu’elles différaient le dénouement que je sentais inexorable…

Je me suis identifiée à Lydia, la fille à la recherche du passé de son père, immigré algérien en France dans les années 1970, qui vient de décéder en 2011 en lui laissant une étrange lettre où il s’accuse de la mort d’une personne innocente.

En moi, l’ancienne joueuse d’échecs a su lire les métaphores liées à ce jeu et en saisir toute la portée, dans la diagonale du fou, par exemple, et une forme de folie dans la partie qui se joue entre Hind et son père adoptif.



Voilà un livre très bien écrit, des personnages travaillés, que l’on suit de l’enfance, à l’adolescence et jusqu’à l’âge adulte… C’est un parcours initiatique très intéressant, particulièrement fouillé. Il y a un vrai travail de recherche en amont de l’écriture, sans doute en rapport avec les études de l’auteure et aussi un vaste univers romanesque avec l’énigme à résoudre et le milieu du lupanar clandestin et la grand-mère russe.

Et pourtant, quelque chose m’a gênée, m’a laissé un goût amer. C’est difficile d’en dire plus sans divulgacher des éléments importants de l’intrigue. J’ai d’abord eu du mal à m’approprier un univers référentiel que je ne connaissais pas, sur l’amour qui doit être caché, car le roman porte en filigrane un poème algérien ancien. Mais, j’ai surtout été sensible au lien de filiation généré par l’adoption de Hind par Moshin, lien indéfectible et irrévocable selon la loi, fragilisé par des sentiments réciproques mais ambigus, mis en mots à travers la parole des autres, dans une spirale de non-dits de plus en plus pesante. Il y a ici une dimension tragique au sens classique, provocant horreur et pitié, dont je vais garder le souvenir.



Un roman complexe, qui interroge.

Un roman qui sort du lot, qui peut ne pas plaire, mais dont on se souviendra.

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Le fou de Hind

La musique du titre me plaisait.

L'action se situe en région parisienne.

A la mort de son vieux père en maison de retraite , Lydia récupère ses affaires , un coffret en bois qui contient des photos argentiques qu'elle n'a jamais vues et une lettre qui lui est destinée.

Une lettre étrange, incompréhensible, dans laquelle il s'accuse d'avoir "péché au-delà de ce qui est imaginable".

Le ton est donné :le mystère, le secret à découvrir. Lydia s'y emploie, recherche les personnes qui l'ont connu, bien avant son second mariage, bien avant sa naissance, il y a une trentaine d'années.

Les personnes contactées sont troublées, réticentes, pour entretenir le mystère. En secret, chacune se remémore ses années d'enfance, retrouve les souvenirs ensevelis.

Leurs parents immigrés, algériens et marocains partageaient une vieille maison divisée en appartements avec une salle à manger commune. L'enchantement "les liait les uns aux autres".

A mon avis, l'intérêt de ce roman réside surtout dans le comportement des parents, leur mode de vies dans les années 80. Leurs caractères, leurs relations sonnent très juste et les rendent présents.

Un roman prenant, qui se lit avec intérêt en dépit des longueurs et répétitions de l'évocation de leur passé.
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Le fou de Hind

Le fou de Hind est un roman qui révèle parfois un charme fou mais dont la langueur peut aussi lasser lorsque certaines parties s'étirent sans raison.

Mais parlons d'abord de ses atouts : une histoire qui intrigue, des personnages attachants avec lesquels on prend plaisir à cheminer, surtout pendant la période "communautaire" dans ce bâtiment qui réunit les trois familles autour de Mohsin. Le point de départ, l'enquête de Lydia sur le passé de son père et la mystérieuse Hind, l'enfant qui apparaît à ses côtés sur des photographies est suffisamment mystérieux pour qu'on ait envie de suivre les investigations de Lydia.

Il se dégage alors une ambiance singulière et certainement très révélatrice d'une époque.

Néanmoins, j'ai trouvé beaucoup de longueurs dans le cheminement de Lydia et, des limites au volet sociologique de l'ensemble, bien moins convaincant par exemple que ce qu'a pu faire Alice Zeniter avec L'Art de perdre (oui, je sais les histoires sont très différentes mais la toile de fond se rejoint à bien des niveaux).

