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3.88/5 (sur 992 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Chicago , le 05/04/1917
Mort(e) à : Los Angeles , le 23/09/1994
Biographie :

Robert Albert Bloch est un écrivain américain, auteur de romans policiers et de nouvelles fantastiques, ayant beaucoup travaillé pour le cinéma et la télévision en tant que scénariste.

À l'âge de 15 ans il est ami avec Lovecraft et entretient une correspondance régulière avec celui-ci. Il le mettra en scène dans dans la nouvelle "Le Visiteur venu des étoiles" (The Shambler from the Stars, 1935). Plusieurs de ses romans et nouvelles reprennent le mythe de Cthulhu créé par Lovecraft.

Robert Bloch a utilisé les pseudonymes de Tarleton Fiske, Collier Young, Sherry Malone, E.K. Jarvis, Wilson Kane, John Sheldon, Will Folke, Nathan Hindin, Robert Blake.

Sans abandonner totalement l'horreur fantastique, Robert Bloch délaisse ensuite ce genre afin de se consacrer à la littérature policière et au thriller d'horreur psychologique. Par ailleurs, il a écrit plusieurs histoires autour de Jack l'éventreur dont "Votre dévoué Jack l'éventreur", l'une de ses plus célèbres nouvelle, , ainsi que le roman "La nuit de l'éventreur" (Night of the Ripper (1984).

Vers 1940 il travaille comme rédacteur publicitaire pour l'agence Marx Gustav et épouse Marion Holcombe.

En 1942, Bloch crée un de ses personnages les plus populaires, Lefty Feep, qui paraîtra dans 22 nouvelles dans Fantastic Adventures.

En 1957, il entend parler à la radio du "Boucher de Plainfield", Ed Gein, qui vient d'être arrêté pour le meurtre de Bernice Worden et chez qui l'on a découvert quelques dizaines d'objets fabriqués à partir de cadavres déterrés dans les cimetières avoisinants.
Bloch, qui n'habite pas très loin, se demande ce qui peut pousser un homme à de telles extrémités, l'imagination du romancier se met en marche, et cela donne "Psychose" (Psycho, 1959) dont Alfred Hitchcock tirera, en 1960, ce qui peut sans doute être considéré comme son meilleur film, très fidèle au roman original.

Ayant déménagé à Hollywood, Bloch écrit simultanément ses propres romans et nouvelles, des scénarios pour le cinéma, des scénarios ou adaptations pour séries télévisées.
En 1959, il remporte le Prix Hugo pour sa nouvelle "That Hell-Bound Train" (Le Train pour l'Enfer).

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Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin). Pour la 25ème chronique, le 07 novembre 2018, Patrick présente Robert Bloch. Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com/ Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com/ La page Facebook de l'émission La Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62/

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Citations et extraits (373) Voir plus Ajouter une citation
Mon histoire d’amour avec Hollywood commença très tôt, dès mon plus jeune âge.

À cette époque, au temps du cinéma muet, la majorité des jeunes – ici aux États-Unis et dans le monde entier – était fascinée par les écrans cinématographiques. La télévision n’existait pas, la radio en était encore à ses débuts, et les films étaient notre fenêtre sur le monde. À une époque où peu de gens avaient les moyens de voyager de par le monde, c’était le cinéma qui nous donnait un aperçu fugitif de pays lointains. C’était le cinéma qui nous enseignait l’Histoire et nous en donnait une version romancée, le cinéma qui faisait notre éducation morale et nous offrait une image du comportement des adultes. Hollywood faisait rire et pleurer les jeunes Américains, agissait sur nos sympathies et nos passions, comblait notre désir d’enchantement, de frissons et de sensations fortes.

Nous adorions le cinéma et ses stars, et cela n’a rien d’étonnant… le fougueux Douglas Fairbanks, la réservée Mary Pickford, la royale Pola Negri, la sophistiquée Gloria Swanson, le terrifiant et macabre Lon Chaney, le romantique Rudolph Valentino, l’héroïque Tom Mix, l’infâme Erich von Stroheim, et les maîtres du comique comme Charlie Chaplin, Harold Lloyd et l’incomparable Buster Keaton.

Quant à Hollywood, c’était la capitale magique du monde… son influence était infiniment plus grande que celle de La Mecque, de Jérusalem ou d’autres lieux saints.



Robert Bloch dans la magnifique préface.
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Dans un asile de fous, il est courant d’entendre des voix. C’est ce qui m’arrivait.

