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Critiques de Beryl Bainbridge (12)
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Georgie

En voyant la couverture, je m'attendais à l'histoire d'une jeune demoiselle nommée Georgie (j'aime essayer de devenir de quoi parle le livre sans lire la quatrième de couverture). Trop facile ! Il y a bien une jeune fille dans l'affaire, mais elle se nomme Myrtle, une orpheline nommée comme la rue dans laquelle on l'a trouvé. Il y a en tout trois personnages dont Myrtle qui donnent autour de George Hardy, ou affectueusement, Georgie.

A Liverpool, en pleine époque victorienne (milieu du XIXème siècle), chacun prend la parole, à tour de rôle, et raconte leur vie et leur lien avec Georgie qui n'apparait et se dessine uniquement par ce qu'en disent nos protagonistes. L'histoire n'est pas très gaie, la misère ressort de leur narration malgré la condition importante de certains. Il y a une ironie légère mais perceptible dans ce roman même si je l'ai trouvé un peu lourd, pesant à lire. Finalement, ce Georgie reste bien mystérieux alors qu'il est au centre du roman.

Georgie a été finaliste du Booker Prize en 1998. Je tenterai bien un autre roman de Beryl Bainbridge.
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La fille avec la robe à pois

Quels liens existent entre Rose une jeune anglaise tout juste débarquée de Londres et Washington Harold quinquagénaire barbu qui l'y acceuille au volant de son camping car ?Amour sexe,? même pas ! Non ils sont l'un et l'autre à la recherche du Docteur Wheeler....

Nous sommes en 1968 Martin Luther King vient d'être assassiné , Robert Kennedy prépare les primaires démocrates.

C'est dans ce contexte que Harold et Rose nous entraînent dans un périple de plusieurs milliers de km. Véritable road trip . A priori le désir qui les anime de retrouver Wheeler a pour l'un ou pour l'autre des motifs très différents.

Ce roman est vraiment atypique, bâti comme un puzzle , chaque étape du voyage nous en apprend un peu plus mais nous restons jusqu'à la fin dans une grande nébuleuse. Bien dommage que Beryl Bainbridge se soit éteinte avant d'avoir pu fignoler son texte nul doute que la version définitive aurait été encore plus marquante.

Au final une lecture qui me laissera un petit goût d'inachevé mais un excellent souvenir mais bien sûr cela n'est que mon très modeste ressenti
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Sombre dimanche

Etrange, étrange cadre, étrange ambiance, étrange distanciation... et étrange plaisir de lecture.
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La fille avec la robe à pois

Des pois, des pois, des pois. À un moment il a fait un peu beau à Paris et ça m’a donné envie d’acheter des vêtements à pois, symbole ultime de l’été pour moi. Et avec mes tuniques à pois, un jour de soleil à Montpellier, j’ai acheté un livre à pois, je trouvais que c’était plutôt raccord. Que celui qui n’a jamais acheté un roman pour des raisons esthétiques me jette la première pierre. Aïe. Bref. Avec cette intuition modistique, j’ai eu le nez creux. En même temps, vous me direz, t’es pas allée chercher le danger non plus, Christian Bourgois, on reste dans du solide. Oui, mais je l’ai acheté à Montpellier! Pas dans ma librairie à moi que j’ai(me)! Je m’étais vachement mise en danger, là! Une libraire que je ne connaissais pas! Enfin, tout ça pour dire que j’ai acheté un bouquin avec dessus une jolie paire de jambes et une robe à pois.







Et que bien m’en a pris. C’est… je ne sais pas trop comment qualifier ce roman. C’est une espèce de road-movie à travers l’Amérique post-Kennedy, au moment de l’assassinat de Martin Luther King. Deux jeunes gens, un Américain et une Britannique, cherchent un mystérieux docteur qui ferait partie du staff de campagne de Bob Kennedy et qui en aurait sauvé un, et plus ou moins détruit l’autre. Les personnages sont froids au début, puis on se laisse entraîner dans le tourbillon d’émotions qu’ils provoquent et on se retrouve réellement happé par cette histoire, ce voyage, cette obsession qu’ils partagent. On les adore et on les déteste tour à tour, selon les manies que l’auteur met au jour, selon les évènements qu’ils provoquent.







