J’ignore quand tout a basculé. Quand ce qui restait de légèreté dans la vie parisienne, dans l’esprit français, dans le regard des gens a disparu ; quand le ricanement a rayé de son éclat sinistre la tendre beauté de nos sourires et l’insouciance a été balayée de notre horizon. J’ignore l’instant où la fragilité des êtres, leur subtilité, leur part d’ombre a été niée ; le moment où nous nous sommes inclinés devant les tyrans sans visage qui prétendent réécrire notre histoire et nous enseigner la perfection. Je ne saurais dater le jour où la fin de notre monde a eu lieu.
C'est l'un des avantages de la lenteur des académiciens : il assure une vieillesse tranquille.