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Critiques de Blandine de Caunes (89)
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La Mère morte

Malgré la tristesse qui émane de ce récit, j'ai été noyée par des émotions très fortes. Bouleversée c'est le mot.

Blandine de Caunes est la fille de Benoîte Groult, la célèbre écrivaine aux mots et pensées limés sur du velours.

Blandine raconte. La maladie d'alzheimer de sa mère à un stade déjà très avancé. le stade des bêtises incessantes, de la peur de la nuit, des discussions infantiles, des noms et souvenirs oubliés, de l'incontinence. Ces passages m'ont terriblement émue. Je nous ai revues maman et moi quand papa commençait à être un enfant et à mourir à vitesse grand V. Elle décrit à la perfection ses émotions face au manque, au vide, au désarroi de cette déchéance : une coquille vide dans un corps à genoux.

Seules les personnes qui ont vécu de près cette terrible assistance à personne en danger peuvent décrire à la perfection l'immensité du chagrin.



En parallèle, Blandine de Caunes vivra un second drame. le décès de sa fille Violette jadis âgée de 36 ans dans un accident de la route.

Blandine parle du deuil, du cataclysme, de l'injustice de voir des jeunes partir avant les vieux, de la fatigue, l'épuisement d'être triste pour deux, la fille, la mère.



Elle parsème son récit de citations de sa mère écrivaine, elle relève des passages de grands auteurs, le tout rendant ce récit tout à fait saisissant.



Ce que j'ai le plus aimé, c'est sentir tout le long une main dans la mienne, parce qu'on est jamais aussi bien compris que par ceux qui ont souffert pareil. J'ai aimé cette pudeur, le courage de Blandine et ses soeurs. Quelle tristesse de devoir un jour s'occuper de ses parents puisque la vieillesse est à ce point affligeante et dépendante.

« Elles ne savent pas – pas encore – combien il est difficile et douloureux de devenir la mère de sa mère. »



Je relève néanmoins une interrogation sur l'euthanasie de Benoîte prise en charge par un médecin belge. Ça semble avoir été d'une facilité déconcertante alors que de mon côté, cette voie est barrée, si la personne n'exprime pas en pleine conscience de ses moyens son désir de mourir, même si ladite personne souffre et est une plante, ni la famille ni le corps médical n'a son mot à dire. Faut attendre la grippe de trop, la chute de trop. En attendant, buvez buvez de la souffrance et de la peine.



La mère morte est un récit à hauteur humaine qui m'aura touchée de plein fouet.

Une écriture vibrante et impressionnante de justesse et de sensibilité. Une précision non-excessive de l'impuissance à hauteur de mère et de fille. Un double naufrage sur une mer qui ne veut plus qui ne peut plus porter. C'est la mère morte.



#Lamèremorte #NetGalleyFrance
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La Mère morte

Merci aux éditions Stock et à la plateforme NetGalley pour l'accès à ce témoignage. #Lamèremorte #NetGalleyFrance



Comment deux filles vivent la lente et progressive dégradation de l'image de leur mère, femme de lettres connue et reconnue, Benoîte Groult ? Chacune à son tour va nous raconter, avec pudeur, sincérité et transparence, comment elle a appréhendé l'entrée en Alzheimer de cette mère toute puissante et libre de paroles jusqu'alors. Entre souvenirs et triste réalité, elles nous plongent dans leur désarroi face à la perte d'autonomie de leur maman et ses troubles cognitifs avancés.



Ce témoignage douloureux est un hymne à l'amour et au respect de la dignité tout au long de la vie. L'argent aide au maintien à domicile dans les conditions les plus acceptables possible, mais la célébrité n'est plus d'aucune utilité quand la personne a perdu les facultés qui ont fait cette célébrité. Les amis ont fondu comme neige au soleil, et leurs visites avec, sauf les fidèles, dont la journaliste Denise Bombardier.



Elles ne nous épargnent rien des conséquences de la maladie sur le corps et l'esprit, et leurs sentiments parfois ambivalents posent l'éternelle question de la fin de vie la plus douce possible. Je déplore seulement qu'elles donnent des détails très intimes sur la vie de leur mère et je me demande s'il était nécessaire d'aller aussi loin. Car ce sont des faits rapportés.



Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec le fait de dire qu'il peut être inutile de rendre visite à une personne Alzheimer sous prétexte qu'elle aura vite oublié : pour avoir vu en tant que soignante combien une visite peut faire du bien, je maintiens que l'instant présent a son importance. Je comprends par contre l'immense douleur de ne plus reconnaître son parent, alors que le soignant n'a pas connu la personne avant la maladie.



Elles ont des histoires personnelles très distinctes, ce qui explique quelques différences dans leur vécu de la situation, mais l'une comme l'autre ont été très présentes et ce jusqu'à la fin… aidées par un ami et médecin

Je ne saurais que trop rappeler que tout un chacun peut et devrait faire part de ses directives anticipées (toute personne majeure peut, si elle le souhaite, faire une déclaration écrite appelée directives anticipées pour préciser ses souhaits concernant sa fin de vie. Ce document aidera les médecins, le moment venu, à prendre leurs décisions sur les soins à donner, si la personne ne peut plus exprimer ses volontés.) Il suffit pour cela de se rendre sur ce site :
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La Mère morte

La fille aînée de Benoîte Groult, Blandine de Caunes, raconte les dernières années de sa mère, sans rien cacher de la déliquescence liée à la maladie de celle qui avait milité pour une mort digne.



Une situation inacceptable pour la fille aimante et admirative d'une mère à l'esprit brillant et libre, plus insupportable encore, alors que Benoîte nécessite toujours plus d'assistance et inconsciemment s'accroche à une existence végétative, quand Violette la fille unique de Blandine est victime d'un accident de la route. Un drame terrible, qui laisse Blandine définitivement meurtrie, que seuls l'amour des siens, la nécessité de faire face pour sa petite-fille désormais orpheline et sa formidable résilience l'aident à surmonter.



Hymne à l'amour, au refus de la déchéance et de la disparition, hymne à la vie aussi, La mère morte est le récit bouleversant d'une femme intelligente et sans tabou qui ose presque tout dire.



#Lamèremorte #NetGalleyFrance

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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L'Involontaire

Mon deuxième roman après mon coup de cœur pour La mère morte de Blandine de Caunes.



Un livre très déroutant qui s’appuie sur la vie d’une jeune fille de vingt ans, Jane. Livrée à elle-même dans son petit appartement, une rente mensuelle versée par son père, elle vit dans l’oisiveté sans se tracasser de demain. Le frigo est souvent vide mais quand Jane a envie de cerises juteuses en plein hiver, elle est prête à tout. Spontanée, insouciante, parfois inconsciente ou agaçante, Jane vit d’amour et d’eau fraîche auprès des allées et venues de son sportif Gilles. Un homme qui ne sait pas dire ses sentiments et encore moins je t’aime. Mais Jane en est folle. Cet amour la tient debout, l’oblige à se lever et se faire belle comme jamais.

Entre les pauses, il y a Bertin, un homme âgé (78 ans) qui raffole des midinettes telles que Jane. Riche, il lui offre la belle vie en échange de sa présence chaste.



Blandine de Caunes visite ici les lignes de la jeunesse, les rêves des gamines qui n’ont encore rien vécu, la nonchalance propre à cette jeunesse épargnée. Son style est juste et bien écrit, elle aurait pu se dispenser des scènes érotiques un peu trop crues à mon goût, d’autant plus désarçonnantes que ce roman est d’abord sorti dans les années 1970.

Tout ce petit monde est mis à nu, dans la soif des envies et des rêves qu’on peut toucher du bout des doigts à vingt ans.



Une histoire plaisante mais en demi teinte qui ne restera pas gravée dans ma mémoire au même titre que La mère morte.



#LInvolontaire #NetGalleyFrance
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L'Involontaire

Paru pour la première fois en 1976, réédité en 2015, voici que ce court roman est publié une nouvelle fois pour cette rentrée d'hiver. 40 ans et quelque, donc, pour une histoire qui a un côté éternel.