"… les frères Christie, les frères Warner, les sœurs Talmadge. Partout, on ne rencontre que le népotisme… " "… pour moi, ça serait plutôt de l’inceste. Après tout, il n’y a pas de mal à ça, ça reste dans la famille… "

"… nous sommes des vers de terre, qui nous tortillons au bout de l’hameçon de Dieu… "

"… tu ne crois pas qu’il serait temps de nourrir ton singe au biberon, mon chou… "

"… le film a rapporté un million et demi et il se plaint encore ! Tout le mal que je te souhaite, c’est d’avoir autant de fric que William Fox… "

"… il n’y a que dans les scènes d’amour qu’il se fait doubler… "

"… mais enfin, bon Dieu, prends donc ce singe par la queue et retire-le de là… "

"… les toilettes sont occupées, essaie plutôt la piscine… "

"… est-ce que quelqu’un a vu Billie ? Elle a dit qu’elle passerait… "

"… je t’avais prévenue, non ? Tire-le par la queue, à moins que tu ne veuilles que les gens te croient enceinte… "

"… mais, bon Dieu, je suis enceinte… "

Debout, au bar, les sens en éveil, j’examinais tout le monde, j’éliminais les voix les unes après les autres, dans le seul espoir de détecter la présence de Lois Payne. Soudain j’aperçus Arch Taylor qui venait vers moi, un verre à la main. Le verre était vide, mais lui était manifestement plein. Quelque part en cours de route il avait perdu sa veste, sa cravate, et son sens de l’équilibre.
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Brusquement, quelqu’un ouvrit une porte, dans le hall, et j’entendis un bruit de voix. À ma surprise, l’une de ces voix était celle d’Harker. Je pensais qu’il était déjà dans la bibliothèque avec Luzovsky, mais ce n’était pas le cas, apparemment, car c’était une femme qui lui répondait. Et maintenant, je les entendais tous les deux, clairement et distinctement.

J’en ai jusque-là, disait la femme, ça ne peut plus durer !

— Alors, va-t’en. Va-t’en, et ne te crois pas obligée de revenir, cette fois.

— Oh, ne t’inquiète pas. je ne risque pas de revenir. J’en ai assez soupé de toi et de ta foutue astrologie !

— Tu n’as pas besoin de hurler, Mabel. Il y a des invités dans cette maison.

— Mais pour qui te prends-tu donc, à me donner des ordres ? Monsieur Théodore, le Grand Harker… Quand je pense que je t’ai connu petit colporteur d’élixirs à la noix !

— Et toi, quand je t’ai connue, tu faisais le trottoir à deux dollars la passe.

— Dis donc, espèce de salaud…

— Fous le camp, et ferme-la ! Je dirai à Rogers d’emballer tes affaires.

— Ce n’est pas la peine, je pars tout de suite. Va faire joujou avec tes boules de cristal, espèce de charlatan minable ! 

Une porte claqua. J’entendis le bruit de chaussures à talons hauts martelant le sol. Les pas se rapprochaient, et je me plaquai au mur.

Je vis Mabel se diriger vers la porte.

Mabel ? C’était Maybelle Manners.

"Quand je t’ai connue, tu faisais le trottoir à deux dollars la passe." Non, ce n’était pas possible, la reine était infaillible, la Joconde n’avait jamais hurlé comme une poissarde. Mona Lisa n’avait jamais été une prostituée…
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Tout est vrai. avait dit Luzovsky, et il avait raison. Le rêve se réalisait, pour lui, parce qu’il croyait en lui-même. Mais moi, je ne croyais plus – ni à Harker ni aux étoiles qui brillaient sur Hollywood ou dans la ville même. Pour moi le rêve était fini.

Je flânai le long des façades prétentieuses des propriétés de Sunset, puis je m’enfonçai dans le no man’s land du Strip. Dans la lumière violente de l’après-midi, tout paraissait crasseux, abandonné. Ce n’était que le soir que le Strip se réveillait, lorsque les étoiles venaient briller dans leur ciel factice et étriqué, celui des cabarets, des bordels et des casinos. Mais, même la nuit, c’était un paradis frelaté. L’alcool était mélangé à de la gnôle de contrebande, les femmes se faisaient payer pour singer la passion, et les cartes des joueurs étaient truquées, les dés pipés. Tout était minable, vulgaire, y compris mes réflexions sur le sujet. Tommy Post, le Jeune Philosophe. Encore de la frime, comme tout le reste.
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Quand j’y pense, je trouve ça d’un drôle… Vous me voyez écrivant de la poésie ? Toujours est-il que je restais dans la classe, après la fin des cours, et Miss Frazer m’aidait à scander « Idylls of the King ». Je me rappelle comme on gelait dans la salle par ces fins d’après-midi hivernales, l’odeur de la craie me monte encore aux narines.

