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3.9/5 (sur 88 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Shanghai, Chine , le 03/11/1938
Biographie :

Née à Shanghai en 1938, Bette Bao Lord a suivi aux États-Unis en 1946 son père, alors membre du gouvernement chinois.

Sa sœur, plus jeune, ne put quitter la Chine communiste qu'en 1962, et cette séparation a inspiré à Bette Bao Lord son premier livre Eighth Moon (1964).

L'auteur est retournée en Chine en 1973 avec son mari, premier conseiller de Henry Kissinger. Ses retrouvailles avec sa famille demeurée en Chine sont à l'origine de Lune de Printemps ( Spring Moon, 1981).

Source : livredepoche.spaces.live.com
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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Quelles familles !
Au générique, des dessins extraits de la bande dessinée de CHRISTOPHE "La famille Fenouillard". Sur le thème de la famille, Bernard PIVOT reçoit sur son plateau cinq invités : Bette BAO LORD, chinoise vivant aux Etats Unis depuis l'âge de huit ans, parle avec un fort accent américain mais en bon français (qu'elle a appris en allant au cinéma) de son roman, "Lune de printemps", histoire...

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Où qu'on aille, ai-je alors pensé, on laisse derrière sois une ombre qui vous remplace, et un jour, il faudra réunire toutes ces ombres, comme des photos dans un album, pour les emmener dans l'autre monde, au moment de quitter la vie.
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Le vénérable avait fumé en silence jusqu'à ce que sa pipe fût finie, puis il la mit de côté, se leva et fit face à Talent Courageux qui n'avait pas bougé. Du ton solennel qu'on entendait seulement pour les rites du clan, le père prescrivit au fils son avenir.

"Tu voyageras en Occident. Tu étudieras les sciences étrangères. Tu viendras les enseigner à notre clan et partager avec nos compatriotes les secrets de leur force."

Des semaines plus tard, le jour du départ, le Vénérable lui avait fait l'honneur de l'accompagner à sa chaise à porteurs. A ses côtés il était allée jusqu'à la porte, près de l'écran qui dissimulait l'entrée de la maison aux mauvais esprits, et il avait attendu que son aîné prît place dans la chaise. Il était resté près des lions en bronze, regardant les porteurs qui l'emportaient, jusqu'à ce que Talent Courageux ne pût plus distinguer ses traits dans le lointain. Il était toujours là, debout, mince silhouette droite, sa robe brodée étincelant à la lumière du soir, quand la chaise prit le tournant près de la pagode de l'Encre.

Le geste de son père avait été plus éloquent qu'aucune parole.
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La première femme du Vénérable et l'orpheline s'étaient liées d'affection et quand la seconde femme était morte du choléra, elle avait suggéré que les Vénérable prit Aurore Soyeuse pour troisième épouse. C'était une solution idéale car il devait bientôt quitter Sou Tcheou pour un poste dans le Chantong. Il avait besoin d'une femme et la première épouse ne pouvait pas l'accompagner car, d'après la tradition, lui ayant donné un fils, on s'attendait qu'elle restât son lao chia pour s'occuper de sa belle-mère.

Peut-être cette histoire expliquait-elle pourquoi Aurore Soyeuse était si accommodante, souvent plus comme une servante que comme la mère du troisième fils du Vénérable. Ou peut-être avait-elle trop entendu de rumeurs, au sujet de l'homme qui était son père, qui avait servi le Vénérable dans sa garde personnelle, suggérant la nature de sa mort ? Ils ne parlaient de lui ni l'un ni l'autre, ni l'un ni l'autre ne connaissait son nom ni ne posait de questions. Pour son petit-fils, c'était comme s'il n'avait jamais existé, sauf dans des histoires mi-entendues, mi-imaginées. Était-de la même chose pour sa fille ?
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Au crépuscule, pendant qu'Amah liu se faisait escorter comme une reine, les deux frères étaient assis ensemble. Talent Courageux à son bureau, Noble Talent dans un des fauteuils en bois de ros appuyés au mur. Résolument calme, le jeune homme entama le discours qu'il avait envoyés tous deux s'instruire en occident. Mais comme il racontait les événements qui avaient amené la brusque fin de la guerre, la colère le submergea à nouveau, il sauta sur ses pieds et se mit à marcher de long en large, les mains nouées derrières le dos, chaque pas faisant danser l'ourlet de sa robe, l'ouvrant et la fermant.