J’ai vraiment aimé cette lecture, ça m’a prise aux tripes sans trop pouvoir expliquer quoi ni pourquoi. Ça n’a pourtant pas forcément été une lecture fluide et facile, mais vraiment, là, on a trouvé quelque chose.
Lien : http://www.readingintherain...
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La fille avec la robe à pois

Oooh ! le non-livre. Oooh, me suis demandée pourquoi l'éditeur avait quand même décidé de publier ce premier jet de roman, puisque l'auteur est décédée avant d'aller plus loin, à 77 ans, en 2010. Pour la peine, je vous ajoute ci-dessous un bon dossier sur la fille à la robe à pois en vrai de la vraie vie, non mais.



L'idée du vortex était bonne : prendre des personnages très éloignés d'un fait historique, et les amener progressivement à participer à ce fait : ici, l'assassinat de Robert Kennedy dans la nuit du 4 au 5 juin 1968 par Sirhan Sirhan. Par petites touches, en piquant ici et là des micro-évènements qui, à la fin du livre, auraient pris tout leur sens, et amené à la résolution du fait historique. A priori j'adore ça, sauf que…

Pas de résolution pour cet assassinat, pour cause de décès. Pas le décès de Bobby Kennedy, le décès de Beryl Bainbridge.

J'ai donc eu l'impression de me faire arnaquer.

Et en même temps, après quelques semaines, je remarque comme ce livre a laissé des traces dans mon cerveau. Sans doute son absurdité, qui donne une aura de mystère à ce road trip. Il résonne, j'y pense par bribes. Dans la foulée, j'ai ré-étudié de fond en comble la mort de Robert Kennedy, qui fascine toujours autant. Les mystères du livre, les mystères de cet assassinat, tout se mêle et s'amplifie dans ma tête…



Alors, mettons un peu d'ordre… si c'est possible. L'Anglaise Beryl Bainbridge semblait être une sacrée nana, "un trésor national", une jeune fille abîmée, une femme libre, bordélique, faisant un peu n'importe quoi et le reconnaissant aisément… . Elle est née sept ans et un jour après Bobby Kennedy. Elle avait effectué un road-movie en Amérique en 1968 et voulait nourrir son livre (écrit quarante ans après) de ce voyage. Admettons. 1968, elle a sans doute vécu en direct, comme Rose son héroïne, le meurtre de Martin Luther King, et celui de Robert Kennedy quelques semaines plus tard.

Et le héros du livre, Harold ? Insipide, inintéressant, mû par des pensées dont on se fout complètement… Voilà avec qui on traverse l'Amérique en camping car. Deux personnages principaux tout sauf attachants, leur étude psychologique plutôt foireuse. Et puis ce mystérieux personnage en fantôme planant sur la pseudo-intrigue, le Dr Wheeler. Ce nom signifie "qui roule, affairiste, voiture à quatre roues", nous voilà bien. Les quatre roues du camping car ? Pfeuh, rien ne roule, y compris ce mystère-là. Qu'on n'ait pas la fin du livre, passe encore si on avait vécu un voyage intéressant en compagnie de l'histoire de ces deux-là. Et si on avait mis le doigt sur l'enchainement de circonstances qui pousse à commettre un meurtre. Là, rien ne colle ni ne coule de source. Oh que oui, ça méritait corrections, réécriture, assemblage, refonte de l'intrigue et de son cheminement, monsieur l'éditeur ! Frustration maximum, donc.



Des indices, voyons ça… Tiens ! Ce livre, commencé trois ans avant la mort de l'auteure, avait reçu un titre provisoire : Dear Brutus. Le cher Brutus qui a tué son père adoptif César… César, l'homme de la sécurité, qui serait le vrai assassin de Bobby le frère adopté par toute l'Amérique… Est-ce moi, kennedophile, qui y vois ce clin d'oeil ? Ou la diabolique Béryl, férue de cette intrigue, a-t-elle elle aussi vu des liens dans tous ces menus détails ? L'héroïne du livre, qui ressemble étrangement à Beryl elle-même, se prénomme Rose. Comme Rose Kennedy, la mère de ces neuf enfants dont deux au moins sont entrés dans l'histoire… Quoi d'autre… Ah oui, en p194, ce Felder qui veut vendre un cheval à Sirhan, est spécialiste de l'hypnose, et a été batteur au Tommy Dorsey Band, là où a débuté Franck Sinatra (fervent ami de JFK).