Il n'en reste pas moins que l'on suit avec intérêt et plaisir l'histoire de cette famille à plusieurs strates et que l'on pourra être touché par la figure de Hind et son destin tragique. N'oublions pas que c'est un premier roman et que, parmi les 95 qui paraissent en septembre, il est plutôt dans le haut du panier !
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Le fou de Hind

Dans les années 70, la ville de Créteil a fait construire un nouveau quartier d'habitation sur une zone maraîchère, autrefois siège de la plus ancienne « choucrouterie » de France. L'idée était d'y faire naître une zone de de logements à bon marché, assurant une certaine mixité sociale mais destinée en priorité aux familles précaires. Ainsi vit-on sortir de terre dix tours aux balcons de forme arrondie, évoquant, plus ou moins, des « choux » qui, apprend-on dans ce livre, auraient dû être végétalisés.



Au milieu de ces tours, existe une très grande bâtisse, au prestige tombé dans le passé, occupé par trois familles arabes plutôt nombreuses et qui s'entassent dans des logements au confort relatif. Ils la surnomment « Le Château ».



Au Château, exception faite de la vieille Adela, Russe réfugiée en France, chrétienne, que les enfants ont rebaptisée Matrena (Petite maman), tous les habitants sont musulmans.

Trois amis se sont cotisés pour acheter la bâtisse, Mohsin, Afkir et Tahar. L'histoire commence par les obsèques de Mohsin et, en un vaste flash back, l'auteure donne la parole à chaque personnage ayant su quelque chose du secret de Mohsin, afin d' aider sa fille Lydia à déchiffrer le sens de la lettre d'adieu de son père : qu'a-t-il donc de si grave, de si douloureux, à se reprocher ? On sait seulement qu'il s'agit de Hind, sa fille adoptive - dont Lydia n'a jamais entendu parler - qui est morte dans l'incendie du Château.



Certains personnages restent quasiment muets devant les questions de Lydia. L'auteure leur donne alors la parole, comme s'ils nous racontaient à nous leur histoire, leur ressenti, leur analyse du passé. Ainsi revit devant nos yeux toute une page de leur histoire, et partant, de celles de milliers d'émigrés arabes des années 60-70 en banlieue parisienne.



En parallèle, nous découvrons, petit à petit et avec des éclairages divers selon le narrateur, l'existence et la vie secrète d'un pensionnat de jeunes filles libanaises maronites, très « Couvent des Oiseaux », du moins en apparence...sur fond de guerre civile au Liban et de vie des réfugiés chrétiens libanais en France.



C'est très finement observé et raconté avec vie et pittoresque, émouvant et drôle, bien écrit quoique avec certaines longueurs. Une sorte de fresque sociale dont bien des aspects sont encore d'actualité. Le suspens quant au questionnement sur le « secret » de Mohsin en devient secondaire.



Une découverte intéressante grâce aux 68 1ères fois et aux éditions Belfond.
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Le fou de Hind

Lorsque Lydia perd son père, elle retrouve dans ses dernières affaires une étrange lettre, dans laquelle il s’accuse d’avoir commis un meurtre, et des photos, plusieurs photos d’une petite fille, Hind, dont elle n’a jamais entendu parler. Mais qui est Hind ? Comment Mohsin a-t-il pu cacher son existence à sa propre fille ? Lydia se lance sur les traces de cette soeur qu’elle n’a jamais connue, dans un passé à la fois sombre et joyeux au milieu des Choux.



Je tire mon chapeau à cette primo-romancière de grand talent ! A peine les premières pages passées, elle nous plonge dans son univers, dans la vie de Lydia, de Mohsin, elle nous entraîne irrémédiablement vers le Château, à pas de loups, entretenant jusqu’à la fin un suspense insoutenable. Jalons de la quête de Lydia pour retrouver sa soeur, chacun des chapitres donne la voix à un personnage de cette histoire pleine de méandres et de sinuosités. Chacun raconte, par son petit bout de la lorgnette, cette période de leur vie commune, l’installation dans cette bâtisse retapée baptisée pompeusement « Le Château », la liberté des enfants courant dans tous les sens, toujours en bandes, la découverte de la vie pour les plus âgés, les soucis d’argent, les querelles de famille. On a beau savoir qu’une terrible réalité se cache derrière ce joli tableau, Bertille Dutheil nous fait rêver avec cette vie communautaire dérivée des mirages socialistes du siècle dernier.