Ce n'est qu'à la fin de sa tirade que le soldat s'en rendit compte : pendant tout ce temps, Talent Courageux était resté impassible, tirant de temps en temps sur sa pipe à eau, apparemment plus occupé à regarder les mouvements de la fumée qu'à écouter ce qu'on lui disait.

Noble Talent chassa la fumée avec impatience puis rencontra le regard paisible de son frère et se rassit. N'ayant plus rien à dire il attendit.

Il y eut un long silence.

Au-delà des murs du jardin le veilleur de nuit faisait sa ronde. Ils pouvaient entendre sa claquette de bois et son cri : "Me voici ! me voici !" Ainsi les malfaiteurs l'entendraient et ainsi serait évitée une confrontation dans le noir.
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Pendant les semaines suivantes, Talent Courageux et Vrai Talent invitèrent systématiquement à dîner les pères et les fils des familles les plus respectées de Sou-Tcheou sous un prétexte ou un autre, mais ni son frère ni lui ne trouvèrent un candidat valable. Assez vite Vrai Talent se retira dans sa bibliothèque. Prendre une décision quelconque lui était déjà difficile, d'autant plus si cela devait inévitablement déplaire à sa femme et peut-être à sa fille.

Talent Courageux continua donc seul, consultant discrètement les membres du groupe d'études, prenant soin de ne pas éveiller l'intérêt de ceux qui avaient des célibataires à marier dans leur dans leur propre famille. Mais tous ceux qu'on lui désigna laissaient à désirer. Celui-ci manquait de caractère, celui-là était maladif, c'est autre ignorant, cet autre encore avait un penchant pour les actrices d'opéra.

Sa quête attira bientôt les marieuses les plus ambitieuses de Sou-Tcheou, des femmes intrépides à la langue de miel. Il fallait les éconduire avec diplomatie, mais fermement. Et Talent Courageux, sachant qu'il ne suffirait pas à la tâche, engagea Bouboule pour conduite les entretiens pendant qu'il écouterait, caché derrière un paravent.
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Quand elle approchait des tables où étaient les femmes, ces dames cessaient de potiner et de servir les meilleurs morceaux à leurs voisines pour lui roucouler des compliments sur sa beauté et la réconforter de tendres murmures. Il ne pouvait les entendre, mais il en était chaque fois ainsi. Et quand elle vint offrir un toast aux cousins célibataires assis à la table voisine de la sienne, chacun à son tour lui fit sérénade d'un lambeau d'opéra, des extraits du palais de la jeunesse éternelle et de l'éventail à la fleur de pêcher, comme le voulait la coutume.

Il voyait qu'elle commençait à faiblir. Ses petits lis dorés doivent lui faire mal, pensa-t-il, se souvenait de cet après-midi, il y avait si longtemps, où elle avait rêvé de chaussures ailées. Aujourd'hui elle rêvait d'Heureuse Promesse. Et demain elle franchirait pour la première fois les murs des jardins.

Enfin elle vint vers lui. Il se mit debout et leva sa coupe à hauteur de la sienne.
"Oncle Ainé, quel air solennel vous avez !
- vraiment
- Craignez-vous que votre élève indigne ne soit un désagrément pur les Woo ?"
Il ne répondit pas, mais leva de nouveau sa coupe.
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J'ai peur qu'en élargissant ton esprit, tu n'ai rétrécit ton cœur
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À l'ouest le soleil resplendissait, et Lune de Printemps dormait. Il faisait frais dans sa chambre, à l'ombre du toit de tuiles vertes dont la courbe gracieuse s'écartait des murs antiques, et elle se pelotonnait avec satisfaction dans les recoins les plus profonds du lit, enveloppée par les rideaux de soie rose et le parfum du camphre. Sa respiration était imperceptible.
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À l'année du rat, en 1900, les tiges et les branches furent dénudées par l'inondation et la sécheresse, et ma famine sévit. À la saison des forêts, quant aux bonnes années les blés sont gorgés de grains et mûrissent les cerises, des enfants étaient vendus par leurs parents pour cinquante sous par tête...
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Chaque boucle, chaque ligne, chaque point correctement tracés montrait la beauté de l'équilibre, la force du déséquilibre, la liberté donnée par la contrainte et ka contrainte implicite de la liberté. Quand l'essence d'un caractère était vraiment saisie, c'était l'union de l'idée, du symbole et du style, l'harmonie des contraires le yin et le yang. Plus de contradictions, c'était le règne de l'intuition.
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