Les indices, les micro-indices qu'elle sème au fil des pages, sont vrais. Comme cette tentative de meurtre sur JFK (p 169), par un gros homme plein de haine. Les autres indices, notamment sur les expérimentations de la CIA, l'Institut d'Hypnose (p195) et sur Sirhan le jockey raté jordanien (p194), sont justes aussi. Sans parler de la robe à pois que l'Anglaise s'est fait offrir pour son voyage aux USA. Sur une photo l'héroïne voit Ethel qui suivait son mari Robert pendant la campagne, enceinte de leur onzième enfant (p92, seulement 9 enfants sur la photo). Les boutons de manchette piqués sur Bobby lui-même pendant qu'il serrait des milliers de mains, et même ses manches de chemises arrachées par les fans… Jusqu'au dernier dîner de Robert Kennedy avec le réalisateur John Frankenheimer*… Mais rien ne colle dans l'intrigue… C'est un brouillon, des idées jetées, une écriture étrange, grrrr monsieur Christian Bourgois, pourquoi nous avoir fait ce coup-là !



… Alors que quand on entend parler de la fille avec la robe à pois, nous, les initiés, savons. Et frétillons. Immédiatement nous sommes projetés à Los Angeles en 1968. Il existe quelques videos de cet instant de l'assassinat de Bobby qui a eu lieu le 4-5 juin 68 un peu avant minuit. Je les ai regardées attentivement et oui, scoop, si si je vous jure, j'ai aperçu furtivement une robe à pois dans la foule. Plutôt noire à pois blancs, contrairement à ce qui est décrit (robe blanche à pois noirs). Il faudrait que je re-regarde tout ça. La fille à la robe à pois existe, était présente !

NB : en anglais, la robe à pois se dit "the polka-dot dress". La fille est donc devenue Miss Polka-dot, ou Polka-Dot Girl, PDG en anglais. La Présidente Directrice Générale du meurtre du futur Président Directeur ? Encore un clin d'oeil ironique à l'histoire…

En 1968 donc, Robert Kennedy a fini par se lancer dans la course à la présidence. Un des plus gros états à convaincre était la Californie. Il sort victorieux de sa conquête de l'état, et le soir du 4 juin 68, c'est une immmmense fête donnée à l'hôtel Ambassador de Los Angeles pour célébrer cette ouverture royale vers la présidentielle, puis vers la présidence. La liesse bat son plein. Quand soudain dans la foule, du côté des cuisines, un dénommé Sirhan Sirhan tire sur Bobby, qui meurt quelques heures plus tard. A peine une minute après les tirs mortels, une jeune fille portant une robe à pois est aperçue quittant les lieux avec son ami. Elle est ravie, et clame qu'ils ont tué le sénateur Kennedy. Voilà ce à quoi le livre de Bainbridge aurait dû aboutir : à comprendre qui était cette jeune fille et son ami, le couple de héros de son livre. Et pourquoi ils ont voulu la mort du candidat Kennedy.

Là, on n'apprend rien. On pourrait faire le coup de "L'Etranger" de Camus, ou de "Un rêve américain" de Norman Mailer : ce livre serait un rêve, avec ses absurdités, ses réactions bizarres, ses personnages flottant. Oui, mais bon non, trop facile. Je boude. Voilà.



J'ai lu il y a deux-trois ans le "Ils vont tuer Robert Kennedy" de Marc Dugain. Il l'a écrit en 2017, va savoir, peut-être avait-il lu lui aussi le roman inachevé de Beryl Bainbridge écrit sept ans plus tôt, en ressentant la même frustration ? Pour le coup, j'avais adoré ce vortex-là, très réussi, en jeu de miroirs.

Il me restait de cette riche lecture l'envoûtant passage de "la fille avec la robe à pois". Je trouvais cette étrange anecdote fascinante, poétique, qui pourtant laisse une sensation de malaise, comme au sortir d'un rêve grinçant. C'est pour ça que je n'ai pas hésité une seconde à me dégoter le livre de Beryl Bainbridge juste sur son titre, frémissante d'en savoir plus sur ce mystère.