A travers l’histoire de Mohsin et Hind, c’est aussi toute l’histoire d’une génération immigrée qui ressort, les diplômés maghrébins arrivés en France pour fuir ou se construire un meilleur futur et qui finissent par parvenir difficilement à joindre les deux bouts. Au Château, tous cherchent à conserver leur identité culturelle, les familles arabes comme la vieille dame russe locataire au dernier étage. C’est un roman sur l’entraide, la cohabitation pacifique, et la liberté, où les personnages sont bienveillants et sages, et où le recul qu’ils prennent tous sur leur propre vie nous est salutaire.
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Le fou de Hind

Imaginez-vous au bord d’une rivière où vous vous laissez emporter tout naturellement par la douceur de son bruissement : voilà, c’est exactement ce que j’ai ressenti quand j’ai commencé la lecture de ce livre. Je me suis laissée emporter par le courant de ce récit servi par une bien belle écriture imprégnée de douceur, contre balançant ainsi la tristesse, le désarroi et l’injustice qui peuvent ressurgir des faits révélés.



Lydia, narratrice dans ce roman, n’est en fait que le maillon qui va nous permettre de suivre et comprendre la vie de son père Moshin qui vient de décéder. Partant d’une lettre laissée à son a attention, Lydia va remonter le cours de l’histoire afin d’essayer de comprendre les propos pour le moins énigmatiques laissés par celui-ci.



Ses recherches l’amènent ainsi à découvrir un personnage qu’elle ne soupçonnait pas, nous immergeant de fait par un flash-back remontant aux années 70, à l’époque où il est arrivé à Créteil en tant qu’ébéniste, partageant avec d’autres familles un espace de vie communautaire, celui où les amitiés et les inimitiés les plus fortes peuvent se forger.



Nous croiserons ainsi ceux et celles qui ont fait partie de son entourage proche, et feront plus ample connaissance avec cette mystérieuse « Hind » au destin tragique, présente sur ces photos qui accompagnaient la lettre de son père et qui apparaît comme étant le fil conducteur de la vie passée de Moshin.



Malgré quelques longueurs dans le récit, il n’en reste pas moins un premier roman que je vous invite à lire, avec ses personnages attachants qui nous transportent de surprises en étonnements, vers un dénouement qui a su conserver la part énigmatique qui l’a habité.

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Le fou de Hind

Coup de coeur pour ce roman magnifique.

Tout d'abord le titre intrigue. En effet, qui est Hind.

Lydia, jeune femme mariée perd son papa. Ce dernier lui a laissé une lettre mystérieuse où il annonce qu'il a eu dans la passé une autre fille.

Les narrateurs sont à chaque chapitre une personne différente qui nous parle de sa vie passée au Château. A cet endroit vivait plusieurs familles, de différentes ethnies. Libanais, marocains, russes etc..

Et les enfants de ces familles jouent ensemble. Chacun parle de Hind, une des enfants du château.

Et chacun a son interprétation propre du drame sur ce qui s'est passé au Château.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman même si l'issue était depuis longtemps "écrite"

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Le fou de Hind

Un premier roman remarquable. L'histoire commence ainsi, Lydia vient de perdre son père. Celui-ci semble avoir quitté ce monde avec un grand secret, c'est ce que laisse entendre une lettre qu'elle découvre dans ses affaires. Il parle d'une enfant qu'il aurait tuée... Qui est cette enfant ? Une sœur dont elle aurait ignoré l'existence jusque là?

Alors va commencer pour Lydia, une recherche incroyable, pour découvrir qui était ce père si secret que finalement elle ne connaissait que si peu et qui était cette enfant, qu'elle peut également voir sur des photos avec une inscription au dos : Hind.