Dans les années 70, Jane a 20 ans. Elle vit à Paris, sans trop se préoccuper d'argent (son père lui verse une petite rente chaque mois), et travaille parfois, quand elle veut se payer un extra, un bon gueuleton ou une jolie robe. Oisive, elle passe souvent la journée à traîner au lit, à ne rien faire. Mais ces derniers temps, elle pense beaucoup à Gilles, son amoureux. Lutteur professionnel, il est souvent absent, tournoyant aux quatre coins du monde. Mais quand il est de passage, il appelle Jane, et Jane accourt, éperdue d'amour. La voix de sa raison lui hurle pourtant qu'elle perd son temps avec cet homme, qui ne lui sacrifiera jamais sa carrière. Jane le sait bien, mais le coeur a ses raisons... Liline, l'ancienne nounou de Jane, arrive à la rescousse et lui propose de rencontrer Jacques Bertin, 78 ans, très riche, et qui apprécie beaucoup la compagnie des jeunes femmes, celle de Jane en particulier, qu'il emmène bientôt en voyage.

Une histoire avec un côté éternel, disais-je, parce qu'elle est celle de l'apprentissage, souvent douloureux, de l'amour et de la vie. Encore un peu enfant (une enfant sensuelle et lucide, certes), Jane veut tout, l'amour, la jeunesse, l'exultation du corps, les plaisirs de la vie, mais pas ses contraintes. Alors, en attendant Gilles, elle se repaît de l'argent de Bertin même si le corps de celui-ci, en décrépitude, la dégoûte.

Amoral et plein de contradictions, le personnage de Jane oscille entre déprime et exaltation, égoïsme et dépendance affective, cruauté et fragilité. Une complexité qui ne me l'a pas rendue très sympathique. Mais l'écriture est belle, très classique tout en vous surprenant soudain par sa crudité. Jeunesse, vieillesse, candeur, clairvoyance, quand passe-t-on de l'une à l'autre ?

En partenariat avec les Editions Libretto via Netgalley.

#LInvolontaire #NetGalleyFrance
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La Mère morte

Benoîte Groult... Une grande icône du féminisme des années 70... Qui pourrait l'oublier? Sa magistrale oeuvre "Ainsi soit-elle" résonne encore dans nos mémoires. C'était un cri de colère qui a ouvert les yeux à des millions d'hommes et de femmes dans le monde.. Elle y dénonçait la condition des femmes dans différentes parties du globe.. Cela lui avait valu à l'époque de se faire qualifier de "précieuse ridicule" par l'Académie.



Sa fille Blandine nous fait vivre dans ce livre autobiographique les derniers moments de sa mère, cette femme écrivain auteure de nombreux romans et essais.

Benoîte s'est éteinte en 2016 et sa fille, Blandine de Caunes, a eu l'immense tristesse de perdre sa fille, Violette, 36 ans, quelques mois avant de perdre sa mère..



C'est d'abord d'un clan dont il s'agit, une famille recomposée, l'auteure a 5 frères et soeurs de 3 mères et 2 pères différents. Son père est Georges de Caunes, qui a eu ensuite Antoine de Caunes avec Jacqueline Joubert.

Benoîte a épousé ensuite l'écrivain Paul Guimard, décédé pas mal d'années avant elle, qui a été conseiller de François Mitterrand et qui a écrit le célèbre roman "Les choses de la vie" adapté au cinéma avec le magnifique film de Claude Sautet qui a marqué les mémoires aussi (Ah Romy Schneider et Michel Piccoli...)



Une famille brillante depuis plusieurs générations: la grand-mère de Blandine, Nicole, avait fondé une maison de couture très florissante (elle était d'ailleurs proche de la couturière italienne Schiaparelli) et l'arrière-grand-père était un célèbre décorateur du début du 20ème siècle.



Mais tout cela est peu de chose face à la diminution physique et mentale que va subir Benoîte Groult les derniers mois de sa vie. Benoît Groult était atteinte d'Alzheimer, et sa fille Blandine nous relate des moments particulièrement difficiles, quand sa mère s'égare continuellement et ne peut être laissée seule.