Fatalitas…



C'est jour de grande joie à Los Angeles dans le vaste hall de l'hôtel Ambassador en liesse. Bobby, ému, accompagné de sa moitié Ethel enceinte de leur onzième enfant, fait un vibrant discours de remerciement et d'espoir. Puis vers minuit, au lieu de traverser la foule vers la salle de conférence de presse, un gars de la sécurité, du nom de César, prend Bobby par le bras pour le guider vers les cuisines, histoire de saluer le personnel. On apprendra plus tard que ce type a été embauché seulement une semaine auparavant, et qu'il est militant d'extrême-droite. Or, dans le milieu suprémaciste, Robert Kennedy est l'homme à abattre.

Bousculades dans la joie. Robert sert la main d'un employé mexicain de l'hôtel de 17 ans, Juan Romero, quand il est blessé par une balle tirée par un dénommé Shiran B. Shiran grimpé sur la plateforme d'un petit transpalettes, qui lui fait face. Ce petit jeune homme aux yeux allumés est jordanien/palestinien, il a 24 ans, joli garçon dans son genre, un poids plume qui rêvait d'être jockey, comme en a témoigné son ex-patron John Shear, du milieu hippique. Après ce tir (l'autre l'a raté), Bobby s'effondre, blessé à l'épaule. Il reçoit une deuxième balle, dans le dos. C'est une troisième balle qui l'a tué, une balle tirée à moins de 10cm de sa nuque, derrière l'oreille, pendant qu'il tombait. Une balle que Sirhan n'a pas pu tirer, puisqu'il a été plaqué au sol après ses deux tirs, et qu'il était en face. Les 6 autres balles de son pistolet ont été tirées depuis le sol où on le maintenait, blessant cinq personnes (qui ont toutes survécu).

En regroupant les témoignages, et en réécoutant les videos faites ce soir-là, on compte une douzaine de déflagrations, sinon 14. Comme pour John Fitzgerald, l'enquête a été bouclée dans la précipitation, des témoignages oubliés, des preuves égarées, des évidences réfutées. Sirhan (qui est toujours vivant et toujours en prison) n'a rien nié, mais a toujours dit qu'il n'avait aucun souvenir, ni d'avoir tiré sur Bobby, ni d'avoir rempli des carnets de propos haineux répétitifs contre le sénateur candidat. On peut malgré tout noter que lui au moins, ils l'ont bien protégé pour qu'il ne se fasse pas abattre comme Oswald.



Dans le livre de Beryl Bainbridge, Sirhan est l'homme au pull over jaune, brun frisé à la peau bronzée (page 150 puis page 165), qui s'occupe de chevaux. NB : les videos de l'assassinat sont toutes en noir&blanc, mais quelqu'un précise qu'il portait un sweatshirt bleu ciel, qui est un peu arraché dans la bagarre, le laissant en chemise blanche. Ce Sirhan du livre a dans son entourage un homme qui pratique une forme d'hypnose, s'amusant à dire qu'il pourrait faire faire n'importe quoi à n'importe qui (page 195). Marc Dugain reprend cette thèse, en fouillant un peu plus : au sein de la CIA, pendant la guerre de Corée (années 50 puis 60), des chimistes+psychologues auraient mis au point une sorte d'hypnose hallucinogène avec cachetons. On est conscient, éveillé, et on obéit à ce qui nous a été inculqué - et ensuite, quand on est "réveillé" on ne se souvient de rien. C'était l'opération "Project Artichoke" sur le contrôle des cerveaux… Sur le sujet, voir le film "The Mandchurian Candidate" tourné en 1962 et appuyé par… John Fitzgerald Kennedy ! Tiens, micro-détail, Beryl parle comme ça, pour rien, de Robert Kennedy qui avait diné la veille chez *John Frankenheimer, le réalisateur du fameux film…

Cinq ans après le meurtre de Bobby Kennedy, en 1973, le directeur de la CIA, Richard Helms, qui doit quitter son poste, a ordonné qu'on détruise absolument tout ce qui avait un rapport avec cette opération. Mais quelques boites d'archives ont échappé par accident à la destruction. Retrouvées par hasard, quasi par miracle, ces archives ont révélé des centaines d'expérimentations, dont au départ, sur des volontaires.