C'est de révélation en révélation, que l'auteure très justement, va nous conduire vers une vérité. Un roman choral, dans lequel, chaque personnage rencontré va témoigner de son vécu, de ce qu'il a vu ou cru voire. A propos d'un fait chacun apporte sa vision avec ces propres émotions. Tout ceci sous toile de fond de l'immigration. Un roman qui nous tient en haleine du début à la fin. Un véritable coup de maître et coup de cœur ! Encore sous le charme après avoir lu les dernières lignes !!! Magistral que ej vous invite vivement à découvrir si vous ne l'avez pas encore lu.

Merci aux éditions Belfond et NetGalley


Lien : http://universelicec.com/
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Le fou de Hind

Fin des années 60. De nombreuses familles immigrées vivent dans des taudis à la périphérie des villes, travaillent à l'usine, essaient de s'en sortir. Les familles de Mohsin Abbas, Mohammed Afkir, Tahar Al Amami se côtoient. Les hommes font 8 km à pied le matin pour aller à Billancourt. Sous l'impulsion de l'un d'eux ils achètent à Créteil une maison, communément nommée Le château. Cette demeure sans eau courante, avec une électricité défaillante, survivante des décennies précédentes, tient encore debout. Les familles se partagent les rares pièces et l'insalubrité.



2011, Lydia, fille de Mohsin Abbas enterre son père. Il lui lègue outre une lettre, des photos dont l'une au dos, mentionne les noms de Hind et Mohammed Afkir. Qui est cette fillette de dix ans sur la photo ? Qui est le jeune garçon ? De quoi s'accuse son père dans sa lettre, lui qui se déclare avoir été un mauvais homme ?



Lydia va faire défiler la vie de son père grâce à certains des enfants qui devenus adultes vont raconter le peu dont ils se souviennent afin qu'elle reconstitue la vie de Hind.



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Dans ce roman, chaque chapitre est constitué par la voix d'un des personnages qui raconte ce dont il se souvient au sujet de Hind, décrivant les conditions de vie dans cette maison, leur scolarité, la relation qu'avaient les enfants entre eux, la relative pauvreté dans laquelle ils vivaient.... jusqu'au moment où arrive LE chapitre. LE chapitre nouveau qui au bout de deux pages me percute, mais doucement, subrepticement. Marche arrière : je relis les deux pages puis continue. Au bout de quatre pages, je crains n'avoir pas compris tant ce qui est raconté me semble improbable tellement je n'ai rien vu venir. Je ferai quatre fois cette manoeuvre. Quatre fois je relirai le début de ce chapitre et les pages suivantes pour enfin le finir et approcher de la fin de l'histoire. Si la bobine s'était dévidée gentiment jusqu'à présent, ce chapitre marque une rupture, une violence, tout juste adouci par l'émouvante Sakina. La lettre de Mohsin finira de nous éclairer sur le drame. Le point d'orgue aurait pu être la lettre de Mohsin à la toute fin ou le superbe chapitre consacré à la voix de Sakina or pour moi cela fut l'autre, celui qui m'estomaqua. Je ne suis pas sûre que c'est ce que l'auteur recherchait car finalement, il n'aurait pas existé, l'histoire se serait tenue et cela n'aurait pas changé grand-chose dans la vie des familles et de Hind. Pourtant, je suis restée suspendue à cet instant du livre. Mais après tout, une fois le livre écrit, les lecteurs s'en emparent et vivent les chapitres de façon différente, plaçant l'offusquement, le trouble, là où d'autres ne l'auraient pas mis.



Un très beau premier roman. Une lecture que je vous recommande vivement en vous mettant en garde de ne surtout pas feuilleter le livre comme on le fait parfois car un gros titre dévoile ce qui m'a sonné.

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Le fou de Hind

Un récit que j’ai apprécié et dégusté avec plaisir et un intérêt croissant au fur et à mesure de ma progression.