Pour moi Miss Frazer était une vieille fille qui faisait son métier de professeur et moi j’étais son chouchou, c’est ainsi que je définissais nos relations, je n’y voyais rien d’autre que de très normal. Elle n’exigeait rien de moi, elle se montrait amicale et compréhensive. Je comprends maintenant qu’elle m’offrait en réalité le refuge de son sein maternel pour les jours de cafard… un sein de vieille fille stérile, asexué, de tout repos, à l’abri des microbes, de la foule, de toute réalité charnelle. J’étais loin d’imaginer ce qui passait par la tête de la pauvre demoiselle. Pensez donc, elle avait au moins trente-huit ans, sa chevelure commençait à grisonner, elle ne se séparait jamais de ses lunettes à monture d’écaille, pour un gamin de dix-huit ans comme moi elle avait l’âge de Mathusalem.

Elle m’appelait par mon prénom (Daniel), me parlait de mon avenir, de l’université, du culte de la beauté, me laissait entendre que je faisais partie des rares élus qui devaient consacrer leur vie à réanimer la flamme sacrée et, tandis que je lui lisais des vers, elle ôtait ses verres pour me regarder.

Je n’avais rien à lui reprocher...
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"Mère avait raison. Ce sont des chiennes. Mais qu'y faire? Surtout quand une chienne est aussi adorable que celle-ci et qu'on sait qu'on ne la reverra jamais."
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J’abaissai les yeux sur mes mains, de fait elles étaient attachées l’une à l’autre par l’écharpe marron. Vite j’essayai de me libérer en frottant les nœuds entre mes poignets, rien à faire, les nœuds tenaient bon, la craie ricanait, je fondis en larmes et Oscar Wilde chuchota : « Chaque homme tue ce qu’il aime, pourquoi vous ne vous tuez pas ? »

Je vis que je n’avais plus rien d’autre à faire, je me mis les mains autour du cou, l’écharpe m’effleura la peau, se resserra, j’étouffai, j’étouffai.

Réveillé en sursaut je me cognai le crâne tandis que le garçon des wagons-lits clamait dans le couloir : « dans vingt minutes on arrive à New York ».

Quel délicieux somme ! si reposant. J’étais vraiment prêt à tout désormais. Une leçon me restait gravée dans mon esprit, une leçon parfaitement claire : il n’y avait pour moi aucune échappatoire, je prenais la résolution suivante : à partir d’aujourd’hui, je m’interdirai de tuer qui que ce fût.
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- Si je ne t'aimais pas, sais-tu où tu serais aujourd'hui ?
Il n'avait pas voulu le dire, mais il ne put s'en empêcher :
- Tu serais à l'asile d'aliénés, dans l'aile des fous criminels. C'est là que tu serais.
Il coupa la lumière, tout en se demandant si elle l'avait entendu, et si elle l'avait compris.
Apparemment, oui. Car, lorsqu'il eut refermé la porte, elle lui répondit. Sa voix était d'une douceur trompeuse dans les ténèbres, mais pourtant les mots s'enfoncèrent dans sa chair plus profondément que le rasoir dans la gorge de M. Arbogast.
- Oui, Norman, tu as sans doute raison. C'est là que je serais, probablement. Mais je ne serais pas toute seule.
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Est-ce que je devine le fond de votre pensée ? Tandis que vous regardez les couples évoluer, avez-vous très envie de marcher droit sur l’orchestre, de monter sur l’estrade, de saisir une mitraillette et de les faucher tout bonnement, ces sales gens, ces avides, ces cruels, ces idiots ?

Je puis me tromper, peut-être que la plupart des gens n’ont pas les mêmes pensées, les mêmes sentiments, les mêmes désirs que moi… Y en a-t-il quelques-uns seulement qui me ressemblent ?

Sans doute aurait-on peur de moi si on savait tout ce qui s’agite sous mon crâne, il ne faut pour rien au monde qu’on s’en doute, écris mais n’en parle à personne. Pourtant j’aimerais tant qu’ils le sachent, qu’ils réalisent ce que je ressens, je serais très heureux de pouvoir leur faire une petite démonstration… avec mon écharpe… autour de leur cou.
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Les résolutions, c’est comme les migraines, on les oublie quand la douleur part.
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