L'hypnose, donc, expliquerait l'absence de mémoire de Sirhan au moment où il a tiré. On a tenté, avec son accord, de l'hypnotiser pour qu'il se rappelle des détails, un an après le meurtre, avec le docteur Diamond. Sous hypnose donc, il raconte que ce soir-là, il avait bu quatre cocktails "Tom Collins" (voilà un détail qui ne sert à rien, mais ça revient dans son témoignage) à l'hôtel Ambassador. Il voulait prendre sa voiture pour rentrer chez lui, mais se rendant compte qu'il était bourré, il est rerentré dans l'hôtel pour essayer de trouver un café. Là, il rencontre une fille en robe à pois, qui cherche aussi un café. Il n'a pas su son nom, mais l'a trouvée bien sexy. Le Dr lui demande qui était avec lui dans les cuisines, tandis que Bobby approchait. "Girl, the girl, the girl" répond-il sous hypnose. Sinon, il ne se souvient de rien, sinon qu'il s'est "réveillé" quand un des gardes lui a cogné la tête après les tirs, pour l'immobiliser. A priori, il avait été programmé pour se rendre à l'hôtel où devait avoir lieu la fête de Robert Kennedy, puis pour se saouler avec ses fameux Tom Collins*, avant de réagir à un signal (une main sur son épaule ou un pincement à la cuisse, par exemple) et de tirer ses huit balles sur le sénateur.

Lors d'une autre séance d'hypnose, il se met à faire des tâches d'encre sur un papier. Quand on lui demande pourquoi, il écrit "practice practice practice" (entrainement). Entrainement de quoi, demande le Docteur. "Mind control mind control" (contrôle de l'esprit) écrit-il. Autre exercice, le Dr "programme" Sirhan à faire le singe autour de la table, au moment où il sortira son mouchoir. Il le réveille, ils papotent, et l'air de rien, il sort le mouchoir… Et Shiran se met à faire le singe effectivement. Et plus tard, il ne se souviendra de rien. Tout ça ressemble bien à ce qui s'est passé au moment des tirs. L'hypothèse Hypnose tient bien la route.



Quant à Miss Polka-dot :

Une bénévole de l'équipe Kennedy, Sandra Serrano (20 ans) était assise sur les marches de l'escalier de secours de l'hôtel Ambassador, à l'extérieur, pour prendre l'air car il faisait très chaud (la clim du vaste hôtel était en panne, je crois). Deux jeunes hommes et une fille brune portant une robe à pois passent devant elle en grimpant ce même escalier pour entrer dans l'hôtel, l'un des trois correspondait à la description de Shiran. Du troisième larron, on ne sait absolument rien. Sans doute le Harold du livre de Bainbridge.

Environ 25 minutes plus tard, Sandy Serrano entend 8 à 10 coups de feu successifs, et deux minutes après, elle voit Polka-dot et son ami (sans Sirhan) redescendre l'escalier de secours en jetant joyeusement "we've shot him Nous l'avons tué !", se précipitant tellement qu'ils ont failli marcher sur Sandy. Elle demande qui ils ont tué, la fille répond "Kennedy, we shot Kennedy". Puis ils disparaissent dans la foule de L.A. D'après Dugain, la Polka-dot aurait même ajouté "Nous l'avons tué, ce fils de pute". C'était un des gentils surnoms qu'on prêtait à Bobby chez les suprémacistes blancs…

Sandy, interloquée, se rue dans l'hôtel Ambassador, et demande à tout le monde si Bobby a été tué. Sauf que ça venait de se produire un peu plus loin vers les cuisines, et que personne n'était encore au courant, dans le brouhaha constant… Ses collègues, en pleine euphorie, la regardent donc bizarrement et la prennent pour une folle. Elle croise sa colocataire Irene, bénévole aussi, et lui raconte, totalement paniquée, ce qui vient de se passer dehors. Puis Sandy fonce sur une cabine téléphonique et appelle ses parents, en larmes.

Dans la foule, on entend "Y a-t-il un médecin dans la salle ?", et petit à petit, les gens comprennent… Dans les videos de l'attentat, on est pris aux tripes quand on voit les visages heureux, souriants, qui soudain se décomposent, les yeux qui s'écarquillent, les bouches qui crient, en apprenant que l'impensable était arrivé. Une nouvelle fois, quatre ans et demi après l'assassinat de JFK…



Sandy donne son étrange témoignage à la police arrivée fissa sur les lieux, signalant que la jeune fille avait un nez rigolo, retroussé comme un lutin. Ils recherchent alors la mystérieuse Polka-dot dress girl au nez de lutin.

Les recherches durent quelques jours (semaines ?), la mystérieuse Miss Polka-dot est insaisissable, ne parlons pas de son compagnon.