A la mort de son père, Moshin, Lydia découvre une lettre de celui-ci où il s’accuse d’être responsable de la mort de Hind, dont elle ignorait jusqu’à présent l’existence. Elle part sur ses traces et, patiemment, elle va découvrir un pan de la vie de son père qu’elle n’imaginait pas.

Lydia va remonter le fil du temps en allant à la rencontre de ceux qui ont connu Hind et Moshin et ont croisé leur destin. Elle découvre ainsi l’existence d’une grande maison délabrée « Le château » où plusieurs familles vivaient en communauté avant que cette maison ne brûle tragiquement ce jour de 1983, faisant une mort, Hind, éparpillant les survivants qui reconstruisent une vie ailleurs.

Pourquoi son père s’accuse- t-il ? pourquoi a-t-il toujours fait preuve de distance à son égard ? Qui était-il vraiment et surtout qui était cette Hind ?

Toute une époque est restituée, les immigrés à Créteil dans les années 1970, la guerre du Liban ; pour autant ce sont les gens qui intéressent l’auteure, ce sont eux les acteurs d’une époque parfois agitée, chaotique, dont les choix sont lourds de conséquences pour eux et les autres, empêtrés dans leurs certitudes, leur honneur, leurs mensonges, leurs passions.

C’est toute la quête de ce récit savamment mené, romanesque, émouvant dont les personnages sont attachants, le tout documenté, construit et fluide – en dépit de quelques longueurs.

Je salue ce premier roman qui a su me captiver du début à la fin ; lu dans le cadre de la sélection des 68premières fois.

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Le fou de Hind

Lydia découvre la lettre et les photos que lui a laissées Moshin, son père qui vient de décéder. Ces différents éléments soulèvent une étrange question : Qui est Hind ? Qui est cette jeune fille que l’on trouve aux côtés de Moshin ? Quelle est cette vie dont elle n’a jamais entendu parler ?



Après le choc et la surprise, vient le temps de remonter les années, depuis l’arrivée de son père en France et son installation au château une maison quasi abandonnée à Créteil. Avec d’autres familles, émigrées comme lui, ils transforment cette maison en espace de vie communautaire avant l’heure. Bien que souvent diplômés dans leurs pays, ces maghrébins doivent trouver des emplois qui leur permettent pourtant difficilement de faire vivre leurs familles.



Mais Lydia veut comprendre jusqu’à quand son père est resté là, avec qui il vivait à l’époque, et pourquoi il en est parti. De fil en aiguille, ses recherches vont l’entrainer dans le sillage de Mohammed, Ali, Luna, Marqus et Sakina, tous des anciens du Château. Chacun à son tour va parler, peu, se souvenir, beaucoup, et grâce à ces points de vue successifs, permettre au lecteur de remonter le temps, de comprendre l’amour fou entre un père et sa fille, cette jeune fille secrète et lumineuse, mais surtout explorer tant la beauté que la complexité des relations entre les différents protagonistes.



Ce premier roman est une belle surprise, qui révèle un style totalement maitrisé, à la fois clair et mystérieux, vivant et émouvant. Il y a beaucoup de poésie dans les mots et les personnages, mais aussi beaucoup d’émotion et de mélancolie à l’évocation du passé. L’écriture déjà très mûre dépeint des relations humaines, des sentiments forts, l’amour et l’amitié, la culpabilité et l’oubli, et des personnages étonnants de profondeur. L’intrigue familiale absolument romanesque est portée par un socle historique et social qui ancre ce roman dans une réalité oubliée.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/09/16/le-fou-de-hind-bertille-dutheil/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Le fou de Hind

Une belle histoire avec des personnages très attachants. Je me suis laissée emporter, malgré quelques longueurs, par ce roman découpé en chapitres dans lesquels la voix d’un des personnages retrace la vie en communauté de ces familles d’immigrées, dans ce «Château » sans confort.

C’est de révélation en révélation que Lydia va reconstituer la vie de son père et découvrir celle de la mystérieuse Hind au destin tragique, avec un dénouement inattendu.

Un premier roman réussi avec une écriture limpide et toute en douceur. A découvrir.