Un quotidien difficile à gérer, et une perte des capacités très dure à vivre pour cette femme qui faisait partie de l'élite intellectuelle.

Benoîte Groult avait milité pour le droit à l'avortement et elle avait milité aussi pour le droit "à mourir dans la dignité". Elle avait d'ailleurs rédigé ses directives anticipées afin de ne pas subir "d'acharnement thérapeutique"...



Blandine va donc voir sa vie se mettre entre parenthèses pour mieux suivre sa mère dont elle détaille les soins quotidiens ..

Et le drame de la perte de sa fille va survenir.

Violette, 36 ans, qui meurt dans un accident de voiture.

Violette était medium et sa mère parle avec beaucoup d'émotion de cette activité peu ordinaire pour laquelle sa fille avait une vraie vocation...



Le récit est très émouvant. Les rapports mère-fille sont très bien rendus. Le témoignage nous fait vibrer et nous ramène aux questions essentielles de la vie: les soins à donner à ceux qui nous ont donné des soins dans notre jeunesse... le deuil, la résilience sont aussi des thèmes forts de ce roman.



Benoîte Groult partageait sa vie entre Hyères, Paris et Doëlan, un petit port de Bretagne (Finistère Sud, aux marches de Cornouaille), près de chez moi et je ne peux m'empêcher d'avoir une pensée pour elle quand j'y passe..



J'ai aimé ce livre fort et qui donne de la force, à méditer en ces temps de "lecture forcée?"....
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La Mère morte

Blandine de Caunes, la fille ainée de Benoîte Groult, a écrit sur la fin de vie de sa mère, grande écrivaine dans les années 70. Avec sa soeur Lison, elles trouvent de plus en plus leur mère "perturbée". Elle oublie au début des petites choses et puis les omissions sont de plus en plus importantes. Toutes deux décident de faire consulter leur mère et le diagnostic est sans appel, c'est la maladie d'Alzheimer qui s'installe. Ce récit est d'une grande franchise et les émotions ne sont pas absentes, elle n'élude pas les moments pénibles, les rapports qu'elle a avec sa mère mais aussi avec sa famille, notamment avec sa fille unique, Violette, qui perdra la vie un 1er avril 2016 dans un accident de voiture. Les bons moments sont aussi présents que les moins bons.

Ce qui m'a plu : Ce récit m'a fait découvrir ce que sa mère, Benoîte Groult, avait écrit, les causes qu'elle a défendues. Personnellement, je l'a connaissais de nom mais je n'ai jamais lu de livre d'elle, ce que je ferai à l'avenir. Grâce à ses extraits, j'ai vu que c'était une immense écrivaine qui a débuté dans les années 70. J'ai bien aimé l'arbre généalogique qu'elle a tissé pour nous, de ses parents (Benoîte Groult et Georges de Caunes), de sa soeur, demi-soeurs et demi- frères, cousins, cousines. La tenue d'un journal intime est une haute tradition dans la famille Groult. La grand-mère de l'auteure Nicole en tenait déjà un, sa mère Benoîte bien sûr, elle-même et sa fille Violette également, il y n'y a plus qu'à formé Zelie sa petite fille mais elle l'habitue déjà à écrire de grandes lettres afin d'établir une correspondance. Et le plus incroyable, c'est qu'elles se donnaient le droit de les lire, en cachette bien sûr...

De son témoignage, elle nous fait découvrir également ce qu'est la maladie d'Alzheimer, ses ravages et ses complications de la vie pour les aidants, les soignants et les proches. On dit toujours que la mort d'une mère ou d'un père est dans l'ordre des choses, mais c'est toujours douloureux. La mort de Violette dans un accident de voiture, la fille de Blandine de Caunes, est une sacrée trempe dans la vie. J'ai beaucoup aimé la franchise qu'elle a eu de raconter l'aide médicale qu'elle a pu trouver auprès d'un médecin belge pour l'aider à "partir".