Au bout de ces quelques jours/semaine, la police fait passer Sandy Serrano au détecteur de mensonge, après l'avoir bien secouée verbalement. Elle foire le test, en larmes. Elle "admet" qu'elle a tout inventé, qu'elle n'a pas vu le tueur, ni la fameuse robe, et que les coups de feu qu'elle a entendus, c'était une voiture qui pétaradait dans la rue…

Pourtant, le premier policier qui était arrivé sur place après l'assassinat, a été approché par un couple âgé qui raconte la même histoire que Sandy. Dans le dossier d'instruction, le nom de ces deux personnes âgées n'est pas inscrit.

Un autre témoin, un étudiant qui faisait serveur ce soir-là (Vincent Di Pierro) a raconté qu'il a vu Miss Polka-dot peu avant le meurtre, vers les cuisines (où Bobby a été tué). Cette fille avait attiré son attention parce qu'elle était surexcitée. Avec elle, il y avait Shiran, qui est monté sur un petit transpalettes, presque soulevé par la fille. Il lui a dit quelque chose, puis lui a fait un sourire idiot, auquel elle a répondu par un sourire rassurant. C'était au moment où Bobby arrivait. Vincent di Pierro l'a vu quitter la fille des yeux pour regarder les arrivants, il pensait que Shiran voulait se mettre en hauteur pour serrer la main de Bobby, puis il l'a vu se mettre sur la pointe des pieds et tirer.

Vingt-cinq témoins en tout, ont confirmé la présence d'une fille à la robe à pois, dont treize parlant du couple qu'elle formait avec Sirhan. Donc, tout ça ne peut pas être une coïncidence ou un faux témoignage de la seule Sandy.



Eh bien tous ces témoins ont été récusés par la police, quelques semaines après. Les recherches autour de la PDG s'arrêtent.

Sandy, encore maintenant, clame qu'elle a dit la vérité.



D'après le fils de Bobby, Robert Jr, ce n'est pas Sirhan mais bien l'agent de sécurité Thane Eugene Cesar qui aurait tué son père. Quelques temps après le meurtre, ce Cesar s'était exilé aux Philippines en épousant une fille du crû, et venait de mourir depuis quelques heures quand Robert Jr a décidé de le désigner comme le vrai coupable, dans les media. Comme s'il attendait que le gars meure depuis des siècles. Même si un passage au détecteur de mensonge avait disculpé Thane Cesar à l'époque (avec la fiabilité qu'on imagine), ce qui fait qu'il n'a jamais eu de problèmes avec la justice, l'homme présente tous les signes de culpabilité. Il a été appelé à la dernière seconde pour travailler à la sécurité à l'Ambassador ce soir-là. Il était d'extrême-droite et détestait les Kennedy. Des brûlures de poudre ont été constatés sur son visage. Il tenait Bobby par le bras pour le diriger vers les cuisines et vers Shiran, et dans cette même main, il avait "déjà" son arme dégainée. Et sa cravate (clippée à la chemise, pas une vraie cravate en tour de cou) a été retrouvé à côté de Kennedy, comme si celui-ci s'y était accroché en tombant sous les balles (on la voit sur la photo "christique" de Bobby à terre, soutenu par Juan). De plus, quelques semaines après, Cesar a vendu son arme, en précisant à l'acheteur (un collègue) qu'elle avait servi lors d'un meurtre. A la police, il dit qu'il a vendu cette arme des mois avant l'assassinat…



Alors voici la thèse de l'hypnose de Sirhan par le groupe constitué de Cesar, la fille à la robe à pois, son copain, et quelques racistes extrémistes chapeautés par des hypnotiseurs de la CIA :

Les assassins s'arrangent pour que Cesar soit embauché au service d'ordre à l'Ambassador quelques jours avant, puis ce soir-là. Par ailleurs ils ont "programmé" Sirhan qui est fin prêt à obéir, hypnotisé à fond. Ce jour-là il doit se rendre à l'hôtel Ambassador, et y boire deux-trois-quatre cocktails, les célèbres Tim Collins (*recette : 1cs de sucre dans 3cl de jus de citron et 4cl de gin. On mélange, puis on ajoute quelques glaçons et de l'eau gazeuse fraiche. Servir avec une cerise confite. Voilà. Si c'est pas du travail journalistique ça madame !). Il ne connait pas Miss Polka-dot.