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Le fou de Hind

Mohsin, un immigré algérien, vient de décéder. Il laisse derrière lui une lettre dans laquelle il s’accuse de la mort d’un être innocent, ainsi qu’une série de vieilles photos où il apparaît avec une enfant brune, omniprésente, Hind.

Sa fille, Lydia, interroge alors ceux qui ont autrefois connu son père, à Créteil, à la fin des années 1970. En particulier les habitants du « Château », une villégiature délabrée plantée non loin de la cité des Choux et transformée par Mohsin et ses amis en maison communautaire. Mohammed, Ali, Luna,Marqus et Sakina font ainsi revivre toute une époque par leurs témoignages. Sous les yeux de Lydia, le puzzle prend forme, révélant la personnalité de l’absente – flamboyante et mystérieuse Hind –, et la nature de sa relation avec Mohsin…

Ce roman traite des sujets bien actuels: immigration, insertion sociale, culturelle et professionnelle à diverses époques mais il retrace aussi la quête personnelle de Lydie qui, intriguée par ses trouvailles, cherche à comprendre qui était cette fille, et surtout qui était son père (qu'a t il vraiment fait?)

4 familles, autant de témoignages historiques, auxquels je n'ai malheureusement pas accrochée car je me suis perdue dans les longueurs du texte malgré une écriture fine et recherchée.
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Le fou de Hind

Après la mort de son père, un immigré d'origine algérienne, Lydia, jeune journaliste, va tenter de replonger dans son passé et explorer des souvenirs jusqu'alors inconnus.



Au cœur du récit, sa demi-sœur, la flamboyante Hind, adolescente magnétique dont Lydia découvre l'existence grâce à une lettre laissée par son père. A travers les témoignages des proches qui ont connu son père, Lydia va découvrir une autre facette de sa personnalité et embarquer dans un monde qu'elle ne soupçonnait pas.



Dans ce passionnant roman à tiroirs, Bertille Dutheil déroule progressivement la bobine du temps et s'empare de la question de l'immigration et de l'intégration, avec un regard mélancolique et poétique.



Quelle place les souvenirs d'enfance occupent-ils lorsqu'on atteint le seuil de la mort, surtout lorsqu'ils sont particulièrement douloureux ? C'est aussi un très beau roman sur la filiation, sur le partage, la transmission entre les générations.



Le temps qui passe et le passé qui finit par nous rattraper et nous hanter, c'est l'un des personnages, Mohammed Afkir, qui en parle le mieux : « Ces moments de l'existence, insignifiants jusqu'alors et qui se dressent comme les remparts du souvenir, omniprésents, saisissants de réalisme et de précision, ces grains de sable dont le temps a fait des géants.»
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Le fou de Hind

LIVRE 52



LE FOU DE HIND DE BERTILLE DUTHEIL EDITIONS BELFOND 393 PAGES 16 AOUT 2018



PREMIER ROMAN EXCELLENT



Résumé :



Mohsin, un immigré algérien, vient de décéder. Il laisse derrière lui une lettre dans laquelle il s'accuse de la mort d'un être innocent, ainsi qu'une série de vieilles photos où il apparaît

avec une enfant brune, omniprésente, Hind.

Sa fille, Lydia, interroge alors ceux qui ont autrefois connu son père, à Créteil, à la fin des années 1970. En particulier les habitants du " Château ", une villégiature délabrée plantée non loin de la cité des Choux et transformée par Mohsin et ses amis en maison communautaire. Mohammed, Ali, Luna,Marqus et Sakina font ainsi revivre toute une époque par leurs témoignages. Sous les yeux de Lydia, le puzzle prend forme, révélant la personnalité de l'absente – flamboyante et mystérieuse Hind –, et la nature de sa relation avec Mohsin...

Un roman polyphonique hanté par une héroïne sans voix, qui s'empare avec brio de la question de l'immigration et de l'intégration en France.



