AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Bill Pronzini (43)


Avant qu'ils n'aient terminé, il avait eu le temps de lui montrer la bibliothèque du rez-de-chaussée - des centaines de livres, tous textes de droit ou traités de politique (pas de fiction, car le Père avait par trop manqué d'imagination, et qu'il était lui-même trop féru d'intrigues pour prendre plaisir aux jeux d'esprit des autres) - puis le bureau.
Ça avait été la retraite de Thomas Jackman et c'était une pièce en tous points masculine, même si elle semblait froide et impersonnelle, comme si elle avait été conçue pour correspondre à une image plutôt qu'adaptée naturellement à la personnalité d'un homme.
Profondes chaises en cuir, estampes représentant des scènes de chasse, art primitif, la traditionnelle tête de cerf accrochée au-dessus de la table en chêne massif...
Commenter  J’apprécie          250
Je suis lesbienne. Que Dieu me pardonne, je suis lesbienne!
Commenter  J’apprécie          160
L'improvisation, c'est ce qui est audacieux et imprévisible.

(P227)
Commenter  J’apprécie          80
Qui suis-je ? se demande-t-il . M. Prudent ? M. Voudrais-bien-être-Normal ? M. Araignée-au-Plafond ? M. Personne ?
Je l'ignore, songe-t-il. J'ignore qui est réellement Cameron Gallagher.
Peut-être parce que le vrai Cameron Gallagher est mort en même temps que Rose la pute et Paul le trouillard aux tendances suicidaires, en cette nuit du 4 janvier 1974.
M. Imposteur. Un homme sans la moindre identité, qui habiterait le corps d'un mort.
Commenter  J’apprécie          70
[...] Qu’est-ce que vous prévoyez de faire ? demanda Espinosa d’un ton ferme. — Je ne sais pas encore. Mais je peux vous dire ce que je ne vais pas faire. Je ne décamperai pas de Beulah la queue entre les jambes, comme beaucoup le voudraient. — Ça veut dire que vous allez chercher à créer encore plus de problèmes ? — Ce que je veux dire, shérif, c’est que je resterai là jusqu’à ce que l’un de nous découvre qui a essayé de me tuer ce soir. Et qui a vraiment assassiné Dave et Tess Roebuck.
Commenter  J’apprécie          50
Talents particuliers: aucun.
Projets d'avenir: aucun.
Monsieur Normal. Monsieur Banal.
Monsieur Solitude.
Commenter  J’apprécie          50
Personne ne naît aussi blessé, aussi solitaire et mélancolique. Il avait dû lui arriver quelque chose pour qu'elle en soit là. Quelque chose de si terrible qu'il ne pouvait même pas imaginer de quoi il pouvait bien s'agir.
Commenter  J’apprécie          40
- Un homme qui est prêt à prendre deux boulots, qui rêve de se fixer, qui dit qu'il est désolé quand il a aucune raison de l'être et qui estime que c'est pas bien de frapper une femme... j'ignorais qu'on en fabriquait encore des types comme ça.
Commenter  J’apprécie          30
Pourquoi treize semaines ?
Pourquoi pas douze, ou trois mois pleins, un chiffre plus conventionnel ? Pourquoi treize ?
L’importance possible de ce chiffre ne m’est apparue que ce matin, pendant que je faisais ma gymnastique. J’ai vérifié dans mon rapport écrit, où j’ai consigné, pratiquement mot pour mot, tout ce que le chuchoteur a dit samedi soir : Dans ce placard, il y a de quoi manger pendant treize semaines.
Ce chiffre doit avoir une signification quelconque, pour que l’homme l’ait choisi comme durée optimale de ma survie. S’agirait-il d’un type que j’ai contribué à faire coffrer et qui a passé treize années de sa vie en prison ? Le petit coin qu’il m’a aménagé ressemble comme deux gouttes d’eau à une cellule : tout ce qu’il contient a une fonction carcérale. Le chuchoteur a peut-être essayé de reproduire à mon intention, dans un microcosme de treize semaines, ce qu’il a été obligé d’endurer pendant treize ans… avec, dans mon cas, la mort en guise de levée d’écrou.
Commenter  J’apprécie          30
Un individu solidaire ressent de l'empathie pour le sort malheureux d'un autre. Mais c'était plus que cela. Dans le jazz, il y avait deux sortes de blues : une tristesse simple, directe, personnelle, la tristesse des souvenirs passés et des profondeurs ténébreuses de l'inconscient ; et de l'autre genre, une détérioration et un déclin de l'esprit de l'individu, une sorte de chute irréversible vers une résignation plaintive et désespérée.
Commenter  J’apprécie          30
Depuis combien de temps fréquentait-elle le Café Harmony ? Pas longtemps, de cela il était sûr. Il leva les yeux de son dîner un soir du début juin et elle était là, seule dans un box voisin. La solitude nue qu'elle dégageait lui donna d'abord un choc. Il fut incapable de détacher ses yeux de la femme. Elle ne le remarqua pas ; elle ne voyait rien de ce qui l'entourait, ce soir-là ni aucun autre soir. Elle venait, elle mangeait, elle partait. Mais elle n'était jamais vraiment là, dans un café en présence d'autres gens. Elle était quelque part ailleurs - un endroit lugubre qui n'appartenait qu'à elle.
Commenter  J’apprécie          30