Ce que j'ai moins aimé : il y a une phrase qui m'a choquée quand elle dit, en parlant de sa fille décédée, que le décès est plus révoltant pour une personne intelligente qui a réussit sa vie que le décès d'une personne qui a raté sa vie... J'ai trouvé cela vraiment très injuste et encore je suis polie.

Pour conclure, c'est un récit intéressant, qui gagne à être lu.

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La Mère morte

Manifestement avec un note de 3,5 je ne ressemble pas aux autres commentaires.

Alors oui j'ai aimé le livre, je ne l'ai pas lâché....

Mais car il y a un "mais". J'ai bcp de chance, personne dans ma famille n'a succombé à cette fichue maladie d'Alzheimer. Donc j'ai un regard totalement extérieur. La description de la déchéance est fine mais j'ai été un peu gênée. Peut-être parce que j'apprécie Benoîte Groult ? J'ai trouvé sa vie professionnelle passionnante et ne me suis jamais intéressée à sa vie perso. J'ai découvert avec ce livre ses différents mariages, amants.... et ça m'a gênée....

J'ai été aussi gênée par le côté "people", machin était l'ami de truc, un certain président a invité bidule.... J'ai eu l'impression parfois d'être dans une de ces revues people qui traînent dans les salles d'attente des médecins ou les salons de coiffure.



En un mot j'ai aimé ce livre mais j'ai été gênée par certains côtés, pas la description de la maladie étonnamment, mais plutôt le côté mise en avant de ma famille formidable qui a tant de relations, de bon goût et d'argent (était-il nécessaire de préciser la marque - Chanel- de la montre ? et je parle pas de la vie d'un "raté" qui a moins de valeur que celle de qqun qui a réussi). Donc un peu déçue par certains aspects..... même si je peux comprendre que le livre ait été totalement apprécié par d'autres !

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La Mère morte

Blandine De Caunes, attachée de presse bien connue du monde de l'édition, est l'auteur d'un roman qui a plus de 40 ans, L'involontaire, dont on a parlé à l'occasion de sa récente réédition en poche



Elle est aussi (surtout)? la fille de Benoïte Groult, grande figure du féminisme français, et romancière de beaux romans comme Les beaux Vaisseaux du cœur, dans lesquels elle affirmait une liberté loin des dictats sociétaux



Benoîte Groult s'est éteinte en juin 2016 à Hyères, à 96 ans. "La mère morte" raconte cette mort ainsi que l'année précédent ce deuil, la romancière étant atteinte de la maladie d'Alzheimer particulièrement difficile à gérer pour ses proches et notamment Blandine de Caunes, sa fille adorée qui raconte la cruauté de la déchéance d'une mère jadis si brillante et alerte.



Mais ce récit est aussi celui d'un double deuil et le titre la mère morte envisagé plusieurs années auparavant aura un double sens assez cruel puisque la fille uniduqe de Blandine de Caunes, Violette, se tue dans un accident de voiture quelques mois avant la mort de sa propre mère..



Ce texte, pudique et bouleversant à la fois, réunit ainsi dans un même tombeau littéraire la mère et la fille de l'auteur.



La Plume de Blandine de Caunes relie ainsi en un seul et même élan trois générations de femmes pour un roman dur parfois mais qui est aussi comme un hommage à la vie et à nos facultés incroyables de résilience cachées au fond de nous. un témoignage littéraire assez imparable..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'Involontaire

Dans "le mal de mère", paru en ce début d'année chez Stock la romancière Blandine de Caunes décrivait avec puissance son amour infini pour sa mère, Benoîte Groult.



Libretto a profité de cette actualité littéraire pour rééditer un ouvrage de jeunesse de l'auteur , paru en 1976 , L’Involontaire.



Roman d’apprentissage amoureux cet involontaire nous plonge dans les traces d'une jeune fille de vingt ans assez oisive , Jane.



Cette jeune femme va vivre une éducation sentimentale accelérée à travers son amour pour deux hommes, Gilles un jeune champion de lutte souvent absent et un plus âgé, Jacques, riche et qui l'aime follement.



Plus de de 40 ans après sa parution, l'Involontaire n'a rien perdu de sa force et de sa puissance.