Laquelle, en milieu de soirée, s'est mise d'accord avec Cesar et ses supérieurs pour que le meurtre soit commis dans le coin des cuisines. Charge à Cesar de pousser Robert Kennedy à passer dans ce coin. Charge à la fille de guider Sirhan, après lui avoir fait du charme, pour qu'il soit mis en place et qu'il obéisse au signal qu'on lui a programmé. Une main sur l'épaule ou un petit pincement de cuisse,
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La fille avec la robe à pois

Deux êtres , un Américain et une Anglaise que rien ne rapproche et dont on ne sait rien au départ du roman si ce n'est qu'ils ont des amis communs et qu'ils sont à la recherche du même homme . S'en suit une longue errance qui lève un peu le voile sur deux personnes que l'on devine profondément meurtries et trainant un lourd passé .......

J'ai aimé ce livre sans pouvoir expliquer le pourquoi du comment et ce même si par moment il m' a agacé tant il est mystérieux .

Le décès de l'auteur nous laissant un roman inachevé mais passionnant puisque nous laissant imaginer une suite ...
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Selon Queeney

Un charmant papillonnage à la fin du XVIIIe britannique, déjà si différent du français. Entre la légèreté et l'effrayant quotidien.
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Ce très cher William

Aoutch, on m"a prêté ce livre, avec un autre de la même auteure. Et bon, grosse déception. Aucun style, un histoire si vraisemblable qu'elle en est pénible... Aucune perspective d'évasion, et ce n'est même pas rattrapé par un style vivant ou drôle. On ne m'y reprendra plus !
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La fille avec la robe à pois

Je n'ai pas aimé, c'est assez rare mais je n'ai rien compris, pourtant j'ai insisté, je voulais voir si la fin du livre expliquerait tout, rien pas de chute....

C'est la rencontre d'un Américain et d'une Anglaise qui voyage à travers les Etats Unis à la recherche d'un mystérieux personnage qui apparemment est un sauveur pour la jeune anglaise et tout le contraire pour l'américain. Enfin bref, je n'ai même pas envie de vous raconter la suite mais lisez le et vous pourrez donner votre avis.
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La fille avec la robe à pois

Rose, est une jeune Anglaise issue de la classe ouvrière venue aux États-Unis à la recherche d'un mystérieux docteur Wheeler, qui a marqué son enfance et qu’elle admire. Dans sa quête de Wheeler, elle n'est pas seule: un certain Washington Harold l'accompagne. De lui, on ne sait pas grand-chose, si ce n'est qu'il est américain, veuf, et qu'apparemment il vit de ses rentes. S’il recherche Wheeler, c’est pour des raisons opposées à Rose…



Ce roman est à classer dans la catégorie de Road-novel avec les pérégrinations d’un couple dissemblable. Sans révolutionner le genre, il apporte quelques situations cocasses et énigmatiques, dues aux personnages rencontrés au fil du périple. A l’image du personnage recherché, ce roman a quelque chose d’insaisissable et de mystérieux qui personnellement m’a frustré.

En effet, j’ai eu le sentiment d’un roman inachevé (ce qui est réellement le cas puisque l’auteur est décédé avant de l’avoir terminé)… La quête des deux personnages n’aboutit pas et surtout nous ne savons pas réellement pourquoi ils recherchent ce fameux Wheeler.

Cette part de mystère est toutefois en cohérence avec l’époque, puisque tout en suivant les aventures de ce couple, nous suivons également les événements marquants de l’Amérique de la fin des années 60… guerre du Vietnam, assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy... une Amérique plongée dans le doute et la crainte et en quête d’identité… C’est peut-être cela qu’a voulu illustrer l’auteur à travers la quête inaccessible de ce duo.
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La fille avec la robe à pois

[Ce livre]est prenant, captivant, obsédant jusqu'à un point final qui laisse aussi désemparé que l'ultime tentative du rêve qui ne se terminerait que par un réveil en sursaut brutal et évidemment insatisfait !


Lien : http://www.actualitte.com/cr..
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La fille avec la robe à pois

Portrait d'une Amérique en crise vue par une Anglaise transplantée dans un univers qui lui est totalement étranger, La Fille avec la robe à pois est comme une version moderne d'Alice au pays des merveilles, un voyage au-delà du miroir dans un monde qui recherche désespérément son assiette.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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