Devant moi, une gigantesque salle de marché, moderne et fluide, délimitée au loin par une grande baie vitrée. Que c’est beau, que c’est impressionnant, que j’ai peur. Tous les matins à 7h10, je ressens un coup dans l’estomac, une émotion incontrôlée, lorsque je franchis la paroi de verre. Suis-je sensible à la beauté cinématographique de ce spectacle ou bien, au contraire, est-ce l’instant où je perçois toute la douleur, la souffrance, la violence presque physique que cette salle, ce bâtiment, exercent sur leurs victimes volontaires, dont je suis ?