Limpide, cru , amoral, irréverencieux, subversif, avec l'involontaire Blandine de Caunes pose de profondes questions sur le temps qui passe et sur la jeunesse des corps et des âmes mérite d'être découvert ou redécouvert
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La Mère morte

« La mère morte » est un récit sobre et bouleversant dans lequel Blandine de Caunes relate la fin de vie de sa mère, l’écrivaine Benoîte Groult.

Comment dire l’impensable ? Comment exprimer la détresse lorsque nous n’existons plus pour une personne aimée ?

Blandine de Caune trouve les mots pour accompagner sa mère dont les souvenirs disparaissent les uns après les autres. Jour après jour, elle est présente avec douceur, résignation, colère parfois.



La maladie d’Alzheimer est une épreuve pour les malades, mais aussi pour les proches.

Je ne savais pas à quel point cela pouvait être douloureux avant d’y être confrontée.



Blandine de Caunes subit parallèlement la plus terrible des tragédies, la perte accidentelle de sa fille unique âgée de 36 ans.



“Aujourd’hui, je ne supporte pas que ma mère soit vivante – et dans quel état – alors que ma fille est morte. Moi aussi, comme Zélie, je lui en veux. J’ai l’impression que je n’ai plus de chagrin pour maman. En même temps, je voudrais tant qu’elle soit là, présente, aimante, protectrice, comme elle savait si bien l’être. Je voudrais tant me blottir contre elle et redevenir son bébé.”



Je n’ose imaginer la souffrance de l’auteure lors de la rédaction de ce texte.



Le lire m’a apaisée, j’y ai trouvé ce dont nous avons tellement besoin en pareil cas :

Force, courage et amour.

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La Mère morte

Blandine de Caunes raconte la maladie et la mort de sa mère Benoîte Groult.

J’aime beaucoup Benoîte Groult.

Je n’avais pas spécialement envie de lire ce livre.

Assister à la dégradation par Alzheimer d’une personne qu’on apprécie n’est pas spécialement des plus agréable.

Et cette lecture ne fut en effet pas des plus agréables.

Tout en respectant sa douleur, je n’ai pas spécialement apprécié la personne, ou du moins sa personnalité telle qu’elle apparaît dans le livre.

Un peu trop d’étalage de personnalités connues en plus.

Mais je reconnais qu’il doit être très difficile d’écrire sur la déchéance d’une mère aimée.

Alors pourquoi n’ai-je pas ressenti plus d’empathie pour elle ?

La deuxième partie par contre bouleverse vraiment.

Avant que sa mère de 96 ans ne meure, sa fille de 36 ans est tuée dans un accident de voiture

Trop c’est trop.

Ne bientôt plus avoir de mère et ne plus être mère ! Que ce doit être dur et éprouvant.

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La Mère morte

La mère morte Blandine De Caunes publié chez Stock #Lamèremorte #NetGalleyFrance



Témoignage, cri d'amour que dis-je double cri d'amour. Blandine de Caunes prend la plume pour nous parler des derniers moments de sa mère Benoite Groult atteinte de la maladie d'Azheimer qui s'est éteinte à l'âge de 96 ans et hurle la douleur d'avoir perdu, à peine 2 mois avant, sa fille unique Violette dans un accident de voiture.

Double peine pour cette femme qui prend la plume pour raconter et partager. Un très beau texte émouvant et pudique.

Benoite Groult est entrée il y a longtemps dans mon coeur de lectrice et ces pages ont ranimé beaucoup de souvenirs ..

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La Mère morte

Un livre sur le deuil et la fin de vie.

Blandine de Caunes est la fille de Benoite Groult ; Celle-ci à 96 ans et elle décline.

Qu'il est difficile de voir sa mère, cette femme si indépendante, si forte, remplie de convictions et qui a tant aimé ses filles, s'éteindre inexorablement au fil des jours dans son corps et dans son esprit.

L'auteure raconte sa volonté et sa difficulté à accompagner sa mère dans son étiolement.

Et puis, un drame éclate ; elle perd sa fille violette âgée de 36 ans.

