L'acier, le chêne, le roc, la pierre... Nous avons cherché et trouvé les exemples de solidité auxquels nous aspirons dans le monde des minéraux, des végétaux, dans les formes de la nature qui ont résisté et persisté et dans la nature mise en forme par l'homme. En ce que l'homme a trouvé et a pu faire dans le monde. Mais l'homme lui-même a toujours paru à nos yeux comme une créature faible, sans force, chétive. S'il n'en était pas ainsi, pourquoi dirions-nous qu'il faut qu'il soit solide, résistant, dur comme ceci, ou comme cela ; pourquoi le croirions-nous, le ferions-nous croire ? L'homme a dû se fier plus qu'à lui-même à ce qu'il a fait, à ce qu'il a crée avec l'aide de ce qu'il a trouvé prêt.
La nuit a réveillé les peurs qui sommeillaient dans les hommes ; les a tenus en éveil. Et les hommes et leurs peurs. Il faut le dire ouvertement.
Et c'est une fable que l'homme soit seulement une créature de la clarté, du jour. Qui peut nier qu'il vit depuis toujours en réprimant ses peurs dans la jouissance d'attendre le matin — soit en s'abandonnant au sommeil, soit sans pouvoir fermer l'oeil —, d'espérer atteindre, retrouver encore le matin ?
Or, la nuit c'est le retour à la tanière, le flottement dans les eaux tièdes ; c'est le retour en arrière, au temps d'avant la plupart des mensonges. Même si elle-même se fonde sur un mensonge.