La poésie est le plus court chemin d'une sensibilité à une autre.
Mon ami, Je n'ai rien à vous écrire. Voici des heures que je rêve au-dessus de ce papier blanc. Je vous l'envoie. Regardez le longuement à votre tour. Je vous offre toutes les richesses de mon silence. Un amour fou
Alors je poussai doucement la porte que j'avais ouverte sans faire de bruit pour surprendre les joueurs de cartes. En entrant je déplaçai un nuage de fumée qui fit le tour de la pièce avec une odeur de locomotive.provenant d'un fzeu de boulet.
Rue des Amandiers, avenue du Bois, avenue Bosquet, rue des Fougères, avenue des Tilleuls, rue du Buis, rue des Acacias, rue de l’Arbre-Sec, square des Mimosas, rue des Plantes, rue des Saules, avenue des Peupliers, rue des Marronniers, rue des Églantiers, rue des Arbustes, rue de la Champignonnière, rue de l’Aubépine... au fond, dit l’homme des bois, Paris est une petite forêt ! — Rue des Roses, rue des Lilas, rue Jasmin, rue des Camélias, impasse des Tulipes, rue Papillon, rue des Orchidées, rue des Iris, rue des Glycines, quai au Fleurs, rue Le Nôtre, rue des Glaïeuls, impasse des Primevères, rue du Chemin-Vert, boulevard des Capucines... au fond, dit le pépiniériste, Paris est un grand jardin ! — Rue de l’Égalité, rue du Trésor, rue de la Paix, quai de la Conférence, rue de l’Avenir, rue de la Bienfaisance, rue de la Santé, passage des Soupirs, rue des Beaux-Arts, rue de la Fraternité, rue des Solitaires, rue de la Solidarité, rue de la Convention, rue de la Fidélité, boulevard Bonne-Nouvelle, avenue Constance, rue de la Liberté, avenue Bel-Air, (…)
Le train foulait un sol sonore et se jetait dans un passage à l'encre de Chine où il pleuvait au premier plan. La fumée éclaboussait un ciel bas qui enserrait le monde jusqu'à lui faire mal. Je savais que nous allions à Paris et rien de plus. Il faisait nuit dans mon passé, et j'aurais voulu que le train me tirât jusqu'à un pays de lumière si intense qu'on y pourrait brûler des souvenirs et des angoisses comme des lettres. Le rythme de ma vie était faible et je n'écoutais plus que lui. Je ne pouvais plus entendre Gueule d'amour, il me fatiguait, exigeait de moi de trop grands efforts et ne m'apprenait rien. Depuis que Madeleine était partie sans essayer de me revoir ou de retarder d'un jour son départ, les histoires des autres ne m'intéressaient plus.
Comment je m'y prends pour écrire?
Je perce un petit trou, je fourre mon cœur dedans et je laisse germer.
On aurait dû acheter le même âge, le même jour, et le mien de préférence.
En rampant au chevet de ma vie. Tu entends les oiseaux du passé