Le récit devient un cri de désespoir. Comment survivre à la perte de son enfant, comment continuer à s'occuper de sa mère, comment montrer son amour à Zélie qui vient de perdre sa maman alors qu'elle n'a pas 10 ans, comment ne pas sombrer ? ; c'est tout cela que Blandine de Caunes met en mot.

Il a beaucoup de solidarité ; le soutien de sa famille et de ses amis l'empêchera de sombrer.

C'est émouvant, bien sûr, mais sans voyeurisme. C'est une lecture triste sans être éprouvante.

D'une écriture fluide sans écarter ses moments de doutes, ses faiblesses voire ses lâchetés, Blandine de Caune nous offre sans doute les moments les plus éprouvants de sa vie tout en sachant y mettre un peu d'espoir.
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La Mère morte

Comment rester insensible à ce récit avec d'une part la lente et longue dégradation de la mère de Blandine de Caunes, Benoite Groult, écrivaine connue , atteinte par la maladie d’Alzheimer et d'autre part la tragédie de la mort accidentelle de la fille de Blandine , Juliette .



Blandine de Caunes rapporte par petites touches tous les incidents qui émaillent la vie de sa mère de 92 ans et qui , accumulés , se répétant et s'aggravant vont lever le voile sur le diagnostic de cette maladie alors que Benoite Groult a réussi pendant une période assez longue à tromper son monde sur ses défaillances . Sentence difficile à accepter pour les filles de Benoite , sans doute encore plus terrible lorsque la personne atteinte était brillante, un modèle et un sujet de vénération pour son entourage .



Pas de tabou dans la description de cette déchéance , entrecoupée d' extraits de ses journaux intimes et de ses écrits .



Blandine de Caunes subit une double peine avec la perte de sa fille , pages difficiles à lire car elles font remonter ses propres douleurs et ses angoisses qui ne sont jamais profondément enfouies .



Un hymne magnifique à la force de la famille malgré sa diversité qui sait se faire une et indivisible quand il faut .
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L'Involontaire

« Alors comme beaucoup de gens de son âge, elle essaie de prolonger cet état intermédiaire où rien n'est dit, rien n'est joué, et où le passé ne pèse pas encore de tout son poids, vous empêchant d'être autre chose que ce que deux ou trois décisions, fruit le plus souvent du hasard, vous forcent à paraître aux yeux des autres. »



Jane a vingt ans. On est au milieu des années 1970, à Paris. Elle vivote avec une petite pension mensuelle que son père lui envoie, à peine suffisante pour payer le loyer et le chauffage. Elle n'est pas étudiante et ne travaille que pour financer quelques lubies passagères, ce que l'époque permettait. Elle est encore dans cette antichambre de l'âge adulte, pendant lequel on peut se croire à l'abri du destin commun. Elle pense avoir tout le temps du monde, peut passer des journées au lit, plus ou moins endormie.



Son amoureux, Gilles, un lutteur professionnel, est absent la plupart du temps. Elle est éprise de lui mais supporte mal d'être aussi dépendante d'un homme pareil. Par l'entremise de son ancienne nounou, Liline, elle fera la rencontre de Jacques Bertin un presque octogénaire aisé et amateur de jeunes filles. Décidée à mener la grande vie à ses dépens, sans lui céder, elle lui fait croire qu'il l'intéresse alors qu'elle ne ressent que du dégoût pour lui.



Ce qui m'a le plus surpris dans ce roman sec et direct, c'est l'absence de moraline ! Le ton est désenchanté mais parfois très cru. Jane n'est pas quel qu'un de sympathique, mais le roman n'en souffre pas car le lecteur se demande constamment où tout cela va mener. En cela il est le reflet d'un temps plus aventureux et, à bien des égards, beaucoup moins consensuel que le nôtre.



Pourtant son héroïne ne restera pas figée dans cette adolescence prolongée :

« Et ce goût amer dans la bouche de Jane marquait la fin d'une ère, celle de l'insouciance. Plus tard elle appellerait cela le début de la maturité » peut-on lire presque à la fin…



Je remercie les éditions libretto et NetGalley pour m'avoir permis de découvrir ce roman, réédition tout à fait justifiée au vu de ses grandes qualités littéraires.