...Sabina était une femme trop séduisante et trop généreuse pour rester longtemps seule et veuve. Il était mélancolique quand il la vit monter à bord d’un wagon de la Central Pacific à destination de l’est – une mélancolie née de quelque chose de plus profond, selon lui, qu’une simple fraternité d’armes.
Commenter  J’apprécie          20
[...] Les placards de Beulah étaient bourrés de secrets. Plus, semblait-il, que dans la plupart des petites villes ; des secrets sordides, aussi. Et plus on secouait les portes du placard, plus on entendait cliqueter les squelettes.
Commenter  J’apprécie          20
[...] — Pourquoi tout le monde était-il si enclin à la croire capable du pire ? Était-elle détestée, pour une raison quelconque ?
— Incomprise, plutôt que détestée. Anna était quelqu’un de difficile à connaître ou à comprendre. À l’exception de sa famille, elle préférait rester seule.
— Solitaire. Quelqu’un de solitaire.
— De secret, en tout cas. D’autant plus après la tragédie. Elle a refusé de voir ou de parler à qui que ce soit.
Commenter  J’apprécie          20
Les faits étaient comme les nombres - il suffisait de les déplacer, de les additionner et de les soustraire, de les multiplier et de les diviser, de tester différentes équations ; tôt ou tard, on finissait par trouver la réponse correcte.
Commenter  J’apprécie          20
Il empoigna la valise et se dirigea vers la porte. Channing qui n’avait pas ouvert la bouche, lui emboita le pas. Proxmire nous attendait dehors. Quand nous sortîmes, il nous rejoignit. Sinistres comme une équipe de vérificateurs de banques, nous suivîmes en file indienne l’allée de graviers, franchîmes la grille et traversâmes la passerelle.
A quelques mètres derrière nos voitures, il y avait un lampadaire qui plaquait un pâle halo de lumière ambrée sur le trottoir de la rue sombre et silencieuse. Je m’installai au volant et Martinetti posa la valise sur le siège à côté de moi.
- Bonne chance, me lança-t-il.
Je m’efforçai de sourire et, avec un mouvement de tête, levai le pouce. Il recula. Je démarrai.
Arrivé un coin de la rue, je jetai un coup d’œil dans le rétroviseur. Ils étaient là tous les trois à me regarder partir, trois silhouettes noires devant la flaque de lumière ambrée. Je pris le virage. Ils disparurent à ma vue. Maintenant, j’étais seul.
Commenter  J’apprécie          10
Martinetti fit un signe d’assentiment et, d’un geste lent, il frotta ses yeux au regard hanté.
- Je pensais vous accorder encore un répit de dix minutes, mais il est peut-être préférable que vous partiez un peu plus tôt.
- Peut-être.
J’avais du mal à le regarder en face après la conversation que j’avais surprise au bord du ruisseau.
- Vous savez exactement ce que vous avez à faire ?
Je lui répondis que oui.
De nouveau il hocha la tête.
- Je vous suis très reconnaissant. D’être resté aujourd’hui et de ce que vous allez entreprendre.
- N’en parlons plus.
Commenter  J’apprécie          10
Martinetti resta peut-être cinq secondes à me dévisager, sans manifester la moindre expression. Enfin il murmura :
- Merci. Je… Je vous remercie. (Puis il alla ouvrir les rideaux et, l’air soucieux, s’abîma dans la contemplation du paysage.)
Je me rassis, conscient du regard dont Proxmire et Channing me transperçaient. J’aspirai une profonde bouffée de fumée et, sans préavis, fut aussitôt pris d’une de ces satanées quinte de toux, violente et déchirante. Quand elle s’apaisa, Martinetti était de nouveau derrière son bureau. Il m’observait d’un air bizarre. J’avais craché dans mon mouchoir.
- Ça ne va pas ? s’informa-t-il.
- Ce n’est rien, juste un peu de bronchite, répondis-je, sachant bien que ce n’était pas cela.
Mais je ne tenais pas à aborder ce sujet de conversation. Je me relevai pour flanquer mon mégot dans la cheminée et retournai à ma place. L’espace d’un instant, je me demandai quelle opinion ces trois hommes avaient à mon sujet. Mais, en vérité, c’était sans importance et je chassai cette pensée de mon esprit.
- Monsieur Marinetti, j’aimerai que vous me mettiez au courant des événements de la journée. Je n’ai aucune envie de foncer en plein brouillard.
Il acquiesça.
Commenter  J’apprécie          10
Les vieilles habitudes, les bonnes habitudes, ont la vie dure.
Commenter  J’apprécie          10
Ici, c'était une forme de solitude plus supportable, mais c'était toujours de la solitude. Il la ressentait, comme une douleur sourde à l'intérieur de lui, une écorchure sur la peau de son âme
âme.
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Bill Pronzini (183)Voir plus

Quiz Voir plus

Monstres de la mythologie grecque

Je suis une créature hybride, mi-homme mi-cheval.

Le Minotaure
Le Centaure
La Cavale
La Manticore

12 questions
3353 lecteurs ont répondu
Thèmes : monstre , mythologie grecque , créatures mythologiques , mythologie , mythesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}