Mon avis :



Un premier roman magnifique. L’histoire de Mohsin et de Hind, sa fille adoptive est captivante. Un livre envoûtant avec les habitants de ce « château » si bizarre. Lydia, la dernière fille de Mohsin va remonter dans le passé de son père pour découvrir cette sœur inconnue, décédée si jeune et si mystérieusement…



Les relations entre tous ces êtres humains si différents, vacillent entre jalousie, amitié, amour, différence, argent, haine, alcoolisme… Hind qui va hanter toute sa vie Mohsin.



Peut-on aimer jusqu’à en mourir ?

Peut-on aimer même dans l’interdit ?

L’amour fou lorsqu’il frappe à notre porte, pouvons-nous le refuser ?



Le témoignage de chaque personnage est original. Le récit qui est prenant, m’a emporté dans un monde inconnu, celui des immigrants.



C’est vraiment un très beau premier roman à découvrir absolument.



Laissez-vous tenter !



Filez, volez chez votre libraire !

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Le fou de Hind

Bertille Dutheil, Le fou de Hind, Belfond, 2018



A la mort de Moshin, sa fille Lydia hérite d’une lettre testamentaire ainsi que d’une liasse de photos des années 1970 sur lesquelles apparaissent une petite fille, devenue belle adolescente : Hind.

Intriguée par ce pan de la vie de son père dont elle ignorait tout, elle se met à enquêter sur Hind, entreprise qui la mène à rencontrer ceux qui l’ont connue et qui chacun leur tour, isolément, vont extraire leurs souvenirs de la jeune fille sans rien en dire à Lydia.

A travers la vie de Hind qui se redessine sous nos yeux, c’est tout un microcosme sociétal que dépeint Bertille Dutheil. Celui des immigrés maghrébins dans la banlieue parisienne des années 1970 ; de familles soudées, cosmopolites, et d’enfants, ceux de la seconde génération, ouverts sur le monde et aux destins emblématiques.

J’ai mis du temps à entrer dans le récit, non pas que ce soit inabordable. Non c’est merveilleusement écrit. Mais certains passages sont longs, un peu ennuyeux à mon goût, même si dans l’ensemble on se laisse embarqué dans cette histoire chorale pleine de rebondissements. L’enquête de Lydia, écrite à la première personne, est finalement peu présente et l’auteur fait la part belle aux acteurs de la vie de Hind, des enfants qui ont grandi à ses côtés, et qui entourent de mystère ce qu’ils confient à Lydia. Nous, lecteurs, sommes mis dans toutes les confidences.

Ces changements de narrateurs et donc de points de vue apportent un certain rythme, plutôt agréable. Mais chaque personnage prend le temps de revenir sur sa vie de l’époque, sa famille, avant d’en venir aux liens qu’il entretenait avec Hind.

En soi, cette contextualisation est importante pour comprendre la personnalité de chaque narrateur, mais j’ai mis beaucoup de temps à entrer dans l’histoire de chacun, ayant l’impression de perdre de vue le sujet principal.

Mises à part ces longueurs, je n’ai pas lâché ce roman avant d’en connaitre le dénouement. Et je dois dire qu’il est tout de même passionnant.

L’auteur a par ailleurs la délicatesse d’utiliser des termes précis comme « chocolatine » (p. 192).
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Le fou de Hind

Belle bien que dérangeante histoire!

Et que dire de l'écriture? Elle m'a emporté!

J'aime de plus en plus ce type de récit avec l'histoire vécue à travers les yeux et les émotions des différents personnages.

Lydia vient d'enterrer Moshin, son père, et découvre dans sa chambre un coffret qu'elle n'a jamais vu, renfermant de vieilles photographies de personnes qu'elle ne connait pas.

Derrière les photos d'une petite fille revient le même prénom: Hind. Qui est-elle?

Le mystère s'épaissit quand Lydia découvre une lettre où Moshin s'accuse de la mort de Hind.

Lydia commence à mener l'enquête sur la vie cachée de ce père si distant et secret. Elle rencontre les personnes qui se souviennent encore de ce morceau de vie lointain et passé que nous découvrons et revivons avec elle.

La galerie des personnages revivant avec les témoignages recueillis est pleine de couleurs, de vie et de personnalités attachantes.

Quelle histoire, quel suspens!...

Roman déroutant et passionnant...
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