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La Mère morte

Blandine de Caunes est la fille aînée de l’écrivaine Benoîte Groult. En 2015, elle se rend compte que sa mère, âgée de 95 ans est atteinte par la maladie d’Alzheimer, qui avait emporté sa mère Nicole et sa sœur Flora bien plus jeunes.

Avec sa sœur Lison, elle met en place des aides pour que sa mère puisse continuer à vivre entre Paris, la Côte d’Azur et la Bretagne, non sans difficultés puisque sa mère est en plein déni, ayant écrit son autobiographie à 88 ans. En mars 2016, un drame survient :

A côté de son combat féministe entamé après mai 68, Benoîte Groult a aussi milité pour l’euthanasie, légale dans certains pays européens, mais pas en France. Comment faire pour concilier la volonté affichée d’une personne quand elle était en pleine possession de ses moyens, la législation et les sentiments des proches ?
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La Mère morte

En fin de vie, Benoîte Groult décline. Sa fille Blandine De Caunes raconte, à mots ouverts, les oublis, les erreurs, les achats inutiles, les levers nocturnes de sa mère tant aimée.

Avec sa soeur Lison, elles forment un duo rempart pour maintenir le plus longtemps possible la vieille dame chez elle, non sans difficultés.

Mais avant le grand départ de l'écrivaine, la fille de l'auteure se tue en voiture et c'est un déchirement atroce.

Ecrit tout simplement, ce roman retrace les errements de la famille, puisque personne n'est prêt à voir les proches ainsi décliner. il parle aussi de deuil et de chagrin.

Un beau témoignage, qui m'a souvent mis la larme à l'oeil.
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La Mère morte

En 2016, "J'ai perdu le 1er avril ma fille unique et le 20 juin, m mère unique. maman est un mot qui a disparu de ma vie. je ne le dirai plus et ne l'entendrai plus." Ainsi s'exprime l'une des filles de Benoîte Groult, qui s'autorise à prendre la plume avec franchise, sans dolorisme ni pathos.

Au fil des pages, elle relate la maladie d’Alzheimer dont souffrait sa mère, la dégradation tant mentale que physique auxquelles il a fallu se résigner et le déni dont faisait preuve la principale intéressée. ça pourrait être sordide, mais dans la famille Groult les journaux intimes avaient vocation à être lus dans la sphère familiale et le corps n'avait jamais été un sujet tabou entre Benoîte et ses filles.

Si la mort de la mère était prévisible, bien plus inattendue, injuste et ravageuse a été celle de la fille de Blandine qui laisse un veuf , une petite orpheline de 9 ans et une mère dont le désarroi est total. A quelques semaines de distance, il faudra néanmoins organiser le départ de Benoîte qui avait milité pour le droit de mourir dans la dignité, ce qui lui sera accordé.

Ce qui frappe dans l'écriture de Blandine de Caunes, c'est qu'elle ne se pose jamais en modèle et quoi qu'il en coûte assume une forme d’égoïsme nécessaire qui lui avait été enseigné par sa mère. Un récit profondément émouvant, qui m'a parfois mis les larmes aux yeux,  mais qui demeure lumineux et parfois éclairé par la malice de son auguste mère. Une écriture fluide et sensible qui fait que l'on dévore ce livre d'une seule traite.
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La Mère morte

Blandine de Caunes a perdu sa fille, Violette, puis sa mère Benoîte Groult, la romancière. Elle nous raconte, dans ce récit, le combat de sa maman contre Alzheimer et sa lente descente vers l'oubli et la mort. Mais le destin est cruel et la fille unique de l'auteur va perdre la vie dans un accident de voiture juste avant sa grand mère.

"J'ai perdu le 1er avril ma fille unique et le 20 juin ma mère unique. Maman est un mot qui a disparu de ma vie. Je ne le dirai plus et je ne l'entendrai plus."

J'ai beaucoup aimé ce livre, mon émotion est monté crescendo, avec des sourires pour finir par des